BULLETIN 1 Avec l'Immaculée PDF
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FSSPX et condamnée particulièrement par Mgr
Tissier de Mallerais, dans son livre incontournable :
l’étrange théologie de Benoît XVI, il est possible
d’interpréter le Concile Vatican II d’une façon
traditionnelle. C’est évidemment impossible. C’est
une tromperie et une hypocrisie.
Que s’est-il passé en un an de crise ? (partie 1)
Chers amis, cela fait à présent un an que la
Fraternité Saint Pie X est entrée dans la phase aiguë
d’une crise qui dure en fait depuis plusieurs années.
Mais avant le 2 février 2012, seules quelques
personnes clairvoyantes voyaient le problème. La
crise remonte en fait au pèlerinage effectué à Rome
par la Fraternité en 2000. C’est suite à une invitation
par des membres de la Curie, lors de ce pèlerinage,
que Mgr Fellay a décidé de renouer le dialogue avec
Rome et que les problèmes ont commencé. Nous
étudierons uniquement la phase aiguë de la crise :
Le cardinal Ratzinger avait pourtant bien dit
auparavant que le Concile était un contre-syllabus
et le cardinal Suenens avait affirmé (avec joie) que
Vatican II était 1789 dans l’Eglise. L’herméneutique
de la continuité, c’est donc nous demander en
quelque sorte d’accepter 1789 dans l’Eglise et un
contre-syllabus, à la lumière de la Tradition. On sait
pourtant par Mgr Lefebvre (cf. son livre, Ils l’ont
découronné) que Vatican II est l’œuvre de la francmaçonnerie. Accepter Vatican II à la lumière de la
Tradition signifie accepter les principes de la francmaçonnerie à la lumière de la Tradition. Les œuvres
des ténèbres ne peuvent être acceptées à la lumière
de la sainte doctrine de l’Eglise. Il est évident que
c’est impossible. On ne peut accepter ce Concile à la
lumière de la Tradition, dans le domaine de la liberté
religieuse et de l’oecuménisme, en particulier. C’est
pourtant ce qu’affirme Mgr Fellay, le 2 février à
Winona, avec quelques précautions, il est vrai.
Le sermon du 2 février 2012 de Mgr Fellay à
Winona fut le signal d’alarme pour certains. Dans ce
sermon, Mgr Fellay a dit plusieurs paroles ambiguës.
Dans un passage marquant du sermon, le Supérieur
général fait parler Rome (citation de Mgr Fellay) :
« vous devez accepter que les points qui font
difficulté dans le concile, les points qui sont
ambigus, sur lesquels il y a un combat, ces
points (comme l’œcuménisme, la liberté
religieuse…) doivent être compris en cohérence
avec l’enseignement immuable de l’Eglise. Donc
s’il y a quelque chose d’ambigu dans le concile,
vous devez le comprendre comme l’Eglise l’a
toujours enseigné à travers les âges. » Mgr Fellay
commente : Ils vont plus loin et ils disent : on doit
rejeter tout ce qui est opposé à l’enseignement
traditionnel de l’Eglise. Bon, c’est ce que nous
avons toujours dit. Etonnant, n’est-ce pas ? »
Le 16 mars 2012, Rome lance à la Fraternité saint
Pie X un ultimatum dans lequel on fait clairement
comprendre à Mgr Fellay que si d’ici un mois un
terrain d’entente n’est pas trouvé avec Rome, chacun
des membres de la Fraternité et même chaque fidèle
risque d’être excommunié.
« - Quoi c’est toujours ce que nous avons toujours
dit ? », ont pensé certains. Par ces paroles, Mgr
Fellay défendait en fait la possibilité d’interpréter
Vatican II d’une façon traditionnelle. Il défendait de
façon détournée mais claire, la doctrine de Benoît
XVI de l’herméneutique de la continuité. Selon
cette doctrine, officiellement condamnée par la
Le 18 mars 2012, dans le Cor unum (bulletin interne
envoyé aux prêtres de la Fraternité), Mgr Fellay va
encore plus loin : tout en critiquant extérieurement
l’herméneutique de la continuité (son sermon à
Winona a fait quelques vagues !), il affirme pour la
première fois qu’il remet en cause le principe édicté
1
firent
des
interventions
remarquées.
Deux
conférences excellentes, celles de l’abbé Fox et de
l’abbé Girouard et un sermon très émouvant de
l’abbé Koller furent publiés sur internet. D’autres
abbés en France écrivirent : les prêtres de Saint
Nicolas, etc. Le 13 juin 2012, Mgr Fellay se rendit à
Rome pour signer un accord. C’était un véritable
hold-up sur la Tradition qu’il s’apprêtait à opérer. En
effet, il s’apprêtait à signer avec Rome un accord
pratique sans consulter le Chapitre général, alors
qu’il avait été convenu en 2006 que non seulement la
FSSPX ne ferait pas d’accord pratique avec Rome,
mais qu’en plus, en cas d’accord, Mgr Fellay devrait
obligatoirement consulter le Chapitre général. Or, le
Chapitre général a un pouvoir supérieur au
Supérieur d’une communauté religieuse, nous dit
un prêtre de la FSSPX. Voici un extrait de son
étude :
par le Chapitre général de 2006. Ce principe était :
nous ne ferons pas d’accord avec Rome si nous ne
sommes pas d’accord sur la doctrine. Pour justifier
sa décision, Mgr Fellay dit que Rome a changé et est
à présent favorable à la Tradition. Il dit que cela
réclame « un nouveau positionnement [de la
Fraternité] par rapport à l’Eglise officielle ».
Beaucoup de prêtres furent très surpris et inquiets de
ce Cor Unum. C’est alors que les trois autres
évêques : Mgr Williamson, Mgr de Galarreta et Mgr
Tissier de Mallerais décidèrent d’écrire ensemble une
lettre à Mgr Fellay, le 7 avril 2012, lettre dans
laquelle ils le conjuraient de ne pas faire d’accord
pratique avec Rome sans accord doctrinal. Mgr
Fellay leur répondit une lettre assez vive le 14 avril
2012, dans laquelle il leur demandait s’ils croyaient
encore que le pape était le pape. Il les accusait de
mener la Fraternité vers un vrai schisme et d’avoir un
esprit proche du sédévacantisme, alors que nos
évêques se contentaient simplement de défendre les
principes institués par Mgr Lefebvre lui-même à partir
des sacres de 1988, principes que Mgr Fellay luimême défendait au Chapitre de 2006.
« 1) Citation de « Cor Unum » n° 85, page 26 :
“ Motions [et vœux] du Chapitre général [de 2006]–
I.1. Relations avec Rome ”« Au cas où un accord
avec le Saint Siège était sérieusement envisagé,
un chapitre général extraordinaire serait
convoqué pour traiter de la question. »
Le lendemain, 15 avril 2012, Mgr Fellay envoyait à
Rome une déclaration doctrinale secrète (qui sera
publiée dans notre bulletin n°2). Rome lui fit savoir
qu’elle acceptait un accord sur la base de ce texte.
2) Citation de Raoul Naz “Traité de droit canonique”,
T 1, n° 816,
« 1° Chapitres » : « le Chapitre général a plus de
pouvoirs que le supérieur général. Il peut porter
des lois ou au moins prendre des mesures qui
doivent rester en vigueur jusqu’au chapitre
suivant. »
Pendant ce temps, un inconnu, que l’abbé Lorans
(pro-accord) a critiqué et a surnommé avec esprit
« le plombier » (car il faisait fuiter des documents),
révéla cet échange de lettres entre les évêques sur
internet et beaucoup de fidèles de la Fraternité furent
très surpris et bouleversés. La plupart ne se
doutaient de rien. Certains prêtres décidèrent de
commencer à parler tout haut car l’information
circulait qu’un accord imminent avec Rome était sur
le point d’être signé. Le 8 mai 2012, les supérieurs
d’Avrillé (Dominicains), Morgon (Capucins) et
Bellaigue (Bénédictins) allèrent ensemble en voiture
à Menzingen pour supplier Mgr Fellay de ne pas faire
d’accord pratique avec Rome et pour lui dire leur
complète opposition. C’est aussi à cette période que
se sont levés les abbés François Chazal et Joseph
Pfeiffer ainsi que Dom Thomas d’Aquin, prieur
bénédictin du monastère Santa Cruz, au Brésil. L’un
des moines de Dom Thomas d’Aquin, surnommé
Arsenius par humilité (les bénédictins ne signent pas
de leur nom) commença à écrire des textes
magnifiques et percutants pour montrer que Mgr
Fellay était dans l’erreur. Au mois de juin, les abbés
Girouard (Canada) Fox (Canada) et Koller (France)
Naz ne donne pas de restrictions à ces deux
principes. Il donne une référence au Dictionnaire de
Droit Canonique qui confirme par toute l’histoire des
familles religieuses dans l’Église à travers les siècles.
3) Conclusion absolument évidente :
De par l’autorité suprême de et dans la FSSPX, un
Chapitre doit avoir lieu pour traiter de la question
d’un accord prochain éventuel avec Rome. »
Mgr Fellay a commis ce jour-là une double faute :
vouloir faire un accord pratique et vouloir courtcircuiter le Chapitre général. Nous étions dans
l’illégalité la plus totale. Mais ce jour-là, le pape lui
fait savoir, au moment de signer, qu’il avait changé
d’avis. Le texte de la déclaration doctrinale du 15
avril ne lui convenait plus. Il ajoutait à la dernière
minute deux conditions supplémentaires : accepter
sans aucune restriction la légitimité de la Messe de
2
non encore formulés. Les affirmations du Concile
Vatican II et du Magistère Pontifical postérieur relatifs
à la relation entre l’Église catholique et les
confessions chrétiennes non-catholiques doivent être
comprises à la lumière de la Tradition entière. »
[Abbé Pfluger citant la Déclaration doctrinale
envoyée à Rome le 15 avril : St-Joseph-des-Carmes,
5 juin 2012]
Paul VI et ne pas autoriser de critiques au sujet de
Vatican II. Mgr Fellay a dit alors qu’il ne pouvait pas
signer. (à suivre)
Nous verrons dans le prochain numéro que Mgr
Fellay n’a nullement renoncé à un accord et ne se
reconnaît aucun tort. Mgr Tissier de Mallerais est
devenu silencieux depuis le chapitre du 14 juillet
2012 et Mgr de Galarreta est passé du côté de Mgr
Fellay pendant le Chapitre, mais il ne l’a dit que le 13
octobre à Villepreux. Nous verrons tout en détail.
A Brignoles, en mai 2012, vous avez parlé de ce
document qui « convenait à Rome » mais qu’il
«
faudra expliquer chez nous parce qu’il y a des
déclarations qui sont tellement sur la ligne de crête
que si vous êtes mal tourné ou selon que vous
mettez des lunettes noires ou roses, vous les voyez
comme ceci ou cela ». Depuis, vous vous êtes justifié
de la manière suivante :
Lettre de 37 prêtres du district de France à Mgr
Fellay (publiée le 28.02.2013)
Les prêtres du district de France opposés à l’accord
avec Rome ont formé une association semi-secrète,
la Sapinière, afin qu’ils puissent éviter les sanctions
de Mgr Fellay qui n’hésite pas à supprimer
l’apostolat, à muter ou à renvoyer de la Fraternité. Ils
ont écrit une lettre à 37. A présent, ils sont 41
prêtres. Trois d’entre eux ont été découverts depuis :
les abbés Rioult, Pinaud et Salenave. L’abbé Rioult
est en instance d’expulsion et les deux autres abbés
attendent leur procès canonique.
« Si nous pouvons accepter d’être « condamnés »
pour notre rejet du modernisme (qui est vrai), nous
ne pouvons accepter de l’être parce que nous
adhérions aux thèses sédévancantistes (ce qui est
faux), c’est ce qui m’a conduit à rédiger un texte «
minimaliste » qui ne prenait en compte qu’une seule
des deux données et qui, de ce fait, a pu prêter à
confusion chez nous. » (Cor Unum 102)
Excellence,
« Ce texte, évidemment, quand je l’ai écrit, je pensais
qu’il était suffisamment clair, que j’avais réussi
suffisamment à éviter les… – comment est-ce qu’on
dit ? – les ambiguïtés. Mais force…, disons les faits
sont-là, je suis bien obligé de voir que ce texte était
devenu un texte qui nous divisait, nous dans la
Fraternité. Ce texte bien évidemment je le retire. »
(Ecône 7 septembre 2012)
Comme vous l’écriviez récemment « les liens qui
nous unissent sont essentiellement surnaturels ».
Cependant, vous preniez soin de nous rappeler, à
juste titre, que les exigences de la nature ne doivent
pas être oubliées pour autant. « La grâce ne détruit
pas la nature ». Parmi ces exigences, il y a la
véracité. Or nous sommes bien obligés de constater
qu’une partie des problèmes auxquels nous avons
été confrontés ces derniers mois viennent d’un
manquement grave à cette vertu.
Vous êtes donc un incompris qui, par
condescendance, retirez un texte très délicat que des
esprits étroits ont été incapables de comprendre.
Cette version des faits est habile mais est-elle juste ?
Retirer un document et rétracter une erreur doctrinale
ne sont pas formellement la même chose. De plus,
invoquer les « thèses sédévancantistes » pour
justifier ce document « minimaliste » qui « convenait
à Rome » semble fort déplacé quand dans le même
temps, et depuis plus de treize années, vous
autorisez un confrère à ne plus citer le nom du pape
au canon après lui avoir confié que vous compreniez
son choix devant la scandaleuse signature d’un
document commun entre Catholiques et Protestants.
Il y a dix ans, vous disiez comme Mgr Tissier de
Mallerais : « Jamais je n’accepterai de dire : “Dans le
concile, si on interprète bien, oui peut-être quand
même, qu’on pourrait le faire correspondre avec la
Tradition, on pourrait trouver un sens acceptable.”
Jamais je n’accepterai de dire ça. Ça serait un
mensonge, il n’est pas permis de dire un mensonge,
même s’il s’agissait de sauver l’Église. » (Mgr Tissier
de Mallerais, Gastines, 16 septembre 2012)
Mais depuis vous avez changé au point d’écrire :
«L’entière Tradition de la foi catholique doit être le
critère et le guide de compréhension des
enseignements du Concile Vatican II, lequel à son
tour éclaire certains aspects de la vie et de la
doctrine de l’Église, implicitement présents en elle,
Mgr Tissier de Mallerais confiait à un confrère que
cette « Lettre du 14 avril » ne devrait jamais être
publiée, car, selon lui, vous seriez « définitivement
discrédité et probablement contraint à la démission. »
3
personnellement vous désapprouviez le contenu que
vous jugiez excessif. Qui donc, Monseigneur, utilise
des moyens
« foncièrement subversifs » ?
Qui donc est révolutionnaire ? Qui nuit au bien
commun de notre société ?
Ce qui confirme l’avertissement charitable de Mgr
Williamson : « pour la gloire de Dieu, pour le salut
des âmes, pour la paix intérieure de la Fraternité et
pour votre propre salut éternel, vous feriez mieux de
démissionner
vous-même
comme
Supérieur
Général, que de m’exclure. » (Londres, le 19 octobre
2012), Pourtant, vous avez pris cela pour une
provocation ouverte et publique.
Le 9 novembre 2012 à Paris, nous avons entendu un
confrère vous demander : « Je fais partie de ceux qui
ont perdu confiance! Combien y a-t-il de lignes de
conduite dans la Fraternité maintenant… » Vous
avez répondu : « C’est une grave blessure. Nous
avons subi une grave épreuve. Il faudra du temps. »
Devant cette réponse fuyante, un autre prieur vous a
demandé alors : « Récusez-vous votre réponse à vos
trois confrères évêques… » Votre réponse fut encore
floue : « Oui, quand je la relis, il me semble qu’il y a
quelques petites erreurs. Mais en fait pour vous aider
à comprendre, sachez que cette lettre n’est pas une
réponse à leur courrier, mais à des difficultés que
j’avais eues avec chacun d’entre eux séparément.
J’ai beaucoup d’estime pour Mgr Williamson, même
de l’admiration, il a des coups de génies dans la lutte
contre Vatican II, c’est une grosse perte pour la
Fraternité et elle arrive au pire moment… » Mais qui
donc est responsable de son exclusion ? En privé,
vous dites beaucoup de choses : « j’étais en guerre
», « Rome ment »…, mais vous n’avez jamais publié
le moindre Communiqué officiel pour dénoncer ces
prétendus mensonges. Pire, récemment, à propos de
l’ultimatum du 22 février, vous avez cautionné
officiellement le mensonge du Vatican.
Mais quand Mgr de Galarreta déclare, le 13 octobre
2012 à Villepreux, cette phrase incroyable qu’on peut
entendre mais non lire car la transcription en ligne de
La Porte Latine l’a omise : « Il est presque impossible
que la majorité des Supérieurs de la Fraternité –
après discussion franche, analyse à fond de tous les
aspects, de tous les tenants et aboutissants –, il est
impensable que la majorité se trompe dans une
matière prudentielle. Et si cela par hasard, par un
impossible arrive et bien tant pis de toute façon
on va faire ce que la majorité pense », à
Menzingen, le Secrétaire Général, l’abbé Thouvenot,
a écrit qu’il « exposait avec recul et élévation les
événements de juin dernier ».
Comment la Fraternité a-t-elle pu tomber si bas ?
Mgr Lefebvre, lui, écrivait : « Au jour du jugement,
Dieu nous demandera si nous avons été fidèles et
non si nous avons obéi à des autorités infidèles.
L’obéissance est une vertu relative à la Vérité et au
Bien. Ce n’est plus une vertu mais un vice si elle se
soumet à l’erreur et au mal. » (Mgr Lefebvre, Lettre
du 9 août 1986), Et l’abbé Berto, lui, écrivait en 1963
: « on doit voir plus loin que le bout de son nez, et ne
pas se figurer qu’on a droit au Saint-Esprit comme ça
sur commande, du moment qu’on est en Concile ».
Votre langage est devenu interminablement confus.
Cette manière ambiguë de s’exprimer n’est pas
louable comme l’écrivait le Père Calmel : « J’ai
toujours eu en horreur les expressions molles ou
fuyantes, qui peuvent être tirées dans tous les sens,
auxquelles chacun peut faire dire ce qu’il veut. Et
elles me sont d’autant plus en horreur qu’elles se
couvrent d’autorités ecclésiastiques. Surtout ces
expressions me paraissent une injure directe à celui
qui a dit : « Je suis la Vérité… Vous êtes la lumière
du monde…. Que votre parole soit oui si c’est oui,
non si c’est non… »
Lors de la conférence du 9 novembre 2012 à Paris,
un prieur vous a demandé : « à la sortie de la retraite
sacerdotale deux confrères m’ont accusé d’être en
révolte contre votre autorité parce que je manifestais
de la satisfaction au sujet du texte de l’abbé de
Cacqueray contre Assise III. Qu’en est-il ?» Votre
réponse fut : « J’ignorais qu’il y avait des choses
pareilles dans la Fraternité. C’est moi qui ai demandé
cette déclaration. D’ailleurs elle a été publiée avec
mon autorisation. Je suis tout à fait d’accord avec
l’abbé de Cacqueray. » Or pendant la retraite des
sœurs à Ruffec, vous avez confié à six confrères que
vous n’étiez pas d’accord avec le texte de l’abbé de
Cacqueray. Vous vous êtes d’ailleurs plaint à lui des
reproches que le cardinal Levada, pendant 20mn,
vous avait fait à ce sujet. Si vous lui avez donné
l’autorisation de la publication c’était, expliquiezvous, pour ne pas paraître partial… mais que
Monseigneur, vous et vos Assistants avez été
capables de dire tout et son contraire sans peur du
ridicule. L’abbé Nély, en avril 2012, de passage à
Toulouse déclarait à une douzaine de confrères que
« si les relations doctrinales avec Rome ont échoué
c’est parce que nos théologiens ont été trop rentrededans » mais il disait à l’un de ces théologiens : «
Vous auriez pu être plus incisif. » Vous-même, le 9
novembre 2012, vous nous avez affirmé : « Je vais
4
changer la nature de notre combat. Si vous ne voulez
plus accomplir cette mission, vous devez, ainsi que
vos Assistants, renoncer à la charge que la Fraternité
vous a confiée.
vous faire rire, mais je pense vraiment que nous, les
quatre évêques, nous sommes du même avis. »
Alors que six mois auparavant vous leur écriviez : « à
la question cruciale entre toutes, celle de la
possibilité de survivre dans les conditions d’une
reconnaissance de la Fraternité par Rome, nous
n’arrivons pas à la même conclusion que vous.»
En effet, l’abbé Pfluger dit publiquement souffrir de
l’irrégularité canonique de la Fraternité. Il a confié à
un confrère en juin 2012 « avoir été ébranlé par les
discussions doctrinales ». En sortant de sa
conférence à Saint Joseph des Carmes, il disait de
manière méprisante à qui voulait l’entendre : « Dire
qu’il y en a encore qui ne comprennent pas qu’il faut
signer ! » Le 29 avril 2012 à Hattersheim, après avoir
avoué que « les événements passés ont prouvé que
les différences concernant la question doctrinale ne
peuvent être comblées », il faisait part de sa crainte «
de nouvelles excommunications ». Mais comment
peut-on craindre l’excommunication de modernistes
déjà excommuniés par l’Eglise ?
Dans la même conférence de retraite à Ecône, vous
déclarez : « Je vous avoue que je n’ai pas estimé
aller contre le chapitre [de 2006] en faisant ce que j’ai
fait. » Puis quelques instants après au sujet du
Chapitre de 2012 : « si c’est le Chapitre qui traite,
c’est une loi qui vaut jusqu’au prochain Chapitre. »
Quand on sait qu’en mars 2012, sans attendre le
prochain Chapitre, vous avez détruit la loi de celui de
2006 (pas d’accord pratique sans solution
doctrinale), on s’interroge sur la sincérité du propos.
Un de vos confères dans l’épiscopat à Villepreux
[Mgr de Galarreta] nous invitait à « ne pas
dramatiser. Le drame serait d’abandonner la Foi. Il
ne faut pas demander une perfection qui n’est pas de
ce monde. Il ne faut pas pinailler sur ces questions. Il
faut voir si l’essentiel est là ou non. »
L’abbé Nély à l’occasion d’un repas pour les
bienfaiteurs à Suresnes annonçant que « le Pape
avait mis un terme au rapport avec la Fraternité en
demandant la reconnaissance de la Messe et de
Vatican II… » rajoutait que « Mgr Fellay était sur son
petit nuage, il était impossible de l’en faire
redescendre ». Mais l’abbé Nély n’a-t-il pas lui aussi
signé la monstrueuse lettre aux trois évêques ? N’a-til pas été lui aussi « sur son petit nuage » quand, de
passage à Fanjeaux, il déclara à la Supérieure
Générale inquiète au sujet d’un ultimatum de Rome:
« Non rassurez-vous, tout va bien avec Rome, leurs
canonistes nous aident à préparer les statuts de la
prélature… »
Il est vrai, vous n’êtes pas devenu mahométan (1er
commandement), vous n’avez pas pris femme (6e
commandement), vous avez simplement malmené la
réalité (8e commandement). Mais l’essentiel est-il
toujours là quand les ambiguïtés touchent au combat
de la foi ? Personne ne vous demande une
perfection qui n’est pas de ce monde. On peut bien
concevoir qu’on se trompe devant le mystère
d’iniquité, puisque même les élus pourraient être
trompés, mais personne ne peut accepter un langage
double. Certes, la grande apostasie, prédite par
l’Écriture, ne peut que nous troubler. Qui peut
prétendre être indemne des pièges du diable ? Mais
pourquoi nous avoir trompés ? A tout péché
miséricorde, bien sûr. Mais où sont les actes qui
manifestent la conscience, le regret et la réparation
des erreurs ?
Pouvez-vous dire, en conscience que Vous et vos
Assistants avez assumé vos responsabilités ? Après
tant de propos contradictoires et néfastes comment
prétendre encore gouverner ? Qui a nui à l’autorité
du Supérieur Général, si ce n’est vous-même et vos
Assistants ? Comment prétendre nous parler justice
après l’avoir lésée ? « Quelle vérité peut sortir de la
bouche du menteur ? » (Eccli. 34, 4). Qui a semé la
zizanie ? Qui a été subversif en usant du
mensonge ? Qui a scandalisé prêtres et fidèles ? Qui
a mutilé la Fraternité en diminuant sa force
épiscopale ? Que peut bien être une charité sans
l’honneur et la justice ?
Vous avez dit devant les prieurs de France : « je suis
fatigué des querelles de mots ». Là est peut-être le
problème. Qui vous empêche d’aller vous reposer à
Montgardin et d’y goûter les joies de la vie cachée ?
Rome a toujours utilisé un langage clair. Mgr
Lefebvre également. Vous aussi par le passé. Mais
aujourd’hui, vous entretenez une confusion en
identifiant indûment “l’Eglise catholique, la Rome
éternelle” et “l’Eglise officielle, la Rome moderniste et
conciliaire”. Or, en aucun cas, vous ne pouvez
Nous savons que l’on nous reprochera de ne pas
respecter les formes en vous écrivant ainsi
publiquement. Notre réponse sera alors celle du Père
de Foucauld au Général Laperrine : « J’avais cru en
entrant dans la vie religieuse que j’aurais surtout à
5
Excellence, nous ne voulons pas que l’Histoire
retienne de vous que vous êtes l’homme qui avez
défiguré et mutilé la Fraternité Sacerdotale Saint
Pie X.
conseiller la douceur et l’humilité ; avec le temps, je
crois que ce qui manque le plus souvent, c’est la
dignité et la fierté. » (Lettre du 6 déc. 1915). Et à quoi
bon vous écrire en privé quand on sait qu’un confrère
courageux et lucide a dû attendre quatre ans pour
avoir un courrier de vous et ce fut non pour y lire des
réponses mais des injures. Quand un Supérieur de
District attend toujours l’accusé de réception de sa
lettre de dix-sept pages envoyée à la Maison
Générale, il semble que Menzingen n’a plus d’autre
argument que le volontarisme : « sic volo, sic iubeo,
sit pro ratione voluntas ». Monseigneur, ce que nous
vivons en ce moment est odieux. La droiture
évangélique a été perdue : Est est, non, non. Le
Chapitre de 2012 n’a en rien clarifié la situation.
L’abbé Faure, un capitulant, nous a récemment mis
en garde publiquement contre « les lettres et
déclarations des actuels supérieurs de la Fraternité
ces derniers mois ». Un autre capitulant a confié à un
confrère : « Il faut reconnaître que le Chapitre a
échoué. Aujourd’hui c’est OK pour une Fraternité
libre dans l’Eglise conciliaire. J’ai été catastrophé par
le niveau de réflexion de certains capitulants. »
Soyez assuré, Excellence, de notre totale fidélité à
l’œuvre de Mgr Lefebvre, le 28 février 2013, Trentesept prêtres du District de France
Mgr Lefebvre (Fideliter n° 66 de nov-dec 1988) :
« On ne s'entend pas. C'est un dialogue de sourds.
Je ne peux pas beaucoup parler d'avenir, car le mien
est derrière moi. Mais si je vis encore un peu et en
supposant que d'ici à un certain temps Rome fasse
un appel, qu'on veuille nous revoir, reprendre langue,
à ce moment-là c'est moi qui poserai les conditions.
Je n'accepterai plus d'être dans la situation où nous
nous sommes trouvés lors des colloques. C'est fini.
Je poserai la question au plan doctrinal : « Est-ce
que vous êtes d'accord avec les grandes encycliques
de tous les papes qui vous ont précédés. Est-ce que
vous êtes d'accord avec Quanta Cura de Pie IX,
Immortale Dei, Libertas de Léon XIII, Pascendi de
Pie X, Quas Primas de Pie XI, Humani Generis de
Pie XII? Est-ce que vous êtes en pleine communion
avec ces papes et avec leurs affirmations ? Est-ce
que vous acceptez encore le serment antimoderniste
? Est-ce que vous êtes pour le règne social de Notre
Seigneur Jésus-Christ ? Si vous n'acceptez pas la
doctrine de vos prédécesseurs, il est inutile de parler.
Tant que vous n'aurez pas accepté de réformer le
Concile en considérant la doctrine de ces papes qui
vous ont précédés, il n'y a pas de dialogue possible.
C'est inutile. »
Prochain numéro autour du 15 avril 2013.
Contact pour nous envoyer un email :
indominosperavi@gmail.com.
Pour des nouvelles quotidiennes : blog Avec
l’Immaculée : http://aveclimmaculee.blogspot.fr/
Vos interventions et celles de vos Assistants sont
troubles et laissent croire que vous n’avez opéré
qu’un simple recul stratégique. Fin 2011, un
Assistant avec un confrère ‘‘accordiste’’ avaient
cherché à estimer le nombre de prêtres, en France,
qui refuseraient un accord avec Rome. Leur résultat:
sept. Menzingen était rassuré. En mars 2012, vous
avez confié que M. Guenois du Figaro était un
journaliste très bien informé et que sa vision des
choses était juste. Or son article disait : « Qu’on le
veuille ou non, le pape et Mgr Fellay veulent un
accord non doctrinal mais ecclésial ». En mai 2012,
vous avez confié aux Supérieurs des bénédictins,
des dominicains et des capucins : « On sait qu’il y
aura de la casse, mais on ira jusqu’au bout ». En juin
l’accord ecclésial fut impossible. Pourtant, en octobre
2012, de passage au prieuré de Bruxelles, des
prêtres diocésains, invités par l’abbé Wailliez, vous
ont manifesté leur souhait de voir un accord entre
Rome et la Fraternité. Vous les avez rassurés par
ces mots : « oui, oui, ça va se faire bientôt » ? C’était
trois mois après le chapitre de juillet. Monseigneur,
vous avez le devoir en justice de dire la vérité, de
réparer les mensonges et de rétracter les erreurs.
Faites-le et tout rentrera dans l’ordre. Vous savez
comment André Avellin, au XVIe siècle, est devenu
un grand saint après avoir eu honte d’un mensonge
qu’il avait commis par faiblesse. Nous voulons
simplement que vous deveniez un grand saint.
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Voici une petite citation sympathique de Louis
Veuillot, pour compléter ce bulletin : « Je vous
gronde de parler de votre vie inutile… Inutile, une
âme chrétienne, une âme qui prie ! Mais vous seriez
seule sur la terre et incapable de tout mouvement
que vous seriez encore plus utile que le soleil, la lune
et les étoiles, car vous pourriez prier pour les âmes
du Purgatoire. »
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