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http://pageperso.aol.fr/gsandro934774017/mapage/bourse.html

L.D’OR / 2ème partie : d’avril 1998 à novembre 1998
LETTRES D'OR : N° 11 Avril 98 / G.Sandro
Forte hausse des mines d'Or :
Surprise... ? Pas pour nous ... !
En réalité, vous avez disposé des signaux depuis plusieurs semaines et , préparés comme vous y
étiez, vous avez dû être moins incrédules, lorsque l'envol s'est produit, que l'immense majorité des
investisseurs qui ne sont pas encore, tant s'en faut, dans ce marché qui reste prometteur...Certes, une
consolidation de cet envol sur quelques séances ne peut être exclue, et semble même bien engagée sur
certains titres, des allègements partiels mais momentanés (une quinzaine de bourses) sont
envisageables, nous le verrons plus avant... Avec une telle actualité, le volume de ce numéro est, lui
aussi exceptionnel.
Le timing recommandé pour le secteur minier dès avant les plus bas extrêmes de fin 97, début 98
a été payant pour définir les zones d'achat bradées, puis, les allègements bénéficiaires de Février ont
permis de soigner les ordres pour renforcer idéalement les investissements fin Mars juste au départ de
la vague suivante, graphiques en main, quel investissement a fait mieux ? .
Puisque nous sommes dans le rythme, je suggère aux plus impliqués d'accompagner un éventuel
retracement en réduisant la voilure... en vue d'un retour pleins gaz très bientôt , l'orientation des
outils de long terme invite à surveiller attentivement tout repli un tant soit peu marqué des mines pour
sauter sur ce qui pourrait bien être une (dernière ?) occasion de prendre le train en marche à des prix
encore réellement attractifs...
En tout état de cause, vous verrez que nous ne renoncerons pas pour autant à se couvrir pour le
cas, de moins en moins probable, où il ne s'agirait que d'un rallye épisodique dans une tendance
baissière intacte.

Panorama : Le Japon, dont nous avons déjà vu combien l'importance est considérable
pour la zone Asean (et pour la planète toute entière), continue à se débattre dans un marasme
tenace et
conformément aux annonces, lance un plan de relance (de plus).
On sort l'artillerie lourde pour relancer l'économie, jugez en plutôt :
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16000 MILLIARDS de Yens, soit 760 Milliards de Francs ont été annoncés par le Miti
dans le cadre de ce septième plan.
Cette manne a d'abord été accueillie très favorablement,(il est vrai qu'il s'agit d'une somme
qui inspire un certain respect), le Yen en a bien sûr profité, au moins sur le moment, mais
quelques dizaines d'heures plus tard, on se navrait un peu partout, de l'absence de mesure
fiscale dans l'arsenal déployé et, du coup, la monnaie Nippone annulait ses progrès contre
Dollar et trouvait de nouveaux plus bas. Du côté des "bonnes nouvelles", les optimistes
impénitents observent que, depuis plusieurs années déjà, la croissance du Japon n'est plus un
facteur de soutien pour personne, et que, dès lors, une poursuite du marasme n'amenerait pas
de détérioration supplémentaire...
Ce n'est, malheureusement, pas si simple: l'absence de croissance et la récession sont deux
phénomènes très différents... Ils ne l'apprendront qu'à leurs dépens.
J'imagine, en effet, assez difficilement que les signes convergents de faiblesse de cette
économie puissent s'accommoder de la baisse prévue de l'investissement des entreprises et de
la morosité tenace d'une population vieillissante et effrayée par un chômage qui atteint des
proportions inédites : (près de 2.5 millions de demandeurs d'emploi sont déjà recensés, c'est
nouveau et c'est un facteur d'angoisse considérable dans un pays où l'emploi féminin est
marginal et où la protection sociale des chômeurs reste à inventer).
C'est certainement une approche de cet ordre qui, dans un second temps, a poussé le
gouvernement à ajouter, début avril, des mesures fiscales significatives en complément de
l'important effort évoqué en début de panorama. Il est évident que l'effet psychologique de ce
type de mesure est presque aussi important que la mesure elle-même, c'est le fameux effet
d'annonce cher à nos grands argentiers. Dans le cas qui nous (pré-)occupe la manœuvre a été
peu habile car distillée en deux temps, cette nouvelle (qui reste intrinsèquement bonne) n'a
pas produit l'effet de choc escompté.
Il convient d'ajouter que, malgré un Yen très déprimé, les exportations nippones accusent,
(et cela aussi c'est nouveau), un fléchissement inquiétant. Inquiétant, mais pas surprenant (et
même prévu ici même) vu l'importance des économies voisines sinistrées dans la balance
nippone...
Etats Unis : Le chiffre du déficit commercial Américain, dont je vous avais
recommandé de surveiller la parution le mois dernier, est sorti en forte augmentation :
(+10.5%), à plus de 12 Milliards de Dollars; on a bien assisté à une dégradation (- 2.6%)
des exportations, aujourd'hui, 17 Avril, le nouveau chiffre confirme encore l'aggravation de
cette préoccupante tendance (surtout vis à vis du Japon) comme je vous le laissais craindre.
Cette évolution des grands équilibres (qui est toujours déterminante pour la confiance, et donc
la tenue des monnaies) et qui était assez prévisible, vient à point pour refroidir les bouffées
d'optimisme excessif des dirigeants et autres décideurs qui, souvenez-vous, étaient montés au
créneau pour rassurer les petits et gros porteurs fin 1997, les chiffres ont donc été mauvais, et
bien, je vous le donne en mille, le Dollar ne s'en est pas trouvé affecté...
En tout cas, pas dans un premier temps...Mais on assiste bel et bien, depuis lors à un très net
affaiblissement du billet vert que les "experts" ne s'expliquent pas...

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Sur le plan intérieur, on relèvera, une fois de plus, que le salaire hebdomadaire réel, qui
intègre les taux effectifs de rémunération et le nombre d'heures de travail, progresse encore de
près de 0.9 % :
Soit près de 11% en rythme annuel extrapolé des deux premiers mois de 98. Pour se limiter à
un indice plus observé, on notera que les revenus disponibles des ménages, (calculés par
définition inflation déduite) croissent sur une pente supérieure à 4%, ce qui est significatif.
Pour être objectif, on doit toutefois préciser que les prix de détail demeurent
remarquablement stables, cela reste surprenant, mais c'est ainsi.
Je vous ai déjà alerté sur le fait que ce marché extrapole des gains de productivité
importants et permanents, ils ont été spectaculaires, mais plus la productivité s'accroît, plus il
est difficile de l'accroître au même rythme. Les gisements de gains se raréfient et un salarié,
fut-il Américain, ne peut donner que ce qu'il a .
L'activité mesurée le mois dernier ne ralentissait pas, les statistiques relatives aux mises en
chantier, aux reventes de logements, ou à l'activité industrielle démontraient, comme les mois
précédents, une croissance régulière, en revanche, celles publiées cet après-midi (17 Avril)
indiquent un ralentissement (made in Asia) plus net, cela constitue un paramètre important
pour tout le monde, car dans des circonstances normales, c'est à dire sans les deux facteurs
d'angoisse que constituent, d'une part, le risque (bien réel) d'effondrement supplémentaire en
extrême orient et d'autre part, l'impact prévisible sur les comptes à venir du séisme qui a déjà
eu lieu, il est fort probable que Mr Greenspan , soucieux de surchauffe, aurait décidé de
remonter les taux courts depuis déjà plusieurs mois, au moins à titre préventif.
Si, le mois dernier, j'indiquais que le scénario le plus probable pour le FOMC était un
statu-quo sur les Fed Funds (qui d'ailleurs s'est vérifié), c'est, justement parce qu'un
relèvement aurait bénéficié à un Dollar déjà en pleine forme contre le Yen, et que cela
aurait encore compromis davantage toute velléité de stabilisation durable des monnaies
asiatiques; les plus anciens abonnés savaient dès avant le crash d'octobre, que c'est
l'incapacité de ces devises à tenir la parité contre US $ qui avait provoqué l'avalanche,
d'abord monétaire puis boursière, et enfin la dépression des économies concrètes...Rendre le
Dollar plus attractif reviendrait "à en remettre une couche": Sacrée responsabilité avec un
Dollar "fort"!
(Notons que depuis, le billet vert a perdu 3% contre devises européennes, étrange force en
vérité, comme quoi au royaume des aveugles, les borgnes sont rois!...)
Aussi vigoureuses que soient les statistiques Américaines, et nous avons vu depuis des
mois qu'elles le sont, on voit donc mal comment la FED pourrait, sans dégât, resserrer sa
politique très accommodante (pour ne pas dire laxiste).
Les tensions inflationnistes ne pourront pas forcément être muselées très longtemps, mais
entre deux maux, on choisit le moindre, et le plus tard possible, alors en l'absence de signe
concret de tension du PPI et surtout du CPI ( respectivement : prix officiels à la production et
à la consommation), on joue la montre en espérant ne pas avoir à trancher.
C'est sur ce dilemme posé à Alan Greenspan en matière de taux courts que j'avais conclu
le numéro de Janvier, visiblement, il reste plus que jamais d'actualité, à fortiori avec un Japon
qui re-trébuche, et un Yen affaibli.

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Quoi qu'il en soit, la rupture claire (et désormais elle l'est) de l'upside résistance des 9000
points sur le DJ ouvre un nouveau potentiel théorique que d'éminents et très respectables
stratèges situent vers 9500, autant dire qu'en pourcentage c'est assez limité, surtout que l'on
est déjà au dessus des 9100 et qu'il convient d'intégrer les courtages et les impôts...
En revanche, et toujours selon les mêmes sources, la rupture claire des 9500, (que l'on ne
peut pas exclure à priori, même si elle est jugée moins probable qu'un échec) serait à
interpréter comme un fort signal haussier, et ce, surtout si elle était précédée d'un retour sur
9000 et pour autant que ce seuil serve de tremplin sans céder . Aussi grotesque et irrationnelle
que cette éventualité puisse paraître, les professionnels en question sont suffisamment
crédibles pour que je juge opportun, avec les réserves d'usage, de vous faire part de leur
analyse. Là où nos avis convergent pleinement, c'est sur la gravité du risque qu' une rechute
sous les 9000 ferait courir aux places boursières du monde entier.
Bien que tout le monde semble s'attendre à des déconvenues, à l'approche des
publications de résultats trimestriels, les lunettes roses restent chaussées (vissées pourrait-on
dire) sur le nez des intrépides cow-boys. Pourtant, quelles anticipations peuvent légitimer les
niveaux stratosphériques atteints ? Seuls les flux colossaux de liquidités en quête de réemploi
(qui, de taux trop bas en émergents immergés, ne savent plus trop quel secteur
d'investissement et quelle zone géographique privilégier) semblent expliquer le phénomène,
sans toutefois parvenir à le justifier.
On continue à mépriser la zone rouge, à faire taire la petite voix qui chuchote que ce
repère ne sert pas qu'à décorer le compte-tours... Les "vieux" de Wall Sreet (et d'ailleurs)
ont un adage :
" SELL IN MAY AND GO AWAY... "

L'empire des 18 provinces : L'autre protagoniste de taille, auquel j'ai déjà fait référence à
plusieurs reprises est la Chine qui, à son tour, voit les signes de refroidissement de sa
croissance se multiplier dangereusement ( de 13.6% en 93, elle est attendue à peine supérieure
à 7 % cette année) : Je vous ai déjà alertés sur l'impact monstrueux qu'aurait le décrochage du
Yuan et l'abandon du PEG unissant (très artificiellement) le pseudo-Dollar de Hong Kong à
son homonyme US...
Heureusement, le pire n'est pas certain, et la banque centrale affiche haut et fort qu'elle ne
cèdera pas et qu'il n'est pas (pas encore?) question de dévaluer le Yuan...
Tout le problème est de savoir si ses importants excédents commerciaux et ses
confortables réserves de change (évaluées à 140 Milliards de $) suffiront à compenser les
facteurs défavorables : pour mémoire et entre autres, la restructuration en profondeur d'un
appareil productif désuet et peu rationnel, décidée il y a près de trois ans, n'est qu'à peine
engagée sur le terrain, des licenciements par millions sont d'ores et déjà intervenus, mais ce
n'est, semble-t-il, que la première vague. Le système bancaire, quant à lui, est opaque et
fragilisé par des prêts hasardeux aux grandes société publiques dont les finances sont mal en
point.

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Une véritable crise immobilière sévit déjà à Shanghai, qui est, à n'en pas douter, le cœur
économique du pays, mais qui a vu ses fantastiques perspectives lui valoir un statut de ville
"champignon" à l'image de Bangkok. Peu importait il y a encore quelques mois, de savoir à
qui ces centaines d'immeubles seraient loués, maintenant, on en est à se demander s'ils le
seront un jour.
Au fil du temps, l'évidence devra s'imposer : La crise Asiatique,
n'est pas terminée et ses effets ne se sont, par conséquent, pas encore tous faits sentir, tout a
été durablement bouleversé dans cette onde de choc asiatique qui , peu à peu, va se
traduire dans les résultats des sociétés occidentales cotées.
PARIS: Vous savez que je n'émets que très rarement un avis sur le marché français ,
cette fois, je ne résiste pas à vous signaler quelques observations: la hausse du Dollar a eu un
rôle majeur dans la superbe tenue du CAC, le billet vert se tasse, mais le marché tient :
Attention à la marche...!
Wall Street est vraiment très, très, haut : il est illusoire de vouloir se cacher derrière son
petit doigt, notre cote nationale a beau être moins surévaluée que le SP 500, elle n'échapperait
pas à une correction du marché roi.
Le cerisier est un arbre au bois fragile : à vouloir attraper la dernière cerise, la plus
haute, la plus rouge, on risque bel et bien de se casser le cou !
Après une telle envolée, placer des ordres stop de protection est une mesure de bon
sens élémentaire (et en plus, cela ne vous empêche pas de profiter de l'éventuel et
hypothétique reliquat de hausse).
Je signale, car cela me semble d'une importance cruciale, que l'oscillateur court et
l'indicateur moyen sont passés baissiers sur le CAC, et les SBF 120 et 250, depuis
respectivement, les 07 et 08 Avril.
Ces outils sont le fruit d'une recherche de plusieurs années, leur fiabilité est éprouvée,
pour vous donner une idée de la signification de leur retournement simultané, je précise que
la dernière fois qu'un tel phénomène a été aussi clairement simultané en partant d'une zone de
sur achat remonte au 10 Octobre 97 (soit quelques jours avant le "mini krach" asiatique)...
L'Or : Cette fois, la hausse semble bien être lancée, on notera que les signes précurseurs
ont été soulignés, ici même, au fil des derniers mois, cette réaction intervient dans un contexte où les
indices actions présentent des signes précurseurs d'essoufflement, ce n'est pas neutre.
Pourtant, ce n'était pas gagné d'avance car fin Mars, fidèle à sa fâcheuse et dangereuse manie, la
Banque Centrale Belge a encore vendu près de 300 tonnes d'Or , plus de la moitié de la (petite)
quantité qui lui restait :(moins de 600 tonnes).
Cette fois pourtant, l'once est restée stable après cette annonce, voilà qui était nouveau ...!
Il faut dire que le limogeage surprise du premier Ministre Russe, Mr Victor Tchernomyrdine (qui
se présentera aux élections présidentielles de l'an 2000) et la dissolution du gouvernement par Boris
Eltsine, sont venus raviver de vieux (et efficaces) réflexes chez de nombreux investisseurs. Depuis
lors, les deux refus successifs de la Douma (chambre basse du parlement) d'introniser le jeune et très
libéral "premier ministrable" : Mr kirienko, conduisent le président Russe à tenter un passage en force
en réitérant, pour la troisième et dernière fois, la présentation de son impopulaire poulain . La

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constitution Russe est formelle : un troisième refus conduirait Boris Eltsine à dissoudre la chambre
basse. Du coup, les parlementaires de l'opposition sont pris dans une joute où ils ont tout à perdre et
rien à gagner :
Refuser encore, c'est remettre son mandat en jeu, et donc affronter un scrutin populaire dans un
contexte où ils seraient présentés par "l'imprévisible convalescent" comme responsables d'une crise
politique (dont il est pourtant l'unique initiateur), c'est délicat, la place est bonne ...
Accepter, ce serait céder, ternir leur image d'opposant et, à la limite, ressenti comme une trahison
par l'électorat, ce serait aussi lui montrer qu'ils sont près à toutes les compromissions pour garder leur
mandat, c'est au moins aussi délicat...
Nous aurons la réponse très bientôt, une crise ouverte ne pourrait que doper le métal jaune, à
surveiller donc !
. D'autres investisseurs, (ou les mêmes) qui avaient accueilli l'annonce de l'OPEP selon laquelle un
accord avait été trouvé par ses membres pour réduire substantiellement leur production de pétrole brut,
ont également vu là quelques bonnes raisons de s'offrir un gilet de sauvetage, au cas où ...!
L'incertitude qui nous tenaille dans l'attente du verdict de la Banque Centrale Européenne( prévu
pour Début Mai) arrive à son terme: Dans les précédents numéros de Lettres d'Or, je vous ai indiqué
l'importance du niveau des stocks d'Or qui sera retenu pour "gager" l'Euro.
De ce chiffre, on pourra déduire une confirmation de ce qui semble bien être la nouvelle tendance
de l'Or et, au delà, la force de la nouvelle monnaie Européenne.
Après l'intervention de Mr Eddie George qui ,au nom du Royaume Uni, préconisait quasiment un
abandon de l'Or, auquel il ne souhaitait pas voir jouer un rôle majeur dans la zone Euro, (dont je vous
rappelle, le Royaume Uni ne fait pas partie), le chiffre qui circulait le plus pour pronostiquer
"l'épaisseur du blindage", était 5 %, c'est très (trop) peu.
Il semble bien que le discours de la raison ait recueilli plus d'échos auprès des oreilles latines (ce
qui n'est guère surprenant quand on connaît les rapports passionnels qu'entretiennent les Italiens avec
le métal fin); c'est justement le gouverneur de la Banque Centrale Italienne, qui, fin mars, a annoncé
que c'est à hauteur de 27 % que l'Or entrerait dans les réserves de changes ... Voilà un élément
de poids qui, s'il est confirmé, serait très rassurant pour nous, (et surtout pour l'Euro) .
En tous cas, fondamentalement comme techniquement, le signal d'achat a été assez
manifeste sur les mines qui ont bénéficié des conjonctions simultanées des facteurs favorables au
métal et dont je vous ai égrenné la liste au fil des mois. Je pense que nous avons été seulement
une poignée à entrer vraiment à un prix aussi attractif, contre un consensus tellement accablant
que le risque réel à moyen terme paraissait de plus en plus improbable.
Ceux d'entre vous qui pratiquent le dangereux mais spectaculaire "trading de news" seront
certainement bien inspirés de coller à l'info le 02 Mai pour guetter l'annonce officielle du taux de
couverture : une bonne surprise que personne n'attend mais que les cours semblent anticiper, produirait
une réaction de panique chez les vendeurs à découvert (dont certains patrons de mines, et pas des
moindres.) qui seraient prompts à se racheter en catastrophe, cisaillant les stops des moins rapides
d'entre eux et provoquant un engouffrement ... (Attention toutefois, car si c'est bien cette rumeur que le
marché achète, il pourrait aussi, au moins dans un premier temps, prendre acte en vendant la nouvelle) .

D'importantes opérations spéculatives de ventes à découvert semblent avoir été menées avec
de forts leviers sur une contre-partie d'Or physique empruntée contre rémunération à des
banques centrales. Il est aisé d'imaginer l'embarras des "apprentis sorciers"s'ils sont Gapés à la hausse,

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avec l'obligation d'honorer leurs ventes et de dénouer ou pire, de livrer . C'est ce qui s'est produit pour
un certain nombre d'entre eux ces dernières semaines, mais le gros de la troupe est encore en position.
Nous avons vu dans un numéro précédent que la très orthodoxe Bundesbank a confirmé s'être
livrée à de tels prêts, ce scénario qui, pour l'instant, reste une hypothèse, ne doit donc pas être exclu à
priori, d'ailleurs, avec les marchés, les seules choses qui puissent réellement être exclues, ce sont,
justement, les a priori. En règle générale, ils sont à fuir .
Ceux d'entre vous qui ne possèdent pas d'Or physique pourront combler cette "carence" sans se
précipiter, mais je pense que des achats de pièces (françaises par exemple) peuvent être tentés courant
Mai. Tous les "vieux" financiers savent qu'un petit pourcentage de métal (3 à 10 %) est un atout dans
un patrimoine... Définir la proportion à y consacrer dépend de la structure patrimoniale et du
tempérament de chacun .C'est une question personnelle qu'il vous appartiendra donc de résoudre
personnellement.
La fiscalité de notre beau pays ne se prête pas aux allers-retours, c'est donc un investissement de
long ou très long terme, une assurance contre le pire, un gilet de sauvetage... La baisse du dollar est
donc assimilable, dans ses effets pour un investisseur européen, à une promotion sur les gilets de
sauvetage...En finance comme en bateau, c'est avant la tempête qu'il faut se préoccuper de lire les
consignes de sécurité et de régler ces questions.
Petit aparté technique : La tâche qui nous attend ne sera pas plus paisible pour les nerfs que les
affres du doute auxquels nous avons été confrontés dans une fin de tendance baissière qui, cette fois,
semble enfin réellement compromise.
Le recours à l'analyse technique sera un appoint précieux, à la fois pour comprendre les mouvements
amples et violents qui s'annoncent, et pour réagir dans les turbulences prévisibles sur tous les
marchés.
Quelle que soit sa méthode, un investisseur doit se situer sur un choix de rythme : certains, adorent les
indicateurs de tendances courtes, d'autres préfèrent une vision sur plusieurs années, c'est au choix de
chacun et cela peut varier au fil du temps et, surtout, au fil de la pratique...
Pour ceux d'entre vous qui privilégient une gestion relativement active, sans vouloir trader tous
les quatre matins, et qui recherchent des signaux clairs de moyen terme, je précise que la moyenne
mobile "type" des mines, (c'est à dire celle qui isole les tendances intermédiaires et sous laquelle il
est statistiquement recommandable de placer les protections stops, par exemple: deux clôtures 2% en
dessous), est ,selon plusieurs observateurs assidus, dont moi, à rechercher, (selon votre aversion
personnelle pour les faux signaux et le tempérament du titre en question), dans la zone des 60 à 70
bourses (et la moyenne retenue sera pondérée de préférence). Attention, une moyenne
mobile type est éfficace dans un marché en tendance : pendant les phases de
congestion et la formation des planchers majeurs, elle sera, par nature, beaucoup moins fiable
qu'un momentum ou un stochastique optimisé.
A l'exception notable de ceux qui appliquent à la lettre les préceptes de Gann ou les théories
d'Eliott (qui sont très efficaces entre les mains de très rares "MAITRES", comme il faut bien placer un
stop de protection après une hausse pour s'assurer que ce que l'on prend pour une correction normale
ne se transformera pas en vraie baisse, cette valeur type que je vous recommande de paramétrer sur
vos graphiques peut constituer un garde-fou précieux qui pourra, sans qu'il y ait paradoxe, être
couvert par un rachat stop X % plus haut. Quand on est pris à contre-pied, il est sain de ne pas se
bercer d'illusions, et pourtant, qui n'a jamais hésité à prendre des pertes? C'est tout à fait normal, tout
à fait humain, d'où l'intérêt d'avoir en tête une limite préétablie dont le franchissement doit être
interprétable sans ambiguïté. Seuls les génies (j'en connais très peu), et les vantards ( ils sont moins
rares) prétendront ne pas connaître le doute. Attention toutefois, il ne s'agit pas d'une clef passepartout, applicable sans réserve à chaque mine prise individuellement, mais c'est un bon repère

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sectoriel: quant plusieurs mines la cassent simultanément, il est rarement rentable de s'obstiner,
surtout sur des achats à terme.
Les investisseurs qui aiment garder longtemps leurs positions se souviendront donc, si un jour ils
sont dans le mauvais sens, qu'une tendance longue résiste rarement à la rupture claire de la MM à
325 J pondérée, et que la MM pondérée à 65 bourses permet de doper une gestion de long terme. Ce
cadre général n'est pas incompatible avec un trading plus ambitieux, basé sur des oscillateurs courts,
il permet simplement, mais c'est déjà appréciable, une remise en cause du scénario initial, et donc
l'éventuelle mise en oeuvre d'une approche alternative.
Dans de nombreux cas, je m'efforce d'isoler (à l'avance, et c'est forcément délicat) des zones
d'intervention qui sont délibérément choisies sous ces moyennes types, c'est l'intérêt que revêt un
travail rigoureux (et captivant), mais je suppose que nombre d'entre vous aiment disposer d'une limite,
d'un seuil d'invalidation, sans lequel une parution mensuelle est trop peu réactive, surtout sur des
titres aussi nerveux que nos bombes préférées.
C'est donc à titre purement indicatif que je vous offre cette information, en précisant évidemment
que transgresser la règle sera forcément mon objectif, pour tenter de faire mieux encore que les outils
éprouvés, mais c'est ce que vous attendez, bien légitimement, d'une lettre confidentielle.
En cas d'évolution imprévue de l'actualité mondiale, Il serait éprouvant et dangereux de se
braquer sur un scénario, la hausse spectaculaire, qui nous conforte dans nos projections, ne doit pas
amputer votre capacité à changer d'avis car ce marché est particulier, il n'y aurait là que blessures
d'orgueil : ce n'est pas essentiel, en revanche, conserver des positions perdantes expose à une perte de
confiance en soi, c'est autrement dommageable, moralement et financièrement.
C'est pour se prémunir de réactions incontrôlées de la psychologie (la vôtre, bien sûr, mais aussi
et surtout celle des gestionnaires de fonds) que des soupapes de sécurité doivent être intégrées dans
votre "trading plan".

Les Mines : BINGO !!! Le timing recommandé dans le précédent numéro de
Lettres d'Or a été idéal , souvenez-vous :
" La fin Mars devrait constituer un moment opportun pour revenir plus
significativement après les allègements de Février... Le comportement de vos indicateurs
optimisés et des oscillateurs devra être surveillé avec une vigilance toute particulière
début Avril "
Graphique en main, qu'y a-t-il à ajouter?
Il est vraisemblable que certains d'entre vous, lassés de se faire étriller dans un marché aussi
déprimé (et déprimant) que celui des mines ces dernières années, auront raté la hausse de Janvier et
peut-être même celle de fin Mars. Si tel est votre cas, pas de panique : nous sommes, depuis quelques
jours, dans une zone de tension propice aux prises de bénéfices à court terme, il conviendra de mettre à
profit toute faiblesse un tant soit peu marquée pour entrer dans de bonnes conditions, le timing est
forcément la donnée la plus délicate à déterminer, mais l'hypothèse d'une poursuite (pendant deux à
trois semaines au plus) de la consolidation entamée très récemment me paraît logique.
Ceux (beaucoup plus nombreux, j'espère) qui ont osé attraper les mines pendant les soldes, savent
qu'une hausse saine s'opère par bonds successifs, dans cette logique, ils pourront, si ce n'est pas encore
fait, s'alléger partiellement pendant quelques jours pour matérialiser leurs gains spectaculaires tout
en se protégeant d'une possible accélération de la hausse en plaçant des rachats stops. Le but de
la manœuvre est évident : tenter d'optimiser graduellement les prix de lignes en se repositionnant plus

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bas d'ici deux à trois semaines en vue d'une hausse de belle taille que les fondamentaux incitent plus
que jamais à anticiper pour le mois de Mai.
Pendant que l'écrasante majorité des chroniqueurs réputés, des conseillers financiers, des banquiers
et des assureurs ne recommandent encore aucune intégration du secteur aurifère dans leurs
portefeuilles types et bannissent expressément les Sud-africaines en particulier, nous nous poussons du
coude... Ne nous emballons surtout pas pour autant, mais comme j'insiste régulièrement sur la
raréfaction des mines cotées et la modicité de la capitalisation mondiale du secteur, on peut s'essayer à
imaginer l'ampleur du mouvement qui surviendrait (surviendra) si (quand) tous ces "experts" étaient
(seront) confondus par l'évidence et se mettaient (mettront) graduellement à changer de point de vue et
à acheter, d'abord modérément, juste histoire de ne pas passer pour ce qu'ils sont, puis de plus en plus,
à mesure que les articles à grand tirage et les chaleureuses recommandations d'analystes
s'accumuleront pour évoquer l'impérieuse nécessité de faire une place aux actifs tangibles.
Et encore; si (comme on peut le craindre) la notion de pesanteur est révelée aux opérateurs (de
Wall Street et d'ailleurs), aussi brutalement qu'elle l'a été à Mr Isaac Newton qui, comme eux, faisait
de beaux rêves (lui, c'était sous un pommier, eux c'est à l'ombre agréable d' un arbre qu'ils sont persuadés de
voir monter jusqu'aux cieux et au delà), les masses colossales de liquidités désemparées ne manqueraient
pas d'amplifier encore l'effet d'étranglement : la demande donc peut s'affoler, l'offre, elle, est très
limitée...

© G.Sandro / Avril 98

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LETTRES D'OR N°12 Mai 98 / G.Sandro
A L'EST: DU NOUVEAU ...
Panorama : Le nationalisme exacerbé d'une part, et l'ébullition du monde musulman
de l'autre, semblent les deux ingrédients principaux dont se nourrit l'actualité mondiale récente.
Jugez en plutôt...
Fin Avril, Mr Goh Chok Tong, le Premier Ministre de Singapour, a déclaré que le plus gros de
l'impact de la tempête financière asiatique restait à venir...Dans la foulée, il ajoutait que ses
inquiétudes concernaient tout particulièrement l'Indonésie, mais qu'aucun des pays touchés
n'entrevoyait la sortie du tunnel.
Comme pour lui donner raison, on apprenait le 1er Mai que Djakarta,
la capitale de l'archipel Indonésien et Medan, importante ville du nord, connaissaient les émeutes
les plus violentes depuis le début de la crise.
Au delà de l'information brute, qui n'est pas surprenante pour nous, il convient de noter que,
désormais, la vindicte populaire ne se focalise plus seulement sur la riche minorité chinoise, mais
concerne maintenant expressément le vieux dictateur Shuarto qui, depuis le grand krach, a toujours
fait montre d'intransigeance, et ce, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de ses frontières (cf sa position
vis à vis de la communauté internationale et du FMI) ; c'est nouveau, car dans les précédents
numéros, je vous avais expliqué combien la présence de ces boucs émissaires chinois tombait à
point nommé pour le gouvernement. Cette fois, les étudiants s'organisent, instituent des
coordinations et fabriquent des cocktails Molotov, ils semblent avoir compris que sans un
changement radical à la tête du pays, rien ne pourrait évoluer concrètement.

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Le 12 mai, les émeutes prennent une nouvelle dimension, les "forces de l'ordre" tirent sur la
foule à balles réelles, faisant au moins six morts parmi les jeunes trublions. Du coup, la donne
change car la population se joint massivement aux manifestants dès le lendemain, 13 mai (date exacte
du 30 ème anniversaire du début des évènements parisiens de Mai 68, ironie du sort ?).

Les langues se dénouent, les autorités connues pour leur brutalité, sont maintenant ouvertement
accusées de recourir à des enlèvements, des tortures et des assassinats. Les manifestations se
multiplient et se répandent dans des villes jusqu'ici très calmes.
Le 14 Mai, les émeutes s'intensifient, les magasins du centre ville sont mis à sac et souvent
incendiés. La police tire à nouveau, faisant deux morts supplémentaires et des dizaines de blessés,
loin de la capitale, trois policiers sont tués.
Parallèlement, le chef d'état major a refusé de décréter le couvre-feu et l'armée, présente en
masse dans les rues, réagit mollement aux émeutes, semblant, au moins par endroits, plus
fraterniser avec la foule que réprimer ce que l'on peut appeler un début de révolution.
Bien entendu, si Suharto, revenu précipitamment d'Egypte, ne peut plus compter sur les
militaires, tout pourrait aller très vite. Déjà ses propos changent de registre, il déclarait dés le 14,
juste avant de sauter dans son avion, à l'attention de l'importante communauté Indonésienne
d'Egypte, ne pas souhaiter se maintenir au pouvoir s'il perdait la confiance de la population... Cette
modération qui est tout sauf habituelle chez lui, traduit plus son désarroi qu'une soudaine et bien
improbable poussée d'humanisme.
Le 15, deux incendies éclatent dans des grands magasins dont les étages sont occupés par des
pillards. Le bilan de la semaine est dramatique, selon les sources, on parle de 376 à plus de 500
morts.
La vigueur de la déferlante contestataire est telle, que Suharto se voit contraint de tenter de
calmer le jeu. Il revient sur l'augmentation des prix de l'électricité et du carburant, qui avaient jeté
dans la rue les opposants déjà choqués par la dévaluation de la Roupie et l'effondrement de
l'économie. De toute façon, comme ces deux facteurs se sont notoirement aggravés dans
l'intermède, la dégradation du pouvoir d'achat des indonésiens (à l'exception de ceux qui
possédaient de l'Or ou des US $) est telle, que cela ne changera pas grand chose pour le citoyen
lambda qui est d'ores et déjà ruiné. Quand un peuple n'a plus rien à perdre...
Pour ce qui concerne l'avenir du pays, on pourra retenir comme déterminantes les deux
considérations suivantes : en premier lieu, la situation géographique (complètement atomisée) de
cet immense archipel, rend impossible un contrôle effectif par l'armée en cas de dispersion des
émeutes.
En second lieu, l'opposition est principalement incarnée par la fille de Sokarno, (qui avait été destitué
voici 32 ans, lors du coup d'état sanglant de Suharto, alors soutenu par les américains qui voyaient en lui, à juste titre, un
adversaire très résolu des options communistes et qui, surtout, voulaient assurer la main mise des compagnies pétrolières
US sur les immenses ressources indonésiennes) ne semble pas assez structurée pour assumer le

redressement de cette économie sinistrée. Mr Amine RAÏS, leader de l'opposition islamique, sera
forcément courtisé car sans alliance aucun des protagonistes n'aura la tâche facile.
C'est pourquoi, sauf si le vieux dictateur succombait à la pression populaire (qui ne se dément pas
et décidait de démissionner, une troisième voie pourrait
également se profiler à l'horizon : une reprise en main "provisoire ou transitoire" (c'est toujours ainsi
qu'on présente les putschs), par des généraux opportunistes... Le général Wirendo jouit, paraît-il,
d'un certain crédit et c'est un "joker" dont vous risquez d'entendre parler avant peu.

malgré un relatif retour au calme ce week-end)

A l'annonce de cette poursuite d'une crise anticipée ici même depuis plusieurs mois ( relire
à ce propos les numéro de l'automne 97 et surtout ceux de janvier et février 98 ), la Monnaie
(?) Indonésienne qui était péniblement remontée à 8000 Roupies pour un Dollar, a rechuté pour
tomber nettement sous les 11.000, minorant un peu plus les illusoires espérances de succès du

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plan de sauvetage mondial, d'ailleurs toujours suspendu. Bien entendu les cours des actions se sont
encore dépréciés .
L'importance économique de cet incontournable producteur de matières premières (6ème mondial),
qui est le plus grand pays musulman du monde et qui compte 200 millions d'habitants est, nous
l'avons vu en début d'année, considérable...
Et hop ! Il n'en fallait pas davantage pour voir le Won Coréen décrocher brutalement, entrainant
dans son sulfureux sillage un Ringgit Malais à peine convalescent...Singapour est, du fait de son
rôle de carrefour commercial, sur le fil du rasoir : elle ne peut en aucun cas s'affranchir du cruel
destin de la Malaisie et surtout de celui de l'Indonésie; tristes perspectives que celles issues de
l'interdépendance globalisée : dès que le vent tourne, on assiste à une démonstration de validité de
la théorie de "l'effet papillon"...Et cette fois, le papillon a une envergure d'albatros !
Une fois de plus, et même si la gravité de cette situation ne prête pas à sourire, vous noterez, en
vous remémorant la teneur des déclarations officielles du semestre écoulé, le décalage entre les
faits implacables d'aujourd'hui et les propos rassurants qui prévalaient à l'époque.
Vous observerez en passant que, (même si mon point de vue était minoritaire), jamais, je n'ai été
dupe de cette confiance "de bon aloi". Alors, propos de Cassandre ? Ou saine indépendance
d'esprit face à un discours convenu ?
En Russie, il a fallu attendre le dernier moment pour avoir confirmation de l'intronisation de Mr
Kirienko au poste de chef du gouvernement.
Mes compétences en droit constitutionnel Russe étant ce qu'elles sont, j'ignore si le recours au
vote à bulletin secret était prévu par les textes, si, au contraire, ce sont les députés embarrassés qui
l'ont décidé "comme des grands", ou si c'est "l'imprévisible convalescent"qui a fait des siennes pour
l'imposer.
Si tel est bien le cas, c'est plutôt bien joué de la part de Boris Elstine, en effet, quelques heures
avant le vote de la Douma, les sondages étaient très préoccupants pour son protégé.
C'est donc l'intérêt personnel des parlementaires qui a finalement été déterminant et ils n'ont pas
eu le cœur d'affronter un suffrage dont le résultat était tout sauf acquis d'avance.
" La place est bonne"soulignais-je le mois dernier, visiblement, ceux qui l'occupent partagent ce
point de vue et ont préféré conserver leur datcha et la limousine qui va avec.
La situation au Tadjikistan n'est pas franchement sereine, en dépit d'un cessez le feu annoncé
début Mai, il convient de relever que des affrontements ont éclaté fin Avril entre les islamistes et les
forces gouvernementales Tadjiks, faisant officiellement 46 morts. Cela ne vous rappelle -t-il pas
quelque chose ?
Puisque nous y sommes, sachez que les accords de paix en Tchétchénie, qui remontent à 18
mois et que tous les commentateurs s'accordent à qualifier de précaires, seraient menacés : Mr
Valentin Vlassov, émissaire du président Russe, a été enlevé au tout début du mois par un
commando d'hommes armés et cagoulés. Outre qu'il porte à 66 le nombre de personnes
officiellement retenues contre leur gré dans cette petite république dévastée et toujours privée d'un
statut clair, cet enlèvement, dont les deux parties se rejettent la responsabilité, est hautement
symbolique, il apparaît en effet comme un camouflet infligé à Moscou qui, comme le relève la
presse, refuse toujours l'idée même d'une indépendance, mais ne contrôle plus rien sur le terrain où
les fusillades succèdent aux actes de piraterie et aux rapts : Il y aurait, toujours officiellement, 6
étrangers détenus par des "bandes" plus ou moins impliquées politiquement. S'il est un point sur
lequel Tchéthènes et Russes s'entendent, c'est sur le fait que les auteurs de cet incident
supplémentaire visent à compromettre la paix.

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Comment poursuivre ce tour d'horizon sans évoquer les républiques frontalières ? On
observera donc avec intérêt le fait que certaines des bandes armées sévissant en Tchétchènie
trouvent, paraît-il, refuge après leurs opérations derrière les frontières d'Ossétie du nord qui a été,
mi-avril, le théatre d'un guet-apens où 5 militaires Russes ont trouvé la mort. J'ai également eu vent
d'une détérioration de la situation en Ingouchie et au Daghestan, mais je n'ai pas de détail pour le
moment, vous savez déjà que l'Azerbaïdjan et, dans une moindre mesure, l'Ouzbékistan ne sont
pas épargnés par les velléités belliqueuses.
Décidément, La Russie a toutes les chances d'accéder, dans les mois sinon les années à
venir, à un rang de pièce maîtresse dans le "Grand Puzzle" et le contexte régional ne
contribue pas à anticiper que ce soit pour distribuer des bonbons. Déjà le Rouble "nouveau"
est attaqué, pour le défendre, les taux courts dépassent déjà 30%, ce qui compromet
l'économie dans son ensemble et fait trébucher les actions .
Au kosovo, ce n'est même plus d'un "regain de tension", dont il s'agit, mais bel et bien de la
poursuite d'un processus de guerre (de moins en moins larvée): Les collines sont nombreuses à
être passées sous contrôle de l'UCK, (l'armée de libération du Kosovo, qui en quelques semaines,
aurait changé de visage, passant d' un groupement d'opposants Albanais désorganisés et mal
armés à une organisation militaire structurée et de mieux en mieux équipée). La mobilisation de la
population Albanaise est générale, sa détermination est impressionnante et, fait nouveau, les
violences ne se concentrent plus sur les symboles de l'autorité Serbe comme les patrouilles de
police, mais tendent à intimider, sinon à chasser des civils d'origine Serbe. De là à considérer qu'il
s'agit de se prémunir des velléités d'épuration ethnique Serbes en recourant à une"épuration
ethnique préventive"...
Des accrochages se multiplient qui, paraît-il, impliquent maintenant des lance-roquettes, des
mortiers et des véhicules blindés, la liste des victimes s'allonge... les médias occidentaux et
notamment Européens, ne semblent pourtant pas s'y intéresser vraiment.
Il n'empêche : les émissaires américains Richard Holbrooke et Robert Gelbard ont fait état de la
"sérieuse préoccupation du gouvernement US devant la situation au Kosovo". C'est pourquoi les
pressions diplomatiques internationales s'accentuent, avec pour premier résultat l'annonce de
rencontres régulières, au cours desquelles le nationaliste serbe, Slobodan Milosévic et le leader du
LDK, Ibrahim Rugova, tenteront de concilier leurs antagonismes. Le fossé qui les sépare est-il
franchissable ?
Les observateurs un tant soit peu lucides et conscients des enjeux en cause, sont majoritaires à
redouter que la logique en vigueur aboutisse à un conflit auprès duquel l'épouvantable drame
Bosniaque ferait figure d'aimable plaisanterie. Heureusement, là encore, le pire n'est pas certain. Ce
n'est pas une raison suffisante pour imiter l'autruche...
Au Moyen Orient , la rebuffade cinglante infligée par le premier ministre de l'état hébreux à Bill
Clinton lors de sa tentative de relance du processus de paix Israélo-palestinien donnait le ton ;
quelques jours plus tard, de nouveaux affrontements embrasaient les territoires dits "autonomes".
Les jeunes Palestiniens qui sont, pour la plupart, nés dans des camps de réfugiés ou, au mieux,
dans des territoires "occupés", rêvent d'en découdre avec l'armée Israélienne, à l'occasion du
cinquantième anniversaire de la création de l'état d'Israël (que le monde Arabe nomme "la
catastrophe"), la "guerre des pierres" a été relancée, notamment en Cisjordanie, l'armée, débordée,
a ouvert le feu, faisant six morts dont un enfant de huit ans et de nombreux blessés graves.
L'Inde, placée depuis deux mois sous la houlette des nationalistes du BJP ( et qui, à titre pas
tout à fait accessoire, est le principal consommateur d'Or au monde), relance ses essais nucléaires
qu'elle avait suspendus depuis 24 ans. En effectuant 3 tirs souterrains le onze Mai, elle affiche son
ambition de devenir "une puissance nucléaire à part entière". Le lendemain, comme pour narguer la
communauté internationale, un communiqué gouvernemental précisait même que l'Inde n'hésiterait
pas, en cas de nécessité, à équiper ses missiles de têtes nucléaires. Le surlendemain, comme pour

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afficher le peu d'importance qu'elle prête aux volées de bois vert des grandes et moyennes
puissances, elle réitérait son "expérience" par deux tirs supplémentaires.
Les Etats Unis ont aussitôt réagi en brandissant d'abord des possibles sanctions
économiques. Comme rien n'y a fait, la maison blanche a confirmé que les sanctions seraient
appliquées et aurait même fait planer des menaces explicites d'un blocage des fonds votés par le
FMI. Hormis cette fermeté affichée, que l'on peut considérer rassurante, on observera, une fois de
plus, que ce n'est pas un dirigeant de cet organisme qui aurait émis cette hypothèse, mais
carrément Washington, à croire que le "i" de International, n'a été placé là que pour éviter aux
"mauvais esprits" d'y voir un A .
Le japon, qui sait de quoi il parle en matière de risque nucléaire, a aussitôt évoqué le gel des
fonds dits "de développement". Il en va de même pour la position Australienne. Ces trois
puissances dont les engagements financiers dans ce gigantesque pays sont considérables,
peuvent-elles réellement mettre leurs menaces à exécution sur fond de crise asiatique ? ou s'agit-il
d'un coup de bluff ? nous le saurons bientôt.
Le Pakistan, bien entendu, voit ce roulement d'épaules de son puissant voisin comme un défi
et saute sur l'occasion pour en appeler à une réaction du monde entier pour éviter une quatrième
guerre entre les deux ennemis héréditaires, oubliant un peu facilement les libertés qu'il s'est lui
même octroyées en matière d'armes atomiques (en dépit des démentis officiels). Le secret est
tellement éventé que le gouvernement envisage de répliquer par ses propres essais, histoire de ne
pas paraître impressionné.
La Chine, elle aussi, voit dans ce revirement une double menace:
La première, c'est la remise en cause de son statut de seule réelle superpuissance sur cette
zone qui est, rappelons le, la plus peuplée du monde et de très loin. L'influence de ce statut est
déterminante (et donc précieuse) notamment en politique internationale .
La seconde, c'est que cette concurrence militaire émergente confirme trop bien celle, déjà évidente,
que la Chine subit dans le domaine économique. Par ailleurs la recherche scientifique Indienne
marque chaque jour de nouveaux points, et ce, dans tous les domaines.
En effet, pour ce qui est de l'économie, l'Inde, dont la démographie est galopante et dont les
ressources naturelles sont importantes, n'est pas directement dépendante de la santé financière
des pays clients, et ceci pour une bonne raison, son économie est beaucoup moins tournée vers
l'export que celle des tigres et dragons. Or, nous avons déjà vu que les dévaluations "compétitives
(?)" de ces derniers posent un sérieux problème à la Chine, de quoi ne pas voir d'un bon oeil
l'arrivée d'un concurrent qui a toutes les chances de s'avérer de plus en plus redoutable.
En somme, la planète accuse l'Inde de violer la loi internationale, l'Inde rétorque qu'elle n'a pas
encore signé le traité de non prolifération nucléaire et ajoute, avec une certaine adresse, la veille de
la seconde phase d'essais, qu'elle envisage d'en ratifier certaines clauses.
Il faudra rester en éveil sur ces graves questions stratégiques, car c'est de la survie du pacte de non
prolifération des armes nucléaires dont il s'agit, et donc, de la stabilité et de la sécurité du monde.
Dans nos "démocraties industrielles avancées", ferventes adeptes de la "méthode Coué", la masse
a tendance à relativiser l'importance des bouleversements qui surviennent dans les pays dits
pudiquement "en voie de développement" (c'est l'appellation politiquement correcte dont on affuble
désormais les pays plus ou moins sous-développés) .
Et pourtant, avec un changement de la donne atomique, c'est l'un des socles (sinon la
base même) des relations internationales, qui est ébranlé; il repose, nous en avons ici une
nouvelle preuve, sur un fondement mouvant, et quand les fondations tremblent...
Décidément, ce qui frappe l'esprit, dés que l'on examine ce panorama en perspective, c'est que
ces nombreux foyers de troubles concernent essentiellement des pays MUSULMANS ou

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NATIONALISTES (parfois les deux) et encore, cette liste est loin d'être complète, il n'y a qu'à
considérer l'exemple du continent africain pour s'en convaincre.
Les Etats Unis, c'est désormais devenu une habitude, ont publié le 11 Mai des chiffres de
croissance forte, "non inflationniste", et créatrice d'emplois, le 13 mai, on apprenait que le PPI (prix
à la production) traduisait une hausse de 0.2% légèrement supérieure aux attentes, c'est important
car c'est sur cet indice que d'éventuelles tensions inflationnistes seraient décelables en premier. Le
chiffre du chômage qui a été annoncé est à un plus bas qui remonte à 1970 : 4.3%, ( les amateurs
de graphiques à très long terme ne manqueront pas de noter que c'est en 1970 que l'Or a entamé
sa hausse vertigineuse qui l'a propulsé en dix ans de 35 à 850 $ l'once) .
Quiconque se souvient des commentaires de la presse financière internationale de ces dernières
années a noté que c'est d'abord le seuil de 5.6%, puis celui de 5.0%, et plus récemment 4.7% de
chômage qui ont été déterminés par les experts comme les niveaux sous lesquels des tensions
inflationnistes étaient inévitables, vous aurez noté la forte (mais brève) baisse du 24 au 27 avril puis
du 05 au 07 mai qui ont dénoté de l'ambiance euphorique, à quoi tenaient-elles, sinon à la crainte
d'une remontée des taux courts par la FED ?
Depuis lors, le consensus s'est rassuré: les 4.3% atteints semblent ne plus inquiéter les (mêmes)
experts, la hausse des salaires annoncée à 3.4% est ensuite ressortie à 3.8%, là non plus, pas
d'inquiétude...
Parmi les raisons que l'on peut avancer pour expliquer la troublante sagesse des prix aux Etats
Unis (dont il faut préciser que sur une pente à 0.9%, leur hausse atteignait fin avril un niveau
historiquement bas), on notera que ce cycle de croissance d'une durée inédite, qui présente
pourtant l'essentiel des ingrédients inflationnistes, y compris, nous venons de le voir, les tensions
claires sur le marché du travail, se différencie du schéma classique en ce qu'il n'a pas abouti à une
frénésie de consommations de biens ou de denrées, (qui si elle avait eu lieu n'aurait pas manqué de
se traduire par une hausse des prix) mais à un véritable "mania" sur les valeurs mobilières.
L'effet de cet engouement s'est donc tout naturellement traduit par une envolée spectaculaire des
prix des actifs convoités, en l'occurrence, les actions. Mais cette situation, lorsqu'elle atteint de telles
proportions, reste bel et bien de l'inflation, mais financière. Elle est plus discrète et comporte des
aspects très positifs pour ceux qui n'y prêtent pas attention et dont les portefeuilles se valorisent,
mais les risques qu'elle induit sont néanmoins aussi considérables, sinon plus, que ceux de
l'inflation "classique" que l'on peut tenter de juguler par des opérations de refroidissement par la
hausse administrée des taux courts. Une telle tentative, pour peu qu'elle soit appuyée, pourrait
provoquer un repli marqué du marché des actions et partant de si haut, qui peut garantir l'absence
de risque d'effet dominos ? En outre, renforcer le billet vert en augmentant sa rémunération ne
manquerait pas de relancer la crise Asiatique (voir à ce propos les numéros précédents
relatifs aux parités des monnaies concernées par rapport au Dollar).
Il y a deux mois, j'insistais sur l'importance de la tendance des taux longs, ils se sont tendus à
nouveau, mais brièvement, sur les 6.04%, il faut dire que l'offre d'emprunts ne manque pas:
contrairement à ce que laissaient entendre les communiqués récents, qui se félicitaient de la
résorption des déficits publics et qui évoquaient même la fin du recours à l'emprunt, (cf:Lettres d'Or
de février) les Etats Unis annoncent rien moins qu'une adjudication de 33 Milliards de $ en Bonds
à 3 et 10 ans.
Pour l'instant, on ne sait donc toujours pas si ces amorces de tensions inflationnistes seront à
même de l'emporter sur l'influence déflationniste des évènements made in "Far East Asia". L'issue
de la réunion du FOMC après demain sera une indication précieuse : le consensus s'oriente
vers un statu-quo sur les taux courts, je vous l'ai dit souvent depuis janvier, Mr Greenspan est à la
croisée des chemins, toute hausse peut déclencher une baisse dont l'ampleur est imprévisible et, à
contrario, tout retard dans le processus de refroidissement favorise l'émergence des pressions
inflationnistes ...

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HardInvestor / http://000999.forumactif.com/portal.forum
Dans trois jours, c'est la balance commerciale US qui sort; là aussi, une confirmation des déficits
records ne pourrait qu'inquiéter et peser sur le Dollar qui reprend péniblement quelques couleurs en
cette mi-mai.
L'Euro existe désormais statutairement, et même physiquement, ( on en a frappé les premiers
exemplaires à Pessac, près de Bordeaux).
Au terme de palabres interminables pour cause d'intransigeance Française dont on vous a déjà tout
expliqué dans les médias, un compromis boiteux et dérogatoire aux statuts de la BCE a été trouvé,
qui prévoit le départ du président Hollandais à mi-mandat. Cette issue, présentée en France comme
un gage de collégialité, d'équilibre et presque, ce qui est un comble, comme un acte de
souveraineté, ressemble en fait à une concession de pure forme acceptée par l'immense majorité
pour débloquer le veto d'un seul des membres. Rien ni personne ne peut en effet, a fortiori
maintenant que la signature de la France a été apposée sur le précieux document, obliger le très
orthodoxe Wim Duisenberg à abandonner son fauteuil avant l'expiration de son mandat statutaire de
huit ans...
Pour savoir ce qui attend notre continent, peut-être convient-il de revenir sur le cursus de
l'homme. Wim Duisenberg a été, c'est passé inaperçu, le dirigeant de la très saine BRI, la Banque
des règlements internationaux, qui peut être considérée comme une sorte de Banque Centrale
des Banques Centrales et dont l'actif est essentiellement composé d'une quantité considérable d'Or
. Il s'en est, paraît-il, plutôt bien sorti, ce qui est, a priori, un gage de compétence.
A ce propos, ceux d'entre vous qui disposent des liquidités suffisantes ( 34000 Frcs l'unité) et
qui veulent investir à long terme dans le métal, mais qui redoutent les problèmes de garde et la
fiscalité discriminatoire dont il fait l'objet, pourront, l'esprit tranquille, s'intéresser à ce titre (sous)coté
au comptant étranger de Paris sous le code sicovam : 911085. En plus d'être un véhicule de
diversification très adapté pour ne pas se placer uniquement sur des mines, cette entreprise exerce
une activité bancaire rentable et dispose d'un patrimoine immobilier de grande classe via son
imposant siège social. Les amateurs de valeurs oubliées observeront qu'au cours actuel, seul le
stock d'Or est valorisé en bourse, et encore, selon certains, ce serait avec une décote; certains
analystes considèrent que l'activité bancaire et les murs sont offerts en prime. Pas si mal pour un
placement Or, qui, contrairement au noble métal, rapporte un dividende (détachable dans un mois)
appréciable de 3.3% (presque autant qu'un livret A et nettement plus qu'une sicav monétaire) .

L'Or : Conformément aux mises en garde du mois passé, la consolidation s'est, pour l'instant,
déroulée, à peu de jours près, selon le timing retenu.
A l'heure ou je rédige, le pourcentage d'Or qui sera détenu par la BCE n'est toujours pas rendu
public, cette annonce, d'abord prévue pour début mai, sera certainement un élément majeur qui
orientera la tendance à venir.
Une consolidation marquée du Silver et, dans une moindre mesure, du platine, ont accompagné ce
retracement. Le Palladium quant à lui, a pulvérisé son plus haut historique... Excellent !!!
On notera, pour la bonne bouche, le revirement d'attitude radical des opérateurs asiatiques :
vous vous souvenez que le grand krach avait été à la fois provoqué et suivi par une terrible crise de
liquidités. Etranglés par les échéances, ils avaient massivement vendu de l'Or pour y faire face.
Maintenant, ils fuient les marchés monétaires et achètent de l'Or ...
Quel revers pour tous les tenants des " nouvelles théories" ! Comment traduire cette
attitude autrement que comme une confirmation flagrante du rôle millénaire de l'Or, dernier
refuge devant l'éternel ?

Les mines : Malgré le risque d'erreur inhérent à un pronostic aussi précis, je confirme que si
(comme je le prévois) la dernière décade de mai est positive, cela constituerait un signe clair en
faveur d'une nouvelle et prometteuse tendance longue.

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Dans le numéro précédent, j'anticipais la probabilité d'une correction à venir sur une quinzaine de
bourses, nous y voilà : attachez vos ceintures...! Dans le cas où la consolidation se prolongerait au
delà de cette semaine (comme le niveau encore élevé des indicateurs et des divergences négatives
parfois nettes le suggèrent), il y aurait lieu de réviser, (ou plus exactement d'atténuer) le scénario
fortement haussier. Toujours dans ce cas de figure, il serait plus prudent de ne reconstituer les
positions allégées le mois dernier, que dans la mesure où les mines clôtureraient au dessus de
leur MM 22 exponentielle pondérée. Les amateurs de tendances moyennes surveilleront surtout la
MM type: (cf: Lettres d'Or d'avril) .
L'Afrique du sud ne fait guère parler d'elle, pourtant, le taux de chômage y dépasse désormais les
29%, c'est un plus haut de seize ans. Rien que dans le secteur minier, qui est, il est vrai, le plus
sinistré, le nombre de salariés a chuté de 27.5% de 90 à 96, or, ce chiffre ne tient pas compte de
l'année la plus terrible, à savoir 97. La Cosatu qui fédère les principales organisations syndicales et
qui est plutôt Pro-Mandela, hausse le ton et manifeste sa lassitude. J'avais, à diverses reprises dans
les premiers numéros, rappelé l'importance des risques politiques et sociaux qui confèrent à tout
investissement dans ce pays, même intrinsèquement judicieux, un réel caractère hasardeux.
Le sujet est suffisamment sérieux pour, en soi, mériter un traitement plus fouillé. J'attends des
éléments plus précis et récents de l'une de mes relations, je ne manquerai pas d'y revenir bientôt.
D'ici là, ne pas sous-estimer ce paramètre, qui doit être bien intégré dans votre allocation d'actifs.
En effet, les commentaires techniques relatifs aux mines (et qui ne peuvent, par définition, pas
être pondérés de ces considérations fondamentales sur la situation du pays) n'ont pas vocation à
placer tous les titres sur un pied d'égalité, s'ils sont les plus représentés sur le marché parisien, et
qu'ils occupent de ce fait une place importante dans notre rubrique Mines:(10 titres sur 15), cela ne
signifie pas pour autant qu'ils doivent représenter 66% de vos avoirs aurifères...
Néanmoins, le potentiel considérable de ces titres invite à leur faire une place dans votre
sélection.

___________
NB: Je vous recommande d'opter pour une politique générale de STOPS et de vous y tenir.

© G.Sandro / Mai 98

+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
LETTRES D'OR : N° 13 Juin 98

/ G.Sandro

MONDIALE(s)... !
La dégradation des relations internationales, la fragilité des monnaies, la
gravité du risque financier, la fête du Football . (On aurait pu ajouter la fascination pour
le naufrage du Titanic...)

Panorama: Ce mois a, une fois de plus, été riche en événements marquants; décidément,
l'actualité mondiale, est tout sauf ennuyeuse.

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De la Russie au Kosovo, en passant par le sous-continent Indien et même l'Afrique, on peut
constater que les nouvelles s'inscrivent toutes dans le même sens, celui d'une aggravation...
Au Kosovo, et conformément aux craintes exprimées dès le mois de mars, la situation
s'envenime d'heure en heure, les forces de "police" Serbes bombardent sévèrement les villages
rebelles, l'exode des populations civiles s'accélère, il est question de 70.000 réfugiés. Le sept juin,
l'UCK (Armée de libération du Kosovo) d'Ibrahim Rugova a lancé à l'adresse de tous les Albanais de
18 à 55 ans un appel à rejoindre la lutte armée pour libérer la province.
Les 15 se sont immédiatement et unanimement (pour une fois) déclarés favorables à des
sanctions à l'encontre de Belgrade: on évoque l'interdiction des investissements en Serbie, le gel des
avoirs Serbes etc... Washington appliquera également des sanctions économiques .
Si cette mobilisation politique occidentale est plus ferme et plus rapide qu'elle ne le fut à propos de
la Bosnie, c'est peut être parce que l'expérience paye, c'est aussi et surtout parce que le danger
d'embrasement des Balkans se confirme. Pour valider cette thèse de l'urgence, on observera que
l'OTAN a menacé la Serbie de frappes aériennes sur ses positions au Kosovo et que des "exercices"
sont menés dans le ciel d'Albanie le 15 juin . En soi, cela n'est pas surprenant. Ce qui l'est infiniment
plus, c'est qu'une telle intervention serait tout simplement illégale en l'absence de résolution de l'ONU.
Je vous ai déjà signalé qu'en l'absence d'agression extérieure, la décision ne coule pas de source...
(cf le Rwanda, la Bosnie...) Que cela plaise ou moins, le Kosovo est une province Serbe. Si le mandat
des Casques Bleus ( pour autant qu'on leur en décerne un) se limite à un rôle "humanitaire", les
fossoyeurs ont de beaux jours devant eux. Pour l'heure, le bilan s'alourdit ...
La Turquie et la Grèce se lancent dans une course aux armements à propos de Chypre. Leur
différent n'est certes pas nouveau, mais semble prendre un tour préoccupant car aux tensions
diplomatiques, se joignent désormais les déploiements d'armes lourdes. Voilà une pièce de plus pour
notre puzzle...! La Turquie est ulcérée du rejet de sa candidature à l'intégration Européenne, sa
monnaie a perdu la moitié de sa valeur contre DM et plus encore contre Dollar.
Elle se montre intransigeante à l'égard de la France qu'elle menace de sanctions économiques
en cas de reconnaissance officielle du génocide Arménien. Avec l'abandon des contrats militaires
signés, c'est en millions de Dollars que se comptabilisera le manque à gagner. Le malheur des
uns....on parle déjà de missiles Russes acquis récemment et déployés pour impressionner les Grecs.
Ajoutez à cela une pincée de Macédoine et laissez frissonner à feu doux.
La Russie, dont j'ai rappelé l'importance à plusieurs reprises ces derniers mois, a vu sa monnaie
attaquée le 27 Mai. Cette menace planait sur le "Rouble nouveau" depuis sa "naissance" commentée
ici même.
Le mois dernier, j'évoquais, entre autres nombreux points, la tension inquiétante sur les taux courts
qui avaient été remontés à 30% pour, justement, défendre les parités monétaires attaquées. Je
précisais que cette thérapie compromettait l'économie dans son ensemble et faisait trébucher les
actions.
La seconde vague d'assaut de la spéculation (ou de panique, on ne sait jamais vraiment) a
nécessité rien moins qu'une hausse à 150% des taux administrés. Le Rouble n'a pas vraiment
décroché, mais à quel prix ! Inutile de vous faire un dessin: alors qu'il avait déjà essuyé des revers les
semaines précédentes, le marché action s'est littéralement effondré de 10% en une seule séance, le
1er juin, il récidivait avec -9.8%, portant la baisse à 50% . Les 2 et 3 juin, un reflux des taux permettait
aux actions de se refaire de 20%... Avant qu'une semaine plus tard, un nouvel épisode baissier ne
survienne, depuis, la pesanteur ne s'est pas démentie.
Le 28 mai, en pleine bourrasque, Mr Camdessus, DG du FMI, estimait pourtant que le besoin d'un
nouveau prêt ne se faisait pas sentir...

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HardInvestor / http://000999.forumactif.com/portal.forum
Vous avez déjà deviné, n'est-ce pas? Une semaine après, on apprend qu'une enveloppe de 670
millions de Dollars était débloquée par le FMI à destination de la Russie... !!! Dans la foulée, le G7
examine l'éventualité d'un complément à cette manne...
Notons que du coup, La Russie détrône le Mexique et accède au rang peu enviable de second
plus important débiteur du FMI. La Corée, qui a pris de l'avance cet hiver, conserve "l'ardoise d'Or".
La crise Russe est de nature budgétaire, elle est liée à l'incapacité de l'Etat à faire rentrer
correctement les impôts, en particulier ceux dus par les contribuables les plus importants. La baisse
du prix des matières premières, (pétrole, charbon, métaux précieux) desquelles, via les grands
groupes publics, l'Etat tire d'importantes ressources, a encore amplifié le déficit qui interdit au
gouvernement de présenter ne serait-ce qu'un projet de budget.
N'oublions pas de rappeler le problème des énormes arriérés de salaires, souvent équivalents à
6, voire 9 mois et dont la résorption paraît chaque mois plus hypothétique : j'ai eu vent de
mouvements revendicatifs des mineurs qui auraient décidé de bloquer le Transsibérien. En Ukraine,
les formes d'action diffèrent, mais le 12 Juin, plusieurs milliers de mineurs (décidément) sont arrivés
devant les portes du parlement qu'ils encerclent depuis et qu'ils envisagent de ne libérer qu'après le
règlement de leur créance. (J'espère pour eux qu'ils se sont munis de mots croisés...) .
Décidément, ne pas rembourser ses dettes est une habitude tenace de l'autre côté de
l'Oural. On déplorera que la France se soit compromise dans un "plan de remboursement (?) " des
emprunts Russes reniés en 1917, pour mémoire, cet accord porte sur une indemnisation symbolique
d'une petite partie des titres émis et sans les intérêts. Essayez de calculer mes miracles d'une
capitalisation sur 82 ans !
Une fois encore, la France aura été parmi les pays les plus mal traités dans ce dossier. Et
pourtant, il aurait, depuis longtemps déjà, été plus crédible de faire de la solution de ce problème un
préalable à toute nouvelle levée de capitaux.
Si l'on ajoute l'échec cinglant de la privatisation du géant pétrolier Rosneft et donc l'absence des
recettes que le ministère des finances était en droit d'en attendre, on comprend que pour le tout
nouveau gouvernement de Mr Serguei Kirienko, qui était né dans la douleur, l'expression "baptême du
feu" prend une vraie dimension.
Prisonnier d'une politique monétaire très restrictive pour cause de crédibilité de sa devise, coincé
par les engagements de réformes dont personne ne conteste l'urgence, il va maintenant devoir gérer
l'hostilité d'une Douma (chambre basse) dont les parlementaires discrédités ne rateront pas une
occasion de se refaire une image d'opposants.
C'est un facteur important car Messieurs Dimitri Vassiliev, Serguei Doubinine et Mikhail Zadornov,
respectivement: Président de la commission fédérale aux titres, Président de la Banque centrale et
Ministre des Finances, (excusez du peu !) ont ouvertement accusé la Douma d'être directement
responsable de l'effondrement des marchés par l'adoption d'une loi limitant à un maximum de 25% la
part que pourraient prendre les investissements étrangers dans la privatisation des énormes
conglomérats, plus ou moins monopolistiques, de l'énergie (réseau unifié d'électricité, Gazprom,
Loukoil etc...)
Même si cette explication semble un peu réductrice, voire simpliste, elle n'est pas totalement
dénuée de fondement, en effet, l'épargne locale fait cruellement défaut (surtout celle de provenance
avouable) et préfère généralement s'investir sur les marchés occidentaux. Ce type de restrictions,
(dont la légalité ne va pas de soi et va faire l'objet d'un examen par la Cour constitutionnelle) n'est pas
incitatif pour les fonds de pension Anglo-Saxons et, cela expliquerait que les investisseurs
domestiques, qui comptaient sur l'arrivée massive desdits fonds, y aient réfléchi à deux fois avant de
se précipiter.
Par parenthèse, ces grands groupes publics ne sont pas, tant s'en faut, "Blancs-Bleus,"dans ces
problèmes de rentrées fiscales: s'ils avaient payé leurs impôts, la Russie n'en serait pas tout à fait là.

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HardInvestor / http://000999.forumactif.com/portal.forum
Si j'insiste autant sur l'importance de cette crise, ce n'est pas seulement (et contrairement à
l'exemple asiatique), en raison des conséquences financières qu'elle risque de générer, en effet, dans
la valse endiablée des capitaux flottants, le marché Russe n'a pas, et il s'en faut de beaucoup,
l'importance des marchés de l'Asean.
Pour autant, il ne faudra pas perdre de vue le fait que les engagements des principaux groupes
bancaires Allemands en Russie sont colossaux, en cas de vraie banqueroute, j'ai peine à croire que
les marchés action d'Europe de l'Est puissent échapper à un massacre; et que croyez-vous qu'il
adviendrait de la bourse de Francfort à laquelle tous les opérateurs européens sont si sensibles ?
Assurément, le problème est à prendre avec le plus grand sérieux, mais ce qui fait autant, (si ce
n'est plus) frémir, c'est que, comme on a pu le vérifier en Indonésie, comme on s'apprête à le
confirmer en Corée, les véritables krachs, à ne pas confondre avec les corrections, fussent-elles
brutales et appuyées, ont toujours des conséquences sociales désastreuses, qui provoquent
l'exaspération et l'indignation des peuples, cette vindicte déstabilise toujours plus ou moins
gravement les gouvernements, et c'est, je pense, surtout à cet aspect des choses que la CEI (et
donc la Russie) serait le plus vulnérable ...
C'est sur cette toile de fond, peu propice à la sérénité, que l'irresponsabilité à tous les niveaux et la
complexité des mécanismes du pouvoir réel en Russie sont ressorties au grand jour.
Mr Boris Eltsine n'est pas dans une situation tellement plus confortable que celle de son jeune
protégé, le mois dernier, je me livrais à un rappel de la gravité des tensions régnant dans les
républiques du sud et du sud-ouest; de ce côté là, les choses se précisent, les velléités
sécessionnistes prennent de l'ampleur et surtout, de la consistance: Au Daguestan (situé au nordouest de la Mer Caspienne, et traversé par l'oléoduc reliant Bakou à la Mer Noire), l'armée Russe est
placée en état d'alerte, des fondamentalistes musulmans Wahhabites se rebellent, les symboles du
contrôle de Moscou volent en éclat : guet-apens tendus aux forces de police, enlèvements, trafics
d'armes et de caviar impunis en sont autant de preuves.
N'oublions surtout pas qu'il existe plusieurs mouvements politiques musulmans, l'Union Musulmane
Russe est représentée à la Douma.
Comme je ne vois pas bien comment la poudrière du Caucase pourrait se calmer à brève
échéance, je vous suggère de prendre le temps d'étudier une carte récente, vous pourrez noter la
multiplicité des républiques "agitées" et constaterez que tout le sud-ouest de l'ex-Union Soviétique
est concerné .
Regardez ensuite quels pays jouxtent ce croissant...
Le général Alexandre LEBED, qui s'était fait un peu oublier, a été le 18 Mai, élu gouverneur de
l'immense secteur de Krasnoïarsk en Sibérie, cet ancien patron du conseil de sécurité du Kremlin, qui
connaît du monde et qui se verrait bien Khalife à la place du Khalife dès l'An 2000, a accusé Moscou
de piller les matières premières des autres régions de la confédération et, plus grave, a déclaré, à
propos des républiques du sud : "il existe à nouveau un danger de guerre, une plus grande guerre que
celle de Tchétchénie."
Les communistes de Mr Guennady Ziouganov, les ultra-nationalistes, et même les musulmans
modérés voient d'un mauvais oeil les poussées de fièvre islamistes et sécessionnistes s'amplifier dans
tout le Caucase... Mr Islam Karimov, le président de la république d'Ouzbékistan, s'est ouvert de ses
vives préoccupations au sujet des musulmans fondamentalistes Wahhabites (indépendantistes) qui,
selon lui, représentaient une réelle menace sur les républiques Caucasiennes Russes et même pour
toute l'Asie centrale...
Ce qui frappe le plus, c'est, une fois de plus, le caractère paradoxal de l'attitude de "l'imprévisible
convalescent.

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HardInvestor / http://000999.forumactif.com/portal.forum
D'une part, il est placé en situation de naufragé de la finance, et à ce titre, dépendant et
vulnérable. Il fait donc les yeux doux à ses "sauveteurs"en acceptant de jouer les"Monsieur bons
offices" auprès du leader nationaliste Serbe, Slobocan Lilosévic.
De l'autre, et comme je vous y prépare depuis des mois, il multiplie les avertissements à l'égard
des 15 et même de toute la communauté internationale, pour dissuader toute velléité d'intervention
militaire au Kosovo.
Certes il nous a habitué, par ses errements, au régime de la douche écossaise, mais ses
gesticulations actuelles ne sont pas de nature à renforcer sa crédibilité, si tant est qu'il lui en reste une
once. Je rappelle à l'intention des nouveaux abonnés que, pour lui, le problème est délicat et qu'outre
le lien étroit qui unit la Russie à son petit frère Serbe, toute avalisation d'une intervention militaire de
l'ONU et de ses "gendarmes" au Kosovo, reviendrait à
valider le principe d'ingérence même (et c'est fondamental) en l'absence d'agresseur extérieur.
Considérant l'ampleur des velléités sécessionnistes
qui s'exacerbent dans les
républiques "indépendantes" du Sud de l'ex- empire Soviétique, une telle intervention serait un
encouragement inespéré pour les Islamistes à durcir leur résistance et faire monter la pression. Après
tout, en droit, le Kosovo est beaucoup plus Serbe que la Tchétchénie, le Daguestan etc... ne sont
Russes.
Pour revenir au problème plus spécifiquement financier, la solution consistant à vite dévaluer le
Rouble avant qu'il ne s'effondre est présentée comme la plus simple par de puissants lobbies
économiques, sous réserve même qu'elle réussisse, ce qui n'est pas évident, une telle initiative
validerait malgré tout la thèse de la progressive, mais néanmoins rapide, contagion internationale des
turbulences monétaires. Les causes peuvent différer, les symptômes, eux, sont bien
ceux d'une crise financière de moins en moins asiatique et de plus en plus mondiale.
De nombreuses autres devises ont fait l'objet de dégagements et, ou,
d'attaques musclées : Le YEN, bien sûr, qui n'en finit pas de s'enfoncer
mais aussi le Rand Sud-africain dont la parité est de plus en plus vulnérable.

( nous y reviendrons),

Les commentateurs désappointés ont attribué ce phénomène à la crise asiatique, étonnant non ?
Combien furent-ils, surtout durant l'été 1997, à ne pas sous-estimer la tourmente (dont je vous
ressassais sans désemparer la terrible gravité et dont j'ai soutenu ensuite que ses conséquences
étaient loin d'avoir donné toute leur mesure) ? Pourtant, à en croire les principaux relais de
"l'information", le pire était passé...! Certes, on l'avait échappé belle, mais finalement, la croissance
mondiale serait sauve, et à toute chose malheur était bon, on y voyait un gage de taux longs
durablement bas et une douche froide bienvenue sur la surchauffe américaine, mieux, les immenses
quantités de capitaux en quête de "sécurité" opéraient, avec un ensemble touchant, un "flight to
quality", qui, par un effet de vases (et d'entonnoirs) communicants tout ce qu'il y a de mécanique,
conféraient aux valeurs occidentales des niveaux de valorisation surréalistes. Rien de fondamental n'a
changé depuis dans le discours officiel.
Le risque de voir la baisse continuelle du YEN susciter une panique au Japon (et dans toute la
zone) n'est pas que théorique, des observateurs estiment même, à l'occasion d'un plus bas de huit
ans contre $ et d'une entrée officielle en récession (-1.3% pour le PIB trimestriel) que, si les capitaux
éprouvaient le besoin de se rassurer, ils viendraient massivement se réfugier aux USA et en Europe;
repoussant encore les limites de la pesanteur. Jusqu'à quand ? (Un tel gonflement de la méga-Bulle, une telle
croissance de la masse monétaire, forcerait les autorités de marchés à rehausser les taux courts...à moins que tétanisées, elles
n'osent s'y résoudre, ce qui serait peut être encore pire).

De toutes façons, rien n'indique que c'est bien sur les actions qu'ils chercheraient asile, car la
thèse d'une fuite massive en faveur d'obligations d'Etat US (courtes ou longues) semble plus
rationnelle (remarquez, en ce moment, le rationnel...) .

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HardInvestor / http://000999.forumactif.com/portal.forum

Quelles que soient finalement leurs réactions, pour pouvoir acheter des valeurs américaines, il
leur faudra d'abord vendre des devises, et peut être même encore des Yens, pour acheter des
Dollars; eh oui, forcément.
C'est peut être bien ce qui explique la hausse du billet vert contre toutes devises pendant la
première partie du mois pendant l'effondrement de la devise Nippone. Il faudra rester attentifs à la
tenue du NIKKEI qui, à 15000 pts mi-juin, flirte à nouveau avec des plus bas de 95 et 97, et, même
de 1992 (14.309 pts). Un enfoncement clair de ce seuil très surveillé déclencherait un
cataclysme. A la hausse, la résistance principale (diagonale descendante), qui relie le sommet du 29
Dec 89 (38.915) à celui de 96 (22.666) reste inviolée aux environs de 17.200.
Si l'on s'inscrit dans un tel scénario de défiance des opérateurs et des épargnants nippons à
l'égard de leur monnaie et de leur propre marché, une hausse du Dollar serait mécanique; vous savez
combien une telle éventualité est redoutable pour les pays (autrefois) émergents surendettés en $.
De plus, l'inquiétante tendance du déficit commercial américain à s'accroître chaque mois (pour
atteindre un niveau record), et qui passe à peu près inaperçue, n'en serait que renforcée, à l'égard de
tous pays, mais surtout vis à vis du Japon qui écoulerait toujours plus de ses produits (soldés pour un
client américain) tandis que les ménages Nippons consommeraient encore moins de matériels made
in USA devenus chers, c'est visiblement ce sur quoi compte le MITI : Ministère japonais des finances,
du budget, de l'industrie, de la concurrence et d'un tas d'autres choses pour redonner un coup de
fouet à l'économie, tombée officiellement en récession.
Mais ce n'est pas, mais alors pas du tout, l'optique occidentale (c'est à dire américaine) qui, via
tous les organismes de contrôle, l'OCDE ou le FMI, préconise avec insistance un assainissement du
secteur bancaire comateux.
Plus dramatique encore, avec un Yen de combat, le "Peg", unissant artificiellement le Dollar de
Hong Kong et son homonyme vert, et dont j'ai, à maintes reprises souligné la fragilité, pourrait bien
céder. Le Yuan s'en trouverait très fragilisé, à un moindre (?) degré, la Roupie Indienne et les
monnaies Sud-américaines, dont en premier lieu le Réal Brésilien et le Peso Mexicain, en
souffriraient inévitablement.
Bien entendu, "l'avantage"compétitif que les tigres et dragons avaient trouvé (ou cru trouver)
dans la quasi-destruction de leurs "assignats" serait relativisé, ce qui n'est pas pour faciliter le respect
de leur échéancier de remboursement qui, justement, repose largement sur leurs performances à
l'export.
Les capitaux, de plus en plus flottants, cherchent (c'est leur nature) le meilleur ratio risque perçu /
rentabilité, sans se soucier le moins du monde des effets de leur départ parfois précipité.
Grâce à des leviers puissants, on teste la détermination des deux plus grosses banques centrales
de la planète. Pourtant, personne n' ignore que le Japon dispose de colossales réserves de change
en dollars, qui peuvent instantanément déferler et requinquer le rapport Dollar / Yen, si ce n'est en
rétablissant le yen, cela sera en assommant le Dollar.
Hormis même cet aspect des choses, les épargnants Nippons quant à eux, disposent de fonds
pléthoriques, et ils ont un sens de l'honneur développé. Qu'on le veuille ou non, en détenant une telle
proportion de la fabuleuse dette américaine, et donc de tels monceaux d' US $, ils tiennent l'Oncle
Sam par........la barbichette ; le premier des deux qui bronchera aura .....un atémi.
On ne savait plus très bien si les opérateurs dubitatifs attendaient et espéraient une intervention
combinée de la Fed et de son homologue d'en face pour stabiliser le Yen, ou s'ils étaient effrayés par
la perspective de ventes massives d'avoirs libellés en $ ( cf la secousse du 15 juin sur le billet vert) .

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HardInvestor / http://000999.forumactif.com/portal.forum
Le début de réponse fourni le 17 Juin, par l'intervention massive et combinée des deux banques
centrales (6 Milliards de $) n'est qu'à moitié rassurant : après avoir immédiatement et vigoureusement
salué l'effort, les marchés, inquiets de la faiblesse (prévisible) du Dollar, reperdaient le 18 une bonne
part du rebond qui, la veille, avait salué la nouvelle.
Le DOW JONES semble à nouveau en proie à des prises de bénéfices appuyées, si celles-ci
devaient se confirmer cette semaine, l'éventualité d'un sommet majeur, qui aurait été touché début
Mai, prendrait une toute autre consistance . Sera-t-elle contagieuse ? Je vous ai souvent rappelé que
le volant de liquidités des fonds mutuels US était ridiculement bas pour un marché aussi haut,( il est
question de seulement 5% en moyenne !) . Pour les nouveaux lecteurs, je rappelle qu'une correction
appuyée qui se prolongerait un tant soit peu ne manquerait pas de provoquer des ventes de
précaution de la part des porteurs de parts. Que ces dégagements dépassent 3%, et les fonds
d'actions (qui, pour des raisons évidentes de fonctionnement, ne peuvent pas descendre sous 2%),
seraient obligés de trouver des liquidités pour rembourser les vendeurs. Comment diable pourraient-ils
y parvenir si ce n'est en vendant des titres ? Cela coifferait toute velléité de reprise et propagerait le
doute. Le doute est un terreau fertile pour la panique.
Les pressions inflationnistes continuent gentiment à se préciser, les prix commencent à leur tour à
les refléter. Mr Alan Greenspan a déclaré, en substance, que sauf ralentissement notable de l'envol
de l'économie, une hausse des taux directeurs était envisagée. En Mai, ce sont près de 30.000
emplois qui ont été créés. Je ne vois là aucun ralentissement "notable" .
La vraie question demeure donc : les conséquences déflationnistes du krach asiatique (dont la
traduction concrète dans les résultats des firmes exportatrices US est imminente), seront-elles assez
fortes et rapides pour calmer la croissance américaine avant qu'une hausse des taux ne devienne
inéluctable ? Le rôle du Président de la Fed va, plus que jamais auparavant, requérir de solides
qualités de funambule; cette fois, le show se donne sans filet.
Décidément, il n'y a pas que dans les stades Français qu'un événement mondial se déroule,
mais soyez certains que celui là ne prendra pas fin le 13 Juillet .
La Situation des marchés asiatiques s'aggrave encore, la Thaïlande, par exemple, est confrontée
à une pénurie de devises dramatique et on attend, cette année 5% de contraction. En Corée, ce sont
les salariés qui, une fois la terrible évidence du krach admise, réalisent le rôle qu'on entend leur
assigner : celui de payeurs de pots cassés. Il y a plusieurs mois, j'écrivais que le "pays du matin
calme", risquait de ne pas mériter longtemps son sobriquet, tout vient à point à qui sait attendre : plus
de 108000 grévistes très déterminés s'emploient à confirmer mes craintes et, dans ces conditions, la
baisse de 8 % (pour ne parler que de la seule séance du 12 Juin) n'est pas une surprise, celles des
journées suivantes encore moins.
L'Indonésie reste confrontée à des difficultés économiques insurmontables: Il faut désormais 17000
Roupies pour un Dollar...! Le gouvernement transitoire de Mr Habibie, jugé, à juste titre, trop proche
de la famille Suharto, ne parvient pas à juguler la contestation .
En Afrique, les conflits mineurs se multiplient : En Guinée Bissau, en proie à ce qu'il faut bien
appeler une guerre civile, les étrangers s'enfuient devant la progression des rebelles. Dans la corne
de l'Afrique, l'Erythrée et l'Ethiopie se déchirent à coups de canons lourds. Au Sud-Soudan voisin,
les affrontements entre loyalistes et rebelles fondamentalistes musulmans prennent, eux aussi, une
allure de guerre civile.
Pour ce qui concerne la situation de l'Afrique du sud, dont, à maintes reprises, j'ai évoqué la
gravité, le moins que l'on puisse en dire est que plus l'échéance de la succession de Mr Nelson
Mandela s'approche, plus la minorité blanche se raidit. Il est clair que si le suffrage universel, est vécu
par les noirs (et le monde entier) comme une avancée historique, il laisse, en revanche, une saveur
amère dans la bouche de ceux qui, à tort ou à raison, se considèrent comme les créateurs et les
pionniers, sans lesquels aucun des facteurs de la relative prospérité actuelle n'aurait eu la moindre
chance de se matérialiser.

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HardInvestor / http://000999.forumactif.com/portal.forum
La minorité blanche, qui conserve les clefs vitales de l'économie, représente à peine 11% de la
population totale et est en proie à des divisions internes très nettes. Les plus radicaux des Afrikaners,
partisans d'un coup de force auquel ils sont de mieux en mieux préparés, tant moralement que
matériellement, s'estiment donc trahis à quatre titres :
Premièrement : le projet d'autonomie validé par la constitution provisoire de deux ans et qui était
pour eux un préalable absolu à la négociation avec l'ANC (70% du sénat) a été balayé dans le texte
définitif. ils se sentent donc floués.
Deuxièmement : cet abandon désormais officiel, fait rejaillir sur l'ancien président Declerk la
responsabilité de son engagement en faveur de la cohabitation, à l'éclairage du temps passé, pour la
droite nationaliste blanche, c'est lui qui est l'incarnation de cette trahison. Certains y voient même la
traduction d'une manipulation discrète (mais pas désintéressée), orchestrée par les Etats Unis...

Troisièmement : la Loi votée récemment, et limitant à 20% les emplois des blancs dans la fonction
publique, et donc dans l'armée et la police, relativise leur influence concrète sur le pays. Ils sont
nombreux à s'inquiéter de ce qu'au fil du temps, cet affaiblissement ne pourra qu'empirer. Les
commandos de réservistes blancs, bien équipés et entraînés sont disponibles et motivés pour
renverser le gouvernement sorti des urnes, certains régiments de l'armée nationale seraient même,
dit-on, acquis à leur cause. Il n'en demeure pas moins que le gros de l'armée régulière est tout à fait
contrôlé par le gouvernement.
Quatrièmement : Ils se sentent abandonnés par un pouvoir central qui se désintéresse de leur
protection : les grands propriétaires terriens, (qui, par définition sont isolés) subissent des pressions
allant souvent, paraît-il, jusqu'au massacre de familles entières. Pour les blancs, le but des
agresseurs est clair : casser le maillage ancien et efficace qui les relie entre eux au cœur du pays,
dans le but de les faire fuir et laisser la place.
On peut en déduire que l'impatience d'un coup d'Etat augmente dans la minorité blanche, au fur
et à mesure que sa capacité concrète à le réussir diminue ; plus le pouvoir légal augmente son
emprise dans le pays, plus leurs "privilèges" sont menacés. Renoncer
à des
habitudes
hégémoniques ne va pas de soi, les blancs sont organisés, influents, riches, entraînés... et
puissamment armés .
Les ethnies des provinces périphériques sont en proie à des conflits d'intérêt, certaines
(notamment les Zoulous) ne sont pas résignées à la notion de pouvoir centralisé, elles aussi
revendiquent leur indépendance, ou au moins une large autonomie. Elles trouveraient leur compte
dans une nation fédérale, ce qui n'est pas du tout dans les projets de l'ANC...
Les tensions sociales liées, notamment, aux difficultés économiques (consécutives au bas niveau
des prix des matières premières et des métaux précieux) aboutissent à une exaspération croissante
de l'écrasante majorité des Sud-africains noirs; ils ont beaucoup souffert, puis beaucoup espéré, ils
ont aussi beaucoup attendu...
Si l'on veut bien considérer un taux de chômage record, des réformes laborieuses, une défiance
sur le Rand, une délinquance urbaine effrayante, un niveau de vie très bas qui cotoie la richesse la
plus ostentatoire, une perspective électorale qui se précise doucement, un niveau général
d'instruction catastrophique (des décennies de maintien délibéré dans l'ignorance ne s'éffacent pas en
quelques années), on réalise à quel point ce peuple divisé apparaît particulièrement vulnérable aux
manipulations de toutes natures et de toutes provenances.
Je vous ai déjà exposé qu'une guerre civile en Afrique du Sud aurait pour effet de propulser
violemment les cours de l'Or et des métaux précieux à la hausse. J'avais pris soin d'assortir mon
commentaire d'un bémol: Une telle crise ferait aussi s'effondrer les prix des mines locales,(au profit
des mines nord-américaines et australiennes).

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HardInvestor / http://000999.forumactif.com/portal.forum
Petit aparté sur l'épargne réglementée : Dans les agences bancaires, on alpague le chaland en
le culpabilisant de laisser son épargne de précaution végéter à (désormais) 3% l'an, quand le Cac
prend 40 % en moins de six mois... Certes, les chiffres sont corrects, mais est-il raisonnable d'opposer
(sans aucune explication sérieuse) deux investissements tellement différents qu'ils sont, de fait,
rigoureusement incomparables ?
Pousser des ménages, a fortiori modestes, à renoncer à un placement ultra-sûr et liquide pour lui
"fourguer" à la place des sicav actions surévaluées est une attitude scandaleuse . Et même si le
marché n'était pas si cher, même si l'environnement n'était pas aussi inquiétant, vendre des "rollers in
line" sans casque ni coudières à des amateurs de charentaises en leur faisant miroiter des
performances passées est tout simplement une tromperie sur la qualité substantielle d'un produit (délit
prévu et réprimé par le code pénal) .
Bien entendu, cette attitude irresponsable n'est pas généralisée, mais elle me semble traduire un
signe supplémentaire de cette frénésie du "New Age": (vous savez bien... "Cette fois, c'est différent"...)
Ben voyons, puisqu'on vous dit que ça fait du 80% en rythme annuel...

L'Or : La consolidation anticipée dans le numéro d'Avril s'est poursuivie bien au delà de la
dernière décade de Mai, c'est à dire bien plus longtemps que ce que j'avais anticipé. Il faut dire que
les statistiques du premier trimestre 98 ont plus que confirmé nos craintes sur l'effet de la crise de
l'Asean : même si l'année passée avait commencé en fanfare avec des achats massifs d'Or et qu'en
conséquence, le premier trimestre 97 constitue plus un record qu'une référence réaliste et vraiment
significative, il n'empêche, une baisse de 70 % de la consommation d'un an sur l'autre, c'est
considérable.
Pour autant, on peut aussi considérer ces chiffres sous un autre angle : après le fameux
"programme de salut national" Coréen (évoqué dans Lettres d'Or de Janvier), qui avait précipité sur le
marché des monceaux de bijoux en provenance des particuliers "patriotes", payés en contrepartie en
monnaie (de singe ? ) locale, on peut admettre que le volume de cette refonte étant écoulé, c'est
autant qui ne risque pas de se représenter de sitôt à l'offre...
Tout compris, et pour toute la zone, c'est à 268 tonnes que se sont élevées ces cessions, dont
228 pour le seul plan coréen. Souvenons-nous par ailleurs, que les ventes de la Banque centrale
Belge avaient déjà pesé pour près de 300 tonnes.
Et comme, malgré tout, les cours du métal avaient repris de l'altitude, sur fond de rachats
d'investisseurs du monde entier, surtout Sud-Américains, Indiens et Arabes, on retrouve, à point
nommé, notre fameuse et toujours aussi "troublante" coïncidence (cf LO 11/97) , en effet, le
gouvernement Suisse, pressé par l'affaire de "l'Or Nazi"et surtout par les dédommagements qu'elle
induit, aurait confirmé son souhait de détacher le Franc Suisse de l'Or.
Mais comme c'est impossible dans l'état actuel de la constitution Helvète, ainsi que je vous l'ai déjà
expliqué (cf : Lettres d'Or de Novembre 97), il est de plus en plus question d'organiser un référendum
pour modifier cette clause.
Sans disposer d'élément ni de sondage à ce sujet, je trouve un peu cavalier l'empressement du
marché à conclure de ce projet que l'électorat souverain accepterait sans sourciller ce terrible coup
qui serait porté à la reine des devises, dont tout un peuple tire, à juste raison, une fierté légitime.
Les sanctions financières internationales à l'égard du Pakistan et de l'Inde pourraient, si toutefois
elle sont effectivement appliquées, y contracter l'économie, et donc, la demande de métal, c'est un
élément à ne pas sous-estimer (nous parlons là du premier consommateur d'Or au monde..) .
On peut également redouter que les effrayantes perturbations climatiques (comme la canicule)
affectent les récoltes ou que les ouragans nécessitent des réparations coûteuses. On sait que les
Indiens ont tendance à vendre du métal pour faire face à ce type d'aléas.

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.
Il est néanmoins tout aussi vraisemblable, que les tensions entre ces deux "puissances
nucléaires"soient de nature à y susciter à la fois des ventes nettes des monnaies concernées et des
achats d'Or de précaution .
Aux amateurs de graphiques long terme, je rappellerai simplement qu'au moment de la guerre du
Golfe (90), comme lors des manœuvres Chinoises au large de Taiwan (95), le niveau des 420 $ avait
été atteint, (en partant, il est vrai, de plus haut), mais si les risques étaient réels, l'incertitude quant à
l'issue d'un éventuel conflit étaient pratiquement nulle.
Avec ces deux ennemis héréditaires, il en va tout autrement. Même si, sur le papier du moins,
l'Inde bénéficie d'un avantage théorique incontestable, sa supériorité (qui en matière de haute
technologie et d'armement conventionnel n'est pas une nouveauté) n'a pas empêché les trois conflits
précédents... Il semble toutefois que le gouvernement Pakistanais, sujet à de fortes pressions
internationales, ait décidé de jouer l'apaisement en annonçant un moratoire unilatéral sur ses essais
et en invitant, avec des échos favorables, l'Inde à l'imiter.
Parmi les motifs de cette rechute du prix de l'Or, on notera aussi que la chute assez sévère du
Dollar Australien (qui reste une devise asiatique), dans un contexte de relative fermeté du billet vert et
d'embellie des prix de l'Or, a donné aux producteurs australiens l'opportunité de vendre d'importantes
quantités de métal à terme, pour "faire tourner la boutique".
Le facteur le plus inquiétant du mois écoulé semble le commentaire du nouveau patron de la
BCE, Mr Wim Duisenberg, selon lequel le taux de couverture de l'Euro serait compris entre 10 et 15
%. Certes, c'était dans cette fourchette que les prévisions les plus répandues se situaient, mais ces
derniers temps, la thèse très justifiée, selon laquelle une nouvelle monnaie doit rassurer et faire ses
preuves, prenait de la consistance. Il sera intéressant de garder un oeil sur ce dossier. On notera, à
titre indicatif, que la publication du chiffre officiel tarde. Pourquoi donc, s'il n'y a pas de doute ?
Du côté des facteurs positifs, on retiendra le projet de gros producteurs, menés par la toujours
dynamique Barrick Gold, de frapper un pièce (d'une once?) commémorative du millénaire. Outre le fait
que ce serait une excellente idée commerciale, cela pourrait absorber d'importantes quantités de
métal fin. Par ailleurs, les acquéreurs de ce type de pièces, souvent achetées à l'unité, sont, par
définition, peu enclins à les refondre ou à les revendre, et quand bien même par extraordinaire,
l'envisageraient-ils, il est fort probable qu'une fois informés des coûts induits (courtage, impôts...) ceux
qui s'y résoudraient malgré le peu d'intérêt de l'opération ne le feraient pas tous en même temps.
On observera également qu'avec des cours si déprimés, ajoutés au traumatisme BRE-X, les Stés
exploratrices auront des difficultés à trouver les financements bancaires indispensables à la mise en
exploitation des nouveaux filons découverts. Pendant ce temps, les mines à coût élevé ferment des
puits chaque mois. En raison de ces deux phénomènes, on peut s'attendre à une baisse de la
production mondiale.
Il va falloir surveiller de près le support de 278 $ l'once qui, s'il venait à céder, constituerait un
signal baissier sans ambiguïté. En cas de rebond, au contraire, la constitution d'un plancher majeur
serait notée par tous les techniciens comme très significative; la vigilance est donc plus que jamais
d'actualité.
LES MINES : La correction a été décelée au bon moment, en revanche, sur son amplitude, j'ai, il
faut l'admettre, péché par optimisme... Si vous avez adopté la politique de protection (par des stops)
recommandée, et si vous avez tenu compte des niveaux annoncés ces derniers mois, les gains
importants du premier quart de l'année ont été sauvegardés. Si vous avez préféré surveiller la MM
type ( cf Lettres d'Or d'Avril ), vous avez pu, cette fois encore, apprécier sa puissance et sa fiabilité. Je
vous avais aussi conseillé, le mois dernier, de différer votre réinvestissement jusqu'à un
franchissement de la MM 22 P, cela vous aura certainement permis de conserver vos liquidités pour
pouvoir, bientôt, viser les soldes.

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La baisse a frappé l'ensemble du secteur, amenant les cours dans leur zone de survente majeure
sur tous les indicateurs, les supports graphiques déterminants sont proches, et sous
(l'importante) réserve qu'ils puissent résister, un rallye musclé serait probable. Il s'inscrirait, s'il ne
tarde plus trop,
dans une large configuration en double creux, techniquement propice aux réinvestissements. Par
ailleurs, les cours de l'once semblent se ressaisir depuis quelques jours, cela est très positif pour le
secteur dont les indicateurs et les deux oscillateurs ( court et long) disposent de beaucoup d'espace à
la hausse et peu à la baisse.
L'objectivité commande toutefois de ne pas s'enfermer dans ce scénario et d'intégrer le fait qu'a
contrario, un enfoncement clair des plus bas de Janvier augurerait mal des prochaines séances.

© G. Sandro / juin 98.

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
LETTRES D'OR : N° 14 Juillet 98 / G.Sandro
LA HAUSSE, CONTRE VENTS ET MAREES,
LES PARADOXES ONT LA PEAU DURE ...!
Panorama : Les caisses sont vides ! C'est, en substance, le contenu des déclarations de Mr
Camdessus (qui préside aux destinées du FMI) début juillet .
Depuis de nombreux mois, à mesure qu'était connue l'énormité des sommes allouées aux tigres et
dragons, je vous avais fait observer qu'à ce rythme là, le FMI ne tarderait pas, à son tour, à connaître
de réelles difficultés de trésorerie. Cet aveu confirme donc le bien fondé de mes craintes. Au-delà de
cette information, on s'efforcera d'en appréhender les conséquences... elles sont terribles, car elles
impliquent une incapacité à réitérer à l'avenir les largesses qui ont permis de passer une belle couche
de vernis sur un tableau asiatique tout craquelé.
Bien entendu, parmi les motifs d'inquiétude les plus flagrants et les plus immédiats, nos regards se
braquent sur la Russie, dont la situation budgétaire ne donne aucun signe concret d'amélioration, et
dont la situation politique se détériore encore. Mr serguei Kirienko a dû mettre la démission de son
tout nouveau gouvernement dans la balance pour tenter un passage en force...
Après une nouvelle mise en évidence de la gravité du constat, et certainement une évocation en
tout petit comité des conséquences d'une dévaluation du Rouble, la Banque Mondiale et le FMI ont
miraculeusement remis la main à la mi-juillet sur plus de vingt deux (oui, 22,6 !) Milliards de
Dollars (ou 135 Milliards de francs) qui seraient perfusés en deux doses : les 2/3 de suite et le solde
avant deux ans...
Saluons l'exploit du FMI, même si, grâce à la Banque Mondiale et au Japon, il n'en fournit qu'une
partie, (15 Milliards de $ tout de même) ... avec des caisses déjà vides quinze jours auparavant, c'est
un authentique tour de force...! Comme de juste, les actions Russes ont salué la nouvelle en

s'octroyant près de 10 % dans la journée. Mais la Douma entérinera-t-elle les réformes
promises au FMI ? Dans le cas contraire, "l'imprévisible convalescent" devrait encore
affronter une crise et se résoudre à légiférer par décrets.
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Certes, un assèchement des disponibilités du FMI n'est pas aussi redoutable (intrinsèquement) que la
défaillance d'un pays majeur, mais ce qui, pour l'heure, a permis, justement, aux défaillances asiatiques
récentes de ne pas polluer les économies occidentales dites "saines", c'est bien l'intervention d'un
prêteur en dernier ressort. Il y a gros à parier qu'en l'absence d'un tel harnais de sécurité, les chutes
eussent été plus traumatisantes encore ! Les marchés se sont (très) vite adaptés à ce que le FMI
remplisse sa tâche sans sourciller, désormais, c'est sans joker que les cartes devront s'abattre.
Le FMI n'est pas une entité concrète, c'est une sorte de cagnotte collective instaurée par les plus
grandes puissances (USA en tête) pour amortir les soubresauts inévitables du système capitaliste. Son
rôle principal consiste à éviter que d'éventuels spasmes ne déclenchent des crampes, et à faire en sorte
que, si des crampes apparaissent malgré tout, elles ne tétanisent pas toute la musculature.
Pour ce faire, il pratique toujours de la même manière : quelques brillants cerveaux, bardés de
certitudes et d'outils économétriques procèdent à un rapide audit, forts des théories économiques
(apprises par cœur sur les bancs des plus prestigieuses universités américaines) ils prononcent leur
sentence; toujours et invariablement la même : une ligne de crédit sous condition d'austérité absolue,
réduction de tout ce qui peut être réduit, à commencer par les effectifs, bref, serrage de ceinture à la
limite de l'asphyxie. Ce n'est qu'en montrant "patte blanche", c'est à dire en acceptant paradoxalement
de s'auto asphyxier pour plusieurs années, que les pays en crise pourront obtenir la bouffée d'air
vitale (mais conditionnelle).
Si vous me permettez une métaphore osée, c'est comme si les garde-côtes obligeaient un naufragé
luttant contre une noyade imminente à signer, (avant de lui jeter la bouée salvatrice et de lui ouvrir le
masque à oxygène), une promesse par laquelle il s'engage, sitôt rétabli, à faire don de l'un de ses deux
poumons.
Certains dragons, dont les balances commerciales restaient largement excédentaires, n'avaient
pas tant besoin d'austérité que d'éthique et de moralité. Vouloir à tout prix administrer un remède
unique pour toutes sortes de pathologies, c'est, à terme, ne plus s'attacher au diagnostic, c'est aussi
risquer de retarder, voire de compromettre la guérison...
Les fondateurs de cette "assurance mutualiste"sont liés par un serment de refinancement. C'est
à cet engagement que va devoir recourir Mr Camdessus. Il est donc probable qu'un appel à la
solidarité va être lancé et entendu (par des pays qui n'avaient pas prévu une telle dépense dans leur
budget). Les grandes puissances n'ont assurément pas créé ce fond par pur altruisme, mais plutôt par
crainte de figurer elles mêmes un jour parmi les noyés, et surtout parce qu'elles savent combien, et en
particulier dans une économie mondialisée, un abcès, si petit soit-il en apparence, peut gangrener tout
l'organisme.
Il est un autre phénomène qui s'impose à l'observateur, c'est que quand une tendance baissière
majeure se dessine, FMI et Banque Mondiale ou pas, le marché baisse. Le déversement de milliards de
Dollars ne modifie rien de fondamental. Il diffère les échéances les plus problématiques, et , ce faisant,
offre un répit qui, en général, ralentit la descente sans pour autant en diminuer réellement l'ampleur.

Bien que les médias, omnubilés par un mondial des plus captivants, n'en fassent plus guère état,
les points chauds, du globe ne refroidissent pas. On notera sur un coin de bristol qu'au Nigeria, (dont
le dirigeant est mort en juin, dans des conditions suspectes) qui est acteur incontournable de
l'approvisionnement pétrolier : 7 ème rang mondial, le décès, (naturel celui-là, nous assure-t-on), du
principal opposant qui aurait dû être élu Président légitime (emprisonné depuis six ans par la junte
militaire après une annulation arbitraire du scrutin), Mr Moshood Abiola, qui était une personnalité
(richissime) très respectée dans son pays, déclenche des émeutes graves à Lagos, la capitale.

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Dans ce pays, dont la population affiche des records de pauvreté, à part la corruption et la
criminalité, rien ne fonctionne correctement. Les régions pétrolifères, vitales, sont concentrées au sud
et sont majoritairement chrétiennes. A contrario, le pouvoir, tant économique, que judiciaire et même
militaire, est monopolisé par des musulmans originaires du nord du pays... il y aurait là matière à
disserter sur la probabilité d'un risque (supplémentaire) d'explosion, ce n'est vraisemblablement pas
pour tout de suite, mais il faut surveiller ce qui s'y passe.
Au Kosovo, où les combats continuent à prendre de l'ampleur, il semble que le pouvoir officiel
(Serbe)de Mr S. Milosevic soit confronté à un dilemme cornélien : Agir, comme le lui permettent ses
moyens militaires et frapper fort et vite, pour tenter de porter un coup décisif à l'UCK, c'est déclencher
au minimum une terrible aggravation des sanctions économiques et l'exemple Irakien ne doit pas tenter
grand monde à Belgrade.
Mais ne pas réagir, c'est laisser la sécession gagner encore et toujours plus de terrain, la province
est si petite que chaque arpent de l'étroite bande qui sépare la route de Pec à Djakovica de la
frontiére Albanaise est précieux. Sans ce passage, l'armée de libération d'Ibrahim Rugova resterait
dépendante des approvisionnements en provenance d'Albanie; en revanche, une fois la jonction
opérée, tout retour au statu-quo ante serait illusoire, sauf à recourir à une guerre ouverte dans laquelle
l'Albanie (déjà ruinée et sous l'emprise de réseaux maffieux) et surtout le Monténégro et la Macédoine
dont l'instabilité politique se confirme, ne pourraient que difficilement ne pas être entraînés : ne seraitce que par l'implication des Kosovars "épurés" qui s'y sont réfugiés et qui, pour être partis, n'en sont
pas moins déterminés et qui ne peuvent qu'entraîner les albanais émigrés (dont il ne faut pas oublier
qu'ils représentent plus d'un quart de la population ).
L'important n'est pas seulement de désigner un gentil et un méchant comme on s'y essaie pourtant
à longueur de journal télévisé, l'enjeu concret est bien de contrarier vite une évolution dramatique trop
prévisible dans cette partie de L'Europe, car ne nous y trompons pas, nous parlons bien d'Europe...
Pour l'heure, c'est la question essentielle, soulignée ici depuis trois mois, de la légalité d'une
éventuelle intervention militaire dans un Etat souverain qui focalise l'attention des chancelleries
européennes, du Foreign Office grand breton et du secrétariat d’Etat américain . Des divisions sont à
attendre de ce côté là parmi les pays "de bonne volonté" car avant d'adopter une position de principe, il
faut, sous peine de passer pour des "Guignols", s'assurer que l'on dispose des moyens et de la volonté
politique de la maintenir sur la durée. Déployer des effectifs militaires dans la province revient à en
prendre au moins pour des années, cela signifie devoir gérer au quotidien une multitude de problèmes
qui seront autant de pommes de discorde....
Les républiques du Caucase, mais ce n'est pas une surprise pour nous, sont le théâtre d'affrontements
sévères: en Tchétchénie, le 14 juillet, quelques centaines de musulmans fondamentalistes Wahhabites
s'en sont pris aux forces "de sécurité": bilan, 50 morts. N'est-ce pas une preuve supplémentaire de la
gravité des risques identifiés ici-même depuis plusieurs mois ?
Au Daguestan voisin, dont le président du conseil, Mr Magomedali Magomedov a été réélu pour
quatre ans le mois dernier, les choses empirent. Selon des observateurs, cette réélection n'aurait pas été
possible sans une réforme un peu trouble de la constitution et sans alliance avec des groupes maffieux.
(Il faut aussi savoir que, de longue date, trois clans dominants se répartissent l'essentiel des pouvoirs : les
Darguines, auxquels appartient Mr Magomedov, les Laks et enfin, les Avars. Inutile de préciser que les deux
derniers listés vivent cette reprise en mains et ses modalités avec une certaine amertume).

A mesure que la perte totale du contrôle de cette région clé par Moscou se fait plus évidente, les
wahhabites multiplient les tentatives de déstabilisation de la zone, ils semblent vouloir imposer une
remise en cause de la validité du concept de Fédération Russe . Ils n'y sont pas parvenus en
Tchétchénie, en tout cas pas encore, mais les récents développements au Daguestan tendent à
démontrer que leur détermination est intacte; mais s'ils se renforcent à mesure que la Russie s'affaiblit,
celle-ci devrait bientôt taper du poing sur la table pour éviter que cette zone, éminemment stratégique

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(oléoduc) n'échappe à son giron et ne devienne l'emblème de toutes les velléités sécessionnistes des
républiques du sud. Le gouvernement Russe, qui est fort embarrassé, ne semble pas avoir une ligne
politique cohérente sur ce sujet (et sur bien d'autres...) il est néanmoins persuadé de l'importance de
cet enjeu, sinon, le 24 juin, Mr Léonid Chevtsov, qui n'est autre que le vice-ministre de l'Intérieur,
n'aurait pas déclaré officiellement : " Nous n'hésiterons pas à employer la force si cela s'avère
nécessaire, bien qu'il soit préférable de ne pas en arriver là."
Les relations entre l'Ingouchie, complètement déstabilisée, et l'Ossétie du Nord demeurent
calamiteuses et n'ont pas de raison de s'améliorer tant que leur litige frontalier n'aura pas été réglé, et
comme Moscou semble bien en peine de s'imposer en tant qu'arbitre crédible, nous garderons en
mémoire qu'elles sont toutes deux frontalières de la Tchétchénie...
Notons que l'Afrique du sud, enjeu majeur pour les métaux précieux, voit son Rand poursuivre,
dans l'indifférence générale, sa descente aux enfers, on en est à prés de 30 % de baisse contre devises
dites "fortes", nous y reviendrons à propos des mines.
En Corée, et exactement comme nous le pensions depuis de longs mois, le calme n'est plus que
très relatif. Nous avions prévu, puis constaté, que les conséquences du krach seraient autant sociales
que financières... Le 14 juillet (décidément un journée chargée) la grève générale promise a été
déclenchée. Les syndicats entendent lutter contre les dizaines de milliers de licenciements imposés par
les "mesures de restructuration" du FMI. Le pouvoir en place n'a pas la réputation de faire dans la
dentelle et, de fait, 55 leaders syndicaux se sont vus obligés de se réfugier dans une église pour
échapper à la police qui s'est vue décerner un mandat d'arrêt à leur encontre .
Concernant le Japon, dont vous connaissez l'importance, on relèvera surtout les atermoiements sur
la future réforme fiscale, (annoncée tantôt comme provisoire, tantôt comme durable) qui se soldent par
des réactions épidermiques des marchés et des soubresauts sur un Yen toujours hésitant. Les
perspectives du secteur financier semblent quelque peu s'éclaircir avec l'annonce de la création d'une
structure d'Etat chargée de récupérer les créances les plus manifestement douteuses et favoriser des
fusions, absorptions et autres rapprochements entre grandes banques, compagnies d'assurance et
sociétés de courtage. De toute façon, le modus operandi est des plus opaques et si sa mise en oeuvre
est aussi lente et heurtée que ce à quoi le Japon nous a habitué, une vague de baisse supplémentaire
peut survenir à n'importe quel moment.
Le résultat des élections sénatoriales du 12 Juillet a été calamiteux pour le Parti Libéral Démocrate
de Mr Ryutaro Hashimoto qui a démissionné dès le lendemain.
Il était l'homme fort du gouvernement, et malgré les critiques qui commençaient à fuser du fait de
la récession, aucun institut de sondage n'imaginait que le mécontentement de la classe moyenne se
transformerait en vote sanction d'une telle ampleur. A priori, on peut considérer que la nomination
d'un successeur et sa prise de fonction concrète vont encore ralentir les réformes. Plus dangereux
encore, parce que plus durable, le fait que désormais, le gouvernement soit contraint de composer avec
une Diète (Sénat) ou le pouvoir en place est devenu minoritaire, implique aussi une pesanteur et une
confusion accrue, et ce, au moment précis où la gravité de la situation requiert précision, détermination
et célérité. Bien que son successeur pressenti soit réputé favorable aux réformes, tout cela ne semble
guère propice à une re dynamisation immédiate de la demande intérieure.
Bien que dans le domaine du commentaire, et plus encore dans celui de la prévision, il faille faire
preuve de modestie, je me targue d'avoir très souvent en matière d'évènements internationaux, devancé
les gros titres du JT de plusieurs semaines, vous en êtes mes meilleurs témoins. Au delà de ce constat,
il faut bien intégrer le fait que les problèmes en question modifient l'environnement géopolitique et
qu'il est peu vraisemblable que les marchés ne finissent pas par en tenir compte un jour ou l'autre...
Considérations sur les marchés occidentaux :

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La dette privée américaine atteint des sommets inexplorés, avec des taux historiquement bas et
une croissance qui ne se dément pas franchement (malgré quelques statistiques faiblissantes),
l'environnement américain se prête effectivement à l'endettement. Mais attention, c'est Wall Street qui
attire tous les capitaux disponibles et les ménages préfèrent financer leurs dépenses d'équipement
courantes en empruntant plutôt que de cesser d'alimenter les fonds mutuels "miraculeux" qui les
enrichissent comme jamais auparavant dans l'histoire des bulles financières, (car c'est bien de cela qu'il
s'agit).
Quant à vendre, n'y pensez même pas, dans l'esprit des porteurs de parts, la folle épopée ne peut
que se prolonger. Il y a une certaine logique à cette confiance aveugle, car depuis longtemps déjà, les
rares voix appelant à la raison n'ont, lorsqu'elles ont été entendues, déclenché que le dépit des
prudents, qui se mordent les doigts d'être sortis prématurément. Mais s'il est un temps pour entrer dans
un marché, il en est aussi un pour en sortir, gageons que la masse (c'est ce qui la caractérise) ne fera
sienne cette vérité que bien tard, et à contre-temps, au fond de l'angoisse et de la baisse sans doute.
Tant que des opportunités alternatives d'investissement ne seront pas perçues, le flot continu
de capitaux n'a que peu de raisons de se tarir et moins encore de s'inverser. C'est cette unicité de
la possibilité offerte (la bourse ou la bourse) qui est, en soi, malsaine. Elle amène les cotations à
extrapoler toujours plus de facteurs positifs pour justifier des PER déconnectés de toute notion de
cyclicité : (à part, et encore, le cas particulier des valeurs Internet dont le caractère novateur ouvre des
perspectives prometteuses au moins à long terme), on trouve, sur tous les marchés occidentaux, une
floppée de titres capitalisant des multiples de 48 à 65 fois les bénéfices, (et encore, ces bénéfices ne
sont-ils que prévisionnels...) .
L'annonce des résultats des géants américains est pourtant matinée de doute, mais des bénéfices
trimestriels records pour Chrysler et d'autres fleurons de l'indice phare comme Ford, Coca Cola ou
Time Warner semblent redonner encore un élan au marché; l'essoufflement assez net de Wall Street
depuis plusieurs semaines sera-t-il, une fois de plus, une simple consolidation sans conséquence?
Aussi surprenant que cela soit, c'est ce que tendent à nous démontrer les nouveaux records enregistrés
depuis le 14 juillet . Bien entendu, et toujours sans un regard pour le décalage des cycles économiques
entre l'Europe et les USA, Le CAC, fidèle à son habitude, emboîte le pas de son prestigieux modèle et
s'offre, lui aussi, des séances historiques...
Il est curieux de constater que, sans conseiller clairement de vendre, la presse spécialisée prend peu
à peu acte du niveau de surévaluation des marchés occidentaux en général et du Dow Jones en
particulier. Le fait que ces avertissements se multiplient est peut-être un signe rassurant, car en
général, les baisses marquées et brutales surviennent quand tout le monde est persuadé que tout va
bien. Mais tout va si vite, en particulier en ce moment, qu'une surprise désagréable, d'où qu'elle
provienne, peut avoir l'effet d'un craquement d'allumette dans une galerie de mine saturée de "grisou",
ce gaz est invisible, inodore... et hautement déflagrant.
Souvent, la notion d'économie mondialisée nous est présentée comme une panacée vers laquelle il
faudrait tendre à tout prix, il faut aussi admettre que cette tendance de fond est déjà fort avancée et
que beaucoup considèrent la "mondialisation" comme parfaitement inéluctable. Soit, mais quand bien
même, c'est une situation inédite dont, par définition, personne ne peut planifier le déroulement. C'est,
en matière économique et financière, une évolution majeure. Je ne me souviens plus quel brillant
scientifique disait : " Toute évolution est traumatique " et dans le cas présent, le terme
D'authentique révolution serait même plus approprié.
Je ne conçois pas qu'un tel bouleversement puisse parvenir à son terme sans anicroche. Je défends
la thèse selon laquelle les événements du Sud-Est asiatique ne constituent que quelques uns des
"ajustements" qui caractériseront cette période de transition vers l'inconnu.
Si vous me passez quelques comparaisons et métaphores osées,

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la valse erratique des capitaux flottant, également (et à juste raison) appelés "Hot Money", qui se
précipitent sur un pays ou un continent, qu'ils déserteront un jour sans prévenir, n'est pas sans évoquer
parfois le comportement d'un essaim de criquets qui jette son dévolu sur une vallée verdoyante, puis
du jour au lendemain en change sans que l'on puisse prévoir qu'elle sera sa prochaine étape
dévastatrice.
La différence essentielle, c'est que les criquets détruisent par leur arrivée et que les capitaux
détruisent par leur départ, mais dans les deux cas, il ne reste que dévastation et famine après leur
passage.
N'éprouvez-vous pas la très désagréable sensation qu'une sorte de super-prédateur vagabond qui
grossirait à chaque festin, a fait de notre "toute petite planète" son terrain de chasse ? C'est ce
qu'évoque en moi cette crise financière tournante qui se renforce à chaque étape : Japon, Mexique,
Albanie, pays émergeants, tigres, dragons, Russie...
A qui le tour ? Si l'on prend la peine de considérer que le "Monstre" a un goût prononcé pour les
marchés qui sont montés trop haut (et / ou) trop vite, on peut voir d'un oeil inquiet les niveaux
délirants atteints par les bourses occidentales qui, contre vents et marées, restent toutes techniquement
haussières.
Force nous est de rappeler une nouvelle fois que c'est la baisse des places asiatiques qui a
concentré les capitaux sur Wall Street et les bourses européennes, qui, après leur envolée initiale,
n'étaient pas sous-évaluées .
Cet afflux de demande pour des titres soudain perçus comme les seuls choix possibles, a propulsé
leur cotation "Au delà du réel", mais n'oublions pas que "La vérité est ailleurs..." .

Il n'est pas sorcier d'anticiper que, quand la purge asiatique aura pris des proportions
jugées suffisamment dramatiques, les investisseurs et les spéculateurs de tous horizons
retourneront sur ces marchés qu'il auront quittés bien plus haut. Il sera peut-être nécessaire
d'attendre encore et peut-être même longtemps, mais c'est inéluctable. Il est vraisemblable que
toute éventuelle amélioration qui y serait perçue serait, dans un premier temps du moins,
considérée par les bourses européennes et américaine comme un motif de hausse
supplémentaire, soulagées qu'elles seraient de voire s'éloigner le spectre déflationniste. Mais
dans un second temps, c'est certainement à une inversion du flux des liquidités que les
marchés occidentaux devraient faire face, et ça, c'est incompatible avec une poursuite du
rythme effréné de la hausse de ces dernières années.
Dans le même esprit, on se félicite avec une certaine fierté, de ce que le marché de Paris
soit détenu à hauteur de 40 % par des investisseurs étrangers, effectivement, c'est excellent
pour la tenue des cours, mais pas sans danger.
Au moment où le gouvernement s'apprêterait, selon Mr François Hollande, à publier les
modalités de fiscalisation (à 40 % dont 10 % de prélèvements sociaux) des plus-values dites
"à court terme"
( c'est à dire sur un an), on imagine sans peine, (si j'ose dire, puisque nous en serions tous fort
peinés) le danger qu'il y aurait à détourner les résidents de notre place, sauf, (et encore) à
généraliser la mesure à l'Europe entière, (ce que l'absence de pouvoir politique central rend
impossible).
Les capitaux étrangers et en particulier américains, se caractérisent par leur nomadisme.
Quand ils partiront, la baisse sera ample et rapide, à l'image de la hausse que leur venue a

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déclenchée. Comment réagirait alors un marché français privé de nombreux investisseurs
domestiques réputés, à juste titre, plus fidèles et plus patients ?
Les contraintes fiscales de durée du placement (Méhaignerie, CEA, puis PEA et, dans une
moindre mesure, plans d'assurance vie multisupports), étaient les contre-parties des avantages
accordés aux investisseurs domestiques à long terme, la stabilité qu'elles exigeaient avaient
grandement contribué à la solidité relative de notre marché national lors des précédents trous
d'air (87,89,91,94). Dans le projet actuel ou ce que l'on nous en dit, il n'est pas question de
"donnant-donnant", seulement de "risquant-payant", et sans seuil de cession...
Il est évident que les gains boursiers ont une image d'argent facile qui leur colle à la peau,
mais vous et moi savons qu'après les inévitables courtages, impôts et erreurs, tirer les marrons
du feu n'est pas chose aisée. Le paradoxe le plus choquant, c'est que les "petits"opérateurs
privés sont ceux qui subissent les conditions les plus désavantageuses auprès de leur
intermédiaire. Le fait qu'on envisage de loger tous les portefeuilles à la même enseigne
permet de poser la question importante : Tous comptes faits, et en intégrant toutes les
contraintes, le travail, la vigilance et les risques que requiert la gestion active, ne risque-t-on
pas de lasser le bon peuple ?
On peut comprendre que l'aile gauche de la "majorité plurielle" fasse pression sur Mr D.
S. K, après tout, sur un plan idéologique, cette mesure la démange depuis longtemps et une
large catégorie de la population approuverait cette recherche de "justice sociale", mais les
entreprises françaises ont besoin de financement à bas prix.
Je pense que prétendre s'attaquer à la "spéculation" sans jamais s'en prendre aux capitaux
non résidents, qui sont la cause principale des écarts excessifs et spéculatifs, est non
seulement injuste et discriminatoire, mais, et surtout, complètement inapproprié au problème
et même contraire à l'effet recherché. C'est initier un mouvement qui, justement, mettrait à
terme notre bourse de valeurs entre des mains qui se moquent comme de leur premier
dividende, des dégâts que leur départ causera, et comme ces mains sont très conscientes, et
pour cause, de leur poids, elles auront à cœur de partir d'un seul coup, pour, justement, ne pas
subir les conséquences terribles du départ de leurs homologues. Décourager les petits porteurs
reviendrait à placer directement le pays sous la dépendance de la spéculation internationale; il
serait bien temps, ensuite, mais trop tard, de s'en prendre par des déclarations fracassantes et
populistes, à ces "monstres à sang froid" auxquels on laisse, bien imprudemment, le champs
libre.
L'Or : L'Euro sera garanti par 85 % de papier ...! c'est le commentaire qui m'est venu
spontanément lors de l'annonce officielle par la Banque Centrale Européenne du niveau de 15 % d'Or
dans la constitution des réserves de change destinée à défendre l'Euro à sa naissance. Pas de réelle
surprise donc pour ce taux qui est même dans le haut de la fourchette annoncée le mois dernier (10 à
15 %) par Mr Duisenberg.
Dans l'absolu, ce n'est pas un pourcentage élevé; et même si l'on ne peut pas réellement parler de
déception, n'est pas une bonne nouvelle.
Peu de jours avant cette annonce, la Banque de France (en sursis) avait annonçé qu'elle

n'avait pas l'intention de vendre d' Or. Selon le communiqué, cette attitude prudente
serait également adoptée par les Etats Unis, l'Italie et l'Allemagne (qui, vous le savez
désormais, forment, avec la Suisse et la France le quinté des plus importants détenteurs de métal) :
"ça pour une nouvelle, c'est une bonne nouvelle ! "

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En effet, il faut rappeler que ce qui taraude l'esprit des opérateurs, c'est que la France, l'Allemagne
et l'Italie détiennent des réserves d'Or nettement plus importantes que ces fameux 15 % (34 % pour la
France par exemple), Ils étaient donc inquiets du sort qui serait réservé aux excédents .
Bien que cette déclaration ne soit à prendre que pour ce qu'elle est : ( les instituts d'émission
adorent prendre les opérateurs à contre-pied), elle devrait rassurer les plus tourmentés et, espérons le,
contribuer à corriger les effets dévastateurs des ventes massives de ces dernières années par les
"petites" banques centrales. On se fera un devoir de rappeler que les banques centrales des vraies
"grandes puissances" n'ont qu'exceptionnellement accompagné les ventes en question, issues de pays
nombreux, mais mineurs.
Ces effets dévastateurs, je le rappelle pour les nouveaux abonnés, ont été essentiellement
psychologiques, puisque l'annonce des ventes est toujours survenue bien après que le métal cédé ait été
absorbé par le marché. En tout cas, psychologiques ou pas, ils ont été excessifs, cette assurance
justifierait donc un rattrapage, une remise à niveau .
Le comportement fortement baissier du Yen à semblé affecter à due proportion l'once d'Or,
(attitude mimétique ?) il est vrai que le Japon est le 7 ème consommateur mondial d'Or. Pour cette
raison, on restera attentif au comportement de la monnaie Nippone (qui manifeste des velléités de
rebond) au moins tant que ce "couplage " ne sera pas démenti par les faits.
A mesure que le métal fin se voit rejeté des listes d'investissements à détenir par les gros
opérateurs, à mesure qu'est contestée sa capacité à assumer le délicat mais vital rôle de dernier refuge,
son symbolisme dans l'imaginaire populaire reste le même. Cette image, c'est celle de la suprématie,
de l'excellence absolue.
Vous aviez sans doute noté que la médaille olympique la plus convoitée est en Or. Vous évitez,
depuis l'école primaire, de transgresser les" règles d'Or". Depuis que l'on vous a inculqué la méfiance,
vous savez que "tout ce qui brille n'est pas Or".
Si vous êtes curieux de la matière financière, vous n'ignorez pas que les fameux 1.618 et 0.618
chers à Léonardo Fibonacci da Pisa (et à ce cher RN Eliott) sont respectivement le nombre d'Or et le
ratio d'Or.
Si vous écoutez la bande FM, les "pépites" de "La radio en Or" vous font peut-être chanter dans
votre bain. Certaines d'entre elles ont été "Disque d'Or" , il peut même s'agir de générique de films
primés par une "Palme d'Or" ou un "Lion d'Or". La gamme des glaces Motta se décline sous
l'appellation : Carte d'Or, et j'ai cru comprendre que Lustucru va sortir, sous peu de jours, une variété
de pâtes supérieures nommée "label Or" ou quelque chose d'approchant.
Et bien désormais, les amateurs de ballon rond prient par millions pour que leur équipe marque le
précieux "But en Or" qui, lorsqu'il survient, donne la victoire en mettant un terme aux prolongations.
Depuis très longtemps, le meilleur footballeur se voit décerner le "Soulier d'Or" voire le "Ballon
d'Or"
La coupe du monde de football elle-même est bien en Or.
Cette image, reconnaissons-le, ne cadre plus avec le comportement des marchés financiers qui,
paradoxalement, vouent un culte mystique au papier et délaissent cet actif qu'ils qualifient volontiers
de "relique barbare".
Pourtant, cette association de l'Or et de la qualité suprême survit contre vents et marées, et ce,
depuis 5000 ans au moins, et en tout cas, depuis que l'histoire s'écrit. Alors, mythe tenace? Peut être,
mais sacrément vivant.

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Tant que le point bas de 378 $ n'est pas enfoncé, il est préférable de considérer le scénario haussier
suggéré par le début d'année tonitruant des mines, comme restant valide la faiblesse brutale du $
cette semaine justifie et renforce cette perception . Il apparaît que les vendeurs de Deutsche Marks à
terme, qui redoutaient (à juste titre) les conséquences de l'éventuelle dévaluation du Rouble sur le sort
des énormes prêts allemands à la Russie, se soient rachetés précipitamment à l'annonce de cette
nouvelle et colossale aide internationale qui, sans rien régler sur le fond, resolvabilise pour un certain
temps l'ours Russe. .
Il sera donc recommandé de surveiller le Dollar US, non plus seulement par rapport à l'once, mais
également à travers le comportement du Yen et celui du DM. Il est en effet patent qu'en tendances
longues, l'Or évolue en relation avec le DM .
Les mines : Comme je vous le laissais entrevoir plus haut, la forte baisse du Rand est "pain béni"
pour les mines Sud-africaines qui conservent des coûts libellés en monnaie locale, mais encaissent le
produit de leurs ventes en Dollars. Plus le Rand baisse contre $, et plus elles gagnent de Rands à
ventes d'Or égales. c'est excellent pour leur bilan et pour leur compte de résultats. Comme toute
médaille a son revers, on restera malgré tout attentif au fait que c'est un phénomène de change
comparable qui avait conduit les producteurs australiens à vendre de grosses quantités de métal pour
réaliser des profits rapides et sûrs(cf LO 06/98). En outre, les progrès récents accomplis par les cours
ont été vite atténués par une correction .
Les Nord-Américaines sont plus faibles parce qu'elles ne profitent pas de la baisse du Rand et
qu'exprimés en Francs, leur cours souffrent de la baisse du Dollar.
On surveillera leur comportement de manière globale, lorsque l'heure viendra de sonner la hausse,
elles bondiront de concert. D'ici-là, on s'attachera à vérifier que les doubles creux en formation ne
sont pas invalidés et de manière générale, on protègera au minimum ses positions sous les plus bas
avec lesquels on flirte à nouveau pour certains titres.

© G . Sandro / Juillet 98.
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

LETTRES D'OR : N°15 AOUT 98 / G.Sandro
L'été meurtrier...!
Cette fois, il semble bien que les marchés occidentaux se soient décidés
à prendre conscience du caractère incontournable des lois de la physique .
Après l'apesanteur généralisée, c'est la lourdeur qui domine et ce, où que nos
regards se portent ...
Panorama : La Russie, comme nous nous y attendions, continue à se débattre dans des
difficultés majeures. "L'imprévisible convalescent" a interrompu ses vacances trois jours après avoir

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HardInvestor / http://000999.forumactif.com/portal.forum
promis qu'il n'était pas question de dévaluer le Rouble... Le 17 Août, la banque centrale s'est
résignée à "élargir significativement les fourchettes de fluctuation du Rouble contre US Dollar"
.
Autant dire qu'il s'agit d'une dévaluation bien que les autorités se refusent à appeler un
chat un chat. En effet, dans le discours, il s'agit de tolérer une "élasticité" pouvant permettre à la
devise russe de descendre jusqu'à 9.5 pour un US $. En d'autres termes, on autorise, (ou plutôt on se
résigne à laisser se poursuivre) une chute de 50 % par rapport au cours pivot de 6.2 Roubles pour un
Dollar sur lequel s'était engagé "mordicus" le gouvernement à l'automne dernier...
Bien que l'on n'en soit encore qu'à 7 Roubles et quelques contre Dollar, tout milite pour que ce
nouveau plancher de 9.5 (aussi artificiel que le précédent) soit testé. Il y a donc encore de la place
pour la descente.

Simultanément, le remboursement de la dette intérieure est reporté sine die et celui de la
dette extérieure fait l'objet d'un moratoire de trois mois.
Permettez-moi d'insister sur l'importance de ce défaut de paiement :
Le fait que les bons du trésor Russes, appelés "GKO", qui représentent l'essentiel de la dette
intérieure, ne soient plus honorés jusqu' à nouvel ordre signifie que les coupons ne sont plus détachés
et que le porteur n'est pas remboursé du principal à l'échéance de sa créance.
Or, la plupart des banques russes ont contracté de lourds engagements libellés en US
Dollars pour souscrire massivement à ces fameux GKO en Roubles, dont les rendements
étaient devenus considérables sous l'effet de la hausse spectaculaire des taux d'intérêts
commentée ici en son temps.
Si l'on s'efforce de traduire la "langue de bois" en bons français, cela revient à dire que leur avoir
est potentiellement anéanti, que son rendement est annulé, mais que le passif constitué pour
l'acquérir est virtuellement doublé !
Cette authentique faillite concerne donc au plus haut point les principales banques allemandes :
en juin dernier, vous trouviez page 3 une réflexion qui me paraît plus actuelle que jamais : "Il ne
faudra pas perdre de vue le fait que les engagements des principaux groupes bancaires en Russie
sont colossaux, en cas de vraie banqueroute, j'ai peine à croire que les marchés actions d'Europe de
l'Est puissent échapper à un massacre ; et que croyez vous qu'il adviendrait de la bourse de Francfort
à laquelle tous les opérateurs européens sont si sensibles ?"
Il faut en effet savoir que, d'après la BRI, les prêts à la Russie des banques d'outre-Rhin
représentent la bagatelle de 180 Milliards de Frcs ( 54 Milliards de marks).
Même si, comme on commence à l'entendre, ces sommes sont garanties par le gouvernement
allemand à hauteur de 90 %, ce qui serait un élément très rassurant, les modalités de subrogation ne
sont pas détaillées. Par ailleurs, des rumeurs plus qu'insistantes laissent craindre que ces enseignes
prestigieuses, rassurées qu'elles étaient par cette garantie gouvernementale, se soient laissées aller
à "oublier" de provisionner ces risques. A titre d'exemple, la Dresner Bank n'aurait provisionné que 8.8
% de ses prêts et la Deutsche Bank aurait carrément reconnu n'avoir passé aucune dotation pour
risque Russie...
Ce dossier reste donc à surveiller de près car les mêmes groupes sont aussi engagés à hauteur
de 13 milliards de Frcs (4 milliards de DM) en Hongrie, en Tchéquie et en Pologne. Or, les inévitables
(et considérables) pertes accusées par les investisseurs en Russie vont laisser des traces... ayant à
arbitrer leurs lignes, ils seront certainement tentés de réduire leur exposition sur les ex-satellites de la
Russie, cette hypothèse y propagerait la crise de liquidités et ferait s'y envoler les taux d'intérêts, cela
ne serait sans doute pas de nature à rassurer les marchés.

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Sur le plan politique, Mr Serguei Kirienko à fait planer la proximité d'un remaniement ministériel
vigoureux de son tout nouveau gouvernement.
La capricieuse Douma se réunira en cession extraordinaire au moment où vous lirez ces lignes.
Pour vous donner une idée de l'ambiance, Mr Guenady Ziouganov, qui est la figure emblématique de
l'opposition communiste y est allé de sa petite phrase en déclarant que plus que la devise nationale,
c'était le président de la république qui était dévalué...
Le Premier ministre va devoir choisir entre d'une part, les (énormes) dettes à rembourser et, de
l'autre, les immenses arriérés de salaires et pensions. Or, choisir, c'est renoncer...!
Ce vendredi 20 Août sera donc une échéance à retenir car certaines des réformes promises au
FMI en contre-partie de ses bienveillantes largesses du printemps n'avaient, comme je vous le laissais
craindre, pas été adoptées par la Douma... rien n'indique qu'elle facilitera plus, cette fois-ci, la tâche
herculéenne du gouvernement : des règlements de comptes sont donc à prévoir.
Du côté des gardiens du tiroir caisse, on a fait mine de froncer les sourcils et dès la publication du
bulletin précédent, on apprenait que l'échéancier initial du FMI était modifié et diminué dans l'attente
de la concrétisation de certaines réformes fiscales bloquées jusqu'ici par l'opposition. Cela n'a pas
empêché une mission d'être dépêchée en urgence à Moscou quelques heures avant l'annonce de la
capitulation de la Banque Centrale Russe ( qui, paraît-il, ne détiendrait plus qu'une (toute petite)
quinzaine de milliards de Dollars).
Depuis le début de l'année, l'indice moscovite accuse une baisse de quelques 77 % et (avec la
baisse de 9 % du terrible mardi 18, lendemain du communiqué fatal), le gouffre se chiffre à -92 %
depuis son sommet .

Dès le bulletin de février, je vous brossais un tableau peu reluisant de la situation russe et
j'écrivais : "Mr Eltsine a été momentanément "réparé", mais tel n'est pas le cas des finances du
"Pays-continent" plus exsangues que jamais, le "Rouble nouveau" est arrivé, mais iriez-vous
souscrire à des émissions obligataires Russes pour préparer votre retraite ?" .
Dès mai 98, dans le numéro intitulé : "A L'EST, DU NOUVEAU...", j'insistais : " Décidément, la
Russie a toutes les chances d'accéder, dans les mois sinon les années à venir, à un rang de
pièce maîtresse dans le "Grand Puzzle " et le contexte régional ne contribue pas à anticiper
que ce soit pour distribuer des bonbons. Déjà le "Rouble nouveau" est attaqué, pour le
défendre, les taux courts dépassent déjà 30 %, ce qui compromet l'économie dans son
ensemble et fait trébucher les actions.
Les exemplaires de juin et juillet sont certainement assez frais dans vos mémoires, mais dans le
cas contraire, vous pourrez utilement vous y reporter pour y trouver des considérations telle celle-ci :
"La solution consistant à vite dévaluer le Rouble avant qu'il ne s'effondre est présentée comme
la plus simple par de puissants lobbies économiques. Sous réserve même qu'elle réussisse, ce
qui n'est pas évident, une telle initiative validerait malgré tout la thèse de la progressive, mais
néanmoins rapide, contagion internationale des turbulences monétaires. Les causes peuvent
différer, les symptômes, eux, sont bien ceux d'une crise financière de moins en moins
asiatique et de plus en plus mondiale.", ou encore celle-ci :
" Décidément, ne pas rembourser ses dettes est une habitude tenace de l'autre côté de
l'Oural."

L'essentiel n'est pas tant que ces événements fâcheux aient été si
précisément anticipés, ce qui est à retenir en revanche, c'est que la méga-crise
monétaro-financière mondiale, à laquelle je vous prépare depuis le début de
Lettres d'Or, apparaît de moins en moins comme un délire de Cassandre

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émotive et qu'au contraire, le grand puzzle continue à se mettre en place...
Sincèrement, je préfèrerais vous annoncer de meilleures nouvelles.
Comment poursuivre ce panorama sans faire un petit détour du côté des "républiques" du sud ?
On notera donc que l'assassinat des quatre émissaires de l'ONU en Tchétchénie démontre, une fois
encore, le bien fondé des craintes exprimées ici-même depuis plusieurs mois...

En Allemagne, la progression de la masse monétaire (facteur direct d'inflation ultérieure) dans sa
définition M3 , à laquelle la Bundesbank est si allergique, ne se dément pas et dépasse nettement les
prévisions . Sans que l'on puisse en conclure qu'un resserrement de la politique monétaire est
imminent, (du fait, notamment, d'une reprise par trop hésitante de l'économie), on doit désormais
intégrer cette éventualité, car les autorités monétaires d'outre-Rhin ont pour unique vocation de
lutter contre l'inflation, et tant pis pour la croissance, s'ils avaient à trancher, on sait dans quel sens
le choix de ces dogmatiques vertueux s'orienterait.
En Tanzanie, le 07/ 07, l' ambassade US a fait l'objet d'un très violent attentat à l'explosif.
Au Kenya, et quasiment au même moment, l'ambassade américaine à Nairobi subissait le même
sort.
Les bilans officiels sont lourds: 250 morts et des milliers de blessés. Les médias ont suffisamment
commenté ces évènements pour que j'y rajoute quoi que ce soit d'important. On peut néanmoins
accorder de l'importance au refus des Talibans afghans de livrer aux autorités américaines le suspect
saoudien qu'ils hébergent. Je vous ai laissé entendre que la position américaine vis à vis de
l'Afghanistan était pour le moins ambiguë(oléoduc), voilà donc qui devrait concourir à la clarifier.
Dans "l'ex-Zaire" RDC , pour République Démocratique du Congo, les affrontements qui
opposent les forces du "Président" L.D. Kabila aux rebelles du RCD, "Rassemblement Congolais pour
la Démocratie" s'intensifient.
Le Burundi et le Rwanda sont affamés et surpeuplés, une marée de réfugiés a trouvé asile dans
l'immense et fertile Congo Kinshasa (c'est son autre nom), est-ce là le début d'une "invasion"? Trop
tôt pour en juger, mais l'importante armée ougandaise (qui a souvent servi de mercenaire), pourrait
encore surprendre par son don pour les alliances surprises, car l'heure est aux rapprochements,
comme semble en témoigner le renfort namibien.
Pour ce que l'on veut bien nous en dire, les troupes de choc de la rébellion seraient composées
d'une assemblée hétéroclite de soldats Rwandais, de réfugiés Tutsis et d'autres alliés difficilement
identifiables, on parle même de soldats ougandais, ce qui serait un comble.
Pour l'heure, les médias se focalisent sur le départ des occidentaux (essentiellement belges et
français) dans une précipitation qui prend des apparences de psychose. La capitale n'est pas (encore)
aux mains des rebelles, mais le stratégique barrage d'Inga est entre leurs mains, cela leur donne la
faculté de neutraliser à leur guise l'approvisionnement en eau et en électricité et leur confère donc un
atout décisif.
Du fait des cinglants revers essuyés par les troupes régulières sur tous les fronts, et du peu
d'empressement des pays voisins "alliés ?" à manifester leur soutien, des analystes de bon niveau
n'hésitent pas à prévoir un renversement imminent du "Président dictateur". (à suivre...).
Au Kosovo, les forces Serbes opèrent une contre-offensive et reprennent une large part des
terres tombées aux mains de l'UCK et notamment le bastion stratégique de Junik situé à l'ouest. Le
flot des réfugiés augmente encore et dépasserait 255000 personnes fuyant les assauts serbes menés
au lance-flamme et qui ne laissent que cendres et ruines. Sur le plan strictement militaire, c'est un

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succès incontestable, mais cette politique systématique de la "terre brûlée", destinée à casser la
mobilisation des kosovars, risque aussi bien d'en faire des désespérés n'ayant plus rien à perdre et
c'est ainsi que se forgent les combattants les plus redoutables.
Comme on pouvait s'y attendre, une fois les" bonnes" (?) intentions proclamées à grand renfort de
menaces, les Nations Unies restent bras ballants... c'est malheureusement ce qui était prévu dans les
numéros précédents. Alors pourquoi avoir ainsi gesticulé ?
Au Japon, Les péripéties de la succession de Mr Ashimoto, à commencer par l'arrivée de Mr
Keizo Obuchi au poste de Premier ministre, n'ont pas éclairé les marchés sur la capacité du Japon à
rebondir. Du coup, les conséquences de la crise asiatique sont (enfin) prises avec le sérieux qu'elle
mérite. L'économie Japonaise est grièvement blessée, (pas remise du Krach de 90/92) ses
performances à l'export s'accommoderaient mal d'un éventuel décrochement du Yuan Chinois, qui
relativiserait l' "avantage" concurrentiel de la baisse du Yen, surtout dans l'Asean. Dans cette
hypothèse, la récession s'aggraverait forcément, au risque de menacer les supports chartistes les plus
surveillés de la planète ( cf: LO 06/98 ) dont nous sommes maintenant très proches. Cet élément est
réellement important, les derniers mois de 98 seront déterminants pour l'économie japonaise et donc,
mondiale.
En Corée du sud, les trente plus fameux "Cheabols" (conglomérats), publient les résultats du
premier semestre : avec une perte totale de près de mille milliards de Wons, ils sont, et de loin, les
pires jamais annoncés.
L'empire des 18 provinces voit ses perspectives s'obscurcir, et comme nous l'avions anticipé,
les 8 % de croissance initialement prévus ne sont plus qu'un doux songe. L'économie est plombée par
la concurrence sauvage des voisins qui facturent en papier dévalué et qui, de fait, prennent des parts
d'un marché déjà amputé de la demande domestique de moins en moins solvable. Bien évidemment,
la baisse du Yen n'arrange rien à l'affaire. Je vous renvoie aux bulletin d'avril pour le détail des
problèmes posés à la Chine.
On notera toutefois une information passée presque inaperçue : la semaine passée, dans la
province du Xinjiang située au nord-ouest, des commandos séparatistes musulmans ont mené
trois attaques qui auraient fait 8 morts au moins parmi les policiers chinois. Comme tout cela confirme
la tendance développée voici quelques mois au sujet des républiques du sud de la confédération de
Russie, on n'omettra pas de noter que le théâtre de ces attaques n'est autre que la région de Kasghar,
qui, (je vous le donne en mille), jouxte la frontière du Kazakhstan... !
A cette longue liste de préoccupations, il conviendra d'ajouter les conséquences (encore difficiles
à mesurer) des inondations dans le sud , le centre et plus récemment le nord-est : La province de
Huey (sud) est sous les eaux et Pékin a reconnu le 04 Août avoir délibérément fait sauter des
barrages en amont pour empêcher la colère du Yang Tseu de noyer l'importante cité industrielle de
Wuhan (qui héberge quelques 7 millions d'habitants). Le 07 Août , on apprenait que la digue principale
avait cédé.
Au nord-est, la région de Daqing, ville de 2.5 millions d'habitants (près de Houbin qui en compte
près de 10 millions), elle aussi, noyée. C'est un élément fondamental, car la moitié de la production
pétrolière nationale en est issue : 60 millions de tonnes sur les 125 millions extraits. 12000 des
19000 puits sont inondés. D'ores et déjà, on sait que la production est durablement stoppée dans plus
de 500 d'entre eux.
La Chine est donc confrontée à une triple menace : économique, bien sûr, mais aussi écologique
et sanitaire : la menace du développement d'épidémies prend corps et met en évidence l'incurie du
pouvoir central complètement débordé (c'est le cas de le dire...).
Bien entendu, dans les campagnes sacrifiées, on déplore des milliers de morts, sans s'attarder sur
le sort des millions de sans-abri . Des victimes, desquelles, dans la plus pure tradition chinoise, on a
fait bien peu de cas, et encore, on ne sait que ce que le pouvoir accepte d'en dire, pour ma part, je
suis très surpris de ce que le bilan officiel soit resté fixé à 2000 morts, alors même que c'est le chiffre

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qui était déjà annoncé voici 9 jours, soit avant la rupture de digues stratégiques, depuis, la situation a
nettement empiré et rien ne semble permettre d'anticiper un décrue rapide...
Pour toutes ces raisons, qui viennent s'ajouter à celles détaillées en avril, les craintes de
dévaluation du Yuan (et ses répercussions éventuelles sur le "Dollar" de Hong Kong et dans
une moindre mesure, celui de Singapour) font l'objet d'articles de presse ... On évoque même
le spectre d'un Krach mondial...
Tiens, tiens ! Les craintes exprimées ici depuis plusieurs mois commenceraient-elles à
turlupiner les observateurs les moins béats ?
Il y a en effet de quoi s'émouvoir, les conséquences de l'éventuelle concrétisation de ce
scénario noir seraient telles, qu'aucune intervention de banque centrale, mondiale, ou même du
FMI, ne serait en mesure de changer ni même d'atténuer quoi que ce soit. Plus grave peut-être,
les "monnaies" asiatiques se trouveraient de facto prises dans une nouvelle et dramatique spirale
dévaluationniste et donc baissière pour tous les actifs .
Il paraît clair qu'un second Krach dans cette zone produirait des effets différents de ceux produits
par celui de juin 97: et cette fois, Wall Street n'échapperait pas à une douche glaciale dont j'imagine
mal qu'elle puisse se circonscrire aux US sans entraîner tous les marchés qui, justement, lui restent
(et resteraient) corellés, ce discours, j'ai été l'un des rares à le tenir depuis plus d'un an : Tout viendrat-il à point à qui sait attendre ?
France : Allez, une bonne nouvelle pour changer : le projet de fiscalisation des plus-values à court
terme sur lequel nous nous sommes attardés le mois dernier est abandonné. Il semble en effet que la
levée de boucliers suscitée par cette initiative ait poussé Bercy à revoir sa copie et à limiter ( par
l'instauration d'un seuil qui resterait confortable) les exonérations de droits de succession sur les
contrats d'assurance vie .

Le marché Roi : Mr Alan Greenspan, fidèle à son habitude, a réitéré ses mises en garde tout en
rassurant ; en substance : l'économie américaine va bien, elles reste dans un "cercle vertueux", mais,
"la croissance de la production industrielle connaît un brusque ralentissement", "la crise asiatique au
sujet de laquelle aucun signe d'amélioration n'est perceptible, est un facteur important de
ralentissement de la demande aux Etats-Unis", en considérant les tensions sur le marché du travail,"le
potentiel pour une aggravation de l'inflation est probablement plus grand que le risque d'un
ralentissement excessif de l'économie". le niveau élevé des marchés, (avec un PER moyen qui frise
les 30), appelle , à terme, "une correction boursière significative".
(NDLR) : Il est probable que, parlant d'inflation, c'est à la hausse des prix que fait référence le
plus redouté et le plus respecté des argentiers. En effet, le distinguo s'impose, car pour ce qui est de
l'inflation financière (boursière en l'occurrence), d'ores et déjà, le mal est fait.
La baisse que je vous promettais depuis plusieurs mois a frappé, et fort. Certes, pourront
m'opposer les haussiers impénitents : à prophétiser qu'il pleuvra un jour, un oracle finirait par avoir
raison, même dans le Ténéré. Néanmoins, j'espère que mes multiples mises en garde vous auront
épargné les conséquences fâcheuses d'un optimisme excessif, soyez certains que l'immense majorité
des opérateurs et des investisseurs sont encore dans le marché. En référence au passé, des gros
titres du style : "C'est juste une correction baissière, elle est saine, elle était prévisible, nous
l'attendions, la baisse constitue une opportunité d'achat", etc... devraient ponctuer ce qui pourrait bien
être un renversement de tendance, et non la "simple pause" que se plaisent à envisager de
nombreux et célèbres commentateurs.
Un élément d'importance confirme cette approche : la moitié des valeurs américaines cotées à
Wall Street (DJ, SP et Nasdacq) ont touché leur point haut en 1997, et n'ont pas pu le dépasser
depuis. Certaines d'entre-elles accusent même des reculs significatifs depuis lors. En règle générale,
cela traduit un essoufflement de la tendance...

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HardInvestor / http://000999.forumactif.com/portal.forum

On constate donc que la vigueur affichée par l'indice phare est due à la tenue particulièrement
brillante de quelques "STARS" du DJ, souvent affublées de multiples de capitalisation insensés. Ces
valeurs attirent les souscripteurs par leur hausse, ce qui la prolonge d'autant et ainsi de suite...
A contrario, la fermeté affichée par les indices occidentaux (dont le CAC) aprés la dévaluation du
Rouble, traduit des velléités de rebond dans une ambiance des plus volatiles. Ils étaient descendus à
des niveaux de survente si manifestes sur l'oscillateur directeur (long) qu'une reprise, au moins
technique, ne peut être exclue, par exemple jusqu'à 4160 sur le CAC.
Mais je vous répète que le risque demeure et que le potentiel de baisse ultérieure paraît énorme :
la corrélation avec le DJ ne s'est pas démentie, toute rechute sous 8360 et surtout, 8245 / 8240 en
clôture serait à interpréter comme très préoccupante.
Le dernier sommet de l'indice américain est loin derrière, le doute commence à gagner du terrain,
les mésaventures judiciaires du Président Clinton ne se sont pas forcément terminées avec sa
confession .
Cette humiliation mondiale, ne semble pas suffire à calmer l'acharnement du procureur
indépendant K. Starr, qui veut toujours plus de détails sur les pratiques intimes de deux adultes
consentants. Que, comme moi, vous soyez très choqués de ce déballage qui nie la notion même de
vie privée, ou que vous suiviez ce feuilleton d'une oreille distraite, je vous engage à ne pas en sousestimer la portée.
Aux altitudes actuelles, dans un contexte économique où les impacts négatifs combinés de
la crise asiatique et des turbulences monétaires, sur lesquels j'insiste depuis plus d'un an,
commencent sérieusement à peser, rien n'indique que les frasques du turbulent saxophoniste
ne suffisent à craquer l'allumette à laquelle je faisais récemment référence.

L'Or : Le statut pluri-millénaire de refuge suprême, qui est l'apanage de notre métal de prédilection,
sera-t-il confirmé ? A court terme, cela semble encore un peu prématuré, car la faiblesse des matières
premières, dont le pétrole, et les nouveaux déboires du Yen et des devises asiatiques ne s'y prêtent
guère pour l'heure. En revanche, et pour autant que la baisse des actions industrielles ne se démente
pas une fois de plus, le besoin de sécurité croîtra... Lorsque les opérateurs prendront la mesure des
déceptions à attendre des résultats minés par la crise asiatique, plus aucun indice boursier ne sera
jugé attirant. Il faudra bien alors que ce qui fut délaissé pendant la hausse, retrouve ses lettres de
noblesse, survente majeure et cyclicité obligent !
Il me faut, malgré tout, tempérer ce postulat; en effet, ce que les statistiques semblent mettre en
évidence, c'est que la récession s'installe et se répand . Or, cette éventualité est souvent, (mais pas
toujours) génératrice de déflation. Bien entendu, un tel scénario catastrophe, induisant de facto une
dépréciation de tous les actifs, à l'exception notable des liquidités, ne serait pas favorable aux actions,
fussent-elles minières.
Parallèlement et paradoxalement, les pressions inflationnistes gagnent, elles-aussi, du terrain. On
notera que, malgré une baisse sensible des prévisions de croissance au Royaume Uni, l'évolution
des taux (courts et longs) est de plus en plus lisible; et le résultat de cette "lecture" semble privilégier
la hausse.
Des rumeurs (dignes de foi) font état d'un regain d'intérêt des populations frappées par les
turbulences monétaires pour les transactions libellées en Or.
Jusqu'à un passé récent, le Dollar américain a constitué un concurrent redoutable pour le métal fin.
Néanmoins, l'énorme quantité de faux billets verts circulant en Russie commence à miner son image
de refuge fiable.

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HardInvestor / http://000999.forumactif.com/portal.forum
Comme je vous l'avais exposé ces derniers mois, il est évident que les évolutions récentes des
monnaies papier ont eu de quoi détourner les épargnants de leur devise nationale. Mais, justement,
en papier local, ceux qui avaient eu la sagesse de détenir de l'Or ont réalisé une performance relative
époustouflante.
Nous avons vu que ce qui a atténué la perception de ce phénomène, c'est le fait que les
institutions bancaires de ces pays, lorsqu'elles ont été confrontées à une pénurie de liquidités, ont été
amenées à réaliser leurs avoirs en Or pour faire face à des échéances qu'elles auraient été bien en
peine de respecter sans ce matelas. Bien entendu, leurs achats (traditionnellement élevés) de métal
ont été stoppés faute de disponibilités.
Nous devrons également garder un oeil vigilant sur les conséquences des inondations en Chine :
l'activité agricole y est importante, le niveau de vie de centaines de millions de chinois dépend donc
directement du volume et de la qualité des récoltes, dont certaines risquent d'être compromises.
L'histoire nous a toujours montré que des ventes d'Or étaient réalisées par les particuliers pour faire
face aux années noires. Rien ne permet d'anticiper que la règle sera démentie cette fois.
Il n'empêche, dans l'esprit des populations en question, la vraie monnaie est lourde, jaune et
brillante; elle résiste aux séismes, aux incendies, aux coups d'état, aux révolutions, aux inondations...
et dès qu'elles le pourront, elles auront pour priorité de reconstituer leurs réserves, de renforcer cette
assurance à long terme contre l'incurie des dirigeants et les politiques monétaires irresponsables qui
font de la "photocopieuse" un outil de résorption des déficits.
Nous avions vu, dans l'un des premiers numéros de Lettes d'Or, que la Russie ne détient plus
"que" 500 tonnes d'Or, certes, c'est dérisoire pour un pays aussi important, mais des rumeurs faisant
état d'une possible vente panique ayant circulé, il faudra rester attentif. Pour ma part, je soutiens
qu'une telle initiative aurait des effets contraires à ceux recherchés en décrédibilisant encore plus un
Rouble moribond dont, déjà, personne ne veut plus. En revanche, des prêts (contre rémunération
cash) sont vraisemblables.
Pour conclure ce chapitre, j'aimerais vous rappeler que la durée "habituelle" des cycles baissiers
du métal est dépassée, ce qui dans un tel contexte de survente est un élément d'autant plus positif
que l'important support de 378 $ l'once semble tenir bon. Avec le temps, les risques de le voir céder
diminuent. Pour autant, les deux oscillateurs ne se sont pas encore retournés.
Si maintenant, le Yen (dont l'influence baissière à été pesante pour l'Or) reprend des couleurs,
comme il semble commencer à le faire et que, fidèle à son rôle de miroir de la devise nippone, le
Dollar confirmait son incapacité à tenir la barre des 6 Frcs, on aurait là un environnement intéressant.

Les mines : La faiblesse est restée de mise, l'évolution de la moyenne mobile type est
demeurée clairement baissière et nous continuerons à nous y référer, en tout cas pour ce qui est de
l'approche sectorielle.
L'opérateur actif, conscient de que la tendance est toujours techniquement défavorable sera
toutefois bien inspiré de considérer le retour des indicateurs de très long terme à des niveaux de
survente manifestes qui correspondent à ceux touchés en 1985 et sont même plus bas que ceux de
1989 et 1992.
Dans ces trois cas, de tels excès avaient précédé une hausse violente (même si elle fut éphémère
en 89) de l'Or et donc des mines...
Dans le même esprit, mais cette fois, en observant les niveaux de survente des oscillateurs courts
et longs, on surveillera les divergences haussières désormais notables sur les oscillateurs : dans la
majorité des cas, les niveaux de courbure présentent des creux moins faibles que ceux touchés lors
du point bas du début d'année (dont vous savez qu'il a précédé la vive hausse) et plus élevés que
ceux notés lors du dernier jambage de faiblesse. Si vous n'êtes pas un familier de ces interprétations,
il vous suffira de vous reporter à un bon ouvrage d'analyse pour avoir confirmation de la signification
très favorable de ce type de configurations techniques.

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HardInvestor / http://000999.forumactif.com/portal.forum

Mais tout n'est pas clair pour autant, car ces divergences, souvent prometteuses, ne sont, dans la
majorité des mines qui nous occupent, pas encore confirmées par les indicateurs stochastiques et les
RSI optimisés, ce n'est pas rédhibitoire, mais il faut le savoir.

© G . Sandro / Août 98
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

LETTRES D'OR : N° 16 SEPTEMBRE 98. / G.Sandro

Comme un ouragan...
La confirmation des problèmes anticipés ici depuis plusieurs mois s'est finalement imposée
aux marchés occidentaux. Vous faisiez partie du très petit nombre d'opérateurs à être informés
à l'avance de la nature et de la gravité des risques et donc à être aussi conscients qu'attentifs
en cet "été meurtrier"durant lequel la fragilité et l'interdépendance des monnaies et des
bourses ont été brutalement mises en lumière. L'autre leçon à retenir, c'est que les formidables
largesses du FMI ont été aussi inefficaces que coûteuses.
Ce satisfecit doit toutefois être modulé, car en matière de timing, les métaux précieux n'ont
pas, en tout cas pas immédiatement, fait office de refuge, c'est même le contraire qui s'est,
dans un premier temps, produit.
Heureusement, vous étiez avertis de la persistance de la tendance baissière et vous aviez pu
mesurer ma tiédeur à l'égard de la majorité des mines dont l'aspect technique était mitigé, de plus,
depuis les consignes d'allègement du printemps, les niveaux signalés (dont la rupture aurait été
interprétée comme validation d'une hausse) n'avaient pas été atteints, ce qui a éliminé quantité
de "faux" signaux, idem pour la MM type.
Ce que le comportement des marchés semble avoir indiqué fin août, c'est bien qu'ils anticipaient
une récession et de fortes poussées déflationnistes comme je le redoutais le mois dernier. C'est donc
l'un des scénarios les plus noirs qui semblait avoir les faveurs des opérateurs et des arbitragistes.

Pourtant, juste après avoir rompu des seuils techniques évidents,( histoire de tester une
dernière fois les nerfs des insoumis ? ) les mines se sont brutalement réveillées...
et qu'est-ce qui pourrait bien valider ce violent sursaut sinon une recherche de sécurité ? On notera
en effet que sitôt que la baisse de Wall Street a pris des proportions alarmantes, (qui compromettaient
la thèse d'une simple consolidation) en franchissant les niveaux indiqués le mois passé, les titres
aurifères ont touché un point bas et entamé un violent rallye . Il est toutefois encore trop tôt pour en
conclure que la tendance longue des mines est renversée à la hausse, car "chat échaudé craint l'eau
froide".
Cette évolution contraire est précisément l'une des raisons qui nous ont fait privilégier

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HardInvestor / http://000999.forumactif.com/portal.forum
(trop tôt) les actifs réels injustement méprisés et délaisser les marchés actions surévalués,
Or, avec ce début septembre très réactif des mines d'Or, cette chère "contra-cyclicité" semble
reprendre vie. Si cette propension se confirme, elle constituerait une indication sans ambiguïté sur
la nature du refuge à élire pendant les tempêtes qui s'annoncent. Bien entendu, nous y reviendrons
plus avant.
Panorama : Cette fois encore, nous ne pouvons débuter que par la Russie...
Vous avez sans doute vécu comme un feuilleton dramatique le naufrage de cette devise (?), de
ce marché, de ce pays, et de ce gouvernement .
Je vous ai, le mois dernier, suggéré de reprendre les numéros précédents, si vous l'avez fait,
vous avez pu vivre ce feuilleton avec l'étrange impression d'avoir déjà lu le script de certains
épisodes, pourtant diffusés en direct.
Cette sensation est certes gratifiante (dans les conversations avec vos relations par exemple),
mais elle s'accompagne certainement aussi d'un certain malaise.
Ce malaise a deux origines: la première, c'est que cette crise mondiale démontre que cette
évolution n'était pas imprévisible, contrairement à ce qu'ont pu laisser croire la mine défaite
des chroniqueurs et leurs propos éberlués mais "rassurants".
Pour éviter de passer pour ce qu'ils sont, ils n'ont pas hésité à écrire que personne ne l'avait vue
venir...! Jugez vous même... mieux vaut en rire...!
Ce discours est d'autant plus faux que plusieurs lettres (au moins deux étrangères et trois
françaises, dont LO ) l'avaient anticipée depuis plusieurs mois.
La seconde, c'est que la concrétisation des craintes évoquées de longue date dans
ce bulletin va clairement dans le sens d'une poursuite d'un processus extrêmement
préoccupant pour la prospérité de nombreux pays, dont le nôtre.
Sitôt connue l'annonce de "l'élargissement de la fourchette de fluctuation" du Rouble de 6.2 à
9.5 contre Dollar , je vous signalais que ce plancher fixe était aussi artificiel que le précédent et serait
certainement testé. Je précisais qu'il y avait de la place pour la descente...nous étions alors encore à
7 et quelques.
Le scénario projeté a été parfaitement vérifié, les 9.5 ont bien été testés et après une résistance
pathétique, ont été cassés, provoquant une démonstration flagrante du caractère inepte d'une
parité fixe annoncée, qui, dans un tel contexte, était une véritable invitation à la spéculation baissière.
Il était en effet de notoriété publique que les réserves de change de la BCR ne faisaient pas le poids .
La monnaie (?) Russe est tombée comme une pierre jusqu'à 19 Roubles pour un $, avant de
reprendre 100 % en deux jours puis d'en reperdre 23 le 16 septembre.
Le traumatisme a été tel que la dernière devinette à la mode est : "Savez-vous quelle est la
différence entre un Rouble et un Dollar ? ... Un Dollar !"
La bourse, quant à elle, est tombée à 50 points : coma dépassé, certains diagnostiquent
même une mort clinique. Remarquez, elle ne peut plus guère descendre.
La Douma, comme prévu, avait des comptes à régler, tant avec un Boris Eltsine ridicule et
définitivement discrédité qu'avec ses poulains Premiers Ministres. Vous avez pu constater, là encore,
la pertinence de la prévision.
Bill Clinton s'est rendu à Moscou sans que les vrais motifs de cette visite soient très clairs. En fait,

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HardInvestor / http://000999.forumactif.com/portal.forum
il est allé exhorter les décideurs, si tant est qu'il y en ait encore, à ne pas succomber à la tentation
de faire fonctionner la planche à billets...
Il faut savoir qu'il y a seulement 3 à 4 ans, l'hyper inflation était la règle, aujourd'hui, la dévaluation
couplée à la vague de consommation des citadins, (soucieux d'acquérir au plus vite un maximum
de denrées pour se débarrasser de leurs Roubles) et au blocage de 35000 tonnes
d'approvisionnement pour des raisons administratives (nombre de clients ayant payé par virement
ont vu leurs achats débités, mais les banques, nombreuses à avoir fait faillite, n'ont pas souvent
réglé les fournisseurs, or, sans preuve de paiement, impossible de faire dédouaner les
marchandises qui, du coup, sont entassées sous bonne garde et pourrissent. De plus, les
fluctuations du Rouble ont été telles, que le fisc ne sait plus sur quelle assiette calculer ses
taxes.) Autant dire qu'une pénurie généralisée propice à une hausse fulgurante des prix attend la
population, et cela à l'approche du très redoutable et interminable hiver...

Soyons clairs, aux yeux du peuple Russe, l'image de l'occident (jusqu'ici édicté comme modèle)
est durablement écornée. C'est bien l'occident qui a soutenu le régime présidentiel et les prétendues
réformes de Boris Eltsine et de Viktor Tcherno(byl)myrdine. Que le pillage du pays soit surtout le fait
de russes ne change pas grand chose à l'affaire, c'est bien un sentiment de déception et d'humiliation
qui s'empare des citoyens qui, pour la plupart, n'ont qu'une vision parcellaire, quand ils en ont une, des
enjeux de politique internationale . Or, ce sont ceux-là même qui vont, d'ici un an et demi au plus, se
retrouver électeurs.
Il serait très dommageable que ce rejet de l'occident fasse les choux gras de "sauveurs" populistes
et démagogues. Dans ce contexte, les blocages à répétition par la Douma de la candidature de Victor
Tcherno(byl)myrdine, risquaient, une nouvelle fois, d'aboutir à un ultimatum : dissolution à la clef.
Dans ce chaos inédit, on semblait oublier que la chambre basse du parlement dont tout le monde
disait qu'elle était impuissante, pouvait, justement pour éviter d'être dissoute, révoquer le Président de
la république, ce ne sont pas les motifs objectifs qui manquaient pour légitimer un recours à cette
procédure qui est, certes, exceptionnelle, mais, après tout, la situation ne l'était-elle pas elle aussi ?...
"L' imprévisible convalescent" qui, lui, en était bien conscient, a donc fini par trouver un moyen
terme en la personne de Mr Evgueni Primakov, ancien apparatchik pur sucre (ex-chef du KGB) que
les communistes ont soutenu le 11 septembre et qui s'est engagé à poursuivre les réformes.
On notera toutefois que les notions d'économie socialiste de marché, voire carrément de
dictature économique avaient été évoquées quelques jours auparavant, en plein chaos ...Connaissez
-vous des exemples où une dictature s'auto limite au domaine économique ? Moi pas.
La nomination d'un authentique et fin spécialiste des relations internationales à ce poste clé
plaide donc pour un retour, au moins temporaire, d'un certain crédit du Kremlin sur la scène géostratégique.
Une chose, en revanche est claire, "poursuivre les réformes" n'a pas forcément le même sens
pour tout le monde : dans un premier temps, cette déclaration pouvait être interprétée au pied de la
lettre. Autant dire qu'elle signifiait montrer patte blanche aux exigences rigoureuses du FMI.
Pourtant, un peu plus tard, c'est à dire quelques jours après l'avalisation de sa nomination, Mr E.
Primakov, qui a composé un gouvernement d'alliance qui va des communistes aux centristes,
déclarait vouloir donner une dimension sociale à sa politique...
Il y a là une noble intention doublée d'une réelle urgence, car le peuple le plus patient du monde
est las d'aller de déconvenues en déceptions, mais toute dérive "en dehors des clous" sera mal vécue
par les zélateurs orthodoxes de Washington qui, indifférents à la position de la Douma, gardent le cap
et subordonnent la poursuite de leur aide à la continuation et à la généralisation de cette

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même politique qui a déjà conduit le pays continent dans une dramatique impasse.
Il faut toutefois dire à leur décharge qu'encaisser les subsides sans jamais rien réformer était devenu
une spécialité russe ...
La Russie a été victime d'une indigestion, pour ne pas dire d'une overdose, de libéralisme,
passer si vite du "tout état" au "tout marché" ne va pas de soi...pourtant, c'est bel et bien un
nouveau gavage qui a été prescrit...!
S'enferrer davantage serait donc la solution...! Bon sang, mais c'est bien sûr...! Quand je vous
disais qu'à vouloir administrer un remède unique pour toutes les formes de pathologies, on risquait
de compromettre la guérison, je sous-estimais encore l'incurie des docteurs ; cette fois, c'est la peau
du malade qui est en jeu. L'état dramatique des finances des ménages ne pourra pas s'accommoder
d'une ponction supplémentaire.
Pour obtempérer et se conformer à ce diktat (qui prône une rigueur accrue alors que les arriérés
de salaires n'ont pas commencé à se résorber...), le nouveau gouvernement devrait forcément renier
ses options sociales et donc se priver de son soutien parlementaire. Or, un régime qui se maintient aux
commandes sans majorité législative, cela s'appelle une dictature. Ce n'est heureusement pas
l'évolution la plus probable, du moins à court terme. Mais alors, comment pourrait-il concilier la
chèvre et le choux ? Etre social pour éviter l'embolie, ou ne pas être ultra-libéral et fâcher le
FMI : That's the question.
Les velléités indépendantistes musulmanes auxquelles le "pouvoir" (?) central est et restera
confronté, ne peuvent que se sentir confortées par le désordre absolu qui règne à Moscou. Comment
d'ailleurs, pourrait-il en être autrement ? Le déploiement massif et surtout durable, de forces militaires
coûte cher, très cher, trop cher assurément pour un pays en faillite.
Les soldats et les officiers n'étant plus payés depuis près de cinq mois seront peut-être
remboursés, mais en monnaie de singe. Ils risquent de manquer singulièrement de motivation
pour aller guerroyer (qui plus est à l'approche de l'hiver), contre des rebelles ultra-déterminés
qui "jouent" à domicile. Le fait de bien connaître le terrain est toujours d'autant plus important que
le relief est accidenté et donc propice à la guérilla et aux embuscades, le Caucase n'est pas une
région vallonnée, c'est une authentique chaîne de montagnes...certaines routes sont incontournables
et deviendraient terriblement hasardeuses pour une armée "d'occupation"; l'Armée Rouge l'a appris
à ses dépens en Afghanistan. Tiens, puisque nous y sommes, la vive montée de tension entre l'Iran
et l'Afghanistan illustre, elle aussi, l'instabilité préoccupante de la zone qui borde le sud de la CEI.
On voit donc mal Moscou, qui n'a pas que cette casserole de lait sur le feu, se lancer dans
Avant de conclure ce chapitre, je tiens à insister une nouvelle fois sur le fait que l'effondrement
Russe est tout sauf anodin; en matière économique, bien entendu, mais aussi et même surtout, en
matière géopolitique. Sans revenir sur les menaces sécessionnistes du Caucase et, plus généralement
des républiques du sud, on prendra soin de noter cet avertissement de l'économiste Michel Godet
: "La Russie, qui dispose d'un armement colossal, a les moyens d'exercer un chantage. Face à ce
risque de conflit, l'Europe paiera, et ce sera la paix des lâches!" Certes, nous n'en sommes pas là,
et la "restauration" d'un gouvernement d'alliance éloigne cette perspective, mais au moins sur un
plan théorique, cette thèse en vaut bien d'autres.
En Ukraine, qui est le grenier à blé (irradié) de la Russie, la situation n'est guère encourageante,
les effets de l'effondrement de son encombrant voisin n'en sont qu'à leur début et le FMI
(qui décidément, fait feu de tous bois), trouve de nouveaux moyens de perfuser l'économie
et surtout le Hryvnia, plombé par la chute de son cousin le Rouble. Et Hop, deux milliards de dollars,
deux...!
Notez que, quitte à volatiliser ainsi des fonds publics, (car ce sont bien vos impôts et

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les miens qui alimentent le FMI commandé par les Etats Unis, qui rechignent à s'acquitter
de leur cotisation, mais pas à dépenser la nôtre), à grands coups de DTS (droits de tirage
spéciaux), (sans obtenir d'effet notable sur les crises que l'on prétend combattre), on pourrait
en profiter pour financer la mise hors d'état de nuire des épouvantables centrales
nucléaires d'Ukraine dont le cas n'est toujours pas réglé et dont, forcément, l'âge diminue
la fiabilité; or, elles ont vieilli de 12 ans depuis Tchernobyl. Pourtant, en 1986, sous la pression
d'une opinion publique scandalisée, les grandes puissances avaient rivalisé de promesses qu'elles
n'ont jamais tenues. Une petite partie des 152 milliards de Dollars évaporés ces douze
derniers mois en pure perte auraient au moins pu servir l'humanité.
Le reste du monde :
L'aspect le plus frappant, et qui n'est pas le moins préoccupant, c'est, bien sûr, la propension
des marchés et des monnaies à produire comme je vous y avais préparés, cette énorme réaction
en chaîne; jugez plutôt :
Sans s'attarder sur chaque pays en détail, on relèvera que l'onde de choc s'est d'abord
graduellement propagée en Ukraine, nous l'avons vu, puis au Kazakhstan, dont le Tengue
a décroché; bien sûr, le Rouble Biélorusse l'a imité. A quelques heures d'intervalle, le cyclone
s'est abattu sur la Hongrie, la République Tchèque, la Pologne, l'Allemagne, puis sur
Madrid, Milan, Zurich, Paris, puis à nouveau Francfort et Londres avant de frapper
la Norvège (où l'effondrement du baril assomme la Couronne) et de gagner, en moins de temps
qu'il n'en faut pour passer un ordre, l'Amérique latine, où le Bolivar Vénézuélien a entrainé
dans sa chute tous les voisins, à commencer par la bourse Brésilienne dont la baisse
dépasse 50 % en un mois, puis les Pesos Chilien, Argentin, colombien et, "last, but
not least", Mexicain, ont eux aussi, fait l'objet d'attaques musclées.
Fatalement, les projections économiques ont été révisées, les anticipations déflationnistes ont
encore matraqué les matières premières. Du coup, les gros producteurs, tels l'Australie, l'Afrique
du sud et le Canada ont, à leur tour, vu leurs devises attaquées et leurs bourses
s'enfoncer.
Le Japon n'a pas pu résister et a entamé une des baisses dont il est coutumier.
Mais le support graphique des 14309 pts, dont je souligne l'importance depuis
longtemps (triple creux) a été enfoncé...! Trop, c'est trop ! Et hop, la Corée, Singapour,
la Malaisie (à son tour entrée en récession), les Philippines et l'Indonésie ont (re)emboîté
le pas.
La Birmanie, le Vietnam et même le Cambodge sont à leur tour aspirés dans une tourmente
politique et/ou financière.

Cet engrenage est l'exacte réalisation du scénario que je n'ai cessé de
soutenir depuis plusieurs mois et, n'en doutons pas, c'est très grave pour
la suite...
Finalement (?) Hong Kong, jusqu'ici plutôt épargnée, n'a pu que se résoudre à suivre ses
voisins. ( Faisons un aparté sur ce dernier avatar, car il est particulièrement significatif
: Hong Kong est le sas de communication avec la Chine; le gouvernement n'a ménagé ni
sa peine, ni ses milliards (on parle de 82 Mds de Frcs), car il est évident que ce dernier îlot
de très relative stabilité est vital pour la suite des évènements. Les taux courts ont été fortement
remontés pour éviter une glissade monétaire, comme très souvent, les taux longs ont suivi, ce qui,
en asphyxiant l'économie, a plombé à la fois le marché immobilier et les actions. Finalement
les injections massives et artificielles de capitaux ont bien dû se calmer, et à son tour, cette
place a cédé, ouvrant une brèche, introduisant un véritable cheval de Troie dans la défense
financière chinoise. Quid du PEG dans ce cas de figure ? Inutile de vous faire un dessin ...! )

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L'Empire des 18 provinces risque donc plus que jamais de ne pas tenir longtemps sa
promesse de ne pas dévaluer le Yuan. Les 330000 entreprises d'état (employant la bagatelle
de 70 millions de salariés) dont je vous disais qu'elles étaient mal en point, ne parviennent
pas à inverser la vapeur et restent très gourmandes en crédits. Elles pèsent donc très lourd
sur les quatre énormes banques d'état qui ne sont guère en mesure de financer une
restructuration mal engagée. 25 % des prêts alloués seraient déjà considérés comme
douteux, c'est énorme et incompatible avec les ratios prudenciels les plus arrangeants,
en fait, le système bancaire est d'ores et déjà gangrené. Le chômage aurait déjà doublé
et, ce qui est pire,le rythme de cette augmentation s'accélère. La prochaine étape est prévisible
: exode massif de populations rurales ruinées par les inondations. Les paysans n'ont rien
à perdre, les dirigeants tout.
En résumé, ce risque croissant de dévaluation de Yuan donne de sérieux motifs
d'insomnie aux plus lucides, qui savent que toutes les monnaies exotiques seraient
entraînées dans une mortelle course à la dévaluation "compétitive" et que les banques
occidentales ont prêté quelques 540 Milliards de Frcs à la Chine...!

L'Iran, qui s'était presque fait oublier, et l'Afghanistan, qui au contraire, accapare
l'attention, sont en passe d'entrer en conflit ouvert, officiellement, ce serait pour une sombre
histoire de diplomates iraniens qui ,auraient été pris dans des accrochages entre factions
afghanes
et que l'on aurait, à grand peine, retrouvés assassinés . Officieusement, les brimades faites
aux
20 % d'Afghans Chiites ne seraient pas étrangères à cet intérêt soudain. C'est du moins ce
que
les opérations militaires des Talibans et les importants mouvements de troupes et de blindés
iraniens à la frontière laissent augurer...(on parle de 200.000 soldats iraniens).
Coup de bluff ? Peut-être, mais surveillons cela de près...
Le Congo, quant à lui, voit se confirmer le succès de la contre-offensive des loyalistes.
L'appui angolais, et dans une moindre mesure, zimbabwéen et namibien ont plus que
compensé
le soutien du Rwanda et du tout petit Burundi à la rébellion désormais acculée dans les
poches
de Goma à l'est et de kisangani au nord.
Les Etats Unis : Dans un environnement aussi dégradé, Wall Street n'avait d'autre alternative
que de décrocher et nous avons vu avec quelle violence...le graphique est éloquent ! La panique
s'est réellement déclenchée avec la vague de baisse suivante, à la rupture du niveau
approximatif de 8360 indiqué quelques jours plus tôt dans le bulletin intitulé " l'été
meurtrier".
Le taux d'épargne privée des ménages US, (qui est traditionnellement faible), ne
contribuait que peu à la fête boursière, ces derniers mois, sa baisse s'est encore accélérée
pour tomber à un ridicule et historique 0,2 % .
En bourse, ce phénomène était atténué par trois facteurs : en premier lieu, la pyramide des
âges qui est très favorable (avec la maturité patrimoniale des "Papy Boomers"), en second
lieu, le "plein emploi" car les méga-fonds de pensions (8700 Milliards de Dollars) et les
énormes fonds d'assurance santé continuent à alimenter le marché et enfin, le fait que
l'investissement boursier s'effectue en empruntant et non grâce aux économies du mois.

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Je vous ai déjà alerté sur le risque que constituait le niveau d'endettement historiquement
élevé des ménages américains, avec la publication d'un taux d'épargne aussi insignifiant, on
visualise sans peine le décalage flagrant entre ces deux données économiques essentielles...!!!
J'en profite pour poser une hypothèse : vous savez que les plus-values théoriques et les revenus
financiers occupent une part importante dans l'actif et les ressources des ménages américains.
Ce sentiment de richesse auto-alimente de manière notable la consommation, donc la bourse,
donc la consommation etc... En outre, tous les retraités qui, nous l'avons vu, sont fort nombreux,
dépendent directement de la générosité des fonds de pension... (qui sont fortement investis
en bourse sur des actions au rendement dérisoire).
La partie de ces fonds qui n'est pas allouée aux actions est essentiellement investie en
obligations; or, les taux longs incroyablement bas vont, à la longue, amputer le revenu versé
par ces capitaux.
Si, maintenant ou un peu plus tard, Wall Street accentue sa descente, comme tout porte à le
croire, les conséquences de cette contraction sur l'activité intérieure seront immédiates et fortes,
c'est pourquoi le scénario d'une croissance rapide ( mais non inflationniste) et durable (malgré
sa durée inédite et la désolvabilisation des pays clients) me paraît de moins en moins réaliste.
Et ce d'autant plus que le PPI est ressorti à +0.4 contre +0.2 attendus : vous savez à quel point il
conditionne le CPI des prochains mois, pour l'heure, le CPI reste sage à +0.2.
Au fil des mois, cette évolution avait été prévue et décrite comme devenant de plus
en plus probable, toutefois, je concède que mes conseils réitérés de prudence et mes comparaisons
apocalyptiques avec l'été 1929 et d'autres manias historiques, annonciatrices de krachs ont été trop
précoces et auront certainement minoré votre performance théorique durant le spectaculaire
(dernier ?) envol des marchés occidentaux.
Alors soit, je reconnais qu'être sorti si tôt était prématuré, mais ceux qui avaient pris le parti
d'en rire sont-ils sortis à temps ? Si oui, je les en félicite sincèrement.
A l'attention de ceux qui rechigneraient encore à admettre la gravité du contexte global, je cite
la déclaration récente de Mr Milton Friedman :
" On peut comparer l'état du marché boursier à celui de 1929. Ce sont deux bulles.
Toutefois, je soupçonne le marché d'aujourd'hui d'en être plus une que celui de 1929"
Au cas où cela vous aurait échappé, Mr Friedman est prix Nobel d'économie...!
Expliqués sous cet éclairage, les mises en garde d'Alan Greenspan et des très rares
"grincheux" comme votre serviteur prennent toute leur dimension.
Le statu-quo sur les taux courts annoncé le 16 / 09 a déclenché une déception chez les
intrépides cow-boys qui attendaient une baisse de la rémunération des échéances courtes pour
"réchauffer le refroidissement".
Et bien, il semble que le gouverneur de la Fed ait décidé d'économiser ses réserves de gaz .
Il sait et nous aussi, qu'il aura besoin de toute sa puissance de feu, lorsque la mongolfière sera
dégonflée, pour lui éviter la chute libre.
Les déclarations de Mr Michel Camdesus qui table désormais sur une croissance mondiale
de 2 % au lieu des 3.1, qui déjà, succédaient aux 4.25 % initialement annoncés, constituent une
révision lourde de signification.
Et comme cet optimiste impénitent avait, au moins
officiellement, minoré la contraction asiatique et ses effets prévisibles, on est en droit de s'inquiéter...
France :A l'heure où vous lisez ce bulletin, les dégâts accomplis sont terribles, y compris

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HardInvestor / http://000999.forumactif.com/portal.forum
parmi les "grandes valeurs" qui, bien entendu, n'ont pas été épargnées.
Le 18, je prévoyais une reprise technique du CAC jusqu'à 4160. La reprise en
question s'est arrêtée précisément à ... 4159,70 et 4159,10 les 19 et 20 septembre, date
de parution...depuis, la lourdeur ne s'est pas démentie.
Juste après cette prévision, j'écrivais : " Mais je vous répète que le risque demeure et
que le potentiel de baisse ultérieure paraît énorme : la corrélation avec le DJ ne s'est pas
démentie, toute rechute sous 8360 et surtout, 8245 / 8240 en clôture serait à interpréter comme
très préoccupante".
Les porteurs d'Alcatel, de CPR et d'autres fleurons industriels ou financiers de la cote l'ont
vérifié à leurs dépends.

Après un tel massacre, une reprise technique, peut-être même musclée et ample,
mais certainement TEMPORAIRE, est vraisemblablement appelée à se manifester
sous peu, disons sur le prochain terme boursier . C'est en tout cas ce que les indicateurs
semblent suggérer, mais l'oscillateur long rechigne à se retourner; prudence donc.
Assurément, la difficulté majeure consistera, pour les irréductibles du PEA, à ne pas se
laisser griser et, au contraire, à mettre à profit au cours des semaines à venir, toute embellie
notable pour couper les positions, si tant est qu'il vous en reste, voire même pour vous
positionner short si vous êtes sortis avant le top. Attention, la vente à découvert est interdite
sur un PEA et devra être menée depuis un compte titre classique.
N'oublions pas que la privatisation de la CNP va se conjuguer avec la mise sur le marché
de 5 % supplémentaires de France Télécom pour assécher les liquidités dont le marché parisien
en général, et le CAC 40 en particulier, auraient bien besoin. Nous parlons là de milliards:
dans l'ambiance empoisonnée qui règne, les souscriptions ne proviendront que peu d'autres
placements désireux d'entrer en bourse, et beaucoup plus d'arbitrages au sein même de
portefeuilles déjà investis en actions françaises...
Notre Ministre des finances, Mr DSK, qui avait déjà relativisé les conséquences de la crise
asiatique, y est allé de sa déclaration début septembre : selon lui et en substance, "il faut faire
quelque chose pour limiter la volatilité excessive des marchés financiers". Voilà l'archétype du
voeu pieux avec lequel l'opinion générale est d'accord; mais si ce fameux "quelque chose" n'est
pas détaillé, on peut légitimement s'interroger sur la portée effective de cette déclaration.
Dans le même discours, Mr DSK a fait part de la nécessité de fonder la croissance sur la
consommation et l'investissement intérieurs plus que sur l'export... ! Soit il a un gigantesque projet
de relance dans son cartable, soit une telle déclaration traduit une vision très décalée du concept de
petite planète et de grande Europe... plus vraisemblablement, ces deux "scoops" trahissent un
embarras des plus profonds.
A vrai dire, on peut presque espérer que nos dirigeants soient embarrassés. Pas pour leur
souhaiter un échec, mais parce que
ne pas être embarrassé dans un tel contexte international impliquerait une dose de légereté et d'
incompétence incompatibles avec leur charge.
L'effet Euro : Indubitablement, la perspective de l'entrée en lice de ce poids lourd peut expliquer
une partie au moins du rallye haussier phénoménal des bourses européennes. L'Euro rassure les
opérateurs, et ce n'est pas sans raison car il va faciliter les échanges intra-communautaires et sa
parité sera plus aisée à défendre, ce qui, en principe, en fera une devise "forte"donc recherchée
par des investisseurs de plus en plus sensibles, à juste raison, aux risques monétaires.
Tout le problème est de savoir si ces bonnes nouvelles ne sont pas déjà intégrées

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HardInvestor / http://000999.forumactif.com/portal.forum
dans les cours. En effet, si disposer d'une monnaie forte est un atout évident, surtout en périodes
agitées, le fait, en revanche, d'être le seul à respecter la règle de la vertu ne présente pas que des
avantages. A qui l'Europe pourra-t-elle vendre sa production dont les coûts sont élevés si les pays
extra-communautaires ne peuvent plus se l'offrir avec leurs pseudo-devises ? Il est vraisemblable
que "l'Euroland" serait touché plus tard que les Etats-Unis en cas d'effondrement global, mais les
composantes
psychologiques et affectives, irrationnelles par définition sont (et resteront) les facteurs le
plus délicats; tout va si vite que privilégier la liquidité est la seule attitude raisonnable.
Dans le même esprit, afficher sans nuance que notre production verra la diminution de
ses marchés d'exportation intégralement compensée par l'accroissement des échanges à
l'intérieur de la CEE, c'est faire bien peu de cas de la concurrence sauvage des pays
dévaluateurs, qui, encore sous le choc et passablement asphyxiés, n'ont pas encore pu
exploiter leur taux de change canon; mais qui se résoudront bien assez vite à concentrer
leurs efforts commerciaux sur la seule zone où des clients solvables guettent les soldes.
Regardez à quel niveau les prix des ordinateurs sont descendus en quelques mois (et ce
n'est pas terminé) et vous aurez une idée de ce qui attend les tarifs des automobiles coréennes
et nippones.
Alors, si l'Amérique Latine, passablement sonnée et qui frôle l'implosion, ne s'effondre pas,
si les ex-satellites rouges se reprennent très vite, si la Russie échappe à des émeutes populaires,
si, après un éventuel échec de Mr E. Primakov, elle ne tombe pas aux mains d'un dictateur
belliqueux, si le Japon évite une faillite bancaire programmée et sort un lapin de son chapeau
pour se relancer et tirer l'Asean avant que la Chine ne cède, si Wall Sreet se reprend
vigoureusement et cesse d'entraîner le Dollar dans un marché baissier, si une remontée
des matières premières redonne de l'oxygène aux pays producteurs, si les conflits, qui n'ont
jamais été aussi nombreux cessent de se multiplier et de s'aggraver ; alors, peut-être l'occident
pourra-t-il échapper au séisme. Cela fait beaucoup de si, ne trouvez-vous pas ?

L'Or : Après avoir accusé le coup jusqu'à descendre très brièvement sous le point bas de
378 $ (à 373,4) et nous avoir donné des sueurs (très) froides, le métal a, comme prévu, bénéficié
de l'atmosphère de panique généralisée sur les bourses (dont Wall Street) et les monnaies
(dont le billet vert incapable de tenir ses parités avec les devises Européennes). Il n'est pas
anodin qu'après un violent (mais très bref) recul de consolidation lié à une baisse sans précédent
des taux, le Yen ait repris des couleurs, confirmant, surtout contre le billet vert, les velléités évoquées
le mois passé.
Le métal donc, a retrouvé une belle vitalité, consacrant une nouvelle fois le fait que, quand rien
ne va plus, il est toujours, n'en déplaise aux "experts" LE REFUGE. Cela suffit à nous rassurer
(cf l'édito).
Le temps passant, la faiblesse du billet vert commence à inquiéter les "réfugiés" de
la crise monétaire. Sans un étalon vert sécurisant, c'est vers un étalon jaune que
s'orienteront les capitaux rendus méfiants, c'est, en tout cas, le message qu'ils ont semblé
envoyer et que nous avons reçu 5/5.
Cette reprise du secteur aurifère est donc encourageante. Pour autant, ce n'est qu'au dessus
de 306 / 310 $ l'once que l'indication d'un nouveau marché haussier serait validée. Si le fait que
l'Or soit à un prix historiquement (et intrinsèquement ) dérisoire est un constat objectif, cela
n'implique pas pour autant que ce paradoxe soit destiné à cesser rapidement. Une chose est
néanmoins claire, son retour à la volatilité induit un regain d'intérêt pour les valeurs concrètes.
Les Mines : La fin août a été très éprouvante car ce marché si particulier a, dans le sillage

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1ere partie lo   21 décembre 2012

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