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RIPPER

1.

La pièce était triste, sombre et sale. Sur un des murs, les lambeaux d'une vieille tenture
déchirée pendaient, pareils aux membres inertes d'un cadavre dont les bras putréfiés auraient
glissé dans le vide d'une table d'autopsie trop étroite. Sur un autre mur, un énorme miroir
fracassé en milles morceaux depuis longtemps semblait défier quiconque de se mettre devant
pour voir son reflet défiguré. Le parquet était craquelé et fissuré, certaines de ses lattes se
recourbant comme les ongles trop longs d’une vieille diseuse de bonne aventure. L’unique et
trop petite fenêtre béait, moitié ouverte, les montants depuis longtemps faussés rendant toute
fermeture impossible. Les planches qui avaient été utilisées pour fabriquer un volet censé
donner une certaine intimité à l’endroit étaient tellement rongées par le temps et les vers
qu’elles laissaient désormais passer la lumière. Ce soir, c’était la lueur blafarde de la lune qui
s’infiltrait dans la pièce, suintant à travers les ouvertures béantes et éclairant faiblement le
parquet de la chambre, éraflant au passage un des pieds de l’unique meuble de la pièce, un
large fauteuil en bois rare, finement sculpté, et dont l’assise et le dossier étaient recouverts
d’un velours pourpre en parfait état.
Un homme était assis bien au fond du fauteuil, ses bras reposant sur chacun des accoudoirs.
Les doigts joints, il semblait plongé dans une intense réflexion. Le chapeau haut-de-forme à
large bord qu’il portait lui dissimulait le visage dans la pénombre, ne laissant deviner que la
partie basse : son nez aquilin, et ses lèvres serrées. Le col du long manteau dont il était vêtu
remontait haut sur sa nuque. C’était un vêtement ample, d’une coupe élégante, fait d’un tissus
riche. N’eussent été les quelques traces d’usure qui se devinaient aux coudes, le vêtement
semblait en excellent état. Une chemise blanche à jabot et un pantalon de tweed complétaient
la tenue. Des bottines d’un cuir noir parfaitement ciré chaussaient ses pieds négligemment
croisés devant lui.
Le siège tourné vers la fenêtre, il était facile d’imaginer le regard de l’homme, perçant
malgré l’obscurité, se porter bien au delà du volet à moitié dévasté, perdu, au loin, dans de
sombres pensées.

A l’extérieur, les rafales de vent produisaient un vacarme assourdissant. L’étroitesse des rues
et la hauteur des bâtiments ne faisaient qu’amplifier le bruit du vent lorsqu’il s’engouffrait
dans ces boyaux sombres et malodorants. En cette nuit de début d’automne, l'air était
particulièrement étouffant, prenant à la gorge tout passant qui s’aventurait dans les ruelles
étroites du Quartier du Plaisir, l’incitant à trouver vite refuge au frais dans une bicoque dont la
porte accepterait de s’ouvrir contre espèce sonnante et trébuchante.
Le penny avait ce double pouvoir magique : celui de faciliter l’entrée de certains bâtiments
et celui de faire écarter plus facilement les cuisses des filles faciles. Pourtant, il n'était pas
évident de se repérer dans cet enchevêtrement d’allées et de contre-allées aussi étroites les
unes que les autres. L’éclairage était si blafard qu’un œil peu habitué avait du mal à faire la
différence entre une rue et sa voisine. Autant ce quartier était praticable de jour, autant une
fois la nuit tombée, quiconque s’y aventurait seul pour la première fois était certain de s’y
égarer au moins un temps. Quantité de personnes proposait d’indiquer un chemin : mendiants
aveugles, cul-de-jatte qui vendaient des babioles aussi chères qu’inutiles et filles de joie qui
haranguaient le mâle. Mais peu d’hommes acceptaient, trop fiers pour avouer qu'ils étaient
perdus et trop avares des quelques sous mis de côté pour s’offrir un instant de plaisir et non
les dilapider à cause d’une faiblesse d’orientation. Souvent, certains d’entre eux se résignaient
à suivre la première prostituée même peu avenante qui croisait leur route, plutôt que de
continuer à s’égarer de rue en rue, tournant en rond dans le quartier, errant comme des souris
prises au piège dans une boite en carton. Mais une fois l’éphémère plaisir passé et les pièces
échangées, ils se retrouvaient de nouveau prisonniers de cette nasse qui semblait ne plus
vouloir les laisser partir. Les plus hardis finissaient par trouver leur chemin, à force de
persévérance. Quant aux autres, il n’y avait que le lever du soleil qui leur offrait le salut. Les
catins disparaissaient, les mendiants retournaient dans leurs antres compter leurs quelques
sous. Les policiers refaisaient leur apparition, ils étaient les seuls à pouvoir indiquer un
chemin vers les quartiers calmes sans le monnayer.
Dans les tavernes avoisinantes, on racontait des histoires mettant en scène ces riches
aristocrates qui, par défi ou envie, avaient décidé de venir arpenter ces ruelles à la recherche
d’un frisson que leur vie oisive ne leur donnait que rarement. Invariablement, ils faisaient les
gorges chaudes des soudards qui se moquaient de leurs déboires, riant à gorge déployée de
leurs égarements et de leurs peurs à se retrouver seuls, errant comme les miséreux qu’ils se
plaisaient à mépriser lorsqu’ils étaient au chaud dans leurs clubs de la haute société. Nombre
d’entre eux n’étaient jamais sortis indemne, leurs dépouilles pourrissaient, abandonnées au
fond d’une allée en cul de sac, piège récurrent pour qui n’était pas habitué des lieux.

2.

“Mary... Annie... Liz...” Il répétait ces prénoms à l’envie.

Toi, Mary, je t’ai remarquée la première. Oui, la première. En même temps, comment
n’aurai-je pas pu faire attention à toi ? J’avais l’impression que tu ne vivais que pour attirer
l’attention. Te serais-tu vêtue normalement, sans ces atours outranciers qui laissaient
exposée ta chair blanche au grand jour, sans doute ne t’aurais-je jamais remarquée dans la
foule de toutes ces femmes!

A ces mots, l’homme asséna un coup de poing sur le bras gauche du fauteuil dans lequel il
était assis, se leva d’un bond. Les bras croisés dans le dos, il commença à arpenter la pièce,
devant la fenêtre dont le volet battait violemment contre le mur à chaque rafale de vent. Ses
yeux roulaient dans ses orbites, comme fous. Sa mâchoire s’était crispée, et il avait les poings
serrés comme celui qui aimerait étrangler quelqu'un. Il continuait à apostropher un
interlocuteur invisible. Son visage était déformé par un rictus. Il s'arrêta et éclata de rire, se
remémorant un souvenir.

“Je me souviens comme si c’était hier de la première fois où je t’ai vue, au coin de Duncan
Street et Halfmoon Passage. Enfin, me semble-t-il. A moins que cela n’eut été près de
Colchester Street. Mais peu importe l’endroit, en fait. Ces foutues ruelles sont si semblables !
Lorsque je t’ai vu tourner le coin de la rue, tu semblais irréelle, vaporeuse. Était-ce le
brouillard épais qui recouvrais la ville ce soir là ? Je ne sais pas. Passant près de toi, je pris
une profonde inspiration pour m'enivrer de ton odeur, mélange d’une douce senteur de fleur
et de la sueur des porcs qui t’avaient approchés. Ton sourire me fit presque suffoquer, tant il
était enjôleur. Je poursuivais ma route, bien décidé à t’oublier. Je laissais mes pas me guider,
au hasard des rues et des embranchements, cherchant à me perdre au plus vite dans la fange
du quartier, désireux de t’exorciser au plus vite. Heureusement, je croisais le chemin d’un
pauvre hère qui voulait obtenir du plaisir au rabais. Le tabasser me procura une telle joie
que tu sortis de mon esprit. La catin que je défendis s’enfuit sans même me remercier. Je
souris. Le mendiant l’avait appelé Annie. Je m’arrangerais pour la retrouver.

Cet apaisement ne fut pourtant que de courte durée. Dès le lendemain, lorsque je plongeais
à nouveau des les boyaux infâmes du quartier, ton visage me revint immédiatement en
mémoire...
Et pourtant, j’ai cherché à t’éviter, chaque nuit : je passais par tous les chemins dont je
pensais qu’ils m’éloigneraient de toi. Mais ce satané quartier recourbait les rues pour les
faire toutes converger vers toi, c'était une toile d’araignée dont chacun des fils mène vers le
centre et vers une mort inéluctable.

Il s’effondra au sol, à genoux.

“Je suis désolé, Mary, je ne voulais pas te faire de mal. Mais tu comprends, j’y ai été obligé.
C’était impossible qu’un autre que moi puisse encore poser les yeux sur toi ! Sinon, tu
m’aurais échappé. Il fallait donc une solution définitive qui fasse qu’aucun autre homme ne
veuille te regarder. J’ai bien cherché à t’emmener loin, mais quelle que soit la direction que
je prenais, je n’arrivais pas à m’extraire de ce bourbier. Je savais au fond de moi que tu étais
liée à ce quartier et que tes racines t’y retenaient.

Il releva le visage, et ses yeux fixèrent le plafond, dans le noir.

“Heureusement que j’ai eu l’idée de ces incisions, hein, ma chérie ? Oui, je sais, ça a été un
peu douloureux pour toi. Mais c’est pour nous que je l’ai fait. En exposant aux yeux de tous
ton intimité, je savais qu’il n’y avait que moi qui serait capable de la regarder en face et de
t’apprécier à ta juste valeur. Et, tu vois, ça a fonctionné. Il n’y a plus que moi qui te regardes,
désormais...”

3.

Prenant une profonde inspiration, il se redressa. Allant se placer devant le volet toujours
autant chahuté par la violence des rafales de vent, il regarda par la fenêtre. Ses yeux
parcoururent les venelles enchevêtrées les unes aux autres qui se répandaient au pied de
l’immeuble. Nombre de silhouettes s’y distinguaient, faisant ressembler les allées puantes du
quartier à une fourmilière en pleine ébullition. Des myriades de points lumineux éclairaient
les tristes fenêtres des bicoques dans lesquelles s’enfermaient filles et hommes pour un coït

autant furtif que malsain. Des cris, tant de plaisir que de peur ou de douleur montaient de cette
fange crasseuse qui était l’essence même de ce quartier.
Ses yeux se mirent à briller de nouveau, du même regard enfiévré que celui qu’il avait le soir
où il massacra le clochard qui s’attaqua à Annie.

“Annie, ma douce Annie, tu aurais dû me remercier ce soir là. Pourquoi as tu eu peur, alors
que je voulais juste t’extraire des mains poisseuses et grasses de ce clochard qui voulait te
prendre au rabais ? Où alors te complaisais-tu dans ce bourbier, et peut-être aurais-je du
laisser ce porc te souiller, voir te tuer ?”

Il secoua la tête du signe de dénégation, retournant s’asseoir dans le fauteuil. Croisant les
jambes à nouveau, il reprit le cours de ses pensées.

“De toutes façons, vous êtes toutes pareilles ! Tu sais quoi, à un moment, j’ai même eu la
sensation de revoir Mary ! Même attitude aguicheuse, les vêtements qui montrent plus qu’ils
ne cachent. Il n’y avait que ton rire pour te différencier d’elle. A moins que je confonde avec
Elizabeth...
Je savais où tu rôdais, j’avais mémorisé par cœur les trois rues dans lesquelles tu avais
tendu tes toiles pour attirer les hommes. Je savais aussi où était la bicoque qui te servait de
logis. Je peux t’avouer maintenant que je l’ai visitée, un jour ou tu dormais... Et oui, je me
suis introduit chez toi pour vérifier que mes intuitions étaient justes. Malgré les apparences
que tu voulais donner, tu n’étais qu’une misérable vivant dans la saleté. J’eus des haut-lecœur en voyant ton intérieur. Tu devais vraiment choisir tes proies pour qu’ils acceptent de
s’allonger sur ces draps si malodorants et noirs de crasse. J’aurai dû t’achever ce matin là,
alors que tu dormais encore, mais le châtiment eut été trop doux. Je repartis sans faire de
bruit.”

Assis au fond du fauteuil, il décroisa les jambes, s'affala un peu plus et joignit ses mains sous
son menton.

“Quelle soirée ce fut !
Tu me connaissais déjà de vue, car je passais plusieurs fois par nuit à côté de toi. A chaque
fois, tu ne manquais pas de me lancer un regard enjôleur, cherchant à m’attirer entre tes

cuisses. Ça se voyait à la fièvre qui envahissait tes yeux. Mais ce regard, il était pour tous
ceux qui te croisaient. Comment être dupe un seul instant ?
Ce soir là, je laissais la nuit s’étirer dans toute sa longueur. Les heures s’écoulaient. Je
t’observais, allant et venant à chaque fois au bras d’un homme différent. Combien il y en eut
cette nuit là ? Dix, douze ? Je perdis le compte.
La lune déclinait dans le ciel et tes clients s’espaçaient... L’heure approchait...
Tu ne fus même pas surprise de me voir m’avancer vers toi. Sans doute pensais-tu qu’enfin
j’allais succomber à tes charmes, et qu’à force de croiser “fortuitement” ton chemin durant
tous ces jours il me fallait aller au bout des choses ? Pauvre idiote ! Comment pouvais-tu
encore supposer qu'il n'y avait que le hasard dans ta misérable vie, perdue au milieu de cet
enchevêtrement d’allées boueuses et d’hommes avides de chair ? C’est sans doute pour ça
que tu me laissas t’approcher si facilement. Tu te saisis de mon bras, certaine d’avoir encore
quelques penny de plus ce soir avant d’aller reposer ton corps meurtri par cette nuit de
luxure. D’instinct, tu te dirigeas vers ta masure. Ce n’est que lorsque j’évoquais l’envie
d’aller ailleurs que tu commenças à te demander ce qu’il se passait. Et peut-être la fermeté de
ma poigne autour de ton bras fut un autre indice.
Tu t’échappas de mon emprise, ou plutôt c'est ce que je voulus te faire croire. Tu te mis à
courir à perdre haleine, ce aussi vite que tes jambes te le permettaient, dans les ruelles quasi
désertes vu l’heure tardive et l’aube qui approchait, criant et appelant à qui voudrait bien
venir t’aider. Crier dans ce quartier ? Mais tout le monde criait, dans ce quartier, pauvre
sotte !
Droite, gauche, encore gauche, puis droite deux fois.
Tu essayais de t’échapper, tentant de me distancer à chaque fois que tu changeais de
direction. Mais je connaissais ce dédale encore mieux que toi et à chaque fois je prenais une
direction qui me permettait de te devancer. A plusieurs reprises, tu fis brusquement demitour, me voyant surgir d’une intersection face à toi. Invariablement, je continuais de te pister,
sans même presser le pas, sûr de mon fait, certain de l’issue. Je jouais ainsi avec toi pendant
un long moment, te laissant te débattre avec la peur qui devait te nouer les entrailles à
chaque croisement, te demandant si tu m’échapperais ou si tu succomberais. J’ai adoré, je
dois le confesser, te voir te dépêtrer dans cette fuite inutile, comme une mouche prise dans la
toile d’une araignée et dont chaque soubresaut ne fait que rapprocher la piqûre fatale
assénée par le prédateur.
Et puis nous approchâmes de Hanbury Street. Ce ne fut pas une surprise, car c’était là où je
voulais t’amener. Au croisement d’avant, je ralentis le pas exprès pour te permettre de

réfléchir à ton prochain changement de direction. Je savais qu’après avoir tourné sur ta
droite, Hanbury Street te paraîtrais la meilleure solution car, contrairement aux autres rues,
il y avait une petite cour. Je sus que ton esprit fragilisé par la peur croirait avoir trouvé une
issue. Je pris un raccourci, qui me permit d’arriver à l'entrée de la courette (qui était un cul
de sac, tu aurais dû t’en douter) avant toi. Lorsque j’entendis tes pas affolés sur le pavé froid
rythmés par tes respirations haletantes se rapprocher, je sus que c’était la fin.
J’eus un pincement au cœur de savoir l’issue si proche. Mais quand je vis la frayeur se
dessiner sur ton visage, réalisant que tu étais dans une impasse, la chaleur m’envahit. Et
lorsque ma lame se couvrit de ton sang chaud après que je t’eus ouvert la gorge, je fus empli
d’une plénitude bien meilleure que si je m’étais abaissé à te souiller et d’être le treizième
homme à te saillir ce soir là.”

4.

À ces souvenirs, il se redressa dans son siège, pris d’un tremblement violent.
- Rahhhhh, quel plaisir ! rugit-il.
Il se calma, se renfonçant dans le fauteuil. “Heureusement, j’ai gardé un souvenir de cette
magnifique nuit...”, conclut-il dans un murmure, d’une voix calme et rauque.
Une nouvelle fois, il prit une profonde inspiration. Il fit craquer les jointures des doigts de
ses deux mains, posa ses coudes sur ses genoux, joignit ses mains et cala son menton. Son
regard se riva sur le sol et, une nouvelle fois, son esprit se perdit dans les méandres de ses
souvenirs.
- Liz... Cath..., murmura-t-il.
Il s’agita sur son fauteuil.
- Je sais, continua-t-il, s’adressant à un interlocuteur invisible. Je vous ai négligé. J’ai été
faible, et je m’en veux.
Dehors, un cri, plus perçant que le brouhaha général, résonna.
Il se leva d’un bon, se précipitant vers le volet.
- Liz ? C’est toi que j'entends crier en bas !?
Ses yeux scrutaient fébrilement les premières ruelles dont les ramifications commençaient en
bas de l’immeuble. Sa respiration était devenue plus rapide, comme sous le coup de la
panique. Il se ressaisit et se recula, puis retourna s’asseoir dans le fauteuil, croisant et
décroisant plusieurs fois les jambes avant de se calmer.

- Idiot ! se fustigea-t-il. Comment pourrait-elle encore crier alors que ta lame s’est plantée
dans une artère de son cou ?
Il se frappa le front du plat de la main plusieurs fois de suite, comme pour exorciser cette
voix et remettre ses idées en ordre. Il se leva d’un bond, saisit le fauteuil par le dossier et le
projeta de toutes ses forces contre un mur en poussant un râle de rage. Sous la force de
l’impact, l’assise se brisa et un pied vola en éclat. Le fauteuil retomba lourdement au sol.
L’homme restait immobile, la tête légèrement baissée, les jambes un peu écartées. Après
quelques instants d’un silence qui n’était perturbé que par les cris venant des rues
avoisinantes, il redressa la tête, fixant la porte.
Il reprit à voix basse, comme pour lui-même :
- Ce soir, c’est la fin. Mary sera la dernière. Comme elle fut la première. Mais pas la même
Mary, non, pas la même... Mary Ann fut la première, Mary Jane sera l’ultime. Le cercle sera
bouclé, la fin aura rejoint le début. Comme quoi, dans cet enfer, rien n’a de commencement,
rien n’a d’issue. Tout n’est que répétitions et tourments...
D’un pas calme et décidé, il se dirigea vers la porte, qu’il ouvrit. La refermant doucement
derrière lui, il s’éloigna dans l’escalier qui descendait au rez-de-chaussée. Le bruit de ses pas
s’étouffa petit à petit.

Pour la dernière fois de sa sinistre entreprise, il s’enfonça dans Whitechapel...


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