adplus-dvertising


XP Cuisin PDF


À propos / Télécharger Lire le document
Nom original: XP Cuisin.pdf
Titre: Mise en page 1

Ce fichier au format PDF 1.6 a été généré par QuarkXPress(R) 9.5, et a été envoyé sur Fichier-PDF le 08/11/2014 à 17:26, depuis l'adresse IP 85.69.x.x. La présente page de téléchargement du fichier a été vue 1172 fois.
Taille du document: 2.1 Mo (28 pages).
Confidentialité: fichier public





Aperçu du document


Du Bâtard de Lovelace aux Lunes poétiques des deux mondes
trente-sept livres de J.-P.-R. Cuisin
librairie benoît forgeot, paris

librairie benoît forgeot
4 rue de l’Odéon
75006 Paris
Tél. : 01 42 84 00 00
Fax : 01 42 84 02 01
Courriel : info@forgeot.com
Cette collection est à vendre en bloc : prix sur demande

J.-P.-R. Cuisin
1777 - vers 1845

Grand oublié des dictionnaires biographiques1, J.-P.-R. Cuisin est du nombre des écrivains sauvés
par les bibliophiles. Auteur de plusieurs dizaines de petits volumes variés et rares parus à partir de 1806
et jusqu’au début des années 1840, cité élogieusement dans le Manifeste du surréalisme, il a suscité la
curiosité des amateurs : parmi les premiers, le comte Octave de Behague (1826-1879) possédait trois de
ses ouvrages dans sa bibliothèque dispersée en 1880. Mais il fallut attendre 1924 pour qu’un bibliographe, collaborateur du Mercure de France, Pierre Dufay (1864-1942), démêle l’écheveau de ses publications et établisse sa bibliographie2.
Plus récemment, Jean-Jacques Pauvert s’est intéressé à l’écrivain dont il inséra la Volupté prise sur
le fait dans son Anthologie des lectures érotiques. “C’est à Gérard Oberlé, écrit-il, l’excellent bibliophile
du Manoir de Pron, que je dois quelques renseignements complémentaires sur Cuisin, à propos duquel

_________
1

Sauf une longue notice d’autant plus intéressante qu’elle est contemporaine de l’auteur dans : Alexandre-Nicolas PIGOREAU,
Petite Bibliographie biographico-romancière, Paris, 1821, pp. 174-175 : “Cuisin, plein d’esprit, d’imagination, de facilité, nous
a donné le Bâtard de Lovelace (…). Sur la parole de nos confrères, éditeurs de ses ouvrages, nous avons mis sous son nom plusieurs écrits, pour lesquels nous sommes prêts à nous retracter, s’il les désavoue (…).”
2
En tête d’une réédition, illustrée, de La Vie de garçon dans les hôtels garnis de la capitale (Paris, Fort, 1924).

Quérard et Gay ne sont pas très bavards. Il reste encore beaucoup à découvrir sur ce polygraphe entreprenant en lequel Oberlé voit ‘un garçon poussé par la famine’. Encore qu’à mon avis ses écrits sur le
Palais-Royal et le monde de la galanterie reflètent une sourde fascination qui se serait extériorisée de
toute façon.”
Négligée de son temps donc, du fait peut-être de la licence de son œuvre, la biographie de Cuisin ne
peut plus s’établir aujourd’hui sur les actes de l’état civil parisien ni sur les archives judiciaires du tribunal
correctionnel de la Seine, réduits en cendres sous la Commune. Bien que né à Versailles en 1777, Cuisin
demeura toute sa vie à Paris. Il se fit le chroniqueur des mœurs les plus libres de la Capitale et se heurta
parfois à la censure ; ainsi, la quasi-totalité de ses romans a été mise à l’index des cabinets de lecture
par mesure de police en 1825.

L’œuvre volontiers égrillarde de cet “écouteur aux portes” a pour théâtre le Palais-Royal, quartier
des éditeurs et lieu de débauche à l’époque, qu’il hante, le rejoignant, depuis le 4 de la rue Montesquieu
où il loge, par un passage ouvert au public en 1799 dénommé Vérité. C’est à cette enseigne que Cuisin
tient sa chronique une vingtaine d’années durant, dans la filiation revendiquée de Restif de la Bretonne,
de Louis Sébastien Mercier et d’Étienne de Jouy auxquels il n’a de cesse de rendre hommage, se voulant
le continuateur de leurs œuvres respectives : les Nuits de Paris (1788-1794) ; le Tableau de Paris (17811790) et l’Hermite de la Chaussée-d’Antin (1812-1814).
Inaugurée par un pastiche de roman dès 1806, l’œuvre libre de Cuisin ne se déploie que sous la
Restauration et la monarchie de Juillet, protégée par une allégeance politique inaugurale que son
outrance teinte quelquefois d’ironie et qui se décline en quatre libelles de circonstance publiés en 1815
et évidemment hostiles à l’Empereur déchu.

Sous ces auspices, s’épanouit alors un persiflage libertin qu’alimente, pour reprendre ses propres
mots, “la verve famélique de quelques auteurs anonymes” dont il est l’un des plus remarquables
représentants, jouant des masques pour se jouer des lois : Auteur du Numéro 113, des Confessions des
nymphes, du Mentor de la jeunesse, de quelques romans, Comtesse de l’Empire ou Nymphe retraitée,
Victime des femmes entretenues, Invalide du Palais-Royal, Parasite logé à pouf au grenier, Rôdeur caché
dans un arbre creux du bois de Boulogne, Lynx magicien, Dessinateur au charbon, Enlumineur à
la litharge ou Pâtre de l’île d’Otaïti. A la fin de sa carrière, en tête de ses fameuses Lunes poétiques,
il devait décliner une identité en apparence moins fantaisiste : “Ancien militaire, homme de lettres,
auteur de divers romans et ouvrages d’éducation, membre honoraire de la Société française de statistique
universelle, et conservateur du célèbre cabinet d’anatomie Dupont.”
Scrupuleux à établir sa bonne moralité d’auteur pour déjouer la censure, Cuisin, dans de longs avantpropos susceptibles de double lecture, se défend d’être le zélateur des sujets douteux qu’il peint pourtant
avec gourmandise. Or, à mesure que se desserre cet étau, il ne s’embarrasse plus de ces précautions
et sa littérature se fait plus leste. Il se contente de faire en sorte qu’in fine le vice soit puni, tentant
d’absoudre par une brève péroraison trois cents pages de licence verbale, mais le procédé, pour habile
qu’il ait été, n’abusa pas toujours la censure. Dès 1821, Alexandre-Nicolas Pigoreau ne s’y était d’ailleurs
pas trompé : “Tous ses ouvrages ont un but moral et utile (…). Mais est-il nécessaire de nous conduire
au numéro 113 pour nous faire connaître les catastrophes du jeu ? Ne pourrions-nous pas y rencontrer
un joueur heureux ? Pour nous détourner du libertinage, est-il besoin de nous introduire dans les réduits
des nymphes du Palais-Royal ? L’attrait du plaisir ne pourrait-il pas nous faire oublier les dangers ?
Est-il sage de nous montrer la volupté prise sur le fait ? De nous faire connaître la vie d’un garçon dans
les hôtels garnis ? De nous montrer l’Amour au grand trot ? De nous faire observer, du creux d’un arbre,
les scènes galantes qui se passent au bois de Boulogne ?”
Jean-Jacques Pauvert reproduit les différentes catégories des livres de Cuisin telles qu’elles furent
distinguées par Gérard Oberlé : “des livres galants au goût du jour colportés sous les arcades du
Palais-Royal à la belle époque des filles et des joueurs (…) ; des ouvrages politiques (…) ; des traités de
savoir-vivre (…) ; des romans noirs influencés par l’école frénétique (…) ; des ouvrages techniques
(…) ; et enfin le très singulier Lunes poétiques des deux mondes, avec neuf bizarres lithographies.
Ce livre fit les délices de Paul Elaurd et d’André Breton.”
Apologue ironique et badin, arpenteur du vice sous couvert de vertu, anecdotier érotique et moraliste
libertin, Cuisin se vit tour à tour qualifié de Législateur des boudoirs (Le Diable boiteux, 1824), Chantre
des infirmités humaines et Peintre des angoisses de l’agonie (L’Étudiant, 1838), Littérateur bohème (La
Grande Encyclopédie, 1885) Badaud de Paris (Mercure de France, 1920), avant la consécration, au
début du XXe siècle : Dadaïste romantique (L’Homme libre, 1923).
Sans se détourner entièrement de la luxure fangeuse qu’il sondait à plaisir, il s’intéressa peu à peu,
en explorateur des lieux singuliers autant que des recoins obscurs de l’âme, à d’autres sujets, souvent
sombres et parfois macabres : ce sont les cabarets ou les bains de Paris, le bois de Boulogne et ses duels,
la contrebande… Ils formèrent la matière de son œuvre maîtresse de 1836, Les Lunes poétiques des
deux-mondes, qui constitue, quoique inachevée, l’aboutissement tâtonnant et insolite de son art.
S’étant fait l’étrange conteur des réalités froides sous ces pâleurs et ayant ainsi dynamité le globe à
sa manière, il put mourir, à en croire Quérard, garde-magasin des poudres3.

________
3

Selon Gérard Oberlé, cité par Jean-Jacques Pauvert : “Vers 1830, le malheureux Cuisin fut oublié. Il se mit à rédiger des vers
pour envelopper les confiseries du ‘Berger fidèle’. Il fut aussi mouche. A la fin, totalement ignoré, il sera garde-magasin des poudres
et il mourra en 1845 à ce poste qu’il obtint grâce à Louis-Philippe qui voulait le remercier d’avoir écrit Les Barricades immortelles.”

Liste des principales bibliographies utilisées et citées en abrégé :
-

BARBIER (A.-A.). Dictionnaire des ouvrages anonymes. Paris, 1872.

-

DRUJON (Fernand). Catalogue des ouvrages écrits et dessins de toute nature poursuivis, supprimés ou
condamnés : depuis le 21 octobre 1814 jusqu’au 31 juillet 1877. Paris, 1879.

-

DUFAY. Essai d’une bibliographie de l’œuvre de Cuisin [in : La Vie de garçon]. Paris, Fort, 1924.

-

GAY (Jules). Bibliographie des ouvrages relatifs à l’amour, aux femmes, au mariage et des livres facétieux,
pantagruéliques, scatologiques, satiriques, etc. Paris, 1894-1900.

-

LACOMBE (Paul). Bibliographie parisienne. Tableaux de mœurs (1600-1880). Paris, 1887.

-

PIA (Pascal). Les Livres de l’Enfer. Bibliographie critique des ouvrages érotiques dans leurs différentes
éditions du XVIe siècle à nos jours. Paris, Fayard, 1998.

-

QUERARD (J.-M.). La France littéraire ou Dictionnaire bibliographique des savants, historiens et gens de
lettres de la France, ainsi que des littérateurs étrangers qui ont écrit en français, plus particulièrement
pendant les XVIIIe et XIXe siècles. Paris, 1827-1839.

-

VICAIRE (Georges). Manuel de l’amateur de livres du XIXe siècle, 1801-1893. Paris, 1894-1920.

Le Bâtard de Lovelace et la fille naturelle de la marquise de Merteuil,
ou les Mœurs vengées. Nouvelles lettres, traduites de l’anglais par P. Cuisin.
Ce premier livre de Cuisin joue autant avec la forme littéraire qu’avec le fond moral. Porté par une évidente quête du succès, il emprunte au renom de deux célèbres héros libertins du XVIIIe siècle : le Lovelace
de la Clarissa (1748) de Samuel Richardson et la marquise de Merteuil des Liaisons dangereuses (1782).
Renouant avec le procédé du roman épistolaire de ces illustres prédécesseurs, il disserte à loisir sur les
maléfices adultérins, à l’heure où la promulgation du Code Napoléon a scellé le primat de la filiation
légitime. Se gardant de faire l’apologie du vice tout en revendiquant quelques idées de philosophie assez
hardies, Cuisin se présente comme le traducteur supposé et le simple exégète de ces Lettres, secondé par
le latiniste Jacques Delille (1738-1813), lui-même traducteur des vers de Virgile inscrits au frontispice
de l’ouvrage.

1

Paris, Martinet, 1806.
4 tomes en 2 volumes in-12 de 1 frontispice, (4) ff., XXIV, 267 pp. ; (2) ff., 339 pp. ; (2) ff., 333 pp. ; (2) ff.,
284 pp. : demi-percaline lie-de-vin à la Bradel, tranches jaunes (reliure de la fin du XIXe siècle).
Édition originale de toute rareté du premier livre de l’auteur.
Plaisant exemplaire relié à la fin du XIXe siècle.
Cachet de la collection Bernard Franck. Dos légèrement insolés.
(Quérard p. 351.- Gay I p. 360.- Monglond, La France révolutionnaire et impériale, VII, 384.- Dufay 1.)

Le Numéro 113, ou les Catastrophes du jeu.
Histoire véritable, publiée par P. Cuisin.
Jouant de modestie autant que de prudence, Cuisin – par le biais de son éditeur – qualifie son ouvrage
d’éphéméride sans prétention ni consistance et loue le retour du véritable souverain, vainqueur de l’empereur despote. La descente aux enfers d’un homme dévoré par une passion funeste, dont Cuisin se défend qu’elle soit la sienne, expose son double (né comme lui en 1777 et venu du Midi) à se perdre dans
un Paris “obscur et ignoré”. Un curieux apologue, par antithèse, des maisons de jeux, “les plus grands
ennemis du repos, de la réputation et de l’honneur”, dont l’Ancien Régime comme la Révolution ont
échoué à réprimer les pratiques.
L’un des premiers ouvrages à dévoiler les arcanes de ce lieu fameux qu’immortalisèrent Balzac, aux premières pages de La Peau de chagrin (1831), ou Alexandre Dumas dans La Femme au collier de velours
(1850). On prétend que devant cette maison de jeu sise au nº 113 de la galerie de Valois, l’une des plus
importantes de Paris, une pancarte indiquait : “Il est trois portes à cet antre, l’Espoir, la Folie et la Mort.
C’est par la première qu’on entre et par les deux autres qu’on sort.” C’est au 113 que Peletier de SaintFargeau fut assassiné et que le général Blücher y perdit en un nuit une grande part de sa fortune ; c’est
dire si le succès du livre de Cuisin doit beaucoup à la réputation sulfureuse de l’établissement, à la fois
bordel et tripot.

2

Paris, Pigoreau, 1814.
In-12 de 1 frontispice, (2) ff., XI, 174 pp., (1) f. : broché, couverture de papier rose, étiquette imprimée au
dos, entièrement non rogné.
Édition originale d’un des livres les plus fameux de Cuisin.
Elle est ornée en frontispice d’une gravure sur cuivre de Tassaert d’après Debret figurant un homme pleurant
sur les urnes des “touchantes victimes du jeu”, scène illustrant un passage du texte.
Plaisant exemplaire broché, à toutes marges. Petits manques en tête et pied du dos, rousseurs éparses.
(Quérard p. 352.- Lacombe, nº 504.- Dufay 2.)

3

Paris, Plancher, 1815.
In-12 de 1 frontispice, (2) ff., XIII, 170 pp. : broché, couverture de papier orange, étiquette de titre
manuscrite, non rogné.
Deuxième édition, en partie originale.
Elle a été “revue, corrigée et augmentée de nouveaux faits qui tiennent à l’histoire des jeux et des joueurs
en général”, comme indiqué sur la page de titre. Elle est précédée d’un nouvel avant-propos de circonstance,
toujours signé “A.U.”, au lendemain de la deuxième Restauration.
Exemplaire à toutes marges. Petite fragilité de papier au dernier feuillet. (Dufay 2b.)

Les Nymphes du Palais-Royal ;
leurs mœurs, leurs expressions d’argot, leur élévation, retraite et décadence.
Par P. Cuisin, auteur du Numéro 113, ou Les Catastrophes du jeu.
Par la voix qu’il prête à son éditeur dans l’avant-propos, Cuisin s’admoneste lui-même pour l’excès
de vertu et de pudibonderie dont serait entachée sa “doctrine antimondaine” – comme pour mieux
faire l’apologie de la prostitution. Ainsi, plaidant pour la fermeture des maisons de passes (l’expression
est alors nouvelle), à l’instar de celle des maisons de jeux, se propose-t-il d’explorer la métropole de
la débauche et d’étudier la vie des filles du Palais-Royal. Ouvrage mis à l’index par mesure de police
en 1825.

4

Paris, Roux, 1815.
In-16 de 1 frontispice replié, XXVIII, 104 pp. : demi-chagrin rouge à petits coins, dos à quatre nerfs orné,
tête dorée (reliure de la seconde moitié du XIXe siècle).
Édition originale.
Le faux-titre porte : “Le cri de la pudeur” (repris au dos du volume par le relieur).
Frontispice gravé sur cuivre par Fortier figurant trois hommes invités à entrer au n° 113 par un groupe de
jeunes femmes, et légendé : “Veux-tu monter, mon bel homme ? Je suis bien aimable, bien complaisante.”
Bel exemplaire relié vers 1860.
Ex-libris armorié gravé de la famille Pons de Rennepont, en Champagne, et ex-libris de P. R. Duperray.
Petit manque de papier p. 65 sans atteinte au texte.
(Drujon, 283 : “Ecrits extrêmement licencieux, mis à l’index, par mesure de police, en 1825.”- Quérard p. 352.Lacombe, nº 524.- Gay III p. 434.- Pia, 998 : pour la cinquième édition de 1816.- Dans la bibliographie en
ligne de l’argot, www.languefrancaise.net/Argot, l’ouvrage est répertorié, mais, dit le rédacteur, “ Bien que
souvent cité dans les bibliographies argotiques (…), cet ouvrage l’est abusivement, peut-être sur la foi son
sous-titre : à la lecture on n’y rencontre que très peu de lexique à caractère argotique.”- Dufay 11.)

5

Paris, Roux, 1815.
In-16 de 1 frontispice replié, 142 pp. : demi-veau lavallière, dos à nerfs avec pièce de titre de maroquin
rouge, tranches mouchetées (reliure de la seconde moitié du XIXe siècle).
Deuxième édition, corrigée, avec le faux-titre conforme au titre.
Elle est ornée du même frontispice que l’édition originale.

6

Paris, Roux, 1816.
In-16 de 1 frontispice replié (identique à ceux des précédentes éditions), 142 pp. : broché, couverture de
papier bleu, étiquette de titre imprimée au dos, non rogné.
Nouveau tirage avec mention de sixième édition.
Composition en tous points conforme à la précédente édition, à l’exception de la répétition, ici omise, du
chiffre de numérotation des cahiers 2, 3, 5 à 7, 9 et 10.
Bel exemplaire tel que paru sous couverture de papier bleu avec étiquette imprimée collée sur le dos.
Découpure dans la marge inférieure de la page 131 sans atteinte au texte. Couverture supérieure renforcée
par un feuillet d’un ouvrage paru en 1817, Opinion d’un électeur du département de la Seine.

La Galanterie sous la sauve-garde des lois ;
description d’un fameux sérail de la capitale.
Par P. Cuisin, auteur du Numéro 113, ou les Catastrophes du jeu.
Nouvelle “bagatelle” faisant l’apologie de l’un des plus beaux sérails de Paris et décrivant les lois qui
régissent ce haut lieu de la galanterie, situé au n° 113 dans les galeries du Palais-Royal. Cuisin se décrit
comme l’invité de la directrice, Mme L***, désireuse de rétablir la vérité sur son célèbre établissement,
un établissement qui rapporte à l’État “un produit immense, fruit des veilles de la beauté et de la jeunesse”. Mis à l’index en 1825 et relégué dans l’Enfer de la Bibliothèque nationale de France, l’ouvrage
reparut en 1834 et 1836.

7

Paris, Plancher, 1815.
In-16 de 1 frontispice replié, (1) f., 156 pp. : demi-chevrette bleu nuit moderne à la Bradel, roulette dorée
encadrant les plats, entièrement non rogné.
Édition originale.
“C’est une description anecdotique, assez amusante, mais fort libre du nº 113, fameux tripot et maison de
plaisir du Palais-Royal. (…) La destruction de cette brochure a été ordonnée, pour outrages aux bonnes
mœurs, par arrêt de la Cour d’assises de la Seine, en date du 8 décembre 1835, acquittant les libraires
Baudouin, Therry et Tesson, chez lesquels des exemplaires de l’écrit incriminé avaient été saisis” (Drujon).

Amusant et rare frontispice gravé sur cuivre et replié figurant le “Petit lever des grisettes de
Paris” : des galants viennent saluer leurs belles amies encore en déshabillé du matin.
“J’ai vu une seule fois un exemplaire avec la figure,” rapporte Paul Lacombre.
Bel exemplaire à toutes marges.
(Drujon, 172.- Quérard p. 352.- Lacombe, nº 518.- Gay II p. 373.- Vicaire II, 1075.- Pia, 549 : l’exemplaire
de la Bibliothèque nationale de France est incomplet du frontispice ; à la place, on a relié le frontispice des
Matinées du Palais-Royal, cf. notice 13 de ce catalogue.- Pia, Dictionnaire des œuvres érotiques, p. 197.Dufay 7.)

8

Paris, Terry, 1834.
In-16 de 1 frontispice replié, (2) ff., 137 pp. : demi-chagrin rouge moderne, dos à cinq nerfs avec titre doré.
Deuxième édition.
Elle a paru sous le titre de : Les Fastes, ruses et intrigues de la galanterie, ou Tableaux de l’amour et du
plaisir. Par P. C***, auteur des Confessions des nymphes, etc.

Cette édition présente des variantes dans le titre et les sous-titres des chapitres (les “tableaux de l’amour et
du plaisir” se substituent aux plus énigmatiques “bulletins anacréontiques”). Le texte s’enrichit du récit
circonstancié des aventures de Sophie Beaucorps, repris des Nymphes du Palais-Royal (cf. notice 4).
Même fronstipice gravé que pour l’édition originale, mais celui-ci a été colorié.
Au verso du faux-titre, liste de quelques “Ouvrages curieux en vente chez le même libraire”. Le prix de
vente imprimé au titre a été corrigé à l’encre brune.
Ex-libris P.J.A. Morange.
(Drujon, 172.- Gay II, p. 258.- Pia, 550 : pour la réédition de 1836.- Dufay 7b.)

La Volupté prise sur le fait, ou Les Nuits de Paris ;
Folie érotique, mêlée d’anecdotes et aventures galantes du palais Royal.
Par P. Cuisin.
Se réclamant de Lesage et de son fameux Diable boiteux autant que des Nuits de Restif, Cuisin invite
son lecteur à le suivre dans le pèlerinage galant qu’il effectue durant neuf nuits, en compagnie de la belle
Polumnie, tous deux doués de pouvoirs magiques accordés par la fée Sein d’Amour. Ouvrage relégué
dans l’Enfer de la Bibliothèque nationale de France.

9

Paris, Roux, 1815.
In-18 de 1 frontispice replié, (1) f. XII, 126 pp., 1 f. (étiquette de titre imprimée) : demi-chagrin rouge, dos
à quatre nerfs (reliure moderne).
Deuxième édition conforme à l’édition originale parue la même année.
L’ouvrage commence par un texte intitulé : Une débauche d’esprit pour préface.
Le frontispice figure deux couples d’amants entre partie fine et agapes. Il est légendé : “Ces messieurs
couchent.... ia, ia, ia, ia.”
L’exemplaire comprend, in fine, le rare feuillet offrant l’étiquette imprimée destinée à être
découpée et collée sur le dos de la brochure.
Exemplaire en modeste reliure moderne. Petites rousseurs éparses. Le faux-titre n’a pas été conservé.
(Drujon, 283, affirme par erreur qu’il s’agit de la réimpression, sous un nouveau titre, des Nymphes du
Palais-Royal.- Pauvert, Anthologie des lectures érotiques, de Sade à Fallières, 1789-1914, pp. 210-212.Lacombe, nº 526 : “Ouvrage libre.”- Gay III p. 434 & 1370.- Pia, 1528.- Dufay 12.)

Les Soirées du Palais-Royal,
Recueil d’aventures galantes et délicates,
publié par un invalide du Palais-Royal.
Autre mise en scène de la vie nocturne au Palais-Royal : un repenti du libertinage et un curieux, qui se
sont rencontrés au jardin du Luxembourg, s’y promènent et racontent leurs aventures respectives.

10

Paris, Plancher, 1815.
In-16 de 1 frontispice replié, pp. 7-144, (1) f. : demi-chagrin rouge moderne, dos à quatre nerfs.
Édition originale.
Elle est orné d’un beau frontispice, Le Bal des Etrangers, composé en deux figures (Dufay n’en décrit
qu’une) : lors d’un bal, un jeune homme est invité par deux belles : “Emmène moi aussi ; nous souperons
tous trois ensemble. Nous... rirons bien”. La seconde scène les représente tous les trois, dans un lit, servis
par une vieille servante : “Mettons la table sur le lit !… oui, oui, bravo”.
Les feuillets de faux-titre et de titre manquent.
(Lacombe, nº 522 : “Roman galant qui est probablement de P. Cuisin et dans lequel on ne trouve guère que
des anecdotes érotiques.”- Gay III p. 1123.- Non cité par Vicaire.- Dufay 9.)

11

Paris, Plancher, 1815.
In-16 de 1 frontispice replié, 144 pp. : cartonnage moderne à la Bradel de papier dominoté, étiquette de
titre imprimée originelle collée sur le dos, non rogné.
Seconde édition.
Le frontispice original a été remplacé par un tirage tardif de celui des Matinées du Palais-Royal (cf. nº 13).
Exemplaire modeste. Bas du titre restauré. Rousseurs.

12

Paris, chez les marchands de nouveautés, 1830.
In-16 de 1 frontispice, 144 pp., (1) f. : demi-veau de l’époque, dos lisse orné.
Nouvelle édition, parue sous le titre de Scènes de jour et de nuit au Palais-Royal, ou Tableau par soirée des
délices et des périls de ce séjour enchanté. Dédié à la jeunesse de Paris et des départements.
Le texte original est précédé d’une “morale préliminaire”, anecdote de circonstance par laquelle Cuisin
remet son texte au goût du jour, après la fermeture des maisons de jeux et de prostitution dans les galeries
du Palais-Royal.
Le frontispice, gravé et colorié à l’époque, est différent des autres éditions : il représente un couple enlacé
dans un décor champêtre.

On a relié à la suite :
Les Nymphes du Palais-Royal, leurs mœurs, leurs expressions d’argot, leur élévation, retraite et décadence.
Par P. Cuisin, auteur du Numéro 113, ou Les Catastrophes du jeu. Paris, Roux, 1815. Frontispice replié,
XXVIII, 104 pp.
Edition originale, ornée du frontispice signé par Fortier (voir notice n° 4) et portant comme faux-titre :
“Le cri de la pudeur.”
Reliure très usagée. Ex-libris J.C. Courbin.

Les Matinées du Palais-Royal,
ou Amours secrètes de Mademoiselle Julie B***, devenue comtesse de l’Empire,
racontées par elle-même.
Aux soirs succèdent si bien les matins au Palais-Royal…
D’aucuns, comme Paul Lacombe qui n’avait jamais rencontré l’ouvrage, ont pu croire qu’il n’était pas
distinct du précédent (notice 10). Or ces Matinées, que Barbier prête à Guillaume Lallement et que Gay
laisse anonymes, sont bien l’œuvre de Cuisin qui décrit les heures libres d’une fille de bijoutier de la rue
de Richelieu : elle les passe au bain en compagnie d’une bonne amie qui l’initie aux plaisirs saphiques.
Lorsque des hommes se joignent à leur douce société, c’est au tour de la première d’instruire la seconde.
Ouvrage remisé dans l’Enfer de la Nationale.

13

Paris, chez les marchands de nouveautés, 1815.
In-16 de 1 frontispice replié, 144 pp., (1) f. d’étiquettes : maroquin rouge, dos à nerfs orné, triple filet doré
encadrant les plats, coupes filetées or, dentelle intérieure, tranches dorées (F. Bedford).
Édition originale, rare.
Frontispice présentant deux scènes explicites ainsi légendées : “Le caleçon tombe, et l’homme reste !…” et :
“À la scène d’exposition on pouvait prévoir le dénouement…”
Très bel exemplaire en maroquin de Bedford finement décoré.
On a relié en tête le rare feuillet offrant l’étiquette imprimée du titre destinée à être découpée puis collée sur
le dos de la brochure.
(Barbier III p. 83 sans attribution à Cuisin.- Gay III p. 80, sans attribution à Cuisin.- Lacombe, nº 523 : “Je
n’ai jamais vu cet ouvrage (…) ; je ne suis pas certain de son existence sous ce titre.”- Dutel, Bibliographie
des ouvrages érotiques, I, 211-212.- Pauvert, Anthologie historique des lectures érotiques de Sade à Fallières,
pp. 213-215 : “Le texte me paraît un peu trop composé pour du Cuisin.”- Pia, 888 : “Cet ouvrage a été
attribué tantôt à Cuisin, tantôt à un certain Lallemant.”- Dufay 10.)

Le Palais-Royal ou les Filles en bonne fortune,
Coup-d’œil rapide sur le Palais-Royal en général, sur les maisons de jeu, les filles publiques,
les tabagies, les marchandes de modes, les ombres chinoises, les traiteurs, les cafés, les cabinets
de lecture, les bons mots des filles, leurs termes d’argot, etc., etc.
Ouvrage plus moral qu’on ne pense.
Troisième opuscule dédié au temple de la volupté. Il se clôt sur 23 propositions, certaines radicales, destinées
à rendre la prostitution moins “hideuse” ou plutôt à la supprimer. Attribué à Déterville par Barbier et Gay
non sans raison (sa composition en très brefs chapitres différant quelque peu des autres livres de Cuisin),
il sera réimprimé, toujours anonymement, en 1817 et en 1826. Dufay, cependant, l’attribue à Cuisin.

14

Paris, chez l’Écrivain, 1815.
In-16 de 1 frontispice replié, 139 pp., (2) ff. (dont l’étiquette de titre imprimée deux fois) : cartonnage
moderne à la Bradel de papier bleu, pièce de titre de maroquin rouge en long, couverture bleue de l’époque
conservée avec cartouche de titre manuscrit, non rogné.
Édition originale.

Frontispice gravé, titré “Galleries du Palais Royal” et légendé : “Allons, voyons ; voulez vous monter”.
Il figure un groupe de jeunes femmes, poitrines découvertes et coiffures hautement fleuries, entourées de
plusieurs hommes, sous les arcades du Palais Royal.
Bel exemplaire en dépit de quelques rousseurs.
On a relié in fine le rare feuillet offrant l’étiquette imprimée du titre destinée à être découpée puis collée sur
le dos de la brochure ; curieusement pour un ouvrage en un seul volume, l’étiquette est imprimée deux fois.
(Lacombe, nº 525.- Barbier III p. 763 sans attribution à Cuisin.- Gay III, 610.- Dufay 13.)

15

Paris, chez l’Écrivain, 1815.
In-16 de 1 frontispice replié, 139 pp., (1) f. (sans le feuillet d’étiquette mentionné plus haut) : broché, couverture de papier dominoté brun et or (renforcée par des feuillets de l’Eloge de Fénelon par La Harpe).
Édition originale.
Exemplaire orné d’un dessin original, à l’encre brune et aquarelle, reproduisant exactement le motif
du frontispice original gravé qui n’y figure pas.
Plaisant exemplaire broché sous couverture de papier dominoté. Quelques rares rousseurs.

Vénus à l’encan, ou les Bolivariennes du Palais-Royal, en 1819.
Ébauche badine, critique, semi-morale, semi-pastorale des bergères de la capitale et des
provinces, contenant divers traits d’observation sur les mœurs du siècle.
Par un pâtre de l’île d’Otaïti.
“Venez bergers dans nos cabanes ; bientôt vous saurez pourquoi !” invite la légende du frontispice.
En vingt-deux ébauches, l’auteur met une nouvelle fois en scène les belles vénales du Palais-Royal, au
service d’un dieu livré à la pure matière : “Il veut un délire très-palpable ; il soudoie, il salarie exactement
la balance à la main, les grains de volupté qu’on lui livre”... La référence à Otaïti (Tahiti), déjà citée
dans Les Nymphes du Palais-Royal, La Galanterie sous la sauve-garde des lois ou encore La Volupté
prise sur le fait, plaide pour l’attribution de l’ouvrage à Cuisin.

16

Paris, au Palais-Royal, 1819.
In-16 de 1 frontispice replié, (2) ff., 198 pp. : demi-basane brune, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin
rouge (reliure de l’époque).

Édition originale.

Très amusant frontispice colorié à l’époque mettant en scène d’aguicheuses “bergères” caressant des moutons
aux confidences graveleuses… L’un d’eux, qu’une belle tient sur ses genoux, laisse échapper : “Comme elles
nous font la queue les grugeuses” et le second, tout en semant quelques crottes : “Comme elles nous font
aller cependant, les farceuses”.
Bel exemplaire en reliure du temps. Titre légèrement sali.
(Gay III, 1311 sans attribution à Cuisin.- Lacombe, nº 575 : “Par P. Cuisin ??. Tableau assez libre des mœurs
des habitués du Palais-Royal. (…) La figure a peut-être été ajoutée après coup, car elle ne se trouve pas dans
tous les exemplaires.”- Dufay, 18.)

Clémentine, orpheline et androgyne,
ou les Caprices de la nature et de la fortune.
Par P. Cuisin, auteur de quelques romans.
“Curieux roman sur les tribulations d’une fille hermaphrodite qui, après bien des accidents éprouvés
comme fille et comme garçon, finit par être femme” (Gay, 597).
Dans son Discours préliminaire, Cuisin prétend n’être que l’éditeur de ces Mémoires posthumes qu’il
tiendrait des héritiers “en ligne collatérale” du véritable auteur, Monsieur ou Dame... Mis à l’index en
1825, l’ouvrage sera réédité à Bruxelles en 1883 par J. J. Gay.

17

Paris, Davi et Locard, 1820.
2 tomes en 1 volume in-12 de 1 frontispice, (2) ff., XXIV, 168 pp. ; 1 frontispice, (2) ff., 256 pp. : maroquin
vert, dos à nerfs orné, triple filet doré encadrant les plats, coupes filetées or, dentelle intérieure, tranches
dorées sur marbrures (Hardy).
Édition parue un an après l’originale, qui est introuvable.
Deux frontispices gravés, le premier représentant l’héroïne se battant à l’épée contre plusieurs hommes et le
second, la même, vêtue en novice, agenouillée devant un autel.
Exemplaire en maroquin décoré de Hardy.
Des bibliothèques Octave de Béhague, l’un des tout premiers collectionneurs de Cuisin (II, 1880, n° 1095)
et Pierre Loüys (1930, n° 498). Rousseurs.
(Drujon, 96 : “Roman licencieux mis à l’index, par mesure de police, en 1825.” Le bibliographe date l’édition
de 1819. - Quérard p. 351.- Gay I, 596.- Pia, 228 : pour cette édition.- Dufay 21.)

L’Amour au grand trot, ou la Gaudriole en diligence ;
Manuel portatif et guide très-précieux pour les voyageurs, offrant une série de voyages galans
en France et à l’étranger, ainsi qu’une foule de révélations piquantes de tous les larcins
d’amour, bonnes fortunes, espiègleries, aventures extraordinaires dont les voitures publiques
sont si souvent le théâtre.
Par M. Vélocifère, grand amateur de messageries.
Évocation, sur un mode souvent burlesque, des dangers qui guettent les jeunes filles lors des voyages en
diligence ou, comme le dit Alexandrian, “manuel portatif indiquant comment on peut avoir des aventures galantes et se caresser à la dérobée dans les voitures publiques”.
Plus gaillard que jamais, Cuisin prend soin d’avertir les mères : “En a-t-il vu de ces Agnès qui rougissent
à tout bout de champ et qui, coffrées, épinglées dans leur pudibonde toilette, semblaient impénétrables
aux plus innocents larcins de l’amour !”… Mis à l’index en 1825.

18

Paris, chez les principaux libraires du Palais-Royal, An du plaisir au galop 1820.
In-16 de 1 frontispice replié, (1) f., 278 pp. : broché, étiquette de titre imprimée au dos.
Édition originale.
Curieux frontispice gravé d’après Choquet, légendé : “Voyez comme le fripon vous mène toute la boutique
galante ! / L’Amour, le Vin et la Folie sont les compagnons de voyage !!!” Dans une diligence, tirée par des
chevaux montés par deux hommes nus et guidée par un bouffon féminin, s’entasse une multitude de voyageurs, tant hommes que femmes. Sur la droite, Cupidon pleure, appuyé contre une colonne portant la mention : Pauvre hymen.

Exemplaire broché sous couverture de papier bleu avec étiquette imprimée au dos.
La page de faux-titre manque. Couverture défraîchie.
(Drujon, 21 : “L’immoralité de cet ouvrage l’a fait mettre à l’index, par mesure de police, en 1825.”- Alexandrian, p. 202.- Gay I, 111.- Pia, 35.- Non cité dans les bibliographies hippiques…- Dufay 22.)

La Vie de garçon dans les hôtels-garnis de la capitale ;
ou De l’amour à la minute. Petite Galerie galante, pittoresque, sentimentale et philosophique,
faisant voir la lanterne magique des intrigues des hôtels-garnis.
Par un parasite logé à pouf au grenier.
Passage en revue, par le trou de la serrure, de plusieurs hôtels de passes situés dans des rues aux noms
plus évocateurs les uns que les autres (de la rue des Sens-Echauffés au cul-de-sac des Rêveries renouvelées
des Grecs, près le carrefour des Ténèbres). Le narrateur se propose de surprendre les secrets du cœur
humain à l’exemple d’Étienne de Jouy (qui avait publié entre 1812 et 1814 l’Hermite de la Chaussée
d’Antin, une série de satires sur la vie parisienne) et, comme Mercier, de trahir les équipées galantes des
hôtels garnis en y logeant “à pouf”, c’est-à-dire gratis.
Le succès du volume détermina en 1823 une nouvelle édition, entièrement remaniée, avant la mise à
l’index de 1825. Henry Kistemaeckers en donna une édition vers 1880 à partir de l’originale, et vers
1883, également à Bruxelles, parut une édition clandestine sur-titrée “Paris galant” d’après le texte de
1823. Cinquante ans plus tard, Pierre Dufay en préfaça une édition illustrée en tête de laquelle il devait
dresser la bibliographie de Cuisin.

19

Paris, chez les principaux libraires du Palais-Royal, 1820.
In-16 de (2) ff., 264 pp. : broché, couverture muette de papier bleu de l’époque.
Édition originale très rare.
“Cette première édition ne m’est connue que par le Journal de la librairie” (Paul Lacombe).
Le frontispice n’a pas été conservé. Couverture usagée avec quelques manques.
(Pia, 1504 : “C’est l’édition originale de cet ouvrage. Quoique son auteur ne l’ait pas signé, il n’est pas douteux
que celui-ci soit J.P.R. Cuisin, infatigable polygraphe auquel eurent souvent recours, à l’époque de la Restauration et sous la monarchie de Juillet, les éditeurs de brochures de colportage en quête de littérature égrillarde.”- Lacombe, nº 601.- Drujon, 392-393.- Quérard p. 353.- Gay III, 1335.- Dufay 24.)

20

Paris, chez les principaux libraires du Palais-Royal, 1823.
In-16 de 1 frontispice replié, XXIV, 264 pp. : demi-basane brune, dos lisse orné, tranches marbrées (reliure
de l’époque).
Deuxième édition, revue et corrigée, en grande partie originale.
Le texte de cette édition, où le sous-titre De l’amour à la minute a été remplacé par Cujas, Esculape et
l’amour, différe de celui de l’édition originale. Il est divisé en 15 parties, au lieu de 24 : cinq d’entre elles
sont reprises, mais les autres sont entièrement nouvelles.
“Dans la préface de la seconde édition, l’auteur dit qu’il a eu soin d’expurger son travail de toute expression
trop crue et des passages trop libres. Cela n’empêche pas que cette seconde édition ne contienne encore bien
des pages risquées” (Paul Lacombe).
Frontispice gravé par Burdet d’après Choquet, titré : Le Parasite indiscret – L’intérieur d’un étudiant du
pays latin, illustrant les pages 44 et 48.
Coupes frottées et tranches poussiéreuses.
(Pia, 1506 : “C’est la seconde et peut-être même la troisième édition de cet ouvrage. Deux ou trois éditions
en trois ans, cela constituait un succès pour un petit livre de cette sorte, et il n’est pas très surprenant qu’en
1825, le gouvernement de Villèle, dont la pudibonderie était vite alarmée, ait pris contre la Vie de garçon
une mesure administrative. Une ordonnance de police mit l’ouvrage à l’index des librairies et des cabinets
de lecture.”- Lacombe, nº 601.- Vicaire II, 1078.- Dufay, 25.)

Les Femmes entretenues dévoilées dans leurs fourberies galantes,
ou Le Fléau des familles et des fortunes. Par une de leurs victimes.
Sans trahir sa manière, Cuisin s’immisce dans le huis clos conjugal du triangle bourgeois, à l’affût de
ces “frelons impurs qui dérobent à des épouses légitimes le miel laborieusement recueilli dans un paisible
ménage”. Entre ravages vénériens et pécuniaires, Cuisin dévoile espiègleries, coquetteries et roueries de
toutes sortes. L’ouvrage, mis à l’index en 1825, sera réédité à Bruxelles en 1883 par J. J. Gay en même
temps que Clémentine, orpheline et androgyne (cf. notice 17).

21

Paris, chez les libraires du Palais-Royal, 1821.
2 volumes in-12 de 1 frontispice, (2) ff., 280 pp. ; 1 frontispice, (2) ff., 324 pp. : demi-maroquin lavallière
à coins, dos à nerfs ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin vert, non rogné, tête dorée (reliure de
la seconde moitié du XIXe siècle).
Édition originale.
Elle est ornée de deux frontispices, gravés par Mme Migneret d’après Choquet. La première de ces figures
fait allusion à la page 61, où une mère donne à embrasser son enfant adultérin au géniteur officiel, secrètement qualifié de “petit monstre” : “Baise ton joli Papa, mon petit Charles.” Sous ce cartouche, une sirène
à double queue. La seconde illustre une scène du second volume, lorsqu’il s’agit de cacher à un vieux galant
les autres visites que reçoit une pensionnaire du fameux n° 113 : “Madame, la Boule-de-neige ! la Boule-deneige ! cachez tout !”. Sous cette illustration, un singe joue au barbier avec un dindon.
Bel exemplaire.
(Drujon, 162 : “Ecrit licencieux et immoral mis à l’index, par mesure de police, en 1825.” Le bibliographe
date l’édition de 1820 chez la veuve Lepetit et ne décrit que deux frontispices. - Quérard p. 352.- Barbier II
p. 447.- Gay II, 291.- Vicaire, II, 1075.- Dufay 29.)

Les Cabarets de Paris, ou l’Homme peint d’après nature ;
par un dessinateur au charbon, et un enlumineur à la litharge. Petits tableaux de mœurs
philosophiques, galans, comiques ; mêlés de couplets et de diverses poésies légères.
En dix “séances d’observation”, Cuisin dépeint l’animation des cabarets de la capitale. Il fait naturellement l’éloge des tenanciers, “bienfaisans pharmaciens-vignographes”, dont le vin adroitement coupé
préserve de l’ivrognerie et garantit la tranquillité publique.

Cité pour la langue verte qu’il consigne (dans la Faune populaire de la France de Rolland, Le langage
parisien au XIXe siècle de Sainéan et la Bibliographie raisonnée de l’argot et de la langue verte d’YvePlessis), l’ouvrage est également mentionné par Vicaire dans sa Bibliographie gastronomique.

22

Paris, Delongchamps, 1821.
In-16 de 1 frontispice, (2) ff., 179 pp., 3 figures gravées hors texte : broché, couverture de papier ocre,
étiquette de titre imprimée au dos.
Édition originale.
“Tableau exclusivement moral des cafés, restaurants et cabarets de Paris. Rare et curieux. Les figures sont
assez finement gravées” (Paul Lacombe).
4 figures gravées, dont le frontispice : “La jouissance d’un canon sur le comptoir”, “Cabinet particulier
où le garçon ne vient que quand on l’appelle”, “V’là de fameux Malaga !... C’est sûr ça !!!...”, et enfin “Tout
se passe ici avec pompe”.
Bon exemplaire tel que paru sous couverture muette avec étiquette imprimée au dos.
Petits manques au dos.
(Lacombe, nº 585.- Quérard p. 351.- Barbier I p. 469.- Gay I, 439.- Vicaire, II, 1076.- Dufay 30.)

23

Paris, Delongchamps, 1821.
In-16, même collation : broché, couverture de papier bleu, étiquette de titre imprimée au dos.
Édition originale.
Exemplaire complet des quatres figures hors texte insérées dans un ordre différent du précédent.
Couvertures d’origine légèrement défraîchies. Rousseurs.

Les Duels, suicides et amours du Bois de Boulogne.
Recueil historique, contenant un grand nombre d’événemens tragiques, rendez-vous galans ;
intrigues piquantes, comiques et romanesques ; mystères et secrets étonnans, soit en fait de
galanterie, soit en complots criminels, dont ce Bois fameux n’est que trop souvent le théâtre.
Par un rôdeur, caché dans un arbre creux de ce bois.
Dans un style aussi bien désinvolte que sépulcral, Cuisin narre en deux parties et seize bulletins les
péripéties tragi-comiques de nombreuses situations galantes se déroulant dans le bois de Boulogne,
à la périphérie de Paris. Prompt à secouer le joug de la censure, Le Miroir des spectacles, des lettres,
des mœurs et des arts (où officie Étienne de Jouy) salue à la date du 9 janvier 1823 cet intéressant et
adroit ouvrage, le citant même en modèle pour sa vertu pédagogique : “La plupart des romans gâtent
l’esprit de la jeunesse, celui-ci est un code ingénieux de morale en action, qui, sous des couleurs vives et
dramatiques, pourra peut-être faire tomber quelquefois l’arme sacrilège des mains du suicidé, et l’épée
de celles d’un duelliste inhumain.” En dépit de ces recommandations et de ce certificat de bonne moralité,
l’ouvrage fut mis à l’index en 1825.

24

Paris, chez les principaux libraires du Palais-Royal, 1821.
2 volumes in-12 de 1 frontispice, 220 pp. ; 1 frontispice, 228 pp. : demi-basane rouge à coins, dos lisses
filetés or, pièces de titre et de tomaison de maroquin vert, tranches bleues (reliure de l’époque).
Édition originale.
“Scènes et tableaux de mœurs assez libres. Ouvrage saisi à l’époque de sa publication” (Paul Lacombe).
L’illustration comprend deux figures gravées, non signées, représentant une scène d’attaque dans un bois
(Ainsi, l’homme égaré, dans ces apprêts de deuil / Croit éviter son juge, en creusant son cercueil) et un duel à
l’épée (Point d’honneur odieux, prépare un beau laurier / Couronne en rougissant le front de ce meurtrier).
Large mouillure en pied au tome I et en marges supérieures du tome II.
(Drujon, 132 : “Recueil d’histoires fort libres, mis à l’index, par mesure de police, en 1825.” Le bibliographe
date l’édition originale de 1820, sans doute par erreur.- Lacombe, nº 587.- Quérard p. 351.- Barbier I
p. 1129.- Gay II, 51.- Dufay 31.)

Les Farces nocturnes des contrebandiers et des fraudeurs,
Recueil contenant un grand nombre d’anecdotes très-amusantes et très-récréatives, de tours,
ruses, finesses et stratagèmes extrêmement ingénieux, comiques ou audacieux, imaginés et
employés pour frustrer les droits.
Par un ancien Douanier.
Pour égayer le lecteur, tout en revendiquant comme toujours un but moral, Cuisin reprend l’image des
“frelons funestes qui dérobe(nt) le miel des abeilles” déjà décrits dans ses Femmes entretenues et dénonce
les méfaits des brigands et bandits, guettés par les revers de fortune et rongés par l’inquiétude.

25

Paris, Corbet, 1821.
In-16 de 1 frontispice replié, XIV, 216 pp. : broché, couverture doublée en papier vert.
Édition originale.
Rare et curieux ouvrage anonyme, “par un ancien douanier”.
Il n’est pas attribué à Cuisin dans les bibliographies usuelles modernes. Il semble cependant bien être de sa
main – notamment en raison de ces “frelons funestes” relevés ci-dessus – et, dans la notice qu’il a consacrée
à Cuisin en 1821, Alexandre-Nicolas Pigoreau l’évoque de manière cocasse : “Dévoiler les Farces nocturnes
des contrebandiers, c’est faire rentrer des fonds à l’Etat.” Le raisonnement est implacable… Le bibliographe
était d’autant mieux renseigné qu’il fut l’éditeur du Numéro 113 (cf. notice 2).
Le programme annoncé sur le titre est assez inquiétant :
Voyez cette ex-vierge, au minois hypocrite,
Ce politique adroit, ce tartuffe au front triste,
Cet auteur plagiaire, et ces vins frelatés,
Et tous ces teints de rose à grands frais dessinés ;
Ces vers délicieux, où l’esprit d’autrui brille :
Cet orateur fécond… d’un beau discours qu’il pille…
Ces faiseurs de romans, vieillards rajeunis…
Oui, lecteur, trop souvent, tout est fraude à Paris.
L’illustration comprend une planche dépliante gravée, titrée Barrière de l’Etoile, représentant plusieurs tours
de trompeurs et de voleurs : l’âne en ours, les jambes de bois, le marchand de coco, le poupon, le nègre de
fer blanc.
Six derniers feuillets rongés, avec atteintes au texte.
(Pigoreau, Petite Bibliographie biographico-romancière, Paris, 1821, pp. 174-175.)

Les Bains de Paris et des principales villes des quatre parties du monde ;
ou le Neptune des dames, orné de jolies gravures, Description hydrographique des thermes,
bains, étuves, eaux minérales et fontaines les plus célèbres du globe ; renfermant des leçons
d’hygiène, précieuses pour la beauté des femmes et la santé des hommes ; ainsi que des vers,
des anecdotes, des tableaux instructifs et amusans des mœurs de divers peuples ; des galanteries
décentes et des folies de bon ton. Dédié au beau-sexe.
Par Cuisin, auteur de plusieurs romans.
Dans ce tour du monde des lieux d’ablutions, qui vont du simple exercice hygiénique à la purification
spirituelle, Cuisin se livre à quelques innovations stylistiques, comme son Epitre dédicatoire à l’adresse
des Dames ou une allégorie versifiée. Inflexion décisive dans sa production littéraire, cet ouvrage – qui
n’est pas que prétexte à des propos libres sur les mœurs galantes – a été cité pour sa matière historique
et documentaire (Henri Napias, Les Établissements de bains froids à Paris, 1877 ; Charles Simon, Paris
de 1800 à 1830, 1900).

26

Paris, Verdière, 1822.
2 volumes in-12 de 1 frontispice, (2) ff., VII, 272 pp. mal chiffrées 284 sans manque ; 1 frontispice, (2) ff.,
282 pp. mal chiffrées 284 sans manque (la pagination saute de 62 à 65) : cartonnage de papier brique à la
Bradel, pièces de titre de maroquin lavallière, couvertures de papier bleu imprimées et ornementées conservées (Petitot).
Édition originale.
Deux frontispices gravés par Mlle Suxino d’après Choquet. Le premier est légendé par deux vers de Delille :
“Que ce dernier tissu moins blanc que son beau corps / Tombe... et révèle au monde tous ses secrets trésors”
et figure une jeune femme s’apprêtant à se laver dans une baignoire en forme de conque marine.
Le second offre à voir une salle des bains fastueux d’Ispahan où quatre baigneuses sont entourés d’eunuques
et de musiciens aveugles : “Vénus pour son palais eut choisi ce séjour / Si sous des fers honteux n’y gémissait
l’amour.”
Bon exemplaire, bien complet des couvertures imprimées et ornementées.
Ex-libris Louis Le Pileur (1839-1921), médecin et bibliophile. Quelques rousseurs.
(Lacombe, nº 590.- Gay I, 343.- Vicaire II, 1077.- Dufay 32.)

27

Paris, Verdière, 1822.
2 volumes in-12 de 1 frontispice, (2) ff., VII, 272 pp. mal chiffrées 284 sans manque ; 1 frontispice, (2) ff.,
282 pp. mal chiffrées 284 sans manque (la pagination saute de 62 à 65) : brochés, couvertures de papier
brun imprimées et ornementées.
Edition originale.
Elle est illustrée des mêmes frontispices que décrits ci-dessus. Lacombe note que certains exemplaires sont
ornés de frontispices différents et surtout bien plus chastes, ainsi les exemplaires de la Bibliothèque nationale
de France.
L’exemplaire comprend un feuillet liminaire supplémentaire dans chaque volume intitulé
“Programme explicatif” des gravures. Ces feuillets ne se trouvent pas dans l’exemplaire précédent.
Par ailleurs, le tome premier est également paginé 284 au lieu de 272 à la fin, mais les deux avant-dernières
pages sont chiffrées 280 et 281 et non, comme dans le précédent exemplaire, 270 et 271. Il y a donc eu une
correction en cours de tirage sans qu’on puisse déterminer lequel précède l’autre et, surtout, sans que la numérotation finale ne soit correctement corrigée.
Superbe exemplaire conservé tel que paru, sous couvertures imprimées et ornementées.
Ces couvertures sont imprimées sur papier brun et non, comme dans l’autre exemplaire, sur papier bleu.
Cachets d’une bibliothèque hongroise.

Le Paria travesti, ou la Pagode faubourienne ;
Histoire lamentable, en prose et en vers, mêlée de contre-danses et d’ariettes, en forme de
roman grotesco-burlesco-pathos, parodié sur la belle tragédie de M. Casimir Delavigne ;
narrant les catastrophes pathétiques du délire oriental d’un amour gigantesque, brisé par
un père superstitieux, barbare et téméraire.
Par P. Cuisin, auteur de divers romans.
Parodie assumée du Paria, tragédie en vers de Casimir Delavigne créée le 1er décembre 1821 et elle-même
inspirée, d’après Cuisin, par La Chaumière indienne de Bernardin de Saint-Pierre. Mêlant prose burlesque,
dialogues et alexandrins, cette “histoire lamentable mêlée de contre-danses et d’ariettes” narre les amours
contrariées de la séduisante Perle d’Amour et de Trompe-la-Mort, un savetier “intouchable”.

28

Paris, chez les marchands de nouveautés, An des singeries tragiques, 1822.
In-16 de (1) f., 1 frontispice, IV, 249 pp., (1) f. : percaline ivoire à la Bradel, pièce de titre de basane brune,
petit fleuron estampé, date dorée, ex-libris doré au premier plat.
Édition originale.
Le frontispice, qui manquait, a été remplacé par un autre titré : Contes populaires / Les Préventions
(un magicien chiromancien en action). Un “programme” explicatif imprimé décrit le frontispice qui devrait
se trouver inséré : il est suivi d’une longue introduction sur les mœurs indiennes et le sytème des castes.
Bon exemplaire.
Ex-libris gravé d’Alfred Piat, fondateur de la Société des Bibliophiles contemporains (au plat et au premier
contreplat), ex-libris Georges Lainé et cachet E. M. Pelay. Angles restaurés aux deux derniers feuillets.
(Quérard p. 352.- Aron & Espagnon, Répertoire des pastiches et parodies littéraires, 2009, nº 1084.Dufay 38.)

19

Le Peintre des coulisses,
salons, mansardes, boudoirs, mœurs et mystères nocturnes de la capitale,
ou Paris en miniature. Petite galerie, aussi instructive qu’amusante, et sous des formes
allégoriques, d’esquisses philosophiques, sombres, gaies ou sentimentales, de secrets et
usages inconnus de la première ville du monde.
Par un lynx magicien.

De plus en plus poète et muni de “lorgnettes enchantées”, Cuisin entend dévoiler les mœurs et la physionomie secrète de la capitale. Préférant désormais le rêve et la poésie à la seule grivoiserie, mais sans
renoncer à sa verve truculente, il explore différents lieux, de l’Opéra au sommet de la colonne Vendôme
en passant par l’hospice de Charenton ou le Cirque olympique.
Réimprimé plusieurs fois l’année de l’édition originale, l’ouvrage parut à partir de 1823 sous un titre
nouveau : Le Rideau levé, ou Petit Diorama de Paris. Description des mœurs et usages de cette capitale.
Par un lynx magicien.

29

Paris, François, An des bigarrures de l’esprit humain, 1822.
In-16 de 1 frontispice replié, 305 pp. : demi-percaline grise à la Bradel, pièce de titre brune, couvertures imprimées et ornementées conservées (reliure postérieure).
Édition originale, rare.
La mention qui précède la date de publication sur la page de titre est une allusion au Compère Mathieu ou
les Bigarrures de l’esprit humain d’Henri-Jospeh Dulaurens paru à la fin du XVIIIe siècle.
Une figure lithographiée et repliée en frontispice, titrée : “Une répétition de ballet de l’Opéra” et légendée :
“Est-ce bien ça ?”.
L’exemplaire est complet des rares couvertures imprimées et ornementées.
En revanche, le faux-titre fait défaut.
(Quérard p. 352.- Barbier III p. 812.- Lacombe, nº 593 : “Ce petit volume est curieux et rare.”- Gay III, 681.Vicaire, II, 1076-1077 : “Je n’ai pas vu d’exemplaire avec couverture.”- Dufay 33.)

30

Paris, A. Leroux successeur de François, 1822.
In-16 de 1 frontispice replié, 305 pp. : demi-chagrin brun, dos à nerfs orné, tranches mouchetées (reliure de
la fin du XIXe siècle).
Nouvelle édition. Ornée du même frontispice que l’édition originale.

31

Paris, A. Leroux successeur de François, 1822.
In-16 de 1 frontispice replié, 305 pp. : demi-percaline brune à coins à la Bradel, pièce de titre de maroquin
vert, couverture conservée (reliure moderne).
Même édition, même frontispice.

L’Art de briller en société, ou le Coryphée des salons ;
par P. Cuisin, auteur du Mentor de la jeunesse, des Mœurs, usages et coutumes des peuples,
du Code épistolaire, etc., etc.
Avec ce manuel de civilité initialement paru en 1823 sous le titre de Coryphée des salons, ou L’Homme
de bonne compagnie, Cuisin illustre son goût du détournement et gagne l’estime de la presse qui peut
enfin, et avec malice encore, faire son éloge sans exciter le courroux du pouvoir. Le Diable boiteux va
jusqu’à rendre hommage à sa connaissance des femmes et le nomme “législateur des boudoirs, Lycurgue
des toilettes” (21 février 1824) et le Journal des Débats, le 25 août suivant, s’amuse des excellents préceptes que l’ouvrage renferme.
Réédité en 1829 par Terry avec le sous-titre de Manuel de l’homme du monde, contenant le code civil
de politesse, l’usage du monde, le ton et les manières de la bonne compagnie, guide le plus complet, le
plus nouveau et le mieux choisi pour briller soit à la ville soit à la campagne.

32

Paris, Sanson, 1824.
In-16 de (2) ff., 296 pp. : broché, couverture brune imprimée et ornementée.
Deuxième édition, la première sous ce titre.
Très bel exemplaire tel que paru sans rousseurs.
(Barbier I p. 284.- Montandon, Bibliographie des traités de savoir-vivre, I, 1995, p. 108.- Dufay 41b.)

Le Conteur des écoliers, ou Récits d’un vieux marin, devenu portier d’un collège,
Nouveaux contes moraux aussi instructifs qu’amusans sur la capitale, ses environs, les mœurs
de divers peuples, et enfin sur tout ce qui peut orner l’esprit et former le cœur de l’adolescence.
Par l’auteur du Mentor de l’enfance.
Habile à faire feu de tout bois, Cuisin joue sur la mode des ouvrages édifiants à l’usage de la jeunesse
pour placer “le théâtre fictif de (s)es récréations” au collège Louis-le-Grand et instruire les plus jeunes
des aventures et des voyages du père Sabord, vieux marin reconverti en concierge qui accompagne
les élèves pendant leurs sorties dans Paris.

33

Paris, Corbet jeune, 1824.
In-12 de 1 frontispice, (2) ff., VIII, 320 pp., 3 planches hors texte : basane fauve racinée, dos lisse orné, pièce
de titre de maroquin rouge, roulette dorée encadrant les plats, tranches mouchetées (reliure de l’époque).
Édition originale.
Quatres figures gravées, dont une en frontispice, illustrant chacune une scène du récit, légendée par une phrase
du texte : un écolier apportant des provisions à une mendiante et à ses enfants, une mère reconnaissant son fils
à la morgue, un duel, et enfin la chute du Père Sabord pris par l’enthousiasme de son récit.
Exemplaire en reliure du temps portant, sur la page de garde, ce charmant ex-dono manuscrit : Donné par
le grand Papa pour récompenser de l’application et de la bonne conduite / 8bre 1826.
Un mors partiellement fendu. (Quérard p. 351.- Barbier I p. 749.- Dufay 47.)

L’Amour à l’encan,
ou la Tactique secrète de la galanterie dévoilée, revue semi-morale, semi-folâtre des sérails
patentés de la capitale ; des vices, travers, ridicules et mœurs du siècle, des délinquantes en
amour conjugal, et de tant de vertus hypocrites qui se parent d’une fausse pudeur ; compris
maintes anecdotes pour rire, précédé du tarif de toutes les faveurs accordées par le sexe,
depuis les voluptés bachiques de la Halle-au-blé jusqu’au nec plus ultra de la volupté des
salons. Par une nymphe retraitée.
Nouvelle exploration des galeries du Palais-Royal, réaménagées et reconstruites en 1828-1829, où se
pratiquait auparavant un amour tarifé et “expéditif, oh oui ! très expéditif”… Ultime texte de Cuisin (?)
sur le Palais-Royal, initialement paru en 1820 d’après Gay et non signalé par Dufay, parfois attribué au
chansonnier Jean-Baptiste Dalès, dit J.-B. Ambs-Dalès, qui en a revu la seconde édition.

34

Paris, Librairie française et étrangère, 1829.
In-16 de 1 frontispice replié, 135 pp. : demi-basane rouge ancienne, dos à nerfs orné.
Deuxième édition, revue par J.-B. Ambs, comme indiqué sur la page de titre.
Frontispice lithographié et colorié représentant l’arrivée d’une jeune femme dans un salon, titré : Réception
d’une novice. Avec une liste d’ouvrages en vente chez l’éditeur Roy-Terry au verso du faux-titre.
Au début du texte, très amusante liste de spécialités ou “cours de la galanterie à la bourse de l’Amour”,
avec tarifs. Elle est rédigée comme un menu de restaurant. Ainsi, l’amateur peut-il choisir des minauderies
affectueuse, un consommé de passions, un attachement conjugal à l’étouffé, des soupirs et transports à la
marigoule, etc. (Lacombe, nº 580 : pour l’édition originale parue en 1820. Attribution à Cuisin avec un
point d’interrogation.- Gay I p. 109.)

35

Paris, Librairie française et étrangère, 1829.
In-16 de 1 frontispice replié, 135 pp., (3) ff. de catalogue : demi-percaline ocre à la Bradel.
Deuxième édition ; exemplaire de second tirage.
L’erreur de pagination, notamment, a été corrigée (page 8 chiffrée 3 dans l’édition originale).
Même frontispice, même liste d’ouvrages au verso du faux-titre plus un catalogue de 6 pages in fine.
Ex-libris M. & H. Hocquette.

Les Lunes poétiques des deux-mondes ;
contemplations philosophiques, historiques, morales et religieuses ;
Par P. Cuisin, ancien militaire, homme de lettres, auteur de divers romans et ouvrages
d’éducation, membre honoraire de la Société française de statistique universelle, et
conservateur du célèbre cabinet d’anatomie Dupont.

Chef-d’œuvre de Cuisin, demeuré inachevé, mais le seul livre qu’il avoue signer avec fierté dans
son Discours apologétique d’ouverture. Dédié à la “jeune France”, il parut en 1836 aux
adresses de quatre libraires parisiens ou versaillais et de l’auteur. Il s’agit d’une première partie,
la seule parue, composée de six “lunes”, bien que le sommaire en annonce quinze.
Cuisin avait en effet pour ambition de publier 30 livraisons ou “lunes”, de 24 pages chacune
et toutes ornées d’une lithographie. Le titre de l’édition originale précise que ces illustrations
seront au nombre de 32, tandis que celui de la seconde émission, en 1840, ne mentionne plus
que “de jolies gravures par les premiers artistes”.
Les surprenantes lithographies hors texte dont les Lunes sont illustrées sont, pour l’essentiel,
signées d’Eugène André.
Peintre et lithographe actif dans les années 1830-1850, ayant illustré par ailleurs plusieurs opéras et vaudevilles ainsi que réalisé diverses suites d’imagerie commerciale ou enfantine, Eugène
André a composé ici une série de curieux dessins, entre cruauté et fantastique, souvent légendés
par des vers de Cuisin, mettant en scène notamment Lacenaire aux enfers, Napoléon sur son
lit de mort, les poètes condamnés à la misère, les internés de Bicêtre, un couple de mariés suicidaires... Certains portent le numéro de la “Lune” à laquelle ils sont destinés, mais leur ordre
d’insertion reste aléatoire et différe en fonction des exemplaires.

Véritable kaléidoscope et panorama rimé des pensées et des sensations de son auteur, cette
œuvre de toute une vie, selon les mots de Cuisin lui-même, révèle le travail à la fois ordonné
et décousu de cet érudit lunaire piqué de poésie. Les “deux mondes” du titre ne signifiant pas
pour lui, au contraire de la revue homonyme lancée en 1829, la France et le reste du globe,
mais ses observations diurnes et ses rêveries nocturnes. Aimant à mêler théâtre et poésie et
citant les artistes de son temps, Cuisin y traite de sujets jugés dramatiquement intéressants
et chers à sa plume, avec toujours le “monstrueux” Paris comme décor principal. Il s’agit
pour lui, en pré-baudelairien philosophe, “d’exprimer en poésie tous ces tableaux horribles,
ingénieux ou charmans de ce Paris Prothée, du Paris moderne” et de mettre à nu, sans pitié,
les plaies sociales qui prospèrent tant au bagne qu’à la morgue, dans les maisons de jeux et
les lieux de prostitution, dans un atelier de peintre, un hôpital ou au sein des familles mêmes...
On y croise aussi bien les grisettes et les filles du Palais-Royal que Napoléon et la colonne
Vendôme, le pindarique Victor Hugo qu’un pauvre guillotiné, la machine de Fieschi que le
destin “infernal” de Lacenaire.
Aux poèmes en alexandrins (Cuisin, fécond polygraphe, en annonce seize mille) se mêlent des
notices, historiques et anecdotiques, qui se veulent respiration documentée de la déclamation
oratoire et pourraient annoncer la naissance du poème en prose. Cuisin a conçu cette alternance
de formes pour ne pas lasser un lecteur qu’il sait fatigué d’œuvres “uniquement poétiques”.
Une succession d’images étonnantes, souvent lyriques et parfois ironiques, innervent la prose
d’un auteur qui “ne compose pas un seul vers, au milieu des ombres qui lui servent de cortège
funèbre, sans que la pâle courrière des nuits ne vienne épandre sa chevelure argentée sur ses
contemplations, sans qu’un rayon ne vienne errer sur le lambris des ruines, des tombeaux, des
sommeils, des forfaits, des secrets qu’il épie”...
L’Etudiant du 3 juin 1838 rend compte de cette publication dont le plan échappe aux intelligences terrestres. Feignant de déplorer les mers de sang d’où émergent ces lunes poétiques, les
escortes de poignards et de coups de pistolets, les gémissements et les grincements de dents, ce
journal salue un ouvrage dont l’originalité se lit de la préface à la table des matières, et dont
l’illustration “cadavérique” est parfaitement appropriée au sujet.
Fleur rare et déjà maladive d’une littérature éclose au déclin du romantisme sur le terreau encore fertile du roman gothique, ces Lunes d’un lyrisme noir éclairent les nuits d’un Paris disparu
de leur étrange et précieux fanal qui aurait mérité sa place dans l’Anthologie de l’humour noir
d’André Breton.

36

Paris, Postel, Jules Laisné, Moreau et l’auteur, Versailles, Er. Klefer, 1836.
In-8 de 1 frontispice, 224 pp., 10 planches hors texte : demi-maroquin bleu nuit à grain long, dos lisse orné
d’un motif rocaille, entièrement non rogné (reliure légèrement postérieure).

Edition originale : elle est illustrée de 10 lithographies hors texte, dont 7 signées par Eugène
André, lithographiées par Adrien.
L’illustration comprend en outre 15 culs-de-lampe.
La première de ces lithographies n’est signalée par aucun bibliographe de Cuisin.
Intitulée : La vertu indécise / La vertu prostituée. Du vice à l’hôpital il n’est qu’un souvent qu’un pas, elle
est répertoriée dans l’Inventaire du fonds français après 1800 parmi les œuvres d’Eugène André, mais elle
ne se trouve dans aucun des exemplaires connus des Lunes poétiques. Ainsi, les deux exemplaires conservés
à la Bibliothèque nationale de France, comme les quelques exemplaires répertoriés, ne renferment que neuf
lithographies, conformément à ce que décrit Dufay dans sa bibliographie.

Très bel exemplaire en reliure décorée du temps, à toutes marges.
Au verso blanc de la p. 191 (dernière page de la lune V), une curieuse annotation manuscrite de l’époque à
l’encre brune (de la main de Cuisin ?) : “Le reste est de même genre, n’ayant point été imprimé, faute de
souscripteurs. Cet ouvrage contient un grand nombre de faits en peu de mots, des idées neuves et d’un genre
particulier: le tout exprimé sans ordre dans de mauvais vers”. On relève sur une dizaine de pages des deux
premières “Lunes” quelques marques de lecture, à la mine de plomb, le scripteur ayant noté des fautes dans
la composition des alexandrins et notamment en regard de l’un des vers : “je ne comprends pas”. Petite déchirure sans manque de papier, p. 192.
(Dufay 64.- Vicaire II, 1079 et Loliée, Catalogue romans noirs, nº 144 : pour la remise en vente de 1840).

37

Paris, Le Bailly, 1840.
In-8 de 224 pp., 9 planches hors texte : demi-maroquin rouge à coins, dos à nerfs orné, non rogné, tête
doré, couverture illustrée conservée (Smeers).
Edition originale : exemplaire de seconde émission, avec nouvelle page de titre datée de 1840.
Seul le double feuillet comprenant le faux-titre et le titre ont été réimprimés ; le reste du volume est identique.
C’était une façon d’écouler les exemplaires restants de l’édition originale. Vicaire et Loliée ne décrivent que
cette seconde émission.
Le titre a été légèrement modifié. Ainsi, la mention : “Première partie. Dédié à la jeune France. Orné de
trente-deux jolies gravures des premiers artistes”, qui figure sur le titre de la première émission à la date de
1836, est-elle devenue : “Dédié à la jeune France. Orné de jolies gravures des premiers artistes.”
L’illustration comprend 9 lithographies originales hors texte, dont six par Eugène André, une par Koepfer
et deux non signées.

Exemplaire unique complet de la couverture lithographiée.
Signée “G.L.” et lithographiée par Roger, elle est datée de 1838. Seul Vicaire la mentionne, mais elle fait défaut à tous les exemplaires connus.
Cette belle composition portant le titre de l’ouvrage et le nom de l’auteur, représente une farandole de personnages, danse macabre mêlant grisettes et puissants personnages où s’invitent notamment un squelette et
un indien à la tenue exotique. Un vieil ange barbu soutient une stèle portant l’inscription : “Les lunes poétiques sont filles du temps et attendent tout de leur père.”
Parfait exemplaire, non rogné, en reliure décorée de Smeers.
Ex-libris de la bibliothèque de Villeneuve-Butel.


Aperçu du document XP Cuisin.pdf - page 1/28

 
XP Cuisin.pdf - page 2/28
XP Cuisin.pdf - page 3/28
XP Cuisin.pdf - page 4/28
XP Cuisin.pdf - page 5/28
XP Cuisin.pdf - page 6/28
 







Télécharger le fichier (PDF)





Documents récents du même auteur


fine bindings   3 février 2015
Documen captains   9 février 2014

Sur le même sujet..







Ce fichier a été mis en ligne par un utilisateur du site Fichier PDF. Identifiant unique du document: 00277910.
⚠️  Signaler un contenu illicite
Pour plus d'informations sur notre politique de lutte contre la diffusion illicite de contenus protégés par droit d'auteur, consultez notre page dédiée.