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Livret diocésain

Année de la Miséricorde

8 décembre 2015 - 20 novembre 2016

1

Photo de couverture : vitrail de la cathédrale de Sens, “Le bon Samaritain” - © Antoine Philippe

2

Livret diocésain
Année de la
8 décembre 2015 - 20 novembre 2016

#JubilédelaMiséricorde

4

Sommaire........................................................................................................................................ 3
Préface............................................................................................................................................. 5

Mode d’emploi.............................................................................................................................. 10
Fiche n° 1 : Jésus Christ, la Miséricorde de Dieu en personne....................................................... 13
Fiche n° 2 : accueillir dans ma vie un Dieu de miséricorde.......................................................... 21
Fiche n° 3 : recevoir le pardon de Dieu......................................................................................... 27
Fêtes du Pardon.................................................................................................................... 33
Fiche n° 4 : miséricorde corporelle et spirituelle............................................................................ 35
Fiche n° 5 : l’Église : signe de la miséricorde de Dieu au cœur du monde.................................... 41
Fiche n° 6 : missionnaires de la miséricorde de Dieu.................................................................... 47
Prière pour le jubilé de la miséricorde.......................................................................................... 53
Les fiches n° 2, n° 3 et n° 4 forment la “Retraite à domicile” pour le carême 2016.
Conférences de carême........................................................................................................ 55

5

Sommaire

Introduction..................................................................................................................................... 7

6

L

Comme partout dans le monde, des Portes saintes sont ouvertes dans notre diocèse, dans les
cathédrales de Sens et d’Auxerre, ainsi qu’à l’abbatiale de Pontigny et dans la basilique de Vézelay.
Elles invitent chacun à un pèlerinage, à marcher vers tous ces lieux où seront vécus des moments
de joie et de miséricorde.
Pour guider votre cheminement intérieur, quotidien, personnel ou communautaire, le service
diocésain de Formation vous propose six fiches, toutes guidées par la Parole de Dieu, âme de
cette année jubilaire. Je souhaite vivement qu’en cette Année sainte, les fidèles s’imprègnent
profondément de l’Évangile, le connaissent, l’aiment au point qu’il transfigure leur pensée, leur
vie, leur témoignage et leurs “œuvres de miséricorde”. Comme l’explique le pape François : “Pour
être capable de miséricorde, il nous faut donc d’abord nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu.
Il nous faut retrouver la valeur du silence pour méditer la Parole qui nous est adressée. C’est ainsi
qu’il est possible de contempler la miséricorde de Dieu et d’en faire notre style de vie.”
Au cours de ce Jubilé, “laissons-nous surprendre par Dieu” ! Que cette Année sainte réveille notre
conscience afin de devenir “miséricordieux comme le Père”. ■
+ Mgr Hervé Giraud,
archevêque de Sens & Auxerre

7

Préface

e 8 décembre 2015 - jour du cinquantième anniversaire de la conclusion du concile
œcuménique de Vatican II - le pape François a ouvert une Année sainte, celle du Jubilé
extraordinaire de la miséricorde. Elle s’achèvera le 20 novembre 2016 en la solennité
liturgique du Christ Roi de l’Univers.

8

“Le Seigneur, le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité,
qui garde sa fidélité jusqu’à la millième génération, supporte faute, transgression et péché, mais ne
laisse rien passer, car il punit la faute des pères sur les fils et les petits-fils, jusqu’à la troisième et la
quatrième génération.” Exode 34,6-7
révèle le Père comme “riche en miséricorde”
(Ephésiens 2,4-5) — le Père qui nous manifeste
son amour sans limite pour nous en la personne
de Jésus-Christ. La compassion du Christ pour
tous ceux qu’il rencontre, reflète la miséricorde
du Père (Matthieu 9,36).

Cette citation du livre de l’Exode est étrange
et paradoxale. Elle semble marquer une
hésitation : Dieu est-il miséricordieux (v. 6) ou,
au contraire, intransigeant (v. 7) ? Les traditions
de l’Ancien Testament reflètent plus d’une
fois cette hésitation sur “l’identité” de Dieu :
Dieu proche et Dieu d’amour, mais aussi Dieu
exigeant et capable de punir. Et parfois, il
nous est difficile, à nous aussi, de reconnaître
Dieu comme “le miséricordieux”. Il peut nous
arriver de remettre en cause la bonté de Dieu,
son engagement inconditionnel en faveur des
hommes.

L’enjeu de ce Jubilé extraordinaire, pour chaque
croyant, et, au-delà, pour toute l’humanité, est
de découvrir ou de redécouvrir notre Dieu
comme source plénière de l’amour et de la
miséricorde, qui se révèle en Jésus-Christ. Il
est aussi de découvrir ou de redécouvrir les
implications dans la vie de l’Église et dans
notre vie quotidienne de notre foi en Dieumiséricorde.

C’est en Jésus-Christ que nous comprenons
pleinement qui est Dieu. Jésus Christ nous

9

Introduction

Par l’équipe diocésaine de Formation permanente

Saint, qui ne cesse de faire grâce et miséricorde
à ceux qui croient lui. En franchissant la Porte
sainte au cours de l’année jubilaire, que ce soit
ici, dans notre diocèse (Sens, Auxerre, Vézelay,
Pontigny), ou à Rome, nous entrons à notre
tour dans cette démarche de gratuité, nous
affirmons notre volonté de nous sanctifier,
c’est-à-dire de laisser Dieu, le seul Saint, se
rapprocher de nous.

Un Jubilé 
: la tradition en est ancienne
puisqu’elle remonte à l’Ancien Testament 
:
selon Lévitique 25, tous les 50 ans, l’année
jubilaire donne à chacun l’occasion de
remettre toutes les dettes et de pardonner à son
prochain. C’est à cette tradition, reprise par le
prophète Isaïe (Isaïe 61), que Jésus fait allusion
lors de sa visite à Nazareth :
“L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que
le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il
m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux
pauvres, annoncer aux captifs leur libération,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue,
remettre en liberté les opprimés, annoncer une
année favorable accordée par le Seigneur.”
(Luc4,18 19).

Ce livret est destiné à accompagner la vie
des chrétiens au cours de l’année du Jubilé
de la miséricorde. Il permettra à tous ceux
qui l’utiliseront comme support de réunions
de partage et de prière en paroisse, dans les
aumôneries, dans les groupes de jeunes,
dans les équipes de catéchistes, de découvrir
et d’approfondir les différentes dimensions
du Jubilé : nous serons tout d’abord conviés
à reconnaître que Dieu, lui-même, est
miséricorde (fiche 1). Puis nous chercherons
à mieux comprendre cette miséricorde de
Dieu qui se révèle en Jésus-Christ (fiche 2).

Selon le livre du Lévitique, l’enjeu du jubilé
est la Sainteté : en acceptant de remettre les
dettes de leur prochain comme en pardonnant
les offenses, tous les croyants entrent dans une
démarche et dans une logique de gratuité. Ils
se rapprochent ainsi de Dieu lui-même, le seul

10

Père Olivier Artus, responsable

Les fiches 4, 5 et 6 nous inviteront à vivre
concrètement la miséricorde dans notre
relation au prochain, dans la vie de l’Église,
dans notre engagement au sein de la société.

Père François Campagnac

Les fiches 2, 3 et 4 forment la “Retraite à
domicile” pour le carême 2016.

Père Hugues Guinot

À tous les groupes qui utilisent ce livret, l’équipe
diocésaine de Formation permanente souhaite
de vivre intensément cette année jubilaire. ■

Mme Marie Huet

Père Ivan Roulier

11

Introduction

L’équipe diocésaine de la Formation permanente

La fiche 3, destinée à être abordée durant le
temps du carême, nous préparera à célébrer
notre Dieu miséricordieux dans le sacrement
de réconciliation. Celui-ci peut être célébré au
cours des “journées du pardon“ organisées par
de nombreuses paroisses.

Mode d’emploi
Pour chacune des fiches, nous vous proposons
de vivre trois étapes :

de répondre aux questions. Le but n’est pas de
répondre à tout, mais de pointer de manière
concise ce qui vous parle.

• étape 1 : “chez soi”
• étape 2 : “en équipe locale”
• étape 3 : “relecture personnelle et ouverture
vers le rassemblement dominical”

Concluez éventuellement par un Notre Père.
Notez ensuite un ou plusieurs points que
vous pourrez partager en groupe dans l’étape
suivante.

• étape 1 : chez soi

• étape 2 : en équipe locale

Il s’agit d’un temps exclusivement personnel
à vivre chez soi : “pour toi, quand tu pries,
retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la
porte, et prie ton Père qui est là dans le secret”
(Matthieu 6, 6).

Il s’agit de vivre un temps de partage spirituel.
On veillera à éviter le bavardage et les
digressions en tout genre. Il ne s’agit pas d’une
réunion de travail pastoral…
Il aura fallu auparavant constituer des petites
équipes d’année dans votre paroisse.

Pour bien vivre cette 1ère étape, choisissez un
lieu dans lequel vous ne serez pas dérangé et
qui favorisera la prière. Vous pouvez utiliser
une image, une bougie… Il s’agit d’entrer dans
une lecture priante des textes proposés, puis

Chaque équipe aura un responsable (prêtre ou
diacre ou laïc). Le lieu de rencontre peut être
à domicile ou bien dans un local paroissial ou

12

La bulle d’indiction “Misericordiae Vultus”

le visage de la miséricorde

Après un temps informel d’échanges de
nouvelles, souvent indispensable, mais bref, on
passera au temps de mise en œuvre de la fiche.

Une bulle est un document pontifical
exposant une décision du pape. La bulle
Misericordiae Vultus institue l’année sainte
durant l’année liturgique qui commence
lors de l’Avent 2015.

• étape 3 : relecture personnelle et
ouverture vers le rassemblement
dominical

Ce document expose à la fois les modalités
concrètes du déroulement de l’année de la
miséricorde et ses fondements bibliques,
théologiques et spirituels.

Personnellement après chaque rencontre,
prendre le temps de noter dans les encadrés
prévus à cet effet, dans chaque fiche, ce qui
vous a touché, ce qui est nouveau pour vous,
ce que vous voulez conserver.

Chaque fiche du livret cite
des extraits de ce texte
du pape François
qui a guidé la
réalisation de
ce livret de
formation. ■

Voyez, si vous le pouvez, au cours de la messe
du dimanche dans votre paroisse, comment il
serait possible de faire un lien avec la liturgie
communautaire : intention de prière universelle,
prière d’action de grâce, reprise ou affichage
d’une phrase… ■

13

Mode d’emploi

autre. La durée doit être fixée préalablement
(commencer à l’heure et terminer à l’heure…).

14

© Flickr

Jésus Christ, la miséricorde de Dieu en personne
Chant

Homme au milieu des hommes (A 220-1)

Prière introductive

1. Tu sais de quoi nous sommes pétris,
Tu te souviens que nous sommes poussière,
Jésus, homme au milieu des hommes,

Le Dieu des dieux, le Seigneur,
parle et convoque la terre
du soleil levant jusqu’au soleil couchant.

Prends pitié de tout homme pécheur (bis)

“Écoute, mon peuple, je parle ;
Israël, je te prends à témoin.
Moi, Dieu, je suis ton Dieu !

2. Tu n’agis pas selon nos péchés,
Ne nous rends pas en pesant nos offenses,
Jésus, homme au milieu des hommes,

Je ne t’accuse pas pour tes sacrifices ;
tes holocaustes sont toujours devant moi.”

Prends pitié de tout homme pécheur (bis)

“Offre à Dieu le sacrifice d’action de grâce,
accomplis tes vœux envers le Très-Haut.

3. Et comme est loin le couchant du levant,
Tu mets au loin le fardeau de nos fautes,
Jésus, homme au milieu des hommes,

Invoque-moi au jour de détresse :
je te délivrerai, et tu me rendras gloire.”

Prends pitié de tout homme pécheur (bis)

“Qui offre le sacrifice d’action de grâce,
celui-là me rend gloire :
sur le chemin qu’il aura pris,
je lui ferai voir le salut de Dieu.”

15

Fiche n° 1

Psaume 49 (vv. 1 ; 7-8 ; 14-15 ; 23)

Parole de Dieu

Évangile de saint Matthieu (9, 9-13)

Matthieu se croyait loin de Dieu. Jésus a croisé sa route et alors tout a changé pour lui !
Il a tout laissé sur place pour suivre Jésus et pour partager son repas…
Jésus partit de là et vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur
d’impôts. Il lui dit : “Suis-moi.” L’homme se leva et le suivit.
Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs
d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples.
Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples : “Pourquoi votre maître mange-t-il avec les
publicains et les pécheurs ?”
Jésus, qui avait entendu, déclara : “Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin,
mais les malades.
Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu
appeler des justes, mais des pécheurs.”

Présentation du texte
Matthieu était collecteur d’impôts 
: à
Capharnaüm, bourgade-frontière, il ramassait
des taxes variées et des redevances. Les
publicains comme lui étaient peu surveillés
quant à leurs méthodes et à leurs marges

bénéficiaires. Ils étaient détestés de beaucoup
qui les considéraient comme des pécheurs,
car impurs en raison de leurs actes contraires
à la Loi.

16

Car la miséricorde dont il est question dans
cet Évangile est l’amour de Dieu pour le
pécheur. Jésus incarne cette miséricorde : elle
n’est pas une idée, mais une personne, Jésus
lui-même, qui vient à notre rencontre.
Il connaît nos vies et nos cœurs. Et il nous
choisit nous aussi pour partager sa mission.
Pour faire de nous, pécheurs, des disciples
pardonnés, aimés, sauvés.

Au temps où Matthieu écrit, à la fin du Ier siècle
de notre ère, après la ruine du Temple de
Jérusalem, les pharisiens peuvent entendre
le message d’Osée d’une manière nouvelle :
nous ne pouvons plus offrir les sacrifices qui
nous obtiennent le pardon de Dieu. Mais ce
que Dieu veut, c’est la miséricorde, c’est-à-

17

Fiche n° 1

dire les œuvres de miséricorde (vêtir celui qui
est nu, nourrir l’affamé, visiter les malades).
Ce sont elles qui donnent la bienveillance
de Dieu. Alors Jésus invite à ajouter à cette
liste de miséricordes, la sollicitude envers les
pécheurs.

La conduite de Jésus est jugée scandaleuse. Si
Jésus vient de Dieu, comment peut-il préférer
les pécheurs aux justes 
? Pourtant Jésus a
choisi ce financier peu honnête pour devenir
un de ses disciples…
Jésus n’agit jamais selon l’apparence. En lui,
Dieu se révèle comme un Dieu qui veut le
salut du pécheur. Dieu en Jésus-Christ est
miséricorde et vient à l’homme.
Jésus invite à combler le fossé entre les justes
et les pécheurs, en manifestant la sollicitude
de Dieu. Pour convaincre les pharisiens,
Jésus a recours à une citation d’Osée (6,6) :
“C’est la miséricorde que je désire, et non les
sacrifices.”

N° 2 : Nous avons toujours besoin de contempler
le mystère de la miséricorde. Elle est source de
joie, de sérénité et de paix. Elle est la condition
de notre salut. Miséricorde est le mot qui révèle
le mystère de la Sainte Trinité. La miséricorde,
c’est l’acte ultime et suprême par lequel Dieu
vient à notre rencontre. La miséricorde, c’est la
loi fondamentale qui habite le cœur de chacun
lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il
rencontre sur le chemin de la vie. La miséricorde,
c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour
qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé
pour toujours malgré les limites de notre péché.
[…]

La vocation de saint Matthieu, Caravage
église Saint-Louis des Français à Rome

N° 8 : L’appel de Matthieu est lui aussi inscrit
sur l’horizon de la miséricorde. Passant devant le comptoir des impôts, Jésus regarda Matthieu
dans les yeux. C’était un regard riche de miséricorde qui pardonnait les péchés de cet homme,
et surmontant les résistances des autres disciples, il le choisit, lui, le pécheur et le publicain,
pour devenir l’un des Douze. Commentant cette scène de l’Évangile, saint Bède le Vénérable a
écrit que Jésus regarda Matthieu avec un amour miséricordieux, et le choisit : miserando atque
eligend. Cette expression m’a toujours fait impression au point d’en faire ma devise.

18

© Wikipédia

Extraits de la Bulle d’indiction

Questions pour un partage

Mes notes

1. Puis-je faire mémoire d’un événement
ou d’une rencontre où le Seigneur s’est
approché de moi ?

Fiche n° 1

2. Matthieu se lève à l’appel de Jésus, quittant
tout sur le champ. Et moi, aurais-je la même
spontanéité ?
3. Comment est-ce que je comprends la
parole que cite Jésus : “C’est la miséricorde
que je désire, et non les sacrifices” ? Éclairet-elle ma vie ?
4. À la manière du Pape, quelle définition
de la miséricorde pourrais-je formuler ? Et
si je me donnais une devise avec le mot
“miséricorde”, laquelle serait-elle ?
5. En contemplant le célèbre tableau du
Caravage, la vocation de Matthieu (cicontre), et la lumière qui le traverse, quelle
serait ma prière aujourd’hui ?

Notre Père
19

20

© Annie Gathelier

Les fiches n° 2, n° 3 et n° 4 forment la “Retraite à domicile” pour le carême 2016.

Fiche n° 2 : accueillir dans ma vie un Dieu de Miséricorde.......................................................... 21
Fiche n° 3 : recevoir le pardon de Dieu......................................................................................... 27
Fêtes du Pardon.................................................................................................................... 33
Fiche n° 4 : miséricorde corporelle et spirituelle............................................................................ 35

21

Carême 2016

Retraite de carême à domicile

22

© Wikipédia

Accueillir dans ma vie un Dieu de miséricorde
Chant

Prière introductive

N’aie pas peur,
laisse-toi regarder par le Christ !
Laisse-toi regarder, car il t’aime !

Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.

Psaume 22

Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles

1. Il a posé sur moi son regard
Un regard plein de tendresse
Il a posé sur moi son regard
Un regard long de promesse

et me fait revivre ; il me conduit par le juste
chemin pour l’honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal, car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.

2. Il a posé sur moi son regard
Et m’a dit “viens et suis-moi”.
Il a posé sur moi son regard
Et m’a dit “viens, ne crains pas !”

Tu prépares la table pour moi devant mes
ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.

3. Il a posé sur moi son regard,
Et ses yeux en disaient long.
Il a posé sur moi son regard,
C’était celui du pardon.

Grâce et bonheur m’accompagnent tous
les jours de ma vie ; j’habiterai la maison du
Seigneur pour la durée de mes jours.

23

Fiche n° 2

N’aie pas peur (G 249)

Parole de Dieu

Évangile de saint Luc (19, 1-10)

Comment accueillions-nous dans nos vies l’amour miséricordieux du Seigneur ?
L’Évangile nous montre quelques attitudes possibles : sommes-nous comme cet homme riche qui
ne parvient pas à se défaire de ses biens pour suivre Jésus (Lc 18,18-30) ? Sommes-nous comme cet
aveugle guéri qui devient disciple (Lc 18, 35-43) ?
On pourrait trouver bien d’autres exemples : méditons celui de Zachée.
Entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était
le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche.
Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite
taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là.
Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : “Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que
j’aille demeurer dans ta maison.” Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie.
Voyant cela, tous récriminaient : “Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur.”
Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : “Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de
mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus.”
Alors Jésus dit à son sujet : “Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils
d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.”

24

Il choisit un sycomore. C’est une variété de
figuier sauvage, et, dans la tradition juive, le
figuier représente la Parole de Dieu. Ainsi,
symboliquement, et sans doute sans le savoir,
Zachée s’appuie sur la Parole pour voir celui
qui est Parole faite chair.

La scène se passe à Jéricho, près de la Mer
Morte, l’un des points les plus bas de la terre
et, ainsi, symboliquement, le plus proche des
enfers. Jésus est descendu jusque-là.
Zachée porte a priori bien mal son nom qui
signifie “le juste”. C’est en effet un personnage
impopulaire à double titre dans son milieu : il
collabore avec l’occupant romain détesté, et il
s’enrichit en prélevant plus que l’impôt exigé.
Zachée cherche à voir Jésus. Est-il simplement
curieux comme Hérode (cf. Lc 9,9), un autre
personnage peu sympathique de l’Évangile ?
Veut-il voir sans être vu, en se cachant dans
le feuillage ? En tout cas, il fait des efforts pour
cela : ce n’est pas facile de grimper sur un
arbre pour un homme de petite taille que l’on
imagine corpulent et plus tout jeune, et, en
faisant cela, il va se faire remarquer et, peutêtre, essuyer des quolibets.

Jésus le remarque et l’interpelle par son nom
sur le ton de l’urgence : “descend vite”, lui ditil d’emblée, voulant peut-être lui faire ainsi
comprendre qu’il n’est pas bon de chercher à
s’élever par ses propres forces. Mais il ajoute
aussitôt “il faut que j’aille demeurer dans ta
maison”, proposant ainsi à Zachée bien plus
que le simple coup d’œil qu’il recherchait.
Zachée obéit, il accueille cet amour
miséricordieux que Jésus lui offre et il en est
rempli de joie. Bien plus, son existence est
transformée, il vit une conversion radicale
en abandonnant la moitié de ses biens aux
pauvres et en proposant de dédommager

25

Fiche n° 2

Présentation du texte

largement ceux qu’il a pressurés dans sa charge
de collecteur d’impôts.

Césarée et, au Moyen-Âge, une autre tradition,
historiquement peu vraisemblable, verra en lui
le fondateur du sanctuaire de Rocamadour…

Zachée est ainsi devenu disciple du Christ. La
tradition de l’Église en fera le premier évêque de

Extraits de la Bulle d’indiction

N° 25 : Une Année Sainte extraordinaire pour
vivre dans la vie de chaque jour la miséricorde
que le Père répand sur nous depuis toujours.
Au cours de ce Jubilé, laissons-nous surprendre
par Dieu. Il ne se lasse jamais d’ouvrir la porte
de son cœur pour répéter qu’il nous aime et
qu’il veut partager sa vie avec nous. (…)
Du cœur de la Trinité, du plus profond du mystère
de Dieu, jaillit et coule sans cesse le grand fleuve
de la miséricorde. Cette source ne sera jamais
épuisée pour tous ceux qui s’en approcheront.
Chaque fois qu’on en aura besoin, on pourra
y accéder, parce que la miséricorde de Dieu
est sans fin. Autant la profondeur du mystère
renfermé est insondable, autant la richesse qui
en découle est inépuisable.

26

Mes notes

Questions pour un partage

Mes notes

Fiche n° 2

1. Chacun relève dans le passage d’Évangile
proposé un mot ou une phrase qui le touche
particulièrement et explique pourquoi.
2. Quels sont les moyens que je prends
personnellement pour accueillir Jésus dans
ma vie ? Est-ce que cela me coûte ?
3. Le pape François nous invite à nous “laisser
surprendre par Dieu”. Ai-je déjà fait cette
expérience ? Comment ?
4. En quoi ai-je besoin de la miséricorde de
Dieu ?

Notre Père

27

28

© Wendy Corniquet

Recevoir le pardon de Dieu
Chant

Prière introductive

Pour que l’homme soit un fils à son image,
Dieu l’a travaillé au souffle de l’Esprit :
Lorsque nous n’avions ni forme ni visage,
Son amour nous voyait libres comme lui (bis).

Rappelle-toi, Seigneur,
ta tendresse, ton amour qui est de toujours.
Oublie les révoltes,
les péchés de ma jeunesse ;
dans ton amour, ne m’oublie pas.

Psaume 24 (vv.6-13)

Nous tenions de Dieu la grâce de la vie,
Nous l’avons tenue captive du péché :
Haine et mort se sont liguées pour l’injustice
Et la loi de tout amour fut délaissée (bis).

Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.

Quand ce fut le jour et l’heure favorable,
Dieu nous a donné Jésus, le Bien-Aimé :
L’arbre de la Croix indique le passage
Vers un monde où toute chose est consacrée (bis).

Les voies du Seigneur sont amour et vérité
pour qui veille à son alliance et à ses lois.
À cause de ton nom, Seigneur,
pardonne ma faute : elle est grande.

Qui prendra la route vers ces grands espaces ?
Qui prendra Jésus pour Maître et pour ami ?
L’humble serviteur a la plus belle place !
Servir Dieu rend l’homme libre comme lui (bis).

Est-il un homme qui craigne le Seigneur ?
Dieu lui montre le chemin qu’il doit prendre.
Son âme habitera le bonheur,
ses descendants posséderont la terre.

29

Fiche n° 3

Hymne de la liturgie des Heures (G297-1)

Parole de Dieu

Évangile de saint Luc (15, 1-3, 11-32)

Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : “Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et
il mange avec eux”. Alors Jésus leur dit cette parabole :
“Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui
me revient.” Et le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il
dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé, quand une grande famine
survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un
habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le
ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien.
Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché
contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes
ouvriers.”
Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de
compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre
le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.” Mais le père dit à ses serviteurs :
“Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales
aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était
mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.” Et ils commencèrent à festoyer.

30

Présentation du texte
Ce n’est pas l’avis du grand frère. Lui aussi a
reçu sa part d’héritage, mais qu’en a-t-il fait ?
En se considérant comme serviteur, il attend
que tout lui soit donné alors qu’il possède tout
de son père. Enfermé sur ses positions et ses
jugements, pour lui ce fils n’est plus son frère
et son père est-il encore un père ? Loin d’être
un père faible, la seule autorité de ce père est
celle de l’amour et de la tendresse pour chacun
de ses fils, celle qui aide à grandir.

Ce fils en prenant son héritage a tout emporté,
a tout coupé de son passé : même les liens du
sang, même les liens du cœur. Réfléchissant
sur sa vie, il regrette sa faute, puis il prend
conscience de la rupture qu’elle a entraînée,
et enfin il se juge lui-même en se rendant
esclave. Mais il prend le risque du retour. En
courant au-devant de lui pour l’embrasser, son
père lui redonne sa liberté. Il sera fils, et encore
plus qu’avant !

31

Fiche n° 3

Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les
danses. Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci répondit : “Ton frère
est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.” Alors le fils
aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier. Mais il répliqua à son père :
“Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu
ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est revenu
après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !”
Le père répondit : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait
festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il
est retrouvé !”

revenir, nous n’en avons peut-être même plus le
goût, et nous y renonçons. Par trop de pudeur,
d’amour-propre, ou de honte 
? “Mais cette
honte est aussi une grâce qui nous prépare
à être embrassés par le Père qui pardonne
toujours” affirmait le pape François (angélus
du 2 août 2015).

Le pardon de Dieu n’est pas une question de
mérite ou d’héritage. C’est un lien d’amour
retrouvé, redonné gratuitement. Recevoir le
pardon, ce n’est pas se méjuger au point de
s’enchaîner dans la culpabilité. Bien au-delà
d’un aveu coupable, l’Évangile invite d’abord
à accueillir le pardon comme une grâce et
une source de joie dans notre vie. C’est une
force qui nous aide, là où on en est, à grandir,
à avancer, et même à nous dépasser.

Et si en cette année du Jubilé de la miséricorde,
nous osions, à l’occasion d’une journée du
pardon en doyenné, ou à un autre moment
propice, découvrir ou goûter à nouveau au
sacrement du pardon : accueillir le regard de
Dieu sur sa vie, un regard qui peut aider à être
enfin libre et vrai. Ça vaut bien une petite fête
quand même !

Accepter de recevoir le pardon de Dieu peut
être long et difficile. Nous laissons parfois la
distance et le temps s’installer comme un
fossé entre Dieu et nous, qui nous semble
infranchissable. Nous ne savons plus comment

Extraits de la Bulle d’indiction

N° 9 : Dans les paraboles de la miséricorde, Jésus révèle la nature de Dieu comme celle d’un
Père qui ne s’avoue jamais vaincu jusqu’à ce qu’il ait absous le péché et vaincu le refus, par la
compassion et la miséricorde. Nous connaissons ces paraboles, trois en particulier : celle de la
brebis égarée, celle de la pièce de monnaie perdue, et celle du père et des deux fils (cf. Lc 15,
1-32). Dans ces paraboles, Dieu est toujours présenté comme rempli de joie, surtout quand il

32

33

Le fils prodigue, Rembrandt
Musée de l’Ermitage à Saint-Petersbourg

Fiche n° 3

Comme on peut le remarquer, la miséricorde est,
dans l’Écriture, le mot-clé pour indiquer l’agir de
Dieu envers nous. Son amour n’est pas seulement
affirmé, mais il est rendu visible et tangible. D’ailleurs,
l’amour ne peut jamais être un mot abstrait. Par
nature, il est vie concrète : intentions, attitudes,
comportements qui se vérifient dans l’agir quotidien.
La miséricorde de Dieu est sa responsabilité envers
nous. Il se sent responsable, c’est-à-dire qu’il veut
notre bien et nous voir heureux, remplis de joie
et de paix. L’amour miséricordieux des chrétiens
doit être sur la même longueur d’onde. Comme le
Père aime, ainsi aiment les enfants. Comme il est
miséricordieux, ainsi sommes-nous appelés à être
miséricordieux les uns envers les autres.

© Wikipédia

pardonne. Nous y trouvons le noyau de l’Évangile
et de notre foi, car la miséricorde y est présentée
comme la force victorieuse de tout, qui remplit le
cœur d’amour, et qui console en pardonnant. […]

Questions pour un partage

Mes notes

1. Comment comprendre que l’amour du
père s’exprime par “il fallait” ? Qu’est-ce
que cela dit de la gratuité de Dieu ? Et de la
joie de Dieu à nous offrir son pardon ?
2. Quel contraste constatons-nous entre le
regard des fils sur leur père et le regard
du père sur chacun de ses fils ? Comment
comprendre que le père coupe la parole au
cadet, sans le laisser achever son discours ?
3. Ai-je déjà participé à une journée du pardon
dans mon doyenné ? Quel témoignage puisje donner de ce qui s’est vécu ? Qu’est-ce
que j’en attends cette année ?
4. En contemplant le célèbre tableau de
Rembrandt (voir page précédente), sur
le fils prodigue, quelle serait ma prière
aujourd’hui ?

Notre Père
34

Fêtes du pardon - carême 2016 : dates et lieux
Pour les sénonais urbain & rural :

Pour le jovinien :

Samedi 19 mars 2016,
en la cathédrale de Sens

Samedi 19 mars 2016, de 14 h à 17 h
en l’église Saint-Jean de Joigny

Pour la puisaye :

P

Date et horaires à déterminer

Pour l’auxerrois :

Pour le tonnerrois :

Samedi 19 mars 2016,
après-midi, à Ravières

Pour l’avallonnais :

Samedi 19 mars 2016, de 10 h à 12 h
et de 14 h à 16 h
en la cathédrale d’Auxerre

Samedi 12 mars 2016, après-midi
en l’église Saint-Lazare d’Avallon

35

36

© Pxabay

Chant

5. Écoute la voix du Seigneur,
prête l’oreille de ton cœur.
Qui que tu sois, fais-toi violence,
qui que tu sois, rejoins ton frère.

Écoute la voix du Seigneur (A 548)

1. Écoute la voix du Seigneur,
prête l’oreille de ton cœur.
Qui que tu sois, ton Dieu t’appelle,
qui que tu sois, il est ton Père.

Prière introductive

Psaume 118, (vv. 57-60)

Toi qui aimes la vie,
O toi qui veux le bonheur,
Réponds en fidèle ouvrier
de sa très douce volonté.
Réponds en fidèle ouvrier
de l’Évangile et de sa paix.

Mon partage, Seigneur,
je l’ai dit, c’est d’observer tes paroles.
De tout mon cœur, je quête ton regard :
pitié pour moi selon tes promesses.
J’examine la voie que j’ai prise :
mes pas me ramènent à tes exigences.

2. Écoute la voix du Seigneur,
prête l’oreille de ton cœur.
Tu entendras que Dieu fait grâce,
tu entendras l’Esprit d’audace.

Je me hâte, et ne tarde pas,
d’observer tes volontés.

3. Écoute la voix du Seigneur,
prête l’oreille de ton cœur.
Tu entendras crier les pauvres,
tu entendras gémir le monde.

37

Fiche n° 4

Miséricorde corporelle et spirituelle

Parole de Dieu

Évangile de saint Luc (10, 25-37)

Et voici qu’un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : “Maître, que dois-je faire
pour avoir en héritage la vie éternelle ?”
Jésus lui demanda : “Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ?”
L’autre répondit : “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta
force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même.”
Jésus lui dit : “Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras.”
Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : “Et qui est mon prochain ?”
Jésus reprit la parole : “Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ;
ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. Par hasard,
un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet
endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.
Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. Il
s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre
monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces
d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé
en plus, je te le rendrai quand je repasserai.”
Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ?”
Le docteur de la Loi répondit : “Celui qui a fait preuve de pitié envers lui.“ Jésus lui dit : “Va, et toi
aussi, fais de même.”

38

un docteur de la Loi ; un homme qui connaît
bien le sujet : il est spécialiste de la Parole
de Dieu, et peut donc comprendre que la
miséricorde dont a fait preuve le samaritain est
plus importante, plus fondamentale, que les
prescriptions particulières.

La parabole du Bon samaritain (Luc 10, 25-37)
met en scène deux personnages : un homme
tombé aux mains de bandits, et un samaritain.
Or, dans l’Évangile, les samaritains sont
considérés par les juifs comme de mauvais
croyants, qui ne respectent pas la loi de Moïse.
Au contraire, le prêtre et le lévite respectent
scrupuleusement les prescriptions juridiques ;
c’est d’ailleurs pour cela qu’ils se détournent
de l’homme à moitié mort : s’ils touchent son
sang, ils se rendent impurs et ne peuvent plus
dès lors accomplir leur office au temple.

Mais dans ce récit, il y a aussi une réciprocité
entre l’homme blessé et le Samaritain ;
finalement, ne sont-ils pas réciproquement
prochains l’un de l’autre ?
Et le Christ : il est à la fois celui qui raconte
une histoire, celui qui questionne le croyant ;
et, dans la parabole elle-même, il est à la fois
le Samaritain qui sauve et le blessé lui-même,
souffrant à cause des autres…

Le samaritain, lui, ose s’approcher, et fait le
nécessaire pour sauver l’homme blessé. Il se
fait son prochain. C’est sur cette question du
prochain, que Jésus interroge son interlocuteur,

39

Fiche n° 4

Présentation du texte

Extraits de la Bulle d’indiction

N° 15 : Au cours de cette Année Sainte, nous pourrons faire
l’expérience d’ouvrir le cœur à ceux qui vivent dans les périphéries
existentielles les plus différentes, que le monde moderne a souvent
créées de façon dramatique. Combien de situations de précarité
et de souffrance n’existent-elles pas dans le monde d’aujourd’hui !
Combien de blessures ne sont-elles pas imprimées dans la chair
de ceux qui n’ont plus de voix parce que leur cri s’est évanoui
et s’est tu à cause de l’indifférence des peuples riches ! Au cours
de ce Jubilé, l’Église sera encore davantage appelée à soigner ces
blessures, à les soulager avec l’huile de la consolation, à les panser
avec la miséricorde et à les soigner par la solidarité et l’attention.
Ne tombons pas dans l’indifférence qui humilie, dans l’habitude
qui anesthésie l’âme et empêche de découvrir la nouveauté, dans
le cynisme destructeur. Ouvrons nos yeux pour voir les misères du
monde, les blessures de tant de frères et sœurs privés de dignité,
et sentons-nous appelés à entendre leur cri qui appelle à l’aide.
Que nos mains serrent leurs mains et les attirent vers nous afin
qu’ils sentent la chaleur de notre présence, de l’amitié et de la
fraternité. Que leur cri devienne le nôtre et qu’ensemble, nous
puissions briser la barrière d’indifférence qui règne souvent en
souveraine pour cacher l’hypocrisie et l’égoïsme.

40

Mes notes

Questions pour un partage

Mes notes

Fiche n° 4

1. Ai-je été un jour le prochain de quelqu’un ?
Qu’est-ce que ce quelqu’un m’a donné, qui
m’ait relevé et aidé à avancé ? Cela a-t-il été
pour moi décisif ?
2. Moi-même, me suis-je fait le prochain
de quelqu’un ? Ai-je eu la compassion du
samaritain ? Dans quelles circonstances ?
3. Dans ces expériences, où et comment
se situe la miséricorde de Dieu, et par
rapport au corps (blessé), et par rapport à la
conversion spirituelle ?
4. À quelle conversion et à quel agir, au nom
de l’Évangile, est-ce que je me sens appelé ?
À quoi sommes-nous appelés ensemble ?

Notre Père
41

© L’Osservatore Romano - News.va

42

© L’Osservatore Romano - News.va

Chant

6. Dieu nous a tous appelés
à la gloire de son Royaume,
Pour former un seul corps baptisé dans l´Esprit.
Dieu nous a tous appelés
pour les noces de l´Agneau,
Pour former un seul corps baptisé dans l´Esprit.

Dieu nous a tous appelés (A 548)

Nous sommes le corps du Christ,
Chacun de nous est un membre de ce corps.
Chacun reçoit la grâce de l´Esprit
pour le bien du corps entier. (bis)

Prière introductive

1. Dieu nous a tous appelés
à tenir la même espérance,
Pour former un seul corps baptisé dans l´Esprit.
Dieu nous a tous appelés à la même sainteté,
Pour former un seul corps baptisé dans l´Esprit.

Psaume 132, (vv. 1-3)

Oui, il est bon, il est doux pour des frères
de vivre ensemble et d’être unis !
On dirait un baume précieux,
un parfum sur la tête,
qui descend sur la barbe, la barbe d’Aaron,
qui descend sur le bord de son vêtement.

2. Dieu nous a tous appelés
des ténèbres à sa lumière,
Pour former un seul corps baptisé dans l´Esprit.
Dieu nous a tous appelés
à l´amour et au pardon,
Pour former un seul corps baptisé dans l´Esprit.

On dirait la rosée de l’Hermon
qui descend sur les collines de Sion.
C’est là que le Seigneur envoie la bénédiction,
la vie pour toujours.

43

Fiche n° 5

L’Église : signe de la miséricorde de Dieu au cœur du monde

Parole de Dieu

Évangile de saint Marc (6, 30-44)

Les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné.
Il leur dit : “Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu.” De fait, ceux qui arrivaient
et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger.
Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup
comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux.
En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient
comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.
Déjà l’heure était avancée ; s’étant approchés de lui, ses disciples disaient : “L’endroit est désert et
déjà l’heure est tardive. Renvoie-les : qu’ils aillent dans les campagnes et les villages des environs
s’acheter de quoi manger.”
Il leur répondit : “Donnez-leur vous-mêmes à manger.” Ils répliquent : “Irons-nous dépenser le salaire
de deux cents journées pour acheter des pains et leur donner à manger ?” Jésus leur demande :
“Combien de pains avez-vous ? Allez voir.” S’étant informés, ils lui disent : “Cinq, et deux poissons.”
Il leur ordonna de les faire tous asseoir par groupes sur l’herbe verte. Ils se disposèrent par carrés de
cent et de cinquante.
Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction et
rompit les pains ; il les donnait aux disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. Il partagea aussi les
deux poissons entre eux tous. Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés. Et l’on ramassa les morceaux
de pain qui restaient, de quoi remplir douze paniers, ainsi que les restes des poissons. Ceux qui
avaient mangé les pains étaient au nombre de cinq mille hommes.

44

Le récit de la multiplication des pains
dans l’Évangile de Marc fait écho à la vie
eucharistique des premières communautés
chrétiennes. À tous ceux qui se rassemblent
autour de lui, Jésus offre le pain : son corps, sa
propre vie en abondance.

à donner au-delà de ce qui semble possible.
La foule entière est porteuse de richesses
insoupçonnées qui se dévoilent lorsque
chacun accepte d’entrer dans une logique de
partage et de gratuité. D’autre part, le récit
fait clairement allusion au fait que c’est Jésus
lui-même qui se donne comme nourriture. La
multiplication des pains préfigure le partage
du pain eucharistique. Ainsi, si les disciples
acceptent d’entrer dans une nouvelle logique
— une logique de grâce, ils comprendront qui
est le Christ, et seront en état de recevoir sa vie
et sa nourriture en abondance.

Le récit de Marc 6,30-44 est le premier des
deux récits de multiplication des pains dans
l’Évangile de Marc (le second récit se situe en
Mc 8,1-10).
La foule se rassemble autour de Jésus, et à la
réaction de panique des disciples (”Renvoieles“), répond le discours audacieux du Christ :
“Donnez-leur vous-mêmes à manger”. Il s’agit
ici de passer d’une logique “comptable” à une
logique de grâce : en effet, les disciples font le
constat pratique qu’il n’y a pas suffisamment de
nourriture pour rassasier la foule. Le discours
de Jésus se situe sur un autre plan et comporte
deux dimensions : d’une part, Il invite chacun

Le texte de Marc nous alerte donc sur le fait que
la rencontre authentique du Christ nécessite de
notre part un cheminement, une conversion :
accepter de changer de vision du monde, en
venir à une logique d’amour, de grâce, de
miséricorde — concrétisée ici par un regard
de compassion vis-à-vis des foules.

45

Fiche n° 5

Présentation du texte

Les foules qui ont suivi le Christ reçoivent
ses dons en abondance : elles partagent un
même pain, et cette nourriture commune dit
aussi l’égalité fondamentale qui existe entre
tous les disciples du Christ. Rassemblés par le
Christ, unis dans un même geste de partage,
ils partagent une même nourriture, mais aussi
une même dignité et ils sont rassemblés dans
un même corps : l’Église.

Enfin, le don du Christ accomplit les espérances
d’Israël : espérance de salut, de liberté, de
bonheur et de paix. Le nombre symbolique des
paniers restants (12) renvoie aux douze tribus
d’Israël. L’Église est l’Israël définitif, le peuple
uni avec Dieu par la médiation de Jésus Christ,
dans une alliance définitive.

Extraits de la Bulle d’indiction

N° 12 : Il est déterminant pour l’Église et pour la crédibilité de son annonce de vivre et de témoigner
elle-même de la miséricorde. Son langage et ses gestes doivent transmettre la miséricorde pour
pénétrer le cœur des personnes (…) La vérité première de l’Église est l’amour du Christ.

46

Questions pour un partage

Mes notes

Fiche n° 5

1. La mission de l’Église est avant tout de
témoigner de la miséricorde du Père,
de son amour que Jésus Christ nous a
fait connaître : comment transmettre aux
jeunes cette Bonne Nouvelle d’un Dieu
miséricordieux et proche de nous ?
2. Dans l’Eucharistie, nous prenons conscience
de notre profonde égalité en dignité devant
Dieu. Est-ce que je regarde tous les membres
de la communauté chrétienne comme des
frères et des sœurs qui me sont donnés ?
Comment ai-je souci d’eux ?
3. Des personnes sont rejetées, exclues, à
cause de leur culture, de leur pauvreté,
de leur âge, de leurs opinions. Quelles
suggestions concrètes pour aider notre
communauté chrétienne (paroisse, groupe
de jeunes, etc..) à demeurer ouverte et
accueillante ?

Notre Père
47

48

© Agnès Naulet - Pèlerinage diocésain à Lourdes 2013

Missionnaires de la miséricorde de Dieu
Chant

Prière introductive

Au cœur de ce monde, le souffle de l’Esprit
fait retentir le cri de la Bonne Nouvelle.
Au cœur de ce monde, le souffle de l’Esprit
met à l’œuvre aujourd’hui
des énergies nouvelles.

Heureux qui craint le Seigneur,
qui aime entièrement sa volonté !
Sa lignée sera puissante sur la terre ;
la race des justes est bénie.

Psaume 111

L’homme de bien a pitié, il partage ;
il mène ses affaires avec droiture.
Cet homme jamais ne tombera ;
toujours on fera mémoire du juste.

1. Voyez ! les pauvres sont heureux :
Ils sont premiers dans le Royaume.
Voyez ! les artisans de paix :
Ils démolissent leurs frontières.
Voyez ! les hommes au cœur pur :
Ils trouvent Dieu en toute chose.

Il ne craint pas l’annonce d’un malheur :
le cœur ferme, il s’appuie sur le Seigneur.
Son cœur est confiant, il ne craint pas :
il verra ce que valaient ses oppresseurs.

2. Voyez ! les affamés de Dieu :
Ils font régner toute justice.
Voyez ! les amoureux de Dieu :
Ils sont amis de tous les hommes.
Voyez ! ceux qui ont foi en Dieu :
Ils font que dansent les montagnes.

Homme de justice, de tendresse et de pitié,
à pleines mains, il donne au pauvre ;
à jamais se maintiendra sa justice,
sa puissance grandira, et sa gloire !

49

Fiche n° 6

Au cœur de ce monde (A 238-1)

Parole de Dieu

Évangile de saint Matthieu (25, 31-44)

“À la fin, vous serez jugés sur l’amour” disait saint Jean-de-la-Croix. En nous donnant ce
commandement de “nous aimer les uns les autres comme [il] nous a aimés”, le Seigneur nous
demande d’être les instruments de sa miséricorde et de la répandre autour de nous. C’est ce qu’il
nous enseigne au chapitre 25 de l’Évangile selon saint Matthieu :
Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son
trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des
autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs
à gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le
Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné
à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;
j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes
venus jusqu’à moi !”
Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? Tu avais donc
faim, et nous t’avons nourri ? Tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? Tu étais un étranger, et
nous t’avons accueilli ? Tu étais nu, et nous t’avons habillé ? Tu étais malade ou en prison… Quand
sommes-nous venus jusqu’à toi ?”
Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus
petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.

50


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