La Parallaxe de Mercator Cartes et Annexes 2015 06 09 PDF


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Nom original: La Parallaxe de Mercator Cartes et Annexes 2015 06 09.pdf
Titre: Cartes et annexes de la parallaxe de mercator
Auteur: Jean-Philippe Debleds

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Cartes et annexes de La Parallaxe de Mercator
Version du 9 juin 2015
Auteur : Jean-Philippe Debleds

Sommaire
Cartes et graphiques ................................................................................................................................. 1
Annexe 1 : liste des pays et de leurs principaux paramètres ............................................................. 9
Annexe 2 : une brève histoire du temps et de sa mesure ................................................................. 16
Annexe 3 : tableau comparatif des principaux calendriers................................................................ 24
Annexe 4 : une brève histoire de l’intelligence et de sa mesure ...................................................... 25
Annexe 5 : une brève histoire des écritures et du langage ............................................................... 27
Annexe 6 : tableau comparatif des principales écritures ................................................................... 33
Annexe 7 : une brève histoire des sciences ........................................................................................ 34
Annexe 8 : une brève histoire des inventions humaines et du développement ............................. 42
Annexe 9 : une brève histoire de la théorie de l’évolution ................................................................. 50
Annexe 10 : une brève histoire des religions ...................................................................................... 56
Annexe 11 : une brève histoire du droit................................................................................................ 74
Annexe 12 : une brève histoire de la monnaie, de la finance et de l’économie ............................. 85
Annexe 13 : une brève histoire des innovations à la guerre ........................................................... 100
Annexe 14 : une brève histoire des sociétés précoloniales et des colonisations ........................ 106
Annexe 15 : une brève histoire de l’esclavage.................................................................................. 120
Annexe 16 : une brève histoire des pandémies et des épidémies................................................. 127
Annexe 17 : tableau comparatif des principaux agents épidémiques ........................................... 138
Annexe 18 : une brève histoire de la démographie .......................................................................... 144
Annexe 19 : une brève histoire de la mort et des rites funéraires .................................................. 147
Annexe 20 : tableau des médailles aux Jeux Olympiques de Londres 2012 ............................... 153
Annexe 21 : dettes environnementale et financière des cent-cinquante-deux pays les plus
significatifs............................................................................................................................................... 154
Annexe 22 : une brève histoire de la région des Grands Lacs ....................................................... 159
Annexe 23 : un calendrier prévisionnel des pénuries ...................................................................... 171
Annexe 24 : une brève histoire de l’écosystème solaire et de l’une de ses espèces, l’Homme 176
Références ................................................................................................................................................ 184

Document en libre accès. Tous droits réservés.
L’ouvrage de référence, La Parallaxe de Mercator, peut être acheté sur le site
http://www.thebookedition.com/
Citation : Debleds Jean-Philippe, La Parallaxe de Mercator, TheBookEdition.com, 2015.
ISBN : 978-2-9553208-0-8
Commentaires et réactions bienvenus à cette adresse : parallaxemercator@gmail.com

Cartes et graphiques

Cartes et graphiques

Carte 1 : liens entre la température et la prévoyance.
Élaborée d’après les données de l’encyclopédie Botanica [1] et du FMI 2010 [2].

1

Cartes et graphiques

Carte 2 : répartition des QI dans le monde en 2012.
Source : Richard Lynn et Tatu Vanhanen [3].

2

Cartes et graphiques

Carte 3 : prévalence du sida dans le monde en 2004.
Source : ONUSIDA, Quatrième rapport mondial (2004) [4].

3

Cartes et graphiques

Carte 4 : nombre de conflits entre septembre 1945 et septembre 2013.
Établie d’après des données de Wikipédia.

4

Cartes et graphiques

Carte 5 : nombre de morts par zone de conflit entre septembre 1945 et septembre 2013.
Établie d’après des données de Wikipédia.

5

Cartes et graphiques

Figure 1 : évolution des motivations de conflit entre septembre 1945 et septembre 2013.
Les pourcentages indiquent le poids de chaque motivation rapporté à l’ensemble des conflits. Les durées sont des moyennes sur toute la
période. Établie d’après des données de Wikipédia.
6

Cartes et graphiques

Figure 2 : exposition au risque financier et environnemental des 81 pays documentés en 2008.
Sources : données environnementales, WWF [5] ; données financières, FMI [6].

7

Cartes et graphiques

Figure 4 : échéances des pénuries, de la démographie et du réchauffement climatique.
Sources : démographie : ONU [7] ; climat : rapport du GIEC [8] du 27 septembre 2013 et CNRS [9] ; matières minérales : USGS [10], Science & Vie [11] ; matières vivantes : Science & Vie (ibid.).
Remarques : les minerais ont été pondérés selon le nombre d’industries majeures auxquelles ils participent. Exemples : l’uranium vaut 1 car il ne participe qu’à l’industrie de l’énergie ; le zinc vaut 6
car il est utilisé par l’agroalimentaire, l’agriculture, la médecine, le bâtiment, l’automobile et l’électronique. Cette pondération est simple, voire simpliste, toutes les activités humaines étant comptées
comme équivalentes. Mais une modélisation plus fine se heurterait vite à une complexité impossible à dessiner : l’uranium est vital pour la France, dont l’électricité est essentiellement nucléaire,
mais pas pour l’Allemagne. Ce graphique doit donc être lu comme la superposition de plusieurs sonnettes d’alarmes, chacune annonçant un enchainement d’événements de nature possiblement
chaotique.

8

Liste des pays et de leurs principaux paramètres

Annexe 1 : liste des pays et de leurs principaux paramètres
nom
Afghanistan
Afrique du Sud

a

zone

superficie
2
(km )

population
(2000)

tempérée

641 869

23 898 198

espérance taux
de vie
de
b
moyenne fécon
a
(années) -dité
44
6,69

c

QI

taux
sousd'alphabé- alimend
e
tisation
tation

75*

28%

colonisation

f

9%

Royaume-Uni, 1879-1919
Pays-Bas, 1652-1910

mixte

1 223 111

44 066 197

42

2,2

72

88%

?

Albanie

tempérée

28 755

3 473 835

78

2,03

82

99%

0%

Algérie

mixte

2 320 972

30 409 300

74

1,89

84

75%

?

Allemagne

tempérée

356 109

82 187 909

79

1,39

99

99%

0%

Andorre

tempérée

452

66 824

84

1,3

97*

99%

0%

Angola

tropicale

1 252 421

10 377 267

38

6,35

71*

70%

41%

Portugal, 1576-1975

Antigua-et-Barbuda

tropicale

462

66 464

72

2,24

74

99%

?

Royaume-Uni, 1632-1981

mixte

1 960 175

23 153 090

76

4

80

86%

?

Argentine

mixte

2 781 013

37 497 728

76

2,16

93

98%

?

Arménie

tempérée

29 872

3 042 556

72

1,33

93

100%

21%

Australie

mixte

7 706 142

19 164 620

81

1,76

99

99%

0%

Autriche

tempérée

83 739

8 113 413

79

1,36

99

99%

0%

Azerbaïdjan

tempérée

85 808

7 809 052

66

2,46

85

99%

?

mixte

12 868

290 075

66

2,18

84*

96%

0%

Royaume-Uni, 1648-1973

tempérée

657

634 137

75

2,6

86

91%

0%

Royaume-Uni, 1861-1971

mixte

138 507

130 406 594

63

3,11

81

56%

26%

Royaume-Uni, 1757-1947
Royaume-Uni, 1627-1966

Arabie saoudite

Bahamas
Bahreïn
Bangladesh

France, 1830-1962

Espagne, 1536-1816
Royaume-Uni, 1788-1901

Barbade

tropicale

440

273 483

73

1,65

80

100%

?

Belgique

tempérée

30 480

10 263 618

79

1,64

99

99%

0%

Belize

tropicale

22 175

247 887

68

3,6

77

75%

?

Espagne, 1524-1991

Bénin

tropicale

116 515

6 627 964

53

5,2

71*

42%

12%

France, 1863-1960

Bhoutan

tempérée

39 927

2 005 222

55

4,74

78*

53%

?

Royaume-Uni, 1910-1947

Biélorussie

tempérée

206 681

10 033 697

70

1,43

95*

100%

0%

Bolivie

tropicale

1 090 353

8 152 600

66

2,85

87

91%

27%

Bosnie-Herzégovine

tempérée

51 403

4 035 457

78

1,22

83

98%

0%

mixte

580 011

1 607 069

51

2,79

77*

84%

25%

Botswana

Espagne, 1559-1825
Royaume-Uni, 1885-1966

9

Liste des pays et de leurs principaux paramètres

a

espérance taux
de vie
de
b
moyenne fécon
a
(années) -dité
72
1,91

zone

superficie
2
(km )

population
(2000)

Brésil

tropicale

8 507 128

175 552 771

Brunei

tropicale

5 770

336 376

75

Bulgarie

tempérée

110 802

7 818 495

Burkina Faso

tropicale

273 719

Burundi

tropicale

Cambodge
Cameroun

nom

c

QI

taux
sousd'alphabé- alimend
e
tisation
tation

colonisation

f

86

90%

6%

Portugal, 1533-1822

2,28

89*

95%

0%

Royaume-Uni, 1888-1984

73

1,38

93

98%

0%

11 308 552

49

6,47

70*

29%

8%

France, 1885-1960

27 254

6 621 166

51

6,55

72*

67%

62%

Allemagne, 1899-1962

tropicale

182 612

12 466 262

61

3,37

92*

76%

25%

France, 1863-1964

tropicale

466 307

15 343 036

53

4,39

64

68%

22%

Allemagne, 1884-1960

Canada

tempérée

9 904 700

31 278 097

80

1,61

100

99%

0%

France, 1608-1867

Cap-Vert

tropicale

3 962

401 343

71

3,38

76*

85%

?

Portugal, 1462-1975

Chili

mixte

742 298

15 153 450

77

2

90

96%

?

Espagne, 1541-1818

Chine

mixte

9 338 902

1 268 853 362

73

1,73

106

96%

10%

Colombie

tropicale

1 141 962

39 685 655

72

2,54

83

93%

9%

Espagne, 1525-1819

Comores

tropicale

1 660

578 400

63

5,03

77*

74%

?

France, 1843-1975

Congo

tropicale

345 430

3 102 404

53

6,07

73

81%

13%

France, 1880-1960

Corée du Nord

tempérée

122 473

21 647 682

72

2,1

105*

99%

35%

Chine, -1100 à 1945

Corée du Sud

tempérée

98 339

47 351 083

77

1,27

105

99%

?

Chine, -1100 à 1945

Costa Rica

tropicale

51 608

3 710 558

77

2,24

86

96%

?

Espagne, 1502-1821

Côte d'Ivoire

tropicale

322 216

15 563 387

49

4,5

71

55%

14%

France, 1830-1960

Croatie

tempérée

56 288

4 410 830

75

1,4

98

99%

0%

Cuba

tropicale

110 443

11 134 273

77

1,66

85

100%

?

Danemark

tempérée

42 671

5 337 416

78

1,74

97

99%

0%

Djibouti

tropicale

21 638

430 822

43

5,31

75*

70%

?

France, 1862-1977

Dominique

tropicale

732

71 540

75

1,94

67

88%

?

France, 1632-1978

mixte

982 910

70 492 342

72

2,83

83

66%

?

Royaume-Uni, 1882-1922

tropicale

20 697

6 122 515

72

3,12

78

84%

9%

Espagne, 1524-1821

mixte

71 234

2 369 153

76

2,88

87

90%

?

Royaume-Uni, 1892-1971

tropicale

256 932

12 505 204

77

2,68

88

84%

15%

Espagne, 1535-1822

Égypte
El Salvador
Émirats arabes unis
Équateur

Espagne, 1511-1898

10

Liste des pays et de leurs principaux paramètres

a

espérance taux
de vie
de
b
moyenne fécon
a
(années) -dité
56
5,08

zone

superficie
2
(km )

population
(2000)

Érythrée

tropicale

121 941

4 356 581

Espagne

tempérée

505 674

40 016 081

80

Estonie

tempérée

45 545

1 379 835

États-Unis

tempérée

9 450 720

Éthiopie

tropicale

1 132 328

nom

c

QI

taux
sousd'alphabé- alimend
e
tisation
tation

75

67%

65%

1,28

97

98%

0%

72

1,4

100

100%

0%

282 338 631

78

2,09

97

99%

0%

64 690 052

49

5,22

68

36%

41%

colonisation

f

Italie, 1890-1993

Royaume-Uni, 1607-1776

Fidji

tropicale

19 364

832 494

70

2,73

85

94%

?

Finlande

tempérée

333 797

5 168 595

79

1,73

101

99%

0%

France

tempérée

546 729

59 381 628

81

1,84

98

99%

0%

Gabon

tropicale

261 689

1 235 484

54

4,74

69*

88%

?

France, 1841-1960

Gambie

tropicale

10 678

1 367 884

55

5,3

62

47%

19%

Royaume-Uni, 1816-1965

Géorgie

tempérée

69 943

4 777 209

76

1,42

88

100%

6%

Ghana

tropicale

239 981

19 736 036

59

3,99

70

67%

5%

Grèce

tempérée

131 852

10 559 110

79

1,34

93

97%

?

Grenade

tropicale

367

89 312

65

2,34

74*

96%

?

Royaume-Uni, 1650-1974

Guatemala

tropicale

109 502

11 085 025

70

3,82

79

74%

22%

Espagne, 1523-1821

Guinée

tropicale

246 077

8 638 858

50

5,79

66

39%

16%

France, 1881-1958

Guinée équatoriale

tropicale

27 085

473 216

50

4,55

69*

93%

?

Portugal, 1778-1968

Guinée-Bissau

tropicale

33 635

1 278 273

47

4,86

69*

52%

?

Portugal, 1879-1974

Guyana

tropicale

211 241

755 171

66

2,04

81*

90%

8%

Pays-Bas, 1580-1966

Haïti

tropicale

27 157

7 443 620

57

4,94

67

62%

57%

France, 1665-1804

Honduras

tropicale

112 852

6 347 658

69

3,59

81

84%

12%

Espagne, 1524-1821

Hongrie

tempérée

92 782

10 137 449

73

1,32

98

99%

0%

mixte

3 089 282

1 004 124 224

69

2,73

82

74%

19%

Royaume-Uni, 1750-1947

Indonésie

tropicale

1 910 842

213 829 469

70

2,4

86

92%

13%

Pays-Bas, 1619-1945

Irak

tempérée

436 422

22 675 617

69

4,18

87

78%

?

Iran

tempérée

1 624 760

63 273 255

71

1,8

86

91%

?

Irlande

tempérée

69 384

3 791 690

78

1,86

95

99%

0%

Inde

Royaume-Uni, 1874-1970

Portugal, 1482-1957

11

Liste des pays et de leurs principaux paramètres

a

espérance taux
de vie
de
b
moyenne fécon
a
(années) -dité
80
1,92

zone

superficie
2
(km )

population
(2000)

Islande

tempérée

101 805

281 043

Israël

tempérée

20 774

5 842 454

80

Italie

tempérée

300 980

57 719 337

Jamaïque

tropicale

11 044

Japon

tempérée

373 049

Jordanie

tempérée

Kazakhstan

tempérée

Kenya

tropicale

Kirghizistan

nom

c

QI

taux
sousd'alphabé- alimend
e
tisation
tation

99

99%

0%

2,41

95

97%

0%

82

1,28

96

99%

0%

2 615 447

73

2,41

71

86%

5%

126 699 784

82

1,4

104

99%

0%

89 275

4 998 564

79

2,63

87

91%

?

2 715 976

15 032 140

67

1,89

85

100%

?

584 429

30 507 979

55

4,91

74

87%

33%

tempérée

199 340

4 851 054

69

2,69

75

99%

11%

Kiribati

tropicale

1 050

91 985

62

4,16

85*

Koweït

tempérée

16 984

1 973 572

77

2,91

86

Laos

tropicale

230 566

5 497 733

56

4,68

Lesotho

tempérée

30 352

2 037 961

40

Lettonie

tempérée

64 299

2 376 178

Liban

tempérée

10 240

3 578 036

Liberia

tropicale

96 296

mixte

Lituanie

colonisation

f

Espagne, 1509-1962

Royaume-Uni, 1895-1963

?

Royaume-Uni, 1892-1979

94%

5%

Royaume-Uni, 1914-1961

89

69%

22%

France, 1893-1949

3,28

66

90%

14%

Royaume-Uni, 1868-1966

72

1,27

96

100%

0%

73

1,9

85

90%

?

2 693 780

40

6,02

68*

61%

32%

États-Unis, 1824-1847

1 620 515

5 115 450

77

3,28

85

89%

?

Italie, 1912-1951

tempérée

64 849

3 654 387

74

1,2

94

100%

0%

Luxembourg

tempérée

2 594

438 777

79

1,78

95

99%

0%

Macédoine

tempérée

25 321

2 014 512

74

1,57

90

97%

0%

mixte

594 856

15 741 942

62

5,62

82

70%

25%

Malaisie

tropicale

330 270

11 559 538

73

5,92

92

92%

?

Portugal, 1511-1957

Malawi

tropicale

119 028

21 793 293

43

3,04

60

74%

27%

Royaume-Uni, 1891-1964

Maldives

tropicale

165

301 475

65

4,9

81*

97%

?

Royaume-Uni, 1887-1965

mixte

1 256 747

10 048 561

50

7,42

69

26%

12%

France, 1893-1960

Malte

tempérée

332

389 947

79

1,5

95

92%

0%

Maroc

tempérée

403 860

30 122 350

71

2,68

82

56%

?

Libye

Madagascar

Mali

France, 1895-1960

France, 1912-1956

12

Liste des pays et de leurs principaux paramètres

a

espérance taux
de vie
de
b
moyenne fécon
a
(années) -dité
73
1,95

zone

superficie
2
(km )

population
(2000)

tropicale

2 035

1 179 368

Mauritanie

mixte

1 041 570

2 667 859

54

Mexique

mixte

1 962 939

99 926 620

Micronésie (États fédérés de)

tropicale

701

Moldavie

tempérée

33 567

Mongolie

nom
Maurice

c

QI

taux
sousd'alphabé- alimend
e
tisation
tation

colonisation

f

88

88%

5%

France, 1715-1968

5,86

74*

57%

8%

France, 1903-1960

76

2,42

88

93%

?

Espagne, 1521-1824

107 754

70

3,16

84*

12%

Espagne, 1650-1986

4 382 462

70

1,85

92

99%

0%

tempérée

1 559 176

2 600 835

67

2,25

100

97%

27%

Mozambique

mixte

788 629

18 124 564

41

4,62

69

55%

38%

Portugal, 1505-1975

Myanmar (Birmanie)

mixte

669 821

44 301 206

62

1,98

85*

92%

?

Royaume-Uni, 1886-1948

Namibie

mixte

825 632

1 905 659

43

3,06

70

88%

18%

Allemagne, 1884-1990

Népal

tempérée

147 293

24 702 119

61

4,1

78

68%

17%

Nicaragua

tropicale

129 047

4 932 420

71

2,75

84*

78%

19%

Espagne, 1524-1824

Niger

tropicale

1 186 021

10 516 111

44

7,46

70*

29%

16%

France, 1922-1960

Nigeria

tropicale

912 039

114 306 700

47

5,49

71

72%

6%

Royaume-Uni, 1851-1960

Norvège

tempérée

316 962

4 492 400

80

1,78

97

99%

0%

Nouvelle-Zélande

tempérée

266 820

3 819 762

79

1,79

99

99%

0%

mixte

309 652

2 533 389

74

5,77

84

81%

?

Ouganda

tropicale

243 050

23 955 822

52

6,71

72

73%

22%

Ouzbékistan

tempérée

445 711

24 755 519

65

2,91

80*

97%

11%

Pakistan

tempérée

877 753

146 342 958

64

4

84

58%

25%

Royaume-Uni, 1750-1947

Panamá

tropicale

74 697

2 889 485

75

2,68

80

94%

15%

États-Unis, 1903-1999

Papouasie-Nouvelle-Guinée

tropicale

466 161

4 926 984

66

3,88

83

60%

?

Royaume-Uni, 1884-1975

Paraguay

mixte

400 089

5 585 828

75

3,89

84

95%

10%

Espagne, 1537-1811

Pays-Bas

tempérée

35 493

15 907 853

79

1,66

100

99%

0%

Pérou

tropicale

1 296 912

25 979 722

70

2,51

84

90%

16%

Espagne, 1531-1821

Philippines

tropicale

298 134

79 739 825

71

3,11

86

93%

13%

Espagne, 1565-1898

Pologne

tempérée

310 715

38 654 164

75

1,25

96

99%

0%

Portugal

tempérée

92 098

10 335 597

78

1,47

94

95%

0%

Oman

Royaume-Uni, 1840-1907
Royaume-Uni, 1890-1962

13

Liste des pays et de leurs principaux paramètres

a

espérance taux
de vie
de
b
moyenne fécon
a
(années) -dité
74
2,81

zone

superficie
2
(km )

population
(2000)

Qatar

tempérée

11 099

744 483

République centrafricaine

tropicale

621 499

3 935 417

44

Républi. démocratique du Congo

tropicale

2 337 027

52 021 832

République dominicaine

tropicale

48 445

République tchèque

tempérée

Roumanie
Royaume-Uni

nom

c

QI

taux
sousd'alphabé- alimend
e
tisation
tation

colonisation

f

80

94%

0%

Royaume-Uni, 1916-1971

4,41

64

55%

40%

France, 1899-1960

57

6,45

68

81%

13%

Belgique, 1885-1960

8 410 393

79

2,83

82

89%

24%

Espagne, 1492-1821

78 495

10 270 128

76

1,21

99

99%

0%

tempérée

236 654

22 451 921

72

1,37

91

98%

0%

tempérée

243 137

59 522 468

78

1,66

100

99%

0%

Russie

tempérée

16 851 940

146 709 971

70

1,28

97

99%

0%

Rwanda

tropicale

25 228

8 278 209

49

5,43

76

71%

32%

Allemagne, 1899-1962

Saint-Christophe-et-Niévès

tropicale

275

38 819

73

2,31

74*

98%

?

Royaume-Uni, 1623-1983

Sainte-Lucie

tropicale

605

156 260

74

2,18

62

95%

?

France, 1650-1979

Saint-Vincent-et-les-Grenadines

tropicale

390

115 461

74

1,83

71

88%

?

Royaume-Uni, 1762-1979

Salomon (Îles)

tropicale

27 740

466 194

73

3,91

83*

77%

?

GB-Allemagne, 1885-1978

Samoa

tropicale

2 803

179 466

71

2,94

88

99%

?

Allem.-États-Un., 1899-1962

São Tomé et Príncipe

tropicale

1 048

159 883

68

5,62

67*

89%

?

Portugal, 1522-1975

Sénégal

tropicale

196 911

10 332 013

57

4,38

70

50%

19%

France, 1638-1960

Serbie

tempérée

88 202

10 117 908

75

1,78

92

98%

0%

Seychelles

tropicale

489

79 326

72

1,74

84

92%

?

France, 1756-1976

Sierra Leone

tropicale

72 531

4 808 817

41

6,08

64

40%

35%

Royaume-Uni, 1808-1961

Singapour

tropicale

526

4 036 753

82

1,06

107

95%

0%

Royaume-Uni, 1819-1963

Slovaquie

tempérée

48 648

5 400 320

75

1,33

98

99%

0%

Slovénie

tempérée

20 246

2 010 057

77

1,25

98

100%

0%

Somalie

tropicale

639 065

7 253 137

49

6,76

72*

38%

?

France et R.-U., 1888-1960

Soudan

tropicale

2 490 409

35 079 814

49

4,72

77

70%

22%

Royaume-Uni, 1898-1956

Sri Lanka

tropicale

66 580

19 435 869

74

1,84

79

94%

20%

Portugal, 1619-1948

Suède

tempérée

443 800

8 923 569

81

1,66

99

99%

0%

Suisse

tempérée

41 178

7 266 920

81

1,43

100

99%

0%

14

Liste des pays et de leurs principaux paramètres

a

espérance taux
de vie
de
b
moyenne fécon
a
(années) -dité
73
2,32

zone

superficie
2
(km )

population
(2000)

Suriname

tropicale

145 498

432 485

Swaziland

tempérée

17 164

1 109 750

32

Syrie

tempérée

187 937

16 305 659

Tadjikistan

tempérée

142 410

mixte

nom

Taïwan

c

QI

taux
sousd'alphabé- alimend
e
tisation
tation

colonisation

f

89

90%

15%

Pays-Bas, 1667-1975

3,53

75

87%

19%

Royaume-Uni, 1903-1968

71

3,4

82

84%

?

6 229 697

65

4

80*

100%

26%

36 346

22 151 237

78

1,57

105

96%

?

Tanzanie

tropicale

944 977

33 065 142

51

4,97

73

73%

34%

Allemagne, 1886-1961

Tchad

tropicale

1 168 002

8 316 481

47

6,25

66*

34%

39%

France, 1898-1960

Thaïlande

tropicale

515 144

61 862 928

73

1,64

90

94%

16%

Togo

tropicale

57 300

4 711 655

58

4,96

70*

53%

30%

Allemagne, 1885-1960

Tonga

tropicale

697

102 321

70

3

86

99%

?

Royaume-Uni, 1900-1970

Trinité-et-Tobago

tropicale

5 152

1 118 204

67

1,74

86

99%

11%

Espagne, 1592-1962

Tunisie

tempérée

155 402

9 563 816

75

1,74

85

78%

?

France, 1881-1956

Turkménistan

tempérée

471 429

4 518 268

68

3,37

80*

99%

7%

Turquie

tempérée

779 986

65 666 677

73

1,92

89

91%

?

Ukraine

tempérée

596 041

49 005 222

68

1,17

94

100%

0%

Uruguay

tempérée

178 141

3 323 876

76

1,89

90

98%

?

Portugal, 1680-1825

Vanuatu

tropicale

12 535

189 618

63

2,7

84*

80%

?

France et R.-U., 1906-1980

Venezuela

tropicale

916 561

23 542 649

73

2,23

83

95%

7%

Espagne, 1523-1821

Viêt Nam

tropicale

327 123

79 060 410

71

1,91

94

93%

11%

Chine, -111 à 1945

Yémen

tropicale

425 521

17 479 206

63

6,58

80

62%

30%

Royaume-Uni, 1839-1967

Zambie

tropicale

754 773

10 205 262

38

5,39

74

71%

44%

Royaume-Uni, 1890-1964

tropicale

390 804

11 751 323

38

3,13

72

92%

30%

Royaume-Uni, 1890-1980

70

2,51

91

86%

13%

Zimbabwe
moyenne mondiale
a

Source : Lynn et al. [12], Lynn et al. ([13], [14]).
Source : CIA World Factbook, édition 2008.
c
Source : Lynn et Vanhanen [15]. Le QI est calculé en référence à celui du Royaume-Uni, fixé à 100 par convention. Les QI marqués par * sont estimés par les auteurs par rapport à ceux de leurs voisins, tandis que les autres sont mesurés.
d
Source : Rapport 2011 du Programme des Nations unies pour le développement [16].
e
FAO [17].
f
Source : Olsson [18]. Légende : nom de pays = celui du premier colonisateur, année 1 = date de la première colonisation, année 2 = date de la dernière indépendance.
b

15

Une brève histoire du temps et de sa mesure

Annexe 2 : une brève histoire du temps et de sa mesure
-13,8 milliards : création de l’Univers par le big bang, une explosion qui répartit toute
la matière de l’Univers dans toutes les directions. Avant cet instant, ni le temps ni
l’espace n’existent, ainsi que l’ont remarquablement deviné saint Augustin par des
arguments théologiques en 427 et Einstein par des arguments scientifiques en 1916.
-40 000 : Homo sapiens coche les lunaisons sur des pièces de bois, des os ou des
pierres.
-20 000 : des os découverts à Ishango (Congo) portent des incisions qui pourraient
être un comptage, une ébauche de calendrier lunaire.
-4500 : à Nabta Playa (Égypte), le plus ancien observatoire astronomique connu
permet de déterminer le solstice d’été.
-4000 : il est possible que les Indiens et les Chinois aient inventé des horloges à eau
et le sablier. Les Indiens connaissent les mois lunaires.
-3200 : à Newgrange (Irlande), un tumulus abritant une tombe contient une ouverture
dans le plafond, qui permet de déterminer le solstice d’hiver. Le 21 décembre est en
effet le début de l’année pour les hommes du Néolithique.
-2770 : chez les Égyptiens, l’année commence au début de la crue du Nil, elle est
divisée en douze mois de trente jours, chaque mois étant lui-même divisé en trois
groupes de dix jours, intervalle d’apparition des décans (parties de la voute étoilée)
dans le ciel nocturne. Pour rester en phase avec le Soleil, les prêtres ajoutent cinq
jours supplémentaires, dits « jours épagomènes ». En outre, ils divisent la nuit en
douze parties, correspondant aux douze décans qui restent visibles chaque nuit
pendant toute l’année. Le jour n’est pas découpé.
-2637 : l’empereur Jaune (Huàngdi) crée le premier calendrier chinois. De type lunisolaire, il se fonde sur le calcul sexagésimal car il utilise dix tiges célestes et douze
branches terrestres. Soixante est en effet le plus petit commun multiple de dix et
douze. Il compte les années à partir de sa date de naissance (-2697) ou celle de sa
conception (-2698).
-2500 : apparition de la clepsydre chez les Mésopotamiens. Ils semblent avoir conçu
à cette époque un calendrier lunaire et divisé la journée en douze heures. La dérive
du calendrier lunaire par rapport à l’année solaire est corrigée localement dans
chaque cité-État, où le roi ajoute à sa guise un mois dans l’année.
-2357 : les astronomes de l’empereur chinois Jao ont une connaissance exacte de la
durée de l’année julienne, qui n’apparaitra que deux millénaires plus tard en Europe.
XIXe siècle av. J.-C. : les marchands assyriens font crédit pour une durée de sept
jours renouvelables, cycle facile à observer par les quartiers de la Lune. La semaine
est ainsi inventée sur une base financière. Les Hébreux en feront un rythme religieux
lors de leur captivité à Babylone.
-1500 : les Égyptiens divisent le jour à son tour en douze parties à l’aide d’un gnomon
(concept emprunté aux Babyloniens), un bâton de longueur fixée dont l’ombre portée
indique l’heure (gnomon : du grec savoir, intelligence). Cette méthode fait que les
heures n’ont pas la même durée tout au long de l’année car celle du jour change
avec la saison. Le décalage est faible en Égypte, mais il est plus important sous des
latitudes plus élevées. Apparition de la première clepsydre chez les Égyptiens, à
Karnak.
-1000 : les Grecs utilisent des mois lunaires découpés en trois séries de neuf ou dix
jours.
-753 : les Romains choisissent la date légendaire de la fondation de leur ville comme
point de départ de leur décompte des années. L’année commence au 1 er mars, début
16

Une brève histoire du temps et de sa mesure

des semailles. Elle est divisée en mois lunaires, les jours y sont répartis en trois
groupes. Cette origine du compte des années est notée AUC (ab urbe condita :
depuis la fondation de Rome).
-742 : les Hébreux utilisent à Jérusalem une horloge solaire divisée en degrés, mais
ce mot a peut-être alors le sens de marches d’un escalier.
VIIe siècle av. J.-C. : les Chaldéens (partie sud-est de l’Irak) adoptent le découpage
égyptien de la journée en vingt-quatre heures, suivis en -300 par les Grecs, après
qu’Alexandre le Grand eût rapporté ces découvertes de sa conquête. Les Grecs
ajoutent une aiguille et un cadran à la clepsydre égyptienne et ils la rendent ainsi plus
précise. Mais les heures, séparées en douze heures de jour et en douze autres de
nuit, ont toujours des longueurs variables selon la saison.
VIe siècle av. J.-C. : les astronomes babyloniens parviennent à synchroniser l’année
lunaire et l’année solaire par l’observation et le calcul. Ils observent que 235 mois
lunaires et 19 années solaires comptent le même nombre de jours. Ils réforment le
calendrier civil en ajoutant un mois supplémentaire aux années solaires n°1, 3, 6, 9,
11, 14 et 17.
-538 : les Juifs s’enfuient de Babylone dont ils ont adopté le calendrier.
-484 : en Chine, le calendrier de la dynastie Zhou évolue vers un cycle de 19 ans
(correspondance de phases entre le Soleil et la Lune) en incluant sept années
bissextiles avec chacune un mois supplémentaire tous les 19 ans.
-432 : l’astronome grec Méton reprend les acquis babyloniens et donne son nom au
cycle métonique de 19 ans. Les Grecs sont les premiers à utiliser les mathématiques
pour l’observation astronomique et à en déduire le calendrier. Mais comme chez les
Babyloniens, chaque cité a son propre calendrier, ajusté au bon vouloir du clergé ou
du roi local.
Vers -300 : au Pérou, les géoglyphes nazca (vastes dessins de pierres de centaines
de mètres de longueur dans le désert) représentent, en toute hypothèse, les diverses
constellations célestes visibles depuis cet endroit. Ils permettent donc de connaitre
l’année astronomique et de planter les semences au bon moment. C’est un calendrier
minéral. D’autres géoglyphes sont connus dans le monde : Australie (l’Homme de
Marree, 4 km sur 15), Chili (le Géant d’Atacama, 100 mètres, antérieur à -300),
Angleterre (le Cheval blanc d’Uffington, 123 mètres, vers -1000, le Géant de Cerne
Abbas, 55 mètres, vers 1600), États-Unis (plus de 70 Medicine Wheels, 27 mètres,
vers 1100).
-285 à -222 : Ctésibios d’Alexandrie perfectionne la clepsydre en y ajoutant des
rouages et des réservoirs pour maintenir constant le débit de l’eau. Il la rend ainsi
capable de donner les heures, les jours, les mois et les signes du zodiaque.
-256 : les Chinois modifient leur calendrier, en ajoutant un mois intercalaire tous les
deux ou trois ans pour rester en phase avec l’année tropique. C’est le calendrier
Taichu, qui restera en vigueur jusqu’au XXe siècle. La Chine utilise également un
calendrier solaire pour ses paysans, plus précis que l’actuel calendrier grégorien.
Mars -237 : le Décret de Canope réforme le calendrier égyptien en introduisant un
sixième jour épagomène tous les quatre ans, pour compenser la dérive de quinze
jours tous les soixante ans de l’ancien calendrier, ce qui empêche la crue du Nil de
se produire au début de l’année civile. Ce système préfigure celui des années
bissextiles.
IIe siècle av. J.-C. : Hipparque d’Alexandrie calcule la durée de l’année solaire à
365,25 jours.
-45 : apparition du calendrier julien, décidé par Jules César, amateur d’astronomie :
17

Une brève histoire du temps et de sa mesure

« au milieu des combats, je portai mon attention sur les régions célestes ; aussi,
l’annuaire que j’ai réglé ne cédera point la palme au calendrier d’Eudoxe » (cité par
Pierre Dubois [19]). Le calendrier julien abandonne les mois lunaires et introduit une
année bissextile : le 24 février est doublé tous les quatre ans (bis sexto calendas
martius : doublement du sixième jour précédant les calendes de mars, d’où le mot
bissextile). L’objectif est de remettre l’année civile en concordance avec l’année
agricole, pour que les semailles coïncident avec le début de l’année. La longueur de
l’année est fixée à 365 jours pendant trois ans, puis 366 la quatrième année, ce qui
donne une longueur moyenne de 365,25 jours, mais laisse tout de même un
décalage de onze minutes et douze secondes par an entre l’année civile et l’année
astronomique, soit un jour tous les 134 ans. Sur ce sujet, Jules César a consulté
Sosigène, un illustre astronome d’Alexandrie. Pour rattraper en une seule fois le
décalage instauré depuis 700 ans, l’année -46 comporte 455 jours. Elle est
surnommée « l’année de confusion » par les historiens. Par cette réforme, Jules
César uniformise le calendrier romain dans tout l’Empire et retire aux religieux le
pouvoir de modifier le temps, ce qu’ils faisaient à leur guise pour rattraper les
décalages, mais aussi pour choisir la date des élections.
Ier siècle de notre ère : les Gaulois ont un calendrier lunisolaire de cinq années de
douze mois (vingt-neuf et trente jours successivement), avec insertion d’un mois
supplémentaire de trente jours en début et en fin de cycle.
Les Romains mettent au point des cadrans solaires portatifs de cinq centimètres de
large, ancêtres de la montre. Connaissant la latitude, on en déduit l’heure par
observation directe de l’ombre du Soleil.
IIIe siècle : les Bouddhistes créent leur calendrier.
IIIe ou IVe siècle : la première traduction de la Bible en latin amène la semaine de
sept jours en Europe, telle que la raconte la Genèse. La semaine de sept jours vient
de la culture mésopotamienne (Irak actuel), via les Hébreux. Elle tire son origine du
découpage des phases de la Lune, faciles à différencier toutes les sept nuits.
3 juillet 321 : Constantin Ier, empereur romain et chrétien, fait adopter le dimanche
comme jour de repos dans tout l’Empire romain.
325 : Constantin Ier convoque le concile de Nicée afin d’établir une règle pour calculer
la date de Pâques. Le calendrier julien introduit en effet un décalage par rapport à
l’année tropique, ce qui en 325, met l’équinoxe de printemps au 25 mars alors qu’elle
est observée le 21. Les chrétiens s’approprient le calendrier julien pour imposer leurs
fêtes liturgiques à toute la société.
359 : Hillel II réforme le calendrier hébreu. Il le cale sur le cycle métonique en
définissant sept années de treize mois et douze années de douze mois. L’ajout de
nombreuses règles religieuses amène à définir six types d’années différentes : les
années communes de douze mois, et les années embolismiques de treize mois.
VIe siècle : apparition des cloches dans les couvents européens, puis au VIIe siècle
dans les églises. Elles sonnent le temps religieux, le prier ensemble plus que la
ponctualité. En cette période de contrôle progressif de la société par l’Église, elles
donnent aussi le temps social en ville.
525 : le moine Dionysius Exiguus (Denys le Petit) fixe la naissance de Jésus-Christ à
l’an 1 et il y fait débuter l’ère chrétienne, ce qui est une erreur d’au moins cinq ans car
le Christ serait né en 749 AUC, soit en -5 de l’ère commune. La mesure est adoptée
par le pape en 532 et elle mettra 500 ans à s’imposer dans toute l’Europe.
632 : les musulmans adoptent l’Hégire de 622 (la fuite, en arabe) comme origine du
compte des années dans leur calendrier. Le prophète Mahomet s’est enfui de La
18

Une brève histoire du temps et de sa mesure

Mecque vers Médine le 15 ou le 16 juillet 622. Le Coran prescrit beaucoup de règles
astronomiques pour établir le calendrier musulman, ce qui en fait un calendrier
observé plus que calculé. Ce n’était pas un problème lorsque les musulmans
occupaient une seule et même région. Cela en devient un avec l’existence d’une
diaspora musulmane dont les observations varient selon le lieu de résidence.
725 : l’astronome chinois Hang met au point une clepsydre à engrenages
sophistiquée, qu’il transmet aux Japonais et aux Coréens. Elle indique les
mouvements du Soleil, de la Lune et de cinq planètes, ainsi que divers phénomènes
astronomiques. Elle divise le jour et la nuit en parties régulières et sonnées.
VIIIe siècle : le sablier apparait en Occident. Son origine est asiatique.
999 : les peuples européens craignent beaucoup le passage à l’an 1000. Nombre de
prédicateurs annoncent la fin du monde à cette occasion. Le soulagement ressenti
après le passage du millénaire provoque un regain de ferveur religieuse sur l’Europe,
qui se traduit par de nombreuses constructions d’églises et de monastères.
1094 : l’horloger chinois Su Song met au point une horloge astronomique de dix
mètres de haut, mi-mécanique, mi-hydraulique. Elle montre le déplacement de 1 280
étoiles.
XIe siècle : apparition des beffrois dans le Nord de l’Europe. Ils portent des cloches
qui sonnent le temps civil.
L’astronome Omar Khayyam met au point le système d’années bissextiles du
calendrier persan : 683 années sont bissextiles lors d’un cycle de 2 820 ans.
À Tolède, l’astronome Ibn Khalaf invente l’astrolabe universel. Il permet de connaitre
la position des étoiles, du Soleil et de la Lune, et donc de connaitre l’heure du lieu
d’observation.
1276 : l’astronome chinois Guo Shoujing construit le plus ancien observatoire céleste
connu de l’humanité. Il permet de déterminer la durée de l’année astronomique à
trente secondes près.
1277 : un ouvrage écrit par le roi Alphonse X de Castille, le Libros del Saber de
Astronomía, fait mention d’une horloge mécanique musulmane fonctionnant au
mercure.
XIIIe ou XIVe siècle : apparition des horloges mécaniques en Europe. Elles n’ont pas
de cadran, mais elles sonnent les cloches. Elles imposent pour la première fois des
heures de durée constante tout au long des saisons, alors qu’auparavant, comme à
Babylone, la journée était divisée en 12 heures de jour égales, été comme hiver : leur
durée variait de 30 à 90 minutes selon la saison. La précision de ces horloges
mécaniques est d’une heure par jour, elles sont donc recalées chaque jour à midi à
l’aide d’un cadran solaire. La première horloge mécanique de France est construite à
Paris en 1370, sous Charles V. Elle porte la devise : « la machine qui divise avec tant
de justesse les douze heures du jour apprend à observer la justice et les lois. » Ce
sont les cloches de cette horloge qui, deux siècles plus tard, sonneront le début du
massacre de la Saint Barthélemy.
XVe siècle : apparition en Europe des horloges mécaniques à cadran et à
échappement, ce qui leur donne une meilleure précision. Elles n’ont qu’une aiguille,
celle des heures. La subdivision en minutes n’est pas utile dans un monde à vocation
agricole, mais les durées fixes sont essentielles pour les employés et pour les
employeurs car elles conditionnent le paiement d’un juste salaire. Les horloges se
répandent d’abord dans les régions du travail textile (Flandre). Pour évaluer les
courtes durées, les paysans français disent : « le temps de traire une vache », les
Anglais disent « pater noster wyle » ou « pissing while » (le temps de dire un Notre
19

Une brève histoire du temps et de sa mesure

Père, le temps de pisser). L’heure sonnée varie sensiblement au sein d’une même
ville et considérablement dans un même pays.
9 août 1564 : Charles IX, roi de France, impose par l’Édit de Roussillon de
commencer l’année au 1er janvier. La mesure prend effet au 1er janvier 1567. Si
Jésus-Christ est né le 24 décembre alors selon la tradition juive, il a été circoncis sept
jours plus tard, soit le 1er janvier, et sa circoncision marque le début de sa vie
d’homme. L’année des chrétiens commence ainsi avec la vie sociale de Jésus.
XVIe siècle : apparition en Europe des horloges précises à la seconde. En France,
François Ier organise les horlogers en corporation en 1544.
4 octobre 1582 : réforme du calendrier julien par le pape Grégoire XIII sur proposition
de l’astronome Luigi Lilio. L’année astronomique dure 365,242 190 jours. Or depuis
1 600 ans que le calendrier julien est utilisé, l’écart entre les années civile et
astronomique atteint dix jours. Le pape décide donc que le jeudi 4 octobre 1582 sera
suivi du vendredi 15 octobre 1582. Le calendrier grégorien supprime en outre
certaines années bissextiles : celles dont le millésime est divisible par 100 ne sont
bissextiles que s’il est divisible aussi par 400. La dérive entre années civile et
astronomique tombe ainsi à un jour tous les 3 000 ans. L’Espagne, le Portugal et les
États italiens adoptent ce calendrier. L’Église orthodoxe refuse ce calendrier, comme
tout ce qui vient du pape.
9 décembre 1582 : le roi de France Henri III décide d’adopter le calendrier grégorien
et le lendemain sera donc le 20 décembre.
21 décembre 1582 : les États catholiques du Saint Empire romain germanique
adoptent à leur tour le calendrier grégorien et décident que ce jour est le dernier de
l’année en cours.
1622 : le pape décide d’adopter le 1er janvier comme début de l’année au lieu du 25
mars.
1656 : le Hollandais Huygens invente l’horloge à pendule. La précision passe de
quarante minutes par jour à quelques minutes. Géomètre, il poursuit ses recherches
théoriques sur le mouvement du pendule et il publie en 1673 la synthèse de ses
travaux : Horologium oscillatorium. La précision de ses horloges atteint alors
quelques secondes par jour. Après Huygens, le temps ne se mesure plus par
l’observation des astres, mais par des machines et par des calculs.
1675 : l’invention du ressort à spirale permet de miniaturiser les horloges : c’est le
développement du réveil matin et de la montre. La plus ancienne montre connue date
de 1488 (Milan), elle sonne et elle a la taille d’une bague. Son apparition marque le
début de la mesure du temps personnel alors qu’il était jusque-là collectif. Les
montres se répandent rapidement dans toute l’Europe chez les bourgeois et les
marchands.
1687 : Newton invente les lois de la dynamique et de la gravitation universelle. Il
introduit dans la physique le temps universel à écoulement uniforme.
13 septembre 1699 : les États protestants d’Allemagne finissent par adopter à leur
tour le calendrier grégorien, à regret car ils rejettent l’autorité du pape.
1731 : la première montre à aiguille indépendante pour les secondes, faite par
l’Anglais Graham, est utilisée pour chronométrer une course de chevaux en
Angleterre.
1752 : l’Angleterre adopte à son tour le calendrier grégorien et elle fait débuter
l’année au 1er janvier au lieu du 25 mars. Une exception cependant : l’île de Foula,
dans l’archipel des Shetland, au nord de l’Écosse, reste aujourd’hui encore sur un
calendrier julien personnalisé. L’année 1800 est comptée comme bissextile, mais pas
20

Une brève histoire du temps et de sa mesure

1900. En conséquence, le calendrier « foulien » avance d’un jour sur le julien et
retarde de 12 jours sur le grégorien : Noël y est fêté le 6 janvier et le Nouvel An, le 13
janvier.
1761 : l’horloger anglais John Harrison met au point le premier chronomètre de
marine dont la dérive quotidienne est inférieure au dixième de seconde, ce qui va
révolutionner les voyages maritimes par une précision accrue du calcul de la
longitude.
24 octobre 1793 : en France, la Convention nationale instaure le calendrier
républicain. L'année commence à l'équinoxe d'automne (l'an I est fixé au 22
septembre 1792) et elle est partagée en douze mois de trente jours chacun, plus cinq
ou six jours complémentaires et chômés, pour la célébration des fêtes républicaines.
Les mois sont : vendémiaire, brumaire, frimaire (automne) ; nivôse, pluviôse, ventôse
(hiver) ; germinal, floréal, prairial (printemps) ; messidor, thermidor, fructidor (été). Le
mois est divisé en trois décades de dix jours, nommés « primidi, duodi, tridi, quartidi,
quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi et décadi », de dix heures chacun.
1er janvier 1806 : Napoléon Ier rétablit le calendrier grégorien en France.
1821 : invention du chronographe précis au dixième de seconde.
1826 : Chabrol, Préfet de Paris, fait adopter une heure commune pour toute la
capitale, celle de l’observatoire de Paris. Le mouvement est général en Europe, qui
passe ainsi d’une multitude d’heures locales à vingt-sept heures légales.
1843 : le télégraphe électrique, succédant au télégraphe optique de Chappe (1820),
devient le premier moyen de communication instantané qui permet de synchroniser
l’heure entre deux lieux distants. Cette synchronisation est fondamentale pour
l’observation astronomique.
1847 : confrontés à la multiplicité des heures locales face au développement du
chemin de fer, les Anglais inventent le Railway Time (heure du chemin de fer) comme
heure de référence nationale puis, en 1852, celle de l’Observatoire de Greenwich.
1873 : le Japon adopte à son tour le calendrier grégorien.
1884 : le Congrès américain fait suite à la demande d’une des 400 compagnies
ferroviaires américaines utilisant chacune l’heure de leur siège social, d’établir un
partage du continent américain en fuseaux horaires. En effet, cette compagnie était
gênée pour établir ses horaires de train pour des déplacements est-ouest rapides et
de grande ampleur, l’heure locale variant alors continument. Un congrès international
se réunit à Washington. Il adopte le méridien de Greenwich, près de Londres, comme
méridien d’origine des fuseaux horaires car à cette époque, la flotte anglaise
représente 72% du tonnage mondial et toutes les cartes, les chronomètres et les
éphémérides sont référencés par rapport à Greenwich. La Terre est alors découpée
en vingt-quatre fuseaux horaires selon la longitude. Chaque fuseau fait 15°
d’amplitude, ce qui correspond à une heure de trajet apparent du Soleil dans le ciel.
Les pays de grande amplitude longitudinale adoptent plusieurs fuseaux horaires
comme heure de référence, en les adaptant au tracé de leurs frontières externes ou
internes. La ligne de changement de date (passage du fuseau horaire 24 h à celui de
01 h) est choisie pour ne passer qu’en mer, dans l’océan Pacifique. Par commodité,
le temps reste donc hors de l’espace des hommes. De local, il devient universel :
c’est l’heure GMT (Greenwich Mean Time ou Greenwich Meridian Time).
1911 : la France abandonne de mauvaise grâce le méridien de Paris et adopte le
système international des fuseaux horaires.
La Chine adopte l’usage de la montre et de la pendule, symboles de la
démocratisation d’un temps jusque-là apanage de l’Empereur.
21

Une brève histoire du temps et de sa mesure

1912 : la Chine adopte officiellement le calendrier grégorien, mais il faut attendre le
1er janvier 1929 pour qu’il soit réellement appliqué dans tout le pays. Cependant, le
calendrier traditionnel reste encore largement utilisé.
1916 : Einstein invente la théorie de la relativité générale qui corrige la théorie de la
gravitation de Newton. Il montre que l’espace-temps n’est pas plat, mais courbé par
la masse et l’énergie qui sont deux grandeurs reliées, comme l’heure est la racine de
l’horizon. Le temps n’est donc pas universel, il redevient local.
1er janvier 1918 : Lénine fait adopter le calendrier grégorien par la Russie.
Cette même année, l’oscillateur à quartz est découvert. Les oscillations du champ
magnétique vont alors servir de base à la mesure du temps.
1923 : la Grèce finit à son tour par adopter le calendrier grégorien.
1925 : l’Iran adopte officiellement le calendrier persan.
1926 : Heisenberg, Dirac et Schrödinger formalisent la physique quantique de façon
rigoureuse, sous forme d’une théorie probabiliste. Ainsi le temps n’est-il plus orienté,
ni même linéaire.
1er octobre 1929 : Staline instaure en URSS la semaine de cinq jours, numérotés de
un à cinq, avec six semaines par mois et douze mois de trente jours par an, auxquels
on ajoute cinq jours fériés dans l’année. Un citoyen sur cinq se repose chaque jour.
Ce calendrier complexe ne dure pas longtemps.
14 février 1933 : le téléphone permet la mise en service d’une l’horloge parlante à
Paris. L’heure précise est dorénavant accessible à tous.
1947 : l’Inde tente d’imposer son calendrier national indien en remplacement des
divers calendriers régionaux et religieux.
Vers 1950 : apparition de la montre portée au poignet. Le temps se démocratise
totalement.
1955 : les Anglais Louis Essen et Jack Parry mettent au point la première horloge
atomique au césium. Sa dérive est de 10-5 seconde/jour.
1957 : l’Afghanistan adopte le calendrier persan.
1965 : la montre à quartz apparait à grande échelle. Utilisant l’effet piézoélectrique
(vibration du quartz à 32 768 hertz lorsqu’il est soumis à un courant électrique), elle
ne dérive que d’une seconde par mois.
1967 : la seconde reçoit une définition internationale. La seconde est le temps que
met un rayon lumineux pour osciller 9 192 631 770 fois lorsqu’il excite un atome de
césium 133 à la température de 0° Kelvin. Après avoir été mesuré pendant 4 000 ans
par des cycles d’astronomie, le temps l’est maintenant par des cycles atomiques.
C’est une révolution, au sens étymologique, dans l’histoire de l’humanité : la mesure
du temps a toujours été cyclique.
1969 : les Américains Bryce DeWitt et John Wheeler mettent en équation la gravité
quantique, la réunion de la théorie de la relativité et de la théorie quantique. En
appliquant les règles formelles de la mécanique quantique à la relativité générale, ils
obtiennent une équation dont le temps est curieusement absent, les phénomènes
étant définis les uns par rapport aux autres. Conclusion : l’homme n’a théoriquement
pas besoin du temps pour expliquer le fonctionnement mécanique de l’Univers.
1er janvier 1972 : le Temps universel coordonné (UTC) apparait, donné par 350
horloges atomiques réparties dans le monde. Il succède au Temps universel calculé
par l’observation d’objets célestes lointains qui avait marqué le retour de l’astronomie
dans la mesure du temps.
1990 : apparition des horloges atomiques refroidies par laser. Leur erreur est de 10 -11
22

Une brève histoire du temps et de sa mesure

seconde/jour. Une vingtaine de ces horloges sont comparées entre elles pour obtenir
le Temps atomique international (TAI).
1993 : le mathématicien Alain Connes et le physicien Carlo Rovelli inventent le temps
thermique [20]. Ce temps est orienté par l’évolution d’un système thermodynamique
dont la succession d’états est irréversible, comme le mélange de plusieurs fluides de
couleurs ou de températures différentes. Seul ce temps est mis en œuvre dans le
second principe de la thermodynamique, énoncé ainsi par le physicien allemand
Rudolf Clausius en 1850, suite aux travaux de Carnot : lorsqu’un système isolé
évolue spontanément, l’entropie de son état final ne peut être inférieure à celle de
son état initial. Exemple : un gaz comprimé tend naturellement à occuper tout
l’espace disponible de son récipient et à voir ainsi sa pression diminuer. L’inverse,
l’augmentation de pression, ne peut se faire que par l’apport d’une force extérieure
au système. Dans l’état actuel des connaissances en physique théorique, seul ce
temps existe.
1er janvier 2000 : la façon de noter les dates sur six chiffres (jj/mm/aa), utilisée lors
des débuts de l’informatique, est incompatible avec le passage à l’an 2000, la date
01/01/00 étant alors classée avant celle du 31/12/99. Ce défaut suffit à faire perdre
toute cohérence aux systèmes informatiques utilisant cette datation. Cependant, les
tests et vérifications effectués avant l’échéance fatidique permettent d’éviter le bug de
l’an 2000.
Août 2006 : le Conseil du Fiqh d’Amérique du Nord décide de se référer à l’heure
GMT pour établir par calcul un calendrier islamique et annoncer le début du mois
lunaire de manière synchrone pour tout l’islam, en se fondant sur la visibilité
théorique de la nouvelle Lune, indépendamment des conditions locales
d’observation.
2010 : le National Institute of Standards and Technology met au point une horloge
optique dérivant d’une seconde tous les 3,7 milliards d’années.
2012 : l’observation astronomique et la connaissance détaillée de la voute céleste du
moment sont mises à la portée de chacun par téléchargement d’une application pour
téléphone mobile de troisième génération. Le temps technologique remplace le
temps religieux.
30 juin 2012 : la dernière minute de cette nuit dure officiellement 61 secondes, ce qui
provoque de nombreux problèmes informatiques. En effet, le temps astronomique
dérive de 25 secondes tous les 40 ans. Depuis 1820, la durée du jour a augmenté de
2,5 millisecondes, en raison de l’irrégularité de la rotation de la Terre : déformation de
la croute terrestre, fonte des glaces, séismes, tectonique des plaques, phénomènes
astronomiques. Dès que l’écart entre le temps astronomique et le temps atomique
dépasse 0,9 s, le Service international de la rotation terrestre et des systèmes de
référence ajoute une seconde au temps officiel.
2015 : la station spatiale internationale ISS devrait utiliser des atomes froids (proches
du zéro absolu de l’échelle des températures) pour l’horloge atomique PHARAO, ne
perdant ainsi qu’une seconde tous les trois milliards d’années, soit 10 -12
seconde/jour. Paradoxalement, le temps sera alors mesuré par l’oscillation d’un
champ électromagnétique, c’est-à-dire par l’absence de mouvement.

23

Tableau comparatif des principaux calendriers

Annexe 3 : tableau comparatif des principaux calendriers
Calendrier

Type

Zone d’application

Début de
validité

Fin de validité

Origine des
années

Début de
l’année

Durée d’une
année

Égyptien antique

solaire

Empire égyptien

-2770

-30

luni-solaire

Inde, Pakistan

IIIe millénaire av.
J.-C.

1947

lever de Sirius
(vers le 21/09)
21 mars

360 j + 5 j ¼

Hindou

règne de chaque
pharaon
23 janvier -3102

Chinois

luni-solaire

Chine, Japon

-2637

1912

entre 21 janvier
et 20 février

Babylonien

lunaire

Irak

622

Hébreu
Persan
Grec antique
Bouddhiste

luni-solaire
solaire
luni-solaire
luni-solaire

encore valide
encore valide

7 oct. -3761
21 mars 622

1er janvier
21 mars

encore valide

-543

Romain

lunaire

Israël
Iran, Afghanistan
Grèce
Cambodge, Laos,
Thaïlande, Sri
Lanka, Myanmar
Empire romain

XIIe siècle av.
JC
IVe siècle av. JC
1925
-500
IIIe siècle av. JC

-2697, puis début
de règne de
chaque empereur
début de règne

-45

Julien
Musulman

solaire
lunaire

Empire romain
Maroc à l’Indonésie

-45
632

Maya

Mexique, Guatemala
Mexique

Grégorien

lunaire et
solaire
solaire et
vénusien
solaire

Protestant
Anglican
Orthodoxe
Orthodoxe
Révolutionnaire
Soviétique

solaire
solaire
solaire
solaire
solaire
solaire

Allemagne
Angleterre
Russie
Grèce
France
URSS

Aztèque

Partout, sauf en
terre d’Islam

Mois
par
année
12

Durée
d’un mois

Semaines
par mois

30 j

3

29 j

variable

12 + 1
mois
tous les
32 mois
12 ou 13

360 j

12

30 j

12 ou 13
12
12

29 à 31 j
28 ou 29 j

3

9 ou 10 j

avril

variable
365 ou 366 j
342 j
variable

-753

1er mars

295 j

10

29 ou 30 j

3

1582
encore valide

-45
16 juillet 622

1er mars
variable

12
12

28 à 31 j
29 ou 30 j

3
4 ou 5

250

909

11 août
-3114

18

20 j

XVe siècle apr.
JC
4 oct. 1582

1521

260 j

20

13 j

encore valide

naissance de
Jésus

365,24 j

12

28 à 31 j

4 ou 5

7j

4 octobre 1582
4 octobre 1582
4 octobre 1582
4 octobre 1582
24 octobre 1793
1er octobre 1929

13 sept 1699
1752
1er janvier 1918
1923
1er janvier 1806
peu après

naissance Jésus
naissance Jésus
naissance Jésus
naissance Jésus
1792
naissance Jésus

pas de début
d’année
pas de début
d’année
1er mars, puis
Samedi Saint,
puis 1er janvier
1er janvier
1er janvier
1er janvier
1er janvier
22 septembre
1er janvier

365,25 j
354 j + 1 j tous
les 30 mois
360 j + 5 j

variable
selon la
Lune
variable
7j

365,25 j
365,25 j
365,24 j
365,24 j
360 j + 5 ou 6 j
360 j + 5 j

12
12
12
12
12
12

28 à 31 j
28 à 31 j
28 à 31 j
28 à 31 j
30 j
30 j

4 ou 5
4 ou 5
4 ou 5
4 ou 5
3
6

7j
7j
7j
7j
10 j
5j

variable

Durée
d’une
semaine
10 j

29 j

7j

Calendrier solaire : son année est basée sur le cycle du Soleil. Elle respecte donc les saisons.
Calendrier lunaire : ses mois sont basés sur les lunaisons. Les saisons traversent donc les mois successivement, au fil des ans.
Calendrier luni-solaire : c’est un mélange des deux précédents. Les mois sont calculés selon la Lune et l’année selon le Soleil. On rajoute un 13° mois quand
il est nécessaire de resynchroniser le calendrier avec les saisons.

24

Une brève histoire de l’intelligence et de sa mesure

Annexe 4 : une brève histoire de l’intelligence et de sa mesure
-5 à -2 millions : les australopithèques ont un cerveau de 450 cm 3 en moyenne. À
titre de comparaison, celui du gorille est à 600 cm3 et celui de l’orang-outan à 400, un
peu au-dessus de celui du chimpanzé.
-3 à -2 millions : Homo habilis a un cerveau de 700 cm3.
-1,5 million : Homo erectus a un cerveau de 1 000 cm3, soit le double de celui de ses
ancêtres. L’explication la plus courante en attribue la cause à la consommation de
viande crue qui en raccourcissant les intestins, aurait rééquilibré la consommation
d’énergie du corps au profit du cerveau : c’est l’échange « boyaux contre cervelle »
ou l’hypothèse des organes couteux d’Aiello et al., qui découvrent en 1995 que les
intestins humains ne mesurent que 60% de ce qu’ils devraient être pour un primate
de taille équivalente [21]. On sait aujourd’hui que cette hypothèse est valide pour les
espèces dont le cerveau a un développement lent [22].
-1 million : Homo antecessor a un cerveau de 1 100 cm3.
-300 000 : Homo neanderthalensis a un cerveau de 1 500 cm3.
-200 000 : Homo sapiens a un cerveau de 1 350 cm3. Cette baisse de 150 cm3
pourrait s’expliquer par une meilleure aptitude à la bipédie qui rétrécit l’os du bassin
et limite donc de fait la taille du crâne du bébé lors de l’accouchement. Cet avantage
est sans contrepartie puisque H. sapiens a fini par dominer le monde, au moins
provisoirement. Le progrès intellectuel doit donc se faire à volume cérébral constant
pour des raisons anatomiques.
-95 000 : Homo floresiensis a un cerveau de 380 cm3.
Entre -90 000 et -65 000 pour Ewen Callaway [23] ou vers -50 000, pour Richard
Green et al. [24] : en toute hypothèse, Homo sapiens et H. neanderthalensis
s’hybrident, probablement au Proche-Orient (grotte de Tabun, Israël) où les deux
espèces ont coexisté. Neandertal vivait depuis longtemps dans cette région
lorsqu’une nouvelle vague d’hommes pré-modernes est sortie d’Afrique par cet
endroit. Une autre hypothèse est qu’ils auraient eu un ancêtre commun. La
conséquence est que : « En comparant le génome composite de Neandertal avec le
génome complet de cinq humains vivant dans différentes parties du monde, les
chercheurs ont trouvé que les Européens, les Asiatiques et les Papous partagent
entre 1 et 4% de leur ADN avec Neandertal. Mais pas les Africains » [25]. H. sapiens
aurait gagné plusieurs choses lors de ce gain d’ADN : une augmentation de son
intelligence, une meilleure immunité aux maladies qui lui aurait permis d’occuper
toute la Terre et, dans le cas des Asiatiques, une meilleure résistance aux rayons
ultra-violets. Selon cette même source, l’un des apports génétiques de l’homme de
Neandertal à l’homme moderne concerne le gène THADA, en cause dans le diabète
de type 2. Un changement dans ce gène affecte l’ensemble du métabolisme
énergétique humain. Si l’on considère la réussite évolutionnaire de l’homme moderne
(expansion géographique, intelligence), le changement métabolique a dû être
bénéfique, mais la science ne sait pas encore pourquoi ni comment.
-3500 : invention de l’école par les Sumériens
IVe siècle av. J.-C. : suivant les croyances égyptiennes, Aristote pense que le cœur
est le siège de l’intelligence, de la mémoire1 et des émotions car cet organe bat plus
vite lors d’une vive émotion et pour lui, émotion, mémoire et intelligence sont liées.
Hippocrate s’oppose à lui en identifiant le cerveau comme siège de la pensée.
IIe siècle apr. J.-C. : Galien met en évidence le rôle du cerveau dans la pensée.
1

D’où l’expression encore actuelle : « apprendre par cœur ».

25

Une brève histoire de l’intelligence et de sa mesure

XVIIe siècle : Descartes situe l’âme dans la glande pinéale, aujourd’hui appelée
« épiphyse ». Pendant quinze siècles, la connaissance du cerveau n’a pas avancé
en raison du tabou général de la dissection.
1891 : Santiago Ramon y Cajal découvre le rôle des neurones dans le cerveau.
1904 : Charles Spearman, psychologue anglais, identifie le facteur G qui caractérise
l’intelligence générale. Si les résultats pour une sorte d’intelligence sont bons, alors
ils le seront également pour les autres : c’est l’intelligence générale.
1911 : Alfred Binet, psychologue français, met au point une échelle métrique de la
mesure de l’intelligence, les tests du QI (quotient intellectuel).
1920 : l’URSS interdit la pratique des tests du QI car leurs résultats sont
idéologiquement inacceptables. Ils montrent que l’intelligence est en partie
héréditaire (conformément aux lois de Mendel), ce qui contredit le principe d’égalité
entre les citoyens. Or idéologiquement, l’inégalité ne saurait venir que de la lutte des
classes, pas d’une différence entre les capacités individuelles. Cette interdiction est
étendue à tous les pays satellites en 1945.
1930 à 1950 : le Canadien Wilder Penfield identifie la plupart des liens entre aires
cérébrales et fonctions cognitives.
1933 : l’Allemagne nazie interdit la pratique des tests du QI car leurs résultats font la
part trop belle aux juifs.
1960 : Raymond Cattell, John L. Horn et John Bissel Carroll, trois psychologues
américains, inventent la théorie de l’intelligence CHC (d’après leurs initiales), dont
dérivent les tests actuels du QI.
1966 : Cattell définit l’intelligence fluide comme celle qui regroupe les capacités de
raisonnement, la logique et l’aptitude à résoudre de nouveaux problèmes. Elle est
indépendante de la culture et des connaissances, et elle inclut les raisonnements
déductif et inductif. Elle est très utilisée en sciences. Il identifie aussi l’intelligence
cristallisée, résultant de l’apprentissage et des capacités acquises (langage,
vocabulaire, lecture, connaissances, etc.). C’est l’aptitude à tirer profit de
l’expérience. Les deux formes d’intelligence sont des processus mentaux
indépendants. Contrairement à ce que son nom suggère, l’intelligence cristallisée
n’est pas la fixation de l’intelligence fluide.
1990 : les psychologues constatent une stagnation, voire une légère régression, du
QI dans les pays scandinaves : Norvège (stabilisation autour de 108) et Danemark
(stabilisation autour de 112).
1993 : Carroll décrit l’intelligence comme une pyramide à trois étages. Au sommet se
trouve le facteur G (l’intelligence générale). Il coordonne huit facteurs du deuxième
niveau : la mémoire, l’intelligence fluide, l’intelligence cristallisée, la vitesse de
traitement de l’information, etc. À la base se trouvent une trentaine de capacités
spécifiques : le vocabulaire, la fluidité des idées, le raisonnement, la mémoire
visuelle, l’aisance numérique, etc.
1995 : les tests du QI montrent une progression des résultats lente et régulière, mais
inégalement répartie dans le monde.
1997 : cinquante-deux experts mondiaux de l’intelligence se réunissent pour en
proposer une définition qui fait toujours référence : « l’intelligence est une capacité
très générale, qui implique l’aptitude à raisonner, planifier, résoudre des problèmes,
penser de manière abstraite, comprendre des idées complexes, apprendre de
l’expérience » [26].
2000 : le QI moyen de l’humanité semble baisser de 3,74 points par génération.
26

Une brève histoire des écritures et du langage

Annexe 5 : une brève histoire des écritures et du langage
-300 000 : une côte de bœuf est sculptée (découverte en France à Pech-de-l’Aze). Il
pourrait s’agir d’un dessin symbolique ou d’un comptage.
-100 000 : Homo sapiens maitrise le langage articulé. Le langage est apparu bien
avant cette date, mais les précisions font défaut.
-75 000 : apparition des premières peintures en Afrique du Sud (Blombos).
-40 000 : apparition des premières peintures en Australie, 20 000 ans après son
occupation par l’homme. L’homme a donc commencé par peindre avant d’écrire.
-26 000 : en toute hypothèse, les mains négatives avec des doigts manquants
peintes dans les grottes du Sud-ouest de l’Europe seraient la représentation
graphique d’un langage de chasseurs, à l’instar de ce que font encore aujourd’hui les
Boschimans du Kalahari, qui replient certains doigts de la main pour communiquer
par code lors de la chasse.
-4500 : premières traces possibles d’écriture en Chine, des inscriptions sur des
poteries à Pingliangtai.
-3300 : invention de l’écriture pré-cunéiforme à Sumer, en Mésopotamie. Une
tablette d’argile traite de l’administration des terres cultivées. Initialement, cette
écriture est analogique : les symboles (1 500 environ) sont des pictogrammes
représentant des images de la vie. Puis, ils se stylisent en forme de clous
entremêlés. Les Babyloniens inventent le zéro en tant qu’absence d’unité. Ils utilisent
des sceaux gravés pour signer les décisions administratives du nom des
fonctionnaires. Apparait ainsi la première mécanisation de l’écriture, l’ancêtre de
l’imprimerie, qui sera probablement transmise aux Chinois par des voyageurs.
-3250 : invention de l’écriture hiéroglyphique en Égypte, peut-être avant celle des
Sumériens. Deux-cents étiquettes retrouvées dans la tombe du roi Scorpion portent
des signes gravés. La langue correspondante, l’égyptien ancien et dont la forme la
plus récente est le copte, a 6 000 ans d’âge, ce qui en fait la plus vieille langue
connue de l’humanité. Pour les Égyptiens, l’écriture a une puissance magique :
« écrire le nom d’une chose revient à susciter la chose elle-même » (Yvan Koenig
[27]).
Vers -2500 : 1% de la population égyptienne sait lire et écrire, les scribes, les prêtres
et les militaires (seulement des hommes).
-2200 : apparition d’une écriture dans la vallée de l’Indus. À ce jour, elle n’est
toujours pas déchiffrée.
-2000 : plus ancienne table de multiplication connue, découverte à Babylone.
IIe millénaire av. J.-C. : en Crète, des hommes écrivent quatre écritures successives :
le hiéroglyphique A (vers -2000), le hiéroglyphique B (vers -1800), le linéaire A (vers
-1500, 75 signes syllabiques et des idéogrammes) et le linéaire B (vers -1300, 87
signes).
XVIIIe siècle av. J.-C.: le plus vieux texte connu est l’Épopée de Gilgamesh, roi
d’Ourouk (Irak), ayant vécu vers -2600 en Mésopotamie. Ce texte est écrit en
akkadien.
-1700 : le Disque de Phaistos, en Crète, est le plus ancien document imprimé au
monde. Son argile a été marquée avant la cuisson par un jeu de quarante-cinq
poinçons dont la signification demeure inconnue.
-1700 à -1100 : autre texte ancien, le Rig-Veda est écrit en Inde.
XIVe siècle av. J.-C. : apparition des premiers caractères chinois, gravés sur des
carapaces de tortue.
Apparition de l’alphabet ougaritique en Syrie, le plus ancien alphabet connu à ce
27

Une brève histoire des écritures et du langage

jour. Il se compose de trente lettres désignant une consonne ou un son vocalique.
Plus au sud, dans le Sinaï, apparition d’un alphabet protosinaïtique dérivant des
hiéroglyphes égyptiens. Il transcrit la langue des Hébreux travaillant pour les
Égyptiens dans les mines du Sinaï et il donnera naissance à l’alphabet phénicien,
dont dérive l’alphabet latin.
-1250 : apparition de l’écriture alphabétique phénicienne (bande côtière comprenant
le sud de la Syrie et le nord du Liban) composée de vingt-deux lettres, uniquement
des consonnes. Les Phéniciens sont un peuple de navigateurs commerçants ayant
des comptoirs dans toute la Méditerranée, jusqu’en Espagne. Cet alphabet a
probablement été introduit en Phénicie par des Bédouins rentrant de Palestine.
-1200 : les Chinois utilisent une forme archaïque d’écriture pour des pratiques
divinatoires.
Les Olmèques (Amérique centrale) inventent les glyphes.
-1160 : la plus ancienne carte géographique connue est égyptienne.
-740 : apparition de l’écriture en Grèce par ajout de voyelles au phénicien, car elles
sont nécessaires à la prononciation de la langue grecque. Le plus ancien livre connu
en Europe est l’Iliade que la tradition attribue à Homère.
Durant le Ier millénaire av. J.-C. : en Orient et en Grèce, des codes sont utilisés pour
crypter les messages.
VIIe siècle av. J.-C. : des documents (épitaphes funéraires pour la plupart) sont
rédigés en étrusque en Italie, en Espagne et en Égypte.
En Amérique centrale, les Zapotèques inventent une écriture à base de glyphes.
VIe siècle av. J.-C. : en Gaule, la formation des druides dure plus de vingt ans. Ils
savent écrire le grec, mais ils ne s’en servent que pour les comptes. Pour leurs
connaissances de druide, ils ne se fient qu’à leur mémoire car leur religion leur
interdit de les écrire. Ainsi, à la disparition de la civilisation gauloise, vers le Ve siècle
de notre ère, toutes ces connaissances seront perdues.
-544 : Anaximandre de Milet (Grèce) invente le style à graver le marbre.
-403 : à Athènes, Archinos adopte officiellement l’alphabet ionien de Milet et choisit
le sens de son écriture, de gauche à droite. L’alphabet grec est ainsi fixé.
-400 : apparition de l’écriture perse en Iran, ressemblant au cunéiforme.
IVe siècle av. J.-C. : apparition de l’écriture kharosti en Inde. Elle s’éteint au Ve siècle
de notre ère.
Les Mayas (Mésoamérique) inventent leurs propres glyphes.
-366 : le premier ouvrage technique parait (Poliorcétique, d’Énée le Tacticien,
Grèce). Il décrit l’architecture des machines de guerre. Le savoir devient ainsi
transmissible à distance et dans le temps.
-300 : la première table de multiplication en notation décimale apparait en Chine.
IIIe siècle av. J.-C. : apparition de l’écriture brahmi en Inde, après les conquêtes
d’Alexandre le Grand et de Darius Ier, d’où son origine phénicienne.
-288 : création de la Grande Bibliothèque d’Alexandrie (Égypte) par Ptolémée Ier, un
des généraux d’Alexandre le Grand. Il veut rivaliser avec Athènes et faire
d’Alexandrie le lieu réunissant tout le savoir universel. Lui et son fils se procurent
tous les ouvrages possibles et les font traduire en grec. À son apogée, la Grande
Bibliothèque contient 700 000 volumes et elle est le centre du monde intellectuel.
Elle est détruite accidentellement en -47 par les soldats de Jules César, puis elle est
reconstituée. Des chrétiens essayent en vain de la détruire en 415. Mais les
musulmans, menés par le calife Omar, réussiront le 22 décembre 642 lors de
l’invasion de l’Égypte. Les derniers vestiges sont détruits par les Turcs en 868
28

Une brève histoire des écritures et du langage

lorsqu’ils prennent l’Égypte.
Au Pérou, les Nazca inventent les géoglyphes : vastes dessins de pierres de
centaines de mètres de longueur, dans le désert sud du Pérou, visibles uniquement
depuis un avion. Ils ne sont découverts qu’en 1927.
-221 : l’empereur Qin Shi Huang unifie la Chine en imposant une seule et même
écriture dans l’Empire.
IIe siècle av. J.-C. : apparition de l’écriture libyco-berbère (vingt-quatre signes)
dérivée du phénicien.
Pergame développe la technique du parchemin, en raison de l’embargo égyptien sur
le papyrus.
-105 : le Chinois Ts’ai Lun invente le papier.
-50 : apparition de l’écriture en Gaule.
Début de notre ère : disparition de l’écriture cunéiforme. Elle a duré 3 000 ans.
IIe siècle apr. J.-C. : apparition de l’alphabet copte en Égypte.
Entre 200 et 600 : apparition du futhark, écriture runique à vingt-quatre lettres pour
les langues scandinaves.
Vers 300 : les Mayas inventent le zéro pour leurs calculs calendaires.
IVe siècle : les idéogrammes chinois atteignent le Japon où, prononcés à la
japonaise, ils vont former un alphabet à part, le kanji.
Naissance de l’alphabet arabe qui va se perfectionner jusqu’au VIIe siècle, puis rester
étonnement stable.
L’amharique (Éthiopie) incorpore des caractères guèzes, la langue ancienne de
l’Éthiopie, aujourd’hui réservée aux religieux orthodoxes.
Vers 400 : Mesrop, moine arménien, invente l’alphabet arménien. Il comporte 36
lettres.
450 : l’empereur romain d’Orient Théodose II interdit l’usage des hiéroglyphes
égyptiens, qui tombent alors dans l’oubli.
499 : le zéro et l’infini apparaissent en tant que nombre et symboles dans un traité
indien d’astronomie, puis ils passent en Perse où les Arabes les copient avant de les
introduire en Europe.
512 : plus ancienne inscription connue en arabe, à Zabad (Syrie).
VIIIe siècle : en Europe, le papyrus est abandonné comme support d’écriture. Il est
remplacé par le papier de chiffon.
700 : les Hindous inventent la numération en base dix.
Juillet 741 : la Chine perd la bataille de Talas (Kirghizistan) contre les Arabes. Ceuxci capturent des ouvriers papetiers chinois et ils récupèrent leur savoir-faire. Le
papier leur permet d’imprimer le Coran et son usage se répand dans le monde
entier : Égypte au Xe siècle, Europe en 1150.
751 : un rouleau porte-bonheur bouddhique apparait en Corée. Il aurait été imprimé
en Chine vers 705.
Vers 800 : apparition de la romana lingua, ancêtre des langues d’oïl (français), d’oc
(occitan) et de si (italien). Ces langues sont nommées d’après leur façon de dire
« oui ».
842 : les plus anciens textes écrits en français et en allemand apparaissent : les
Serments de Strasbourg, le Chant d’Eulalie et le Fragment de Valenciennes. Ils sont
courts et anonymes.
Vers 850 : selon la tradition, saint Cyrille de Salonique, aidé de son frère saint
Méthode, invente l’alphabet qui porte son nom, l’alphabet cyrillique.
29

Une brève histoire des écritures et du langage

11 mai 868 : le Soutra du Diamant est à ce jour le plus vieux livre imprimé de
l’humanité. C’est un texte bouddhiste, écrit en chinois et imprimé par xylographie,
probablement à Dunhuang (Chine).
Xe siècle : les Japonais simplifient l’alphabet kanji et forment l’alphabet kana, utilisé
en complément du premier pour les particules grammaticales.
976 : les chiffres indiens, improprement dits « arabes », arrivent en Occident par
l’Espagne, alors occupée par les Maures.
Vers 1000 : publication du plus ancien roman connu, Le Dit du Genji de Murasaki
Shikibu, une dame de la Cour de l’Impératrice du Japon.
XIe siècle : les trois premiers grands textes en français apparaissent : la Chanson de
Roland, les Lois de Guillaume le Conquérant, imposées à l’Angleterre, et le Poème
de Saint Alexis.
Apparition de l’écriture bengalie, au Bengale.
Le XIIe siècle est le premier à être vraiment riche en écrits en langue française.
Les Aztèques inventent leurs propres glyphes pour écrire le nahuatl.
Impression de la première carte géographique chinoise.
1141 : le chinois Bi Sheng invente la typographie, l’imprimerie avec des caractères
mobiles en céramique. Comme il faut créer et entretenir plus de 5 000 caractères
pour imprimer du chinois, cette invention ne remporte que peu de succès.
XIIIe siècle : les Mongols adoptent l’alphabet ouïgour (35 lettres).
Vers 1300 : apparition de la langue anglaise dans sa forme moderne. Les formes les
plus anciennes du vieil anglais remontent au VIIIe siècle.
1391 : les Arabes publient une encyclopédie qui décrit l’Asie, ses villes et ses
mosquées.
Vers 1400 : apparition des abréviations + et – en Europe.
Les langues des érudits (grec et latin) reculent au profit des langues vernaculaires
(français, anglais, italien, allemand). La Peste noire de 1348 à 1440 décime les
moines copistes et les professeurs de latin, préparant ainsi l’Europe pour
l’imprimerie, cette écriture mécanique et démocratique.
Les Incas inventent un système de numération : le quipu. Il s’agit d’un ensemble de
cordelettes (jusqu’à deux-mille), de couleurs différentes (jusqu’à cinquante), utilisées
pour la comptabilité et pour les taxes (une couleur par denrée). L’absence de nœud
vaut zéro. Le nœud simple vaut l’unité, le nœud complexe vaut la dizaine, le nœud
en huit vaut la centaine. Il est possible que le quipu ait aussi servi de messagerie,
mais ce système d’écriture reste inconnu à ce jour.
Décembre 1404 : l’empereur chinois Yongle ordonne la compilation de toutes les
connaissances de son époque dans un même ouvrage. Ce travail est achevé en
février 1421, à la veille de l’inauguration de la Cité Interdite à Pékin. Environ 2 180
lettrés ont travaillé pour écrire le Yongle-Dadian, une encyclopédie en 4 000
volumes. Cependant un phénomène inexplicable apparait peu après : l’oubli de la
culture antérieure. De nombreux d’érudits ne comprennent plus les ouvrages anciens
et ils amputent leurs publications des parties anciennes devenues obscures. La
culture chinoise s’appauvrit.
1440 : l’Allemand Johannes Gensfleisch, dit Gutenberg, met au point à Strasbourg
des caractères mobiles en métal permettant la composition d’un texte puis son
impression. Il s’essaie d’abord sur une grammaire latine en 1451 puis sur un
calendrier en 1454.
1455 : en Europe, un premier livre est imprimé en série par Gutenberg par
typographie avec des caractères en métal. Il s’agit d’une Bible de 1 200 pages, tirée
30

Une brève histoire des écritures et du langage

à 180 exemplaires. Selon J. E. Salisbury, la fabrication de vélin pour imprimer cette
première Bible a nécessité la mort de 170 veaux et celle des trente-cinq exemplaires
suivants, la mort de 6 000 autres veaux [28].
1446 : le roi de Corée Sejong, qui jusque là utilisait l’écriture chinoise, invente son
propre alphabet de manière réfléchie, avec vingt-huit lettres dont la graphie
symbolise la position de l’appareil phonatoire nécessaire à leur prononciation.
1472 : impression de la première carte géographique en Europe.
1490 : des imprimeries fonctionnent dans cent-dix villes européennes. Environ un
homme sur dix et une femme sur cent savent lire dans cette partie du monde.
1498 : à Venise, Ottaviano Petrucci adapte la technique de l’imprimerie aux partitions
de musique.
Vers 1500 : plus de 20 millions de livres ont été imprimés en Europe depuis
l’invention de l’imprimerie. Le développement des langues vernaculaires, soutenu par
une abondante littérature profane, est spectaculaire. Le latin décline en Europe.
Apparition des signes =, x et :
XVIe siècle : apparition de l’écriture punjabi chez les Sikhs.
Mai 1631 : en France, Théophraste Renaudot crée le premier journal hebdomadaire,
La Gazette de France. Louis XIII et le cardinal de Richelieu y écrivent des articles.
1694 : en France, l’Académie publie son premier Dictionnaire officiel de la Langue
française.
XVIIIe siècle : sur l’Île de Pâques, les Rapanuis écrivent le rongorongo en
pétroglyphes (symboles gravés dans la pierre ou le bois). Leur écriture compte
12 000 signes regroupés en 603 symboles. Elle est indéchiffrée à ce jour.
1721 : transcription de l’inuktitut (la langue des Inuit) en caractères latins.
2 octobre 1738 : parution du premier quotidien de langue française, la Feuille d’Avis
de Neufchâtel, aujourd’hui L’Express.
1750 : l’abbé de L’Épée invente un langage des signes pour les sourds-muets.
1751 : Diderot et d’Alembert dirigent la rédaction puis la publication d’une
encyclopédie faisant la somme des connaissances de leur époque, malgré
l’opposition du clergé. Les 35 volumes de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné
des sciences, des arts et des métiers sont achevés en 1772.
1791 : Claude Chappe invente le télégraphe visuel.
1820 : Sequoyah invente l’alphabet syllabique cherokee (86 lettres) en Oklahoma
pour retranscrire la langue cherokee.
1823 : sous l’impulsion des missionnaires qui veulent traduire la Bible, le malgache
est transcrit en alphabet latin et passe ainsi de l’oral à l’écrit. Avant cette date, la
seule écriture utilisée à Madagascar était l’arabe, dont l’usage était réservé aux
commerçants en relation avec les marins arabes.
1829 : Louis Braille invente une écriture en relief pour les aveugles.
1833 : Duwalu Boukele invente l’alphabet vaï (212 signes) au Liberia.
1837 : l’Anglais Pitman invente la sténographie, cette écriture stylisée qui permet la
prise de notes à la même vitesse que la prononciation.
1838 : apparition du morse (d’après le peintre américain Samuel Morse), qui permet
de transmettre l’écriture à distance par un signal électrique.
1864 : sur l’Île de Pâques, lorsque les missionnaires français découvrent les
rongorongo (bois parlant en rapanui), des tablettes de bois de rose local couvertes
de glyphes, ils les prennent pour des images profanes. Ils en ordonnent donc la
destruction. Il n’en reste aujourd’hui que vingt-six, rendant quasi-impossible tout
31

Une brève histoire des écritures et du langage

déchiffrement de cette écriture. Les spécialistes pensent que cette écriture a été
inventée par les Pascuans après leurs premiers contacts avec les Européens, soit
dans une tentative d’imitation des titres de propriété des Espagnols en 1770, ou pour
pallier la disparition de leurs conteurs pris en esclavage par les Péruviens en 1862.
1873 : la Remington, première machine à écrire à être commercialisée, présente un
clavier qui n’est plus présenté alphabétiquement. En effet, il faut tenir compte de la
fréquence des lettres dans les mots d’une langue pour déterminer l’ordre optimal de
frappe, afin que deux tiges frappées consécutivement ne se heurtent pas. D’où les
dispositions de clavier en QWERTY (anglais) ou AZERTY (français), qui présentent
également l’avantage d’équilibrer la charge de travail (et donc la fatigue) entre les
mains droite et gauche. Cette disposition a été conservée par la suite pour les
claviers d’ordinateurs. De nombreuses autres dispositions de clavier ont été
inventées depuis : DSK (1932) et ses nombreuses variantes linguistiques, de-ergo
(1967), Marsan (1967), bepo (2000), NEO (2004), Colemark (2008). Cependant,
pour rationnelles qu’elles soient, ces dispositions n’ont pas réussi à détrôner les
claviers QWERTY ou AZERTY en raison des habitudes préexistantes des usagers.
1877 : généralisation de l’écriture en France, avec l’école primaire obligatoire.
Vers 1900 : apparition de l’écriture en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
1916 : le vietnamien est officiellement transcrit en alphabet latin.
1920 : Kisimi Kamala invente l’alphabet mendé (195 signes) en Sierra Leone.
1928 : la Turquie choisit l’alphabet latin (modifié par des linguistes) pour transcrire sa
langue, en raison de la présence de voyelles et afin de moderniser l’État pour se
rapprocher de l’Europe.
1930 : Wolo Couloubayi invente l’alphabet bambara (123 signes) au Mali.
1937 : transcription de l’inuktitut (langue des Inuit) en caractères cyrilliques.
1949 : Souleymane Kanté invente l’alphabet nko (27 signes) pour le mandingue
(Guinée, Mali, Côte d’Ivoire).
1958 : les Chinois mettent au point le système pinyin qui permet de retranscrire leurs
idéogrammes en alphabet latin. Il est enseigné à l’école mais il ne remplace pas les
idéogrammes traditionnels, vecteurs de la culture chinoise.
1960 : Assane Faye invente l’alphabet wolof (25 signes) au Sénégal.
1965 : le ministère français de l’Éducation nationale autorise l’usage des stylos à
pointe Bic à l’école. Les écoliers français n’apprennent plus à calligraphier les lettres,
alors que cela se fait toujours en arabe, en chinois, en hindi et en japonais.
Novembre 1998 : apparition de la première liseuse électronique, le Rocket e-book.
2012 : un livre de George Church, La Deuxième Genèse (300 pages), est stocké sur
de l’ADN et répliqué à 70 milliards d’exemplaires, le tout pesant un dixième de
milligramme. En effet, la capacité de stockage de l’ADN est de 5,5 x 10 15 bits/mm2,
soit 400 fois mieux que son meilleur concurrent, l’holographie. Il suffirait de quatre
grammes d’ADN pour stocker l’intégralité des données produites dans le monde en
2011. La durée de conservation va au-delà du million d’années. Il reste à faire
baisser le cout des machines impliquées dans ce processus [29].

32

Tableau comparatif des principales écritures

Annexe 6 : tableau comparatif des principales écritures
Zone d’application

Période

Type d’écriture

Nombre de
signes

cunéiforme

Mésopotamie

hiéroglyphe

Égypte

-3000 jusqu’au début de
notre ère.
IIIe millénaire avant notre ère
jusqu’à 450.

pictogrammes, puis
dessins de clous stylisés
pictogrammes,
phonogrammes,
idéogrammes

600 au début,
20 000 à la fin
800 au début,
3 000 à la fin

IIe millénaire avant notre ère
à 950.
Ier millénaire avant notre ère
jusqu’à nos jours
XIVe siècle avant notre ère
jusqu’à nos jours

logo-syllabique et
phonétique
alphabet consonantique

1 200

idéogrammes

13 000 à
55 000

aucune

-1250 jusqu’au début de
notre ère
-850 jusqu’à nos jours

alphabet consonantique

22

?

alphabet complet

24

complexe

-750 jusqu’à nos jours

alphabet complet

26

complexe

IIIe siècle avant notre ère
jusqu’à nos jours
IVe siècle de notre ère
jusqu’à nos jours

alpha-syllabaire

48

complexe

alphabet consonantique

28

complexe

850 jusqu’à nos jours

alphabet complet

32

complexe

IVe siècle apr. J.-C. jusqu’à
nos jours
1446 jusqu’à nos jours

idéogrammes

2 250

complexe

alpha-syllabaire

28 au début, 40
aujourd’hui

simple

Écriture

glyphe

Amérique centrale

hébreu

Israël

chinois

Chine

phénicien

Pourtour de la Méditerranée

grec

Grèce

latin

Europe, Amérique, Afrique,
Océanie, Viêt Nam
Inde

devanāgarī
arabe

cyrillique

Afrique du Nord, Péninsule
arabe, Proche-Orient, MoyenOrient
Russie, Serbie, Mongolie

japonais

Japon

coréen

Corée

22

Grammaire
des langues
associées
?

Sens d’écriture

Durée moyenne
d’apprentissage

horizontal

?

très
complexe

horizontal ou vertical, parfois
de droite à gauche, parfois
en sens inverse à la ligne
suivante
horizontal ou vertical

10 ans

très
complexe
complexe

horizontal de droite à
gauche
avant 1950 : vertical de haut
en bas
après 1950 : horizontal de
gauche à droite
horizontal de droite à
gauche
horizontal de gauche à
droite
horizontal de gauche à
droite
horizontal de gauche à
droite
horizontal de droite à
gauche
horizontal de gauche à
droite
horizontal de gauche à
droite
horizontal de gauche à
droite

?

14 ans

?

8 ans

10 ans
5 ans

Alphabet complet : alphabet qui note les voyelles et les consonnes (latin, cyrillique, grec).
Alphabet consonantique : alphabet qui ne note que les consonnes (hébreu, arabe, phénicien, araméen).
Écriture alpha-syllabaire : système d’écriture intermédiaire entre l’alphabet et le syllabaire.
Écriture phonétique : chaque signe est un son.
Écriture syllabique : chaque signe représente une syllabe et/ou un son.
Écriture par pictogramme : chaque signe est un dessin stylisé qui représente un concept.
Écriture par idéogramme : chaque signe représente une idée ou une association d’idées.

33

Une brève histoire des sciences

Annexe 7 : une brève histoire des sciences
-10 000 : la trépanation des crânes humains est pratiquée en Europe, en Amérique
du Sud et en Afrique du Nord.
-7000 : premières traces de soins dentaires sur neuf adultes au Pakistan. Les cavités
creusées sur les dents sont comblées avec du bitume.
-5000 : des amputations d’avant-bras sont pratiquées par les hommes préhistoriques
(France, Allemagne, République tchèque) et des fractures sont réduites. Des
hommes sont trépanés (un double trépané datant de -5000, ainsi que cent-soixante
crânes trépanés datant d’entre -3000 et -2000 en France). Un crâne de bovin trépané
(France) laisse supposer une expérimentation animale.
IIIe millénaire av. J.-C. : les Babyloniens inventent le calcul sexagésimal incrémental
dont dérivent les algorithmes modernes. Par l’observation et l’écriture, ils fondent une
astronomie capable de prédire les éclipses et de calculer la durée des années
solaires et lunaires. Ils écrivent des traités de médecine.
-1700 à -1100 : la pensée médicale indienne se développe dans le Rig-Veda. Elle
favorise l’hygiène et une approche globale de l’homme. Les maladies sont des
punitions divines. La science médicale indienne, l’Âyurveda, n’apparait qu’au début
de notre ère. Elle fait la part belle à la phytothérapie, à la diététique et à la chirurgie.
-1400 : un texte chinois gravé sur une carapace de tortue décrit l’explosion d’une
supernova, sans l’identifier en tant que telle, bien sûr. Plus de 90 autres observations
de ce genre suivront jusqu’en 1700. L’Empereur étant fils du Ciel, les Chinois
accordent la plus grande importance à l’astronomie. Ainsi, les apparitions de la
comète de Halley sont suivies sur vingt-deux siècles.
Vers -550 : naissance de l’idée de science. Thalès de Milet (Ionie) avance l’idée
« que le monde est compréhensible et que les événements complexes survenant
autour de nous peuvent se réduire à des principes plus simples et s’expliquer sans
qu’on doive recourir à la mythologie ou à la théologie. » (Stephen Hawking et al.)
[30].
Vers -500 : Pythagore (Grèce) énonce la relation entre l’hypoténuse et les côtés d’un
triangle rectangle et il avance l’idée que la Terre est sphérique. Il connait la relation
entre la fréquence d’un son et la longueur de la corde qui l’a produit. Hippase de
Métaponte démontre par l'absurde l’existence des nombres irrationnels.
-460 à -370 : Démocrite (Thrace) découvre l’atome et il invente la loi de l’inertie, ainsi
que le calcul infinitésimal. À la même époque, Hippocrate, héritier selon la légende
de dix-sept générations de médecins, pose les principes de base de la médecine,
débarrassée des superstitions et fondée sur l’observation clinique. Le premier, il
imagine que les maladies ne sont pas surnaturelles, mais causées par des humeurs.
Il développe en outre une éthique de la médecine, dans laquelle ce qui prime n’est
pas la réussite du médecin mais l’intérêt du malade. Il invente le secret médical. Mais
sa médecine ignore à peu près tout de l’anatomie, qui ne commence à être connue
qu’à partir du IIIe siècle avant notre ère.
-385 à -322 : Aristote (Macédoine) argumente que la Terre est sphérique plutôt que
plate, mais immobile.
Vers -300 : Euclide (Alexandrie) publie ses Éléments, qui fondent la géométrie dite
aujourd’hui « euclidienne ».
-250 : Aristarque de Samos (Ionie) évalue la taille du Soleil et il avance l’hypothèse
de l’héliocentrisme. Pour lui, l’homme n’habite pas au centre de l’Univers.
-220 : Archimède (Syracuse, Sicile) pose les bases de la physique : loi du levier en
mécanique, loi de la poussée d’un liquide et loi de la réflexion en optique. Mais l’école
34

Une brève histoire des sciences

de pensée ionienne n’accorde que peu de place au libre arbitre et aux dieux. Elle
fonde la science moderne puis elle connait une éclipse de vingt siècles, refoulée par
Aristote et ses sphères cristallines, puis surtout par les théologiens pour qui Dieu est
la source de toute chose. Autres défauts de cette école : elle ne distingue pas entre
les lois humaines et les lois naturelles et elle n’est pas prévue pour être vérifiée par
l’expérimentation.
-206 : les Chinois publient leurs connaissances médicales dans Le Classique interne
de l’empereur jaune. Leur médecine recherche l’harmonie entre l’homme et son
environnement, préconisée par Lao-tseu. Elle repose sur la prévention, la diététique
et l’exercice physique. Elle développe l’acuponcture et une pharmacopée riche de
6 000 drogues.
IIe siècle av. J.-C. : les Chinois écrivent Les Neuf Chapitres sur les procédures
mathématiques, ouvrage de mathématiques enseigné aux lettrés jusqu’au XIVe
siècle. Il est imprimé en 1084. Ce recueil contient la numération décimale, les
fractions, les nombres irrationnels, une approximation du nombre π, une arithmétique
à nombres positifs et négatifs, des algorithmes pour calculer la longueur de
l’hypoténuse d’un triangle rectangle et extraire une racine carrée ou cubique, ainsi
qu’un système d’équations linéaires.
150 : Ptolémée (Alexandrie), dans l’Almageste, pense que la Terre est ronde,
immobile et au centre de l’Univers. C’est le géocentrisme, que l’Église chrétienne
adoptera pendant quatorze siècles.
200 : Galien, médecin romain et disciple d’Hippocrate, formalise la démarche
médicale qui dure jusqu’à aujourd’hui. Il étudie et publie sur toutes les branches de la
médecine. Il fonde l’anatomie en la pratiquant sur des animaux, ce qui conduit à des
avancées majeures, mais aussi à quelques erreurs.
263 : le Chinois Liu Hui démontre le théorème de Pythagore.
IIIe siècle : le Chinois Huangfu Mi met en ordre et publie ses connaissances sur
l’acuponcture.
Mars 415 : Hypatie, fille du directeur de la Grande Bibliothèque d’Alexandrie, est la
première femme scientifique dans un univers exclusivement masculin. Elle est
assassinée par des moines chrétiens fanatiques sur ordre du Patriarche Cyrille
d’Alexandrie, futur saint.
VIe siècle : les Chinois créent des académies de médecine. Les maladies y sont bien
décrites, qu’il s’agisse des infections, des parasitoses ou des carences. La chirurgie
est à un stade avancé.
659 : les Chinois publient le plus ancien codex pharmaceutique connu.
VIIIe et IXe siècles : les trois califes arabes al-Mansour, al-Rachid et al-Mamoun, de la
dynastie des Abbassides, récupèrent, sauvent et traduisent en arabe l’héritage
d’Aristote.
830 : le mathématicien persan al-Khuwārizmī fonde l’algèbre comme branche des
mathématiques et il introduit le système de numération décimale des Indiens dans
l’aire musulmane.
1000 : Salerne (Italie) devient une école de médecine réputée dans tout l’Occident.
Constantin l’Africain, de retour d’un long voyage en Orient, s’installe au Mont-Cassin
et y publie vingt-deux traductions d’ouvrages arabes, enrichies d’observations
personnelles. Les connaissances des Grecs reviennent en Occident, bonifiées par six
siècles de développement arabe, comme le dosage des médicaments par exemple.
1014 : sur ordre du Premier ministre Wang Dan, les Chinois pratiquent une méthode
de vaccination contre la variole en faisant inhaler une poudre faite avec des tissus de
35

Une brève histoire des sciences

victimes de la variole. Cette vaccination avant l’heure, surnommée « variolisation »,
arrive au Proche-Orient puis en Europe en suivant la Route de la Soie. Son taux de
mortalité étant de 1%, son usage sera longuement contesté en Europe.
1148 : les Almohades, dynastie berbère, deviennent maitres du Califat de Cordoue
(Espagne). Ils interdisent aux musulmans d’étudier les philosophes grecs et ils
expulsent de Cordoue les non-musulmans.
1202 : Leonardo Fibonacci publie sa première édition du Liber abbaci qui vulgarise
les chiffres indo-arabes en Occident. Ils mettront deux siècles à conquérir l’Occident,
avec l’aide du pape Sylvestre II, détrônant ainsi les chiffres romains.
Vers 1320 : Jean Duns Scot et Guillaume d'Occam refusent d’appliquer la raison à la
foi, mettant en avant leurs fonctionnements différents. Ils prônent le nominalisme,
pour lequel les choses existent à travers les noms qui leur sont donnés, en
remplacement de l’essentialisme des philosophes grecs qui croyaient en la réalité
des substances universelles. Ils nient le caractère scientifique de la théologie, et ils
ouvrent ainsi la voie à la séparation de la science et de la foi. Occam sera
excommunié pour cette doctrine.
XIVe siècle et avant : les Incas et les Andins précolombiens font preuve de
connaissances avancées en chirurgie crânienne, comme en attestent des milliers de
crânes découverts près de Lima. Leur pratique de la trépanation sous anesthésie et
avec asepsie est sûre, puisque le taux de survie est de 70%. Mais la colonisation
espagnole a détruit la plupart de ces connaissances.
1543 : le chanoine polonais Nicolas Copernic, reprenant la thèse d’Aristarque de
Samos, pense que la Terre tourne autour du Soleil et que celui-ci est immobile. La
peur de la réaction de l’Église devant l’abandon du géocentrisme lui fait publier son
œuvre seulement le jour de sa mort.
Le Français André Vésale dissèque un condamné à mort. L’autorisation de disséquer
un homme n’est accordée qu’à partir de 1478 à Paris.
1552 : le codex aztèque Badianus décrit 250 plantes médicinales, dont le quinquina
(écorce de quinine) pour combattre le paludisme.
Le Français Ambroise Paré fonde la chirurgie.
1600 : le Français René Descartes formule explicitement et rigoureusement le
concept de loi naturelle. Il découvre l’importance des conditions initiales pour prédire
l’état d’un système.
Mai 1601 : une délégation de Jésuites, conduite par Matteo Ricci, se rend en Chine
et apporte aux scientifiques chinois, alors en perte de vitesse, la géométrie
européenne. Une partie des Éléments d’Euclide parait en chinois en 1607.
1609 à 1619 : l’Allemand Kepler donne les lois régissant la course des corps
célestes.
1614 : Isaac Casaubon, théologien calviniste français, démontre par une analyse
lexicale et historique que les textes d’Hermès Trismégiste sont des faux antidatés. Ils
n’ont pas été écrits au temps de Moïse, mais sans doute deux siècles après la
naissance du Christ. Leurs prophéties sont donc sans valeur. L’Église perd alors une
part essentielle de sa crédibilité scientifique.
1616 : l’Église déclare la doctrine de Copernic « fausse et erronée ».
1628 : l’Anglais William Harvey découvre le système sanguin.
22 juin 1633 : l’Italien Galilée est condamné par l’Église romaine pour hérésie pour
avoir affirmé que la Terre tourne autour du Soleil. Il peut également être considéré
comme le fondateur de la pensée scientifique moderne car il est le premier à vérifier
une théorie scientifique par l’expérimentation et par l’observation : il invente la lunette
36

Une brève histoire des sciences

d’observation en 1609. Depuis Aristote, on pensait que seule la réflexion suffisait.
Galilée fait œuvre de précurseur en s’opposant au dogme établi par l’Église, à la
pensée unique et dominante. Malgré sa soumission au jugement du Tribunal de
l’Inquisition, il a osé la critique, fondement de la théorie scientifique. Dès lors, les plus
grands penseurs de l’époque publient anonymement (Spinoza, Montesquieu) ou
depuis l’étranger (Descartes, Bayle et Locke aux Pays-Bas).
1639 : Galilée découvre le mouvement uniformément accéléré en étudiant la
gravitation.
1657 : le Hollandais Huygens invente la théorie des probabilités puis, en 1673, la
dynamique, ainsi que la force centrifuge, la pesanteur et la conservation des forces.
1660 : création à Londres de la Royal Society, équivalente à une académie des
sciences, à partir du Collège Invisible, un regroupement informel de douze
philosophes scientifiques. En fondant la science sur la seule expérimentation, elle
s’oppose à la vision aristotélicienne pour laquelle la science est révélée par Dieu,
puis déduite par la logique.
1661 : l’Italien Malpighi décrit le système pulmonaire.
1676 : Römer, astronome danois, montre que la vitesse de la lumière est finie et
élevée. Il l’évalue à 200 000 km/s, au lieu des 300 000 actuels.
1677 : une loi anglaise condamne au bucher les « faiseurs de pluie et prophètes du
temps », au motif que seul Dieu peut prévoir ces éléments. La météorologie est donc
une hérésie. Cette loi ne sera abolie qu’en 1959.
1687 : l’Anglais Isaac Newton publie dans ses Principia mathematica les lois de la
dynamique et de la gravitation universelle. Par sa rigueur mathématique, il appuie la
physique moderne sur la vérification des prédictions par l’expérimentation et par
l’observation. C’est une révolution majeure dans l’histoire de la science, qui sera
couronnée de trois siècles d’applications à succès.
1754 : le Français Réaumur met à jour le rôle des sucs gastriques.
1773 : le Français Lavoisier donne ses lettres de noblesse à la chimie en découvrant
la loi de conservation de la matière, puis en démontrant en 1775 que l’air est un
mélange gazeux. Il est guillotiné en 1794 lors de la Terreur.
1791 : le mathématicien français Gaspard Monge contribue, avec Condorcet,
Laplace, Lagrange, et Borda, à unifier au niveau national le système des poids et
mesures. Le système métrique en est le résultat, puis il sera étendu au niveau
international, sous le nom de « système international d’unités ».
14 mai 1796 : un médecin anglais, le Dr Jenner, met au point la méthode de
vaccination contre la variole en inoculant à des personnes saines une maladie de la
vache et sans danger pour l’homme, la vaccine, d’où le nom de « vaccin ».
1796 : le Français Laplace donne la première formulation claire du déterminisme
scientifique : il existe un ensemble de lois scientifiques qui permet de prédire l’état de
tout système pourvu qu’on connaisse son état initial. Il fonde ainsi la science
moderne et soulève une tempête chez les croyants pour lesquels seul Dieu
détermine l’état d’un système.
1801 : l’Anglais Young découvre la nature ondulatoire de la lumière et il ouvre ainsi la
voie à la physique quantique.
1822 : le Français Magendie différencie les nerfs sensitifs des nerfs moteurs.
1824 : le Français Sadi Carnot découvre le second principe de la thermodynamique
(l’augmentation de l’entropie) et fonde ainsi cette branche de la physique.
1831 : l’Anglais Faraday relie l’électricité et le magnétisme. Il invente le champ de
37

Une brève histoire des sciences

forces.
1847 : première intervention chirurgicale sous anesthésie à l’éther et au chloroforme,
réalisée en France.
19 février 1855 : utilisant le télégraphe qui permet la transmission rapide des
données, le Français Le Verrier dessine la première carte météorologique et fonde
cette science avec le Prussien Alexander von Humboldt.
1860 : l’Écossais James Maxwell élabore une théorie de l’électromagnétisme et
découvre que la lumière est une onde électromagnétique.
1864 : l’Anglais George Boole invente à partir de l’algèbre une logique symbolique
qui sera un siècle plus tard à l’origine de l’informatique.
1869 : le Russe Dmitri Ivanovitch Mendeleïev découvre que les éléments chimiques
ont des propriétés qui reviennent périodiquement lorsqu’ils sont disposés dans un
tableau selon leur masse atomique. La classification périodique des éléments qu’il en
déduit permet même la prédiction des propriétés des éléments pas encore
découverts.
1880 : mise au point de l’endoscopie pour examiner l’intérieur du corps humain.
1885 : le Français Louis Pasteur met au point la vaccination contre la rage.
1892 : découverte des virus.
1895 : mise au point de la radiographie par rayons X par l’Allemand Röntgen.
1897 : l’Anglais Joseph Thomson découvre l’électron.
1900 : l’Allemand Max Planck émet l’hypothèse que l’énergie des ondes n’est émise
que par des paquets qu’il appelle des quanta. Il fonde ainsi la physique quantique.
1905 : Albert Einstein (Allemand, puis Suisse et enfin Américain), suivi du Français
Henri Poincaré quelques semaines plus tard, publie la théorie de la relativité
restreinte, dans laquelle le temps et l’espace sont des notions non plus absolues,
mais relatives à l’observateur. Il affirme que les lois de la physique sont identiques
pour tous les observateurs en mouvement uniforme.
Le Néerlandais Willem Einthoven met au point l’électrocardiogramme.
1911 : l’Anglais Ernest Rutherford démontre l’existence du noyau, chargé
positivement, de l’atome et il découvre ainsi le proton.
1916 : Einstein formule la théorie de la relativité générale, qui corrige la théorie de la
gravitation de Newton. Il montre que l’espace-temps n’est pas plat, mais courbé par
la masse et l’énergie qui sont alors deux grandeurs reliées. Einstein transforme ainsi
la physique en géométrie. Cependant, il croit que l’Univers est statique et il modifie sa
théorie pour rendre compte de ce fait. Il reconnaitra plus tard avoir fait là la plus
grande erreur de sa vie.
1926 : l’Allemand Werner Heisenberg postule qu’on ne peut connaitre précisément à
la fois la vitesse et la position d’une particule. Il formule ainsi son principe
d’incertitude, qui est une propriété fondamentale de la matière. C’est une limite
intrinsèque de la connaissance et donc du déterminisme scientifique. Avec l’Anglais
Paul Dirac et l’Autrichien Erwin Schrödinger, il formalise la physique quantique de
façon rigoureuse, sous forme d’une théorie probabiliste : le hasard fait son entrée
officielle dans la science, malgré l’opposition d’Einstein (« Dieu ne joue pas aux
dés ! »). Or la mécanique quantique est une théorie scientifique valide et tellement
avérée qu’elle donnera naissance à l’électronique et à la plupart des technologies
actuelles qui en dépendent, ainsi qu’à la chimie moderne, à la biologie moléculaire et
à la physique nucléaire.
1927 : le chanoine belge Georges Lemaître établit que l’Univers est en expansion. Il
38

Une brève histoire des sciences

échafaude une « théorie de l’atome primitif » qui par dérision, sera baptisée « big
bang » en 1949. Mais ses articles sont publiés en français - la science a déjà l’anglais
comme langue de prédilection - et la postérité attribuera à tort cette théorie à
l’Américain Edwin Hubble, qui ne publie sur ce sujet qu’en 1929.
1928 : la pénicilline est découverte par l’Anglais Alexander Fleming. Elle est le
premier antibiotique utilisé par l’humanité. L’espérance de vie s’allonge de dix ans en
un siècle.
1932 : l’Anglais James Chadwick découvre le neutron dans le noyau atomique.
Conformément aux prédictions de Dirac, le positron est également découvert.
1934 : l’Ukrainien Trofim Lyssenko commence à dominer le monde de la génétique
en URSS. Il réfute les lois de l’hérédité de Mendel car elles contredisent le principe
de l’amélioration du citoyen par la lutte des classes. Son influence auprès de Staline
est telle que dès 1937, il fait envoyer au goulag – et donc à la mort – la quasi-totalité
des biologistes soviétiques. Son pouvoir sur la science soviétique est absolu jusqu’en
1952, malgré des échecs répétés dans l’application de ses théories génétiques au
domaine agricole. Il tombe en disgrâce à la mort de Khrouchtchev et disparait du
paysage scientifique. Il a fait prendre aux sciences soviétiques de la génétique et de
la biologie une génération de retard. Comme l’avait déjà montré le procès Galilée
conduit trois siècles plus tôt par l’Église romaine, le dogme et la science ne vont pas
ensemble.
1940 : l’Américain Richard Feynman unifie la mécanique newtonienne et la physique
quantique. Il développe la théorie quantique du champ électromagnétique.
1944 : l’Américain Oswald Avery établit le lien entre l’ADN, jusqu’alors supposé
uniquement énergétique, et l’hérédité, ce qui provoque un tollé dans la communauté
scientifique et l’empêchera d’obtenir le prix Nobel. Mais son nom est donné à un
cratère lunaire, autre forme de postérité.
1945 : l’Américain Julius Oppenheimer, avec l’aide de nombreux scientifiques
européens ayant fui l’Allemagne nazie, met au point le processus de fission
nucléaire, ouvrant la voie à la bombe atomique, par une réaction en chaine
incontrôlée, et à l’énergie nucléaire, par une réaction en chaine contrôlée.
1951 : l’Église catholique déclare officiellement le modèle astronomique du big bang
en accord avec la Bible.
1953 : les Anglais Francis Crick et James Watson découvrent la structure en double
hélice de l’ADN.
1956 : l’Américain Gregory Pincus, aidé du Mexicain Luis Miramontes, met au point la
pilule contraceptive. Elle est commercialisée aux États-Unis à partir de 1960 puis
dans le reste du monde, mais non sans de vives oppositions religieuses.
1957 : la première greffe de moelle osseuse est réalisée aux États-Unis.
1958 : l’Anglais Ian Donald effectue la première échographie.
1967 : le Sud-Africain Christian Barnard effectue première transplantation cardiaque.
1969 : le Pakistanais Abdus Salam et l’Américain Steven Weinberg unifient
l’interaction faible et l’électromagnétisme en une même théorie, celle de l’interaction
électrofaible. Le physicien américain Murray Gell-Mann découvre les quarks, des
particules subatomiques. Le modèle standard de compréhension de l’Univers est mis
au point. Il comprend douze particules élémentaires et leurs antiparticules.
1970 : les Anglais Stephen Hawking et Roger Penrose démontrent que l’Univers en
expansion doit provenir d’un big bang originel.
1972 : l’Américain Paul Berg crée en laboratoire le premier organisme génétiquement
modifié. C’est le fondement du génie génétique.
39

Une brève histoire des sciences

1975 : une simulation informatique, conduite par Manabe et al., fait apparaitre qu’un
doublement de la concentration de CO2 dans l’atmosphère ferait augmenter la
température au sol d’un à six degrés Celsius [31]. La climatologie gagne ainsi ses
lettres de noblesse.
1976 : après la théorie des cordes, les physiciens mettent au point celle de la
supergravité.
1978 : naissance du premier bébé éprouvette en Angleterre.
1983 : le Français Alain Aspect mène une expérience dont les conclusions troublent
l’image de la science. Il met en évidence le principe de non-séparabilité entre les
particules : deux photons ayant eu une histoire commune (une interaction) en
conservent la mémoire, sous forme de propriétés vérifiables, quelle que soit la
distance qui les sépare. Comme toutes les particules ont interagi au moment du big
bang, l’Univers serait donc lié dans son ensemble, et ainsi beaucoup moins
déterministe qu’on ne le pensait, au moins au niveau quantique.
1992 : l’Église romaine reconnait que la condamnation de Galilée était une erreur.
1994 : fusion de la théorie des cordes et de la supergravité en une seule : la Mthéorie. Mais cette M-théorie reconnait l’existence de 10100 univers possibles ayant
chacun ses propres lois physiques. Par opposition à « univers », on les appelle des
« multivers », mais nous n’habitons que sur l’un d’entre eux par application du
principe anthropique : notre conscience d’exister singularise l’un de ces multivers, le
nôtre. Cette M-théorie est la meilleure candidate à la place de théorie ultime, celle qui
englobe toutes les autres : la mécanique quantique, la mécanique newtonienne et la
théorie de la relativité générale, selon l’échelle des événements considérés. Elle
donne une bonne explication de l’Univers, de sa création, de ses lois et de la valeur
de ses constantes fondamentales.
1998 : découverte de l’énergie noire, qui est censée accélérer l’expansion de
l’Univers. Sa densité rend celui-ci susceptible d’exploser. C’est le scénario du « big
rip ».
7 avril 2003 : fin du séquençage du génome humain, après quinze ans d’efforts
internationaux et un budget de trois milliards de dollars.
2010 : création du premier organisme vivant dont le génome est entièrement artificiel,
une mouche.
2012 : une vingtaine de génomes humains sont complètement séquencés. Plus de
200 000 autres sont en attente dans les banques de données, concernant les deux
sexes sur les cinq continents, des familles, des malades, mais aussi l’homme de
Neandertal et 3 800 génomes d’espèces autres qu’humaines. Des dizaines de
milliers d’ADN d’animaux, de plantes et de bactéries sont en cours de séquençage.
4 juillet 2012 : le Centre européen pour la recherche nucléaire découvre le boson de
Higgs, la particule manquante du modèle standard d’Univers, prédite depuis
cinquante ans par les calculs théoriques. Ce boson colle les autres particules entre
elles en leur permettant d’avoir une masse et de suivre les lois de la physique
imaginées par les hommes. Cette découverte est majeure car elle confirme les
théories physiques actuelles et elle donne enfin une vision complète des particules
composant notre Univers. La masse du boson de Higgs est de 125 GeV. Les calculs
théoriques peuvent être menés à leur terme et ils font alors apparaitre que le vide de
l’Univers est métastable : il peut basculer dans l’instabilité à tout moment par un
épaississement du champ de Higgs, qui alourdirait instantanément toutes les masses
de l’Univers, le faisant disparaitre brutalement dans le vide. Validé par
l’expérimentation dans les années 80, le modèle standard ne décrit finalement que
40

Une brève histoire des sciences

4% de l’Univers. Il est impuissant à décrire l’énergie noire (73% de l’Univers) et la
matière sombre (23%). En outre, il n’explique pas la force de gravitation. Cette
incapacité à embrasser l’Univers dans une seule théorie laisse entrevoir une future
révolution fondamentale de la science : il va falloir reprendre l’ensemble des théories,
si tant est qu’il soit possible d’expliquer tout l’Univers par des lois mathématiques.

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Une brève histoire des inventions humaines et du développement

Annexe 8 : une brève histoire des inventions humaines et du développement
-2,7 millions d’années : apparition du premier outil en Afrique, un galet taillé.
-1,7 million d’années : le premier biface (une pierre taillée sur deux faces) apparait
en Afrique, puis vers -800 000 en Chine et vers -500 000 en Europe,
indépendamment.
-300 000 : l’homme maitrise le feu, mais les plus anciens foyers connus remontent à
-700 000, sans qu’on puisse savoir si le feu était intentionnel.
-130 000 : l'homme (Homo erectus ?) navigue depuis l’Afrique jusqu’en Crète, soit
sur plus de 300 km, donc forcément à bord de navires, selon Bruce Bower [32].
-40 000 : invention du harpon et du propulseur, qui permet de tripler la vitesse de la
lance.
Entre -36 000 et -30 000 : en Europe du Nord, le loup est domestiqué, le chien
apparait. En toute hypothèse, la motivation humaine en la matière serait
l’augmentation de l’efficacité de la chasse : l’accompagnement par des chiens
multiplie par trois le gibier tué, ce qui a permis à l’homme de devenir un
superprédateur, capable de chasser le gros gibier [33].
-15 000 : les hommes cultivent du mil dans l’actuel Sahara, zone tempérée à cette
époque.
-12 000 : les Japonais inventent la poterie.
Entre -10 000 et -9 000 : invention de l’agriculture dans le Croissant fertile (Syrie,
Liban, Israël, Palestine, sud de la Turquie, Irak, ouest de l’Iran) en raison de la
présence naturelle de blé, d’orge, de pois et de lentilles sauvages. Elle apparait en
même temps voire antérieurement, et de façon indépendante, en Chine (Taïwan),
en Papouasie-Nouvelle-Guinée, à Java, en Thaïlande, au Mexique et dans les
Andes. Il faudra environ mille ans pour que les hommes sélectionnent les céréales
sauvages les plus aptes à la culture. L’agriculture arrive en Europe par la mer :
Grèce, Italie, Croatie (-7000), Espagne et Portugal (-4700), France (-4500) mais
aussi par la terre : Biélorussie (-6400), Russie et Europe centrale (-5500). Entre le
IVe et le IIe millénaire av. J.-C., les hommes d’Asie du Sud-est pratiquent sur de
petites surfaces l’horticulture du taro par bouturage, ainsi que celle de l’igname. Ils
domestiquent une variété de riz, pendant que les Indiens en domestiquent une
autre. Ils inventent l’irrigation.
-8500 : début de l’élevage des animaux : la chèvre, issue de la chèvre aegagre, le
mouton, issu du mouflon oriental, le bœuf, issu de l’aurochs, et le porc, issu du
sanglier. L’origine de l’élevage semble plus dictée par la volonté d’obtenir du lait que
par celui d’avoir de la viande. Les sous-produits de l’agriculture, comme la paille,
alimentent le bétail qui, à son tour, enrichit les champs par son fumier. Les premiers
villages s’édifient.
-8000 : invention du tribulum, planche de bois hérissée de pierres, permettant de
séparer le grain de l’épi.
-7000 : certains villages ont une superficie de plusieurs hectares.
Apparition de la céramique au Proche-Orient, qui permet de stocker les céréales.
Mais la céramique était déjà connue des chasseurs-cueilleurs et des Japonais au Xe
millénaire avant notre ère.
-6000 : invention de la métallurgie au Proche-Orient, travail du cuivre. Apparition de
la hache de cuivre.
-5500 : l’arrivée à la mer des hommes venus du Proche-Orient pousse les
communautés européennes à rechercher le progrès technique pour améliorer leurs
conditions de vie.
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Une brève histoire des inventions humaines et du développement

-4500 : les précurseurs des Mayas au Yucatan inventent la culture du maïs. Par
hybridation, ils multiplient le nombre de grains sur l’épi. Au XIVe siècle de notre ère,
les Chinois l’amènent aux Philippines puis au XVIe siècle, les Espagnols le ramènent
en Europe. C’est aujourd’hui la céréale la plus consommée au monde.
IVe millénaire av. J.-C. : en Mésopotamie, invention de l’araire, ancêtre de la
charrue. Apparition de la traction animale avec des bœufs. La roue est inventée
quelque part dans les steppes de l’Ukraine, mais l’homme n’a pas l’antériorité de
cette invention : voici trois milliards d’années que les bactéries à flagelles ont dans
leur corps un anneau tournant à 12 000 tours/mn, alimenté électriquement, et qui les
propulse comme l’hélice d’un navire. Au XVIIIe siècle avant J.-C., les
Mésopotamiens inventent la roue à rayons, beaucoup plus légère. Vers -300, les
Celtes pensent à la cercler de fer, lui conférant ainsi une meilleure résistance. Au
XIXe siècle, elle est chaussée de caoutchouc et le pneu apparait alors.
Les Égyptiens prédynastiques mettent au point la composition des parfums par la
technique d’enfleurage. Ils domestiquent l’âne.
Vers -3800 : l’agriculture arrive à la limite ouest de l’Europe depuis la Mésopotamie.
Elle a progressé à la vitesse moyenne d’un kilomètre par an, la plupart des plantes
cultivées ayant fait le voyage depuis cette zone originelle. Les huit cultures de base
sont : le blé, l’engrain (une variété archaïque de blé), l’orge, les lentilles, les pois, les
pois chiches, l’orobe (une légumineuse à racine comestible) et le lin.
-3500 : invention de la bière par les Sumériens, ainsi que de la brique en terre cuite.
Les métiers à tisser la laine apparaissent en Mésopotamie où, vers -2000, certaines
manufactures emploient jusqu’à 6 000 femmes.
Le cheval est domestiqué au Kazakhstan, d’après le CNRS [34]. Les chevaux
sauvages, nombreux dans cette steppe, étaient chassés. Les Kazakhs préfèrent les
domestiquer pour les monter et pour obtenir le lait des juments. Ce pas est
fondamental dans l’histoire de l’humanité : il révolutionnera les voyages et
l’agriculture, mais pas avant le XIe siècle car cette innovation dormira durant 4 500
ans. Il diffusera les langues indo-européennes jusqu’en Europe, ainsi que la
technologie chinoise vers l’Europe. Il modifiera profondément l’art de la guerre,
donnant un avantage considérable au cavalier pendant plusieurs millénaires. Il
creusera les inégalités sociales et favorisera l’avènement d’une forme d’aristocratie.
Les Andins domestiquent le lama.
IIIe millénaire av. J.-C. : les Austronésiens inventent la navigation hauturière. Ils y
sont contraints par le dégel consécutif à la fin de la dernière période glacière qui fait
monter considérablement le niveau des eaux dans le Pacifique. De nombreuses
terres qu’ils occupent se transforment alors en îles et ils doivent naviguer pour
maintenir leurs liens familiaux, claniques et commerciaux. Ils s’orientent d’après les
étoiles et les oiseaux migrateurs, ils utilisent les courants marins et les vents
saisonniers. Ils fabriquent des pirogues à balancier, catamarans ou trimarans, mais
également, vers le IIe siècle avant notre ère, des navires de haut bord, avec
plusieurs mâts et un gouvernail axial. Ils savent construire des navires sans métal.
Grâce à leurs talents de navigateurs, les Austronésiens diffusent les plantes
aromatiques, médicinales et les condiments de la Chine à l’Inde, ainsi que dans
l’océan Indien. Ils transportent des plantes d’une région à l’autre et les y adaptent
(arbres utiles, cocotiers, bananiers, agrumes, canne à sucre, gingembre). Ils
domestiquent des animaux : la poule (Ve millénaire av. J.-C.), le canard, l’oie, le porc
et le buffle.
-3000 : les Mésopotamiens inventent l’araire à semoir qui, en répartissant mieux les
43

Une brève histoire des inventions humaines et du développement

graines, augmente le rendement agricole de 50%.
-2600 : les Égyptiens créent le premier pigment synthétique, un bleu profond, suivi
peu après du vert égyptien. Ils savent construire des bateaux démontables (1 224
pièces pour la barque de Kheops, 44 m de long, 6 m de large et 39 t) pour franchir
les cataractes du Nil ou pour conserver les navires hors d’eau entre deux
expéditions, le bois étant rare en Égypte.
Le chameau est domestiqué en Arabie et en Bactriane (nord de l’Afghanistan).
-2000 : les hommes travaillent le bronze, un alliage de cuivre et d’étain, et ils
fabriquent des bijoux et des armes en métal. L’utilisation du cheval se répand dans
toute l’Eurasie, mais pas en Amérique, où il sera introduit en petit nombre au XVe
siècle par les colons chinois puis en grand nombre par les colons européens à partir
du XVIe siècle. Les Chinois inventent les pâtes, que Marco Polo ramène à Venise.
XVIe siècle av. J.-C. : les Hittites travaillent l’acier en Anatolie (Asie mineure).
-1500 : les Égyptiens excellent dans la fabrication du verre, technique probablement
venue de Mésopotamie.
-1000 : les Chinois maitrisent le haut-fourneau et ils savent atteindre 1 200°C.
-750 : les hommes travaillent le fer en Europe. Les Mésopotamiens utilisent le
bitume pour calfater leurs navires.
Vers -660 : les Bantous du royaume de Kouch-Napata-Méroé (haut Nil, aux confins
du Soudan actuel) travaillent le fer.
VIe siècle av. J.-C. : les Babyloniens fabriquent en série des tuyaux en céramique de
1,5 m de longueur sur 70 cm de diamètre.
Les Chinois inventent la charrue avec un soc métallique. Au IIe siècle avant J.-C., ils
y ajoutent un versoir pour enfouir les graines. Ce modèle de charrue,
particulièrement efficace, arrive en Hollande au XVIIe siècle après J.-C. puis, de là,
en Angleterre, en Amérique et en France.
Ve siècle av. J.-C. : les Perses forent des puits dans le sol pour en extraire le
pétrole, qu’ils utilisent pour l’éclairage domestique, la guerre et la médecine. Un
siècle plus tard, les Chinois améliorent la technique et acheminent de la saumure,
du pétrole et du gaz naturel dans des oléoducs de bambou et de bronze. Dès le I er
siècle de notre ère, leurs forages atteignent mille mètres de profondeur. Ils savent
couler la fonte.
IVe siècle av. J.-C. : les Chinois connaissent la boussole terrestre et la boussole
marine. Pratiquant la géomancie et ignorant la navigation, ils n’utilisent que la
boussole terrestre dont l’aiguille marque la direction du sud. C’est sans doute par
nécessité de connaitre leur position dans l’espace que les astronomes chinois ont
inventé la boussole : il est impossible de prédire la position des astres sans
connaitre celle de l’observateur. Le temps est ainsi relié à l’espace par la magie. Au
XIe siècle, les Chinois utilisent une version marine de la boussole et ils connaissent
la déclinaison magnétique (écart entre les pôles magnétique et géographique). Au
XIIe siècle, un moine britannique ramène cette invention en Angleterre, où elle est
perfectionnée : le compas de marine apparait en Europe au XVe siècle.
IIIe siècle av. J.-C. : les Romains pensent à combiner la roue et l’eau. Le moulin
hydraulique apparait alors. Il sert aussi bien à moudre le grain qu’à actionner des
scies mécaniques pour découper la pierre.
Les Chinois découvrent le « grand fer », métal proche de l’acier et destiné à
l’armement.
IIe siècle av. J.-C. : les Chinois pensent à planter un morceau de bois dans le flanc
d’une roue et ils inventent ainsi la manivelle puis le treuil, d’où ils tireront en 1195 le
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Une brève histoire des inventions humaines et du développement

moulinet de canne à pêche.
-119 : les Chinois fabriquent en série leurs outils agricoles métalliques sous le
contrôle de l’administration.
-87 : la machine d’Anticythère (Grèce) est à ce jour le plus ancien calculateur
analogique connu au monde. Son mécanisme à engrenages lui permet de calculer
les positions du Soleil, de la Lune et des planètes, afin de corriger les calendriers.
Ier siècle de notre ère : invention du collier d’épaule pour faire du cheval un animal
de trait. Cette invention ne se généralise qu’à partir du XIe siècle.
31 : les Chinois découvrent l’énergie hydraulique pour alimenter les soufflets de la
sidérurgie.
132 : les Chinois inventent le sismographe.
Entre 705 et 751 : les Chinois inventent la xylographie, l’imprimerie avec des
caractères en bois, ou avec une planchette gravée.
Xe siècle : les Arabes imitent la technique du gouvernail axial austronésien.
984 : les Chinois inventent l’écluse.
1041 : les Chinois inventent l’imprimerie à caractère mobiles en céramique.
XIIe siècle : les Européens adoptent le gouvernail axial des Arabes et en font le
gouvernail d’étambot. Ils inventent la scie mécanique à mouvement vertical
actionnée par un moulin à eau.
XIIIe siècle : les Chinois inventent le rouet pour filer la soie et le coton. Les Arabes
en amènent le principe en Europe.
1313 : les Chinois décrivent et utilisent l’ancêtre de la machine à vapeur dans un
traité d’agriculture.
1439 : Henri le Navigateur, prince portugais, met au point la caravelle à Lagos et à
Sagres (Portugal). C’est le premier navire européen transocéanique à sa grande
capacité d’emport, capable de remonter au vent, grâce à son gréement particulier et
à son faible poids.
1490 : l’Italien Léonard de Vinci publie son livre Elementi machinali. Il est le premier
à publier une réflexion théorique sur le fonctionnement des machines. Conventions
graphiques et équations font leur apparition dans les publications.
À partir de 1530 : suite aux grandes épidémies et aux guerres des siècles
précédents, l’Europe manque de main d’œuvre et se lance dans la formation
d’ingénieurs en grand nombre. Plus important, ces créateurs publient les plans de
leurs machines, ce qui en répand les principes et permet les perfectionnements. Les
Compagnons et les Maitres de métier font circuler les techniques.
XVIIe siècle : les Chinois utilisent plus de quatre-vingts engrais agricoles différents,
organiques pour la plupart. Ils maitrisent un insecticide biologique depuis le Ier siècle
avant J.-C.
1645 : le Français Blaise Pascal invente la machine à calculer, c’est-à-dire la
première machine qui opère sur des symboles et non sur la matière.
1656 : par la précision de ses horloges, le Hollandais Christiaan Huygens ouvre la
voie à la physique. Les savants européens peuvent maintenant vérifier par
l’expérimentation les lois de la chute des corps, la constante de la gravitation, le
mouvement des planètes et celui des objets en général.
1674 : le Hollandais Antonie Van Leeuwenhoek, maitre drapier de son état,
perfectionne le microscope et le rend capable d’observer des bactéries. Il découvre
les spermatozoïdes et il s’oppose ainsi à la théorie de la génération spontanée, en
vigueur à cette époque.
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Une brève histoire des inventions humaines et du développement

1710 : le Français Denis Papin invente la machine à vapeur, reprise et améliorée
par James Watt en Angleterre en 1769. L’humanité entre dans une nouvelle ère :
l’industrialisation, accompagnée de la consommation d’énergie non renouvelable.
1714 : l’Anglais Henry Mill invente la machine à écrire. Mais ce n’est qu’en 1873 que
Remington commence la production en série de ces machines. En 2011, la dernière
usine de machines à écrire ferme, en Inde.
1738 : apparition de la première machine à filer le coton (indien) en Angleterre.
1761 : après quarante ans d’effort, l’horloger anglais John Harrison met au point le
premier chronomètre de marine avec une dérive quotidienne inférieure au dixième
de seconde. Conservant l’heure du port de départ, il permet de calculer avec
précision la longitude lors d’un voyage maritime, car une seconde de dérive entraine
464 mètres d’erreur dans la longitude à l’équateur. Cette invention, due à un
concours d’État doté d’une récompense correspondant à plusieurs millions d’euros
actuels, est capitale pour la navigation hauturière. Ce concours a été lancé en 1717
après le naufrage de quatre vaisseaux anglais suite à une erreur de navigation en
octobre 1707 sur les îles Scilly, au sud-ouest de l’Angleterre, faisant deux-mille
morts.
1776 : le marquis Claude Jouffroy d’Abbans invente le bateau à vapeur. Il fait
naviguer un prototype sur le Doubs, puis un navire à aubes à Lyon en 1783.
1785 : l’Anglais Edmund Cartwright invente une nouvelle machine à tisser. C’est le
début de l’industrialisation de la fabrication des étoffes.
Les gaz manufacturés commencent à être produits dans des usines à gaz. Ils
servent à éclairer les villes, à faire tourner turbines et moteurs et à cuire la
nourriture. Ils sont remplacés par le gaz naturel à partir de 1960.
XIXe siècle : les chimistes européens pensent que les plantes ne tirent du sol que
des éléments chimiques. L’Allemand Justus von Liebig invente alors les engrais
chimiques pour compenser l’épuisement des sols, que l’on imagine donc
uniquement chimique, et augmenter ainsi la rentabilité de l’agriculture.
1800 : l’Italien Alessandro Volta invente la pile électrique.
1810 : le Français Nicolas Appert invente la conserve alimentaire qui, pour la
première fois dans l’histoire de l’humanité, permet de stocker la nourriture dans de
bonnes conditions pendant la période d’abondance (la récolte) pour couvrir la
période de pénurie (l’hiver). Cette même année, un autre Français, Durand, invente
la boite de conserve métallique. Mais il faudra attendre 1850 pour qu’on invente
l’ouvre-boite.
1814 : l’Anglais George Stephenson construit la première locomotive à vapeur à
Londres. La première ligne de chemin de fer date de 1825. Très sagement, le
gouvernement britannique en limite en 1865 la vitesse à deux milles à l’heure en
ville et au double à la campagne.
1816 : le Français René Laennec invente le stéthoscope.
1826 : le Français Nicéphore Niepce prend la première photographie. Le procédé
est perfectionné en 1839 par Louis Daguerre qui crée le daguerréotype et remporte
un succès populaire phénoménal, malgré l’opposition de conservateurs qui n’aiment
pas l’idée de photographier l’homme ou qui y voient la fin prochaine de la peinture
artistique. En 1833, l’Anglais William Talbot invente le négatif qui permet la
duplication des clichés. L’Américain George Eastman invente la pellicule en celluloïd
en 1884 et la couleur apparait en 1903 avec les frères Louis et Auguste Lumière. En
1925, la photographie atteint le grand public avec la fabrication en série du Leica. Le
polaroïd permet en 1948 le développement instantané des clichés. En 2007, la
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Une brève histoire des inventions humaines et du développement

photographie numérique détrône définitivement l’argentique : Kodak ferme son
dernier laboratoire en France.
1830 : le premier navire propulsé par une hélice est mis en service. En 1838, la
première liaison transatlantique régulière est inaugurée.
1834 : l’Anglais Charles Babbage met au point les plans du premier ordinateur
mécanique : la machine à différences, avec engrenages et pignons.
1842 : le Franco-Suisse Puthomme invente le fax. Le premier appareil est vendu en
1861, mais il faut attendre 1910 pour l’établissement d’une première liaison
internationale.
1843 : le télégraphe électrique de l’Américain Samuel Morse fait son apparition. En
1865, Londres et Bombay sont reliées par un câble sous-marin. Vers 1900, Londres,
Bombay, Calcutta, Madras, Shanghai et Hong Kong sont reliées.
1851 : l’Écossais James Harrison invente le réfrigérateur à éther. Mais c’est
l’Allemand Carl von Linde qui invente en 1876 le principe du réfrigérateur moderne,
commercialisé à partir de 1923. Dès 1871, l’alimentation commence à se
mondialiser : le bœuf congelé américain et argentin arrive en Europe, suivi dès 1876
par le beurre néo-zélandais.
1856 : le Français Jean-Marie Le Bris embarque des passagers dans les airs à bord
d’un planeur.
1859 : le Français Alphonse Beau de Rochas invente le moteur à explosion, qui
donne naissance en 1880 à l’industrie automobile et en 1900, à l’aviation à moteur.
1860 : l’Anglais Henry Bessemer perfectionne les hauts-fourneaux, ce qui permet de
fabriquer de l’acier en grande quantité. La quantité fabriquée en France est
multipliée par dix en vingt ans. C’est le début de l’ère industrielle.
Noël 1865 : inauguration à Chicago de la première production industrielle à la
chaine. Il s’agit d’abattoirs pour du bétail amené par voie ferrée. En 1900, plus de
400 millions d’animaux y ont déjà été tués depuis l’ouverture. Pour l’ensemble des
États-Unis en 2012, ce chiffre est atteint toutes les deux semaines soit, pour une
chaine de production, 1 100 animaux tués chaque heure. Pour les seuls poulets, 9,4
milliards sont tués chaque année et ce nombre double tous les vingt ans.
1873 : à l’Exposition de Vienne, la dynamo de Gramme est montée à l’envers par
erreur, ce qui permet à Fontaine de découvrir qu’elle peut produire du courant quand
elle reçoit de l’énergie motrice. Cette erreur fondamentale crée le moteur puis la
turbine électriques.
1874 : le téléphone est inventé aux États-Unis. Sa paternité, habituellement
attribuée à Graham Bell, est controversée. En 1877, il est installé aux États-Unis et
deux ans plus tard en France. En 1891 apparait le téléphone automatique.
1877 : l’Américain Thomas Edison invente la lampe à incandescence et le
phonographe.
1882 : l’électricité commence à remplacer le gaz pour l’éclairage de New York, sous
l’impulsion de Thomas Edison, qui choisit le courant continu.
1887 : à New York, le Croate Nikola Tesla invente le moteur électrique à courant
alternatif, ouvrant l’ère de l’électroménager et des machines industrielles. Tesla va
imposer la supériorité du courant alternatif sur le courant continu dès 1896.
1898 : inauguration du premier métro à Boston.
1899 : l’Italien Guglielmo Marconi établit la première liaison radiotélégraphique entre
la France et l’Angleterre, puis en 1901, entre Terre-Neuve et les Cornouailles. En
1906, Reginald Fessenden établit la première transmission de la voix aux États47

Une brève histoire des inventions humaines et du développement

Unis. Dès 1904, la station d’Ouessant est en relation télégraphique avec quatrevingt paquebots. À partir de 1939, le poste radio devient familial. Vers 1960, il
devient mobile avec la commercialisation du transistor.
1903 : début de la production en série des voitures chez l’Américain Henry Ford. Il a
eu l’idée de la fabrication à la chaine en visitant les abattoirs de Chicago, selon
Charles Patterson [35].
1912 : le Polonais Casimir Funk identifie les vitamines.
1923 : le Russe Vladimir Zworikyn invente la télévision tout électronique. La
production de téléviseurs commence en 1947 et atteint un pic en 1949, année de la
normalisation technique.
1936 : l’Anglais Alan Turing découvre le principe de l’ordinateur et celui de sa
programmation.
1938 : l’Allemand Pfeiffer crée la première ferme biologique aux États-Unis. Il fonde
ainsi l’agriculture biologique, qui prend son essor à partir de 1985. Dix ans plus tard
apparait l’agro-bio-écologie, qui place l’agriculture biologique au sein de son
environnement. La notion de « zéro labour » voit le jour.
1944 : les Américains mettent en service le premier ordinateur, à base de lampes à
incandescence.
1948 : l’Américain William Shockley invente le transistor, composant de base qui
ouvre l’ère de l’électronique et des technologies dérivées. Apparait alors le
Manchester Mark I, le premier ordinateur totalement électronique. En 1952, IBM sort
son premier ordinateur.
1957 : Texas Instruments met au point le circuit intégré.
1960 : l’Américain Théodore Mainman obtient le premier rayon laser. Vers 1975, le
laser devient d’usage industriel, avec la découpe de précision et avec la lecture des
codes barres. Il peut lire les disques compacts (CD) en 1982.
1971 : les Américains (Intel) inventent le microprocesseur. C’est le début de la
micro-informatique. Apparition du scanner médical.
1980 : apparition au Royaume-Uni de la téléphonie mobile.
1981 : IBM, Intel, Microsoft et Apple ouvrent l’ère de l’informatique individuelle grand
public. Internet fait ses débuts, succédant au réseau Arpanet (1969) financé par
l’armée américaine et reliant les universités.
1983 : le premier organisme génétiquement modifié (OGM) est mis au point : un
tabac transgénique belge.
1988 : l’Université d’Harvard brevette le premier animal transgénique, une souris
baptisée oncomouse, et vendue aux laboratoires comme animal d’expérimentation
par Du Pont de Nemours. Depuis, de nombreuses autres variétés de souris
transgénique ont été créées, ainsi que des bactéries transgéniques, à des fins
d’expérimentation génétique ou de reproduction d’ADN.
1989 : Internet s’ouvre au grand public.
1990 : l’informaticien britannique Sir Timothy Berners-Lee invente le World Wide
Web (toile d’araignée mondiale) pour faciliter les échanges entre les physiciens du
CERN. L’année suivante, le www est mis gratuitement à la disposition des
internautes. Timothy Berners-Lee avait préalablement proposé à des investisseurs
de soutenir le développement de son projet afin de l’étendre au monde entier. Ils ont
tous refusé, estimant que ce projet n’avait aucun avenir.
La transgénèse concerne de plus en plus d’espèces d’animaux d’élevage : poisson
Tilapia à Cuba, saumon en Écosse, truite en France, porc, lapin et poulet. Certaines
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Une brève histoire des inventions humaines et du développement

de ces espèces sont élevées industriellement en captivité : la transgénèse a alors
pour but de minimiser les effets négatifs (épidémies) de ce mode d’élevage.
D’autres sont élevées en milieu naturel confiné : il s’agit alors de les faire grossir
pour avoir plus de chair. Pour le moment, devant la vive opposition des scientifiques
et des professionnels de la filière saumon, aucun animal transgénique n’a été
relâché dans la nature. Une étude publiée en 1999 par l’Université de Purdue (ÉtatsUnis) montre que les saumons sauvages seraient rapidement éliminés par les
saumons transgéniques s’ils venaient à entrer en concurrence dans leur milieu
naturel : 60 saumons transgéniques élimineraient 60 000 saumons naturels en
seulement quarante générations. Ce qui n’a pas empêché la société américanocanadienne A/F Protein, créée par l’auteur de la transgénèse du saumon, de
demander à la FDA (Food and Drug Administration) américaine l’autorisation de les
commercialiser.
1994 : début de la commercialisation en masse des OGM agricoles.
2012 : une équipe internationale fabrique le transistor ultime, composé d’un unique
atome, avec huit ans d’avance sur les prévisions de la loi de Gordon Moore. En
1965, celui-ci avait énoncé une loi jamais démentie depuis : le nombre de transistors
sur les microprocesseurs doublera tous les dix-huit mois. La porte est maintenant
ouverte pour l’ordinateur quantique. Environ deux milliards d’ordinateurs sont reliés
par Internet. Plus de trois milliards d’hommes sont reliés par téléphone mobile.
Apparition de la troisième génération de machines à séquencer les génomes. L’ADN
d’une espèce peut désormais être lu en vingt-quatre heures à un cout minime.

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