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LETTRES D’OR N° 00 : Juillet 1997 / G.Sandro

Introduction à la notion de VRAIE monnaie

De tous temps, l'or a été considéré par les Hommes comme la référence, le
standard d'évaluation de la richesse, il est incontestable qu'il a marqué et même
fait l'Histoire de pays et même de continents entiers et ce encore récemment (un
siècle).
L'Alaska, le désert du Nevada ont été l'objet de bouleversements économiques
et écologiques majeurs sitôt que sa présence y a été démontrée.
Il a été le moteur des conquêtes espagnoles en Amérique latine, et l'une des
causes essentielles des malheurs des civilisations millénaires qui la peuplait.
Toutes les civilisations lui ont porté de la considération et les religions lui ont
toujours accordé une place de choix, des pyramides au Vatican.
A ses qualités esthétiques évidentes, cette matière première associe des qualités
physiques qui lui sont propres, inaltérabilité, ductilité, rareté, malléabilité,
conductibilité, qui le rendent incontournable en bijouterie ou en électronique.
Les Hommes sont capables de tout pour se l'approprier, des conquêtes
meurtrières, des guerres y ont trouvé leur motivation, l'or fascine et fait rêver
l'Humanité.
S'il est assez rare pour être précieux, il est juste assez abondant pour que la
quantité produite ou recyclée permette d'en faire commerce. Accepté par tous et
par tout, il est la liquidité par excellence.
Les Juifs européens en 1940 et les boat people du Sud est
savent ce qu'ils
doivent aux biens tangibles faciles à transporter et de valeur certaine : or,

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diamants, etc...
le pire.

en avoir c'est pouvoir partir et rebondir, c'est l'assurance contre

Cette valeur d'échange universelle était vouée à servir de monnaie c'est ce
qu'elle fut, mais cette solution n'étant pas exempte d'inconvénients, on lui a vite
substitué des pièces en métal moins noble, puis des symboles en papier et plus
récemment la monnaie est carrément devenue immatérielle et circule en unités
informatiques.
A plusieurs reprises on a rassuré les porteurs de monnaie fiduciaire en la
gageant sur des réserves détenues par les Banques centrales.
En ces temps de sagesse, il était appréciable de ne pas se "coltiner" une
quantité d'or physique pour effectuer ses menus achats et c'était plus commode de
signer un chèque ou de porter une valise de billets pour procéder à une grosse
transaction. On admettait donc d'autant mieux ce substitut.
Mais voilà, l'Homme n'est pas sage...

Il n'est qu'à observer sa propension à scier la branche sur laquelle est assis pour
se convaincre que le discours de la raison a peu d'écho aux oreilles des adeptes de
la solution de facilité, on massacre les océans, l'atmosphère, on épuise les terres
agricoles et on dilapide notre capital d'oxygène en déforestant comme s'il ne
devait pas y avoir de lendemain.
Cette propension n'a pas d'équivalent animal et trouve dans le domaine
économico-financier une idéale matière à s'exprimer.
C'est en 1971 (le 15 août, pendant que les bons citoyens goûtaient un repos
mérité), que, sans crier gare, les autorités américaines ont cédé, ce jour là a été
abolie la convertibilité du dollar en or.
Depuis plusieurs années, des éleveurs texans qui n'avaient qu'une confiance
limitée dans les billets donnaient libre cours à leur "bons sens paysan" en
changeant systématiquement les billets en leur possession en dollar or, cette
pratique n'a pas été divulguée et donc pas commentée, mais déjà des tensions sur
le prix des matières premières, le niveau des taux d'intérêts poussaient les
investisseurs les plus lucides à procéder de manière analogue.
Et le gouvernement américains, fidèle à son engagement et soucieux de sa
crédibilité honorait sans sourciller cette convertibilité.
La Banque Fédérale voyait des monceaux de papier lui être retournés et devait,
bon gré mal gré, payer en or sonnant et trébuchant.
Très vite, il a été constaté qu'à ce rythme là, on allait dans le mur, alors, tant
qu'il était encore temps, on a tout bêtement décidé de mettre fin aux accords de
Bretton Wood et de déconnecter le papier du métal.

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Ouf, on avait eu chaud, mais bon, l'essentiel était sauvé : fort Knox n'était pas
vidé... (Bien évidemment, le cours de l'or a entamé une envolé frénétique qui a
elle seule démontre la validité de ce qui suit). 35 à 850 $ l'once.
Finalement, c'était bien plus simple comme ça, et puis la population mondiale
augmentant, la masse monétaire croissant encore plus vite, il aurait été à un
moment ou à un autre incontournable de constater que l'or existe en quantité
importante mais limitée (on ne peut pas en créer).
De plans de relance en recours à l'emprunt, les capitaux en circulation ont explosé,
la création de richesse, (l'activité économique) génère toujours plus d'unités
monétaires. De même (en plus insidieux) lorsqu'un marché financier s'envole, des
porteurs s'enrichissent (en papier et sur le papier). Et tout comme le nombre
d'humain augmente, la masse globale des "bouts de papier" se développe avec une
certaine frénésie.
Mais, en face, la quantité d'or extrait ou à extraire reste désespérément limitée.
Certes, on trouve de nouveaux gisements mais à chaque fois cela en fait un de
moins à découvrir...
Le regretté Lapalisse n'aurait pas manqué de conclure qu'à force d'exploiter un
filon, on finit par l'épuiser...
Il faudra bien admettre que si chaque chinois et chaque indien (qui en sont
friand) bénéficie un tantinet de la croissance vertigineuse qu'on leur promet, une
part de leur richesse ira nourrir un appétit millénaire pour l'or, qui, dans ces pays,
reste perçu comme un rempart fiable à long terme contre l'érosion monétaire.
Depuis quatre ans déjà, la courbe qui mesure la demande d'or affiche une santé
perceptible, l'offre émanant de la production nouvelle stagne quand elle ne baisse
pas. C'est un peu par la refonte et beaucoup par les ventes des banques centrales
que le marché parvient à s'équilibrer ....pour l'instant...
Nous aurons l'occasion de revenir sur des considérations démographiques et
économiques fondamentales mais le (décidément) très regretté Lapalisse n'aurait
pas manqué de faire observer qu'à vendre à ce rythme là, le stock diminue...
Or, à quoi servaient et devraient servir les stocks des banques centrales ?
A gager la monnaie, pardi!
Et comme il y a de plus en plus de monnaie papier en circulation (dans ce
concept on inclut la monnaie électronique) et de moins en moins de réserves dans
les caves des Banques centrales qui les émettent, qu'aurait bien pu conclure
Monsieur DE LAPALISSE ?... que ça ne durera pas aussi longtemps que les
impôts !...
La valeur d'un actif c'est ce qu'un acheteur est prêt à donner pour l'acquérir.
Mais alors, s'il y a plus de papier pour une quantité à peu près stable d'or, cela
veut dire que, soit les billets sont complètement surévalués, soit que l'or est
complètement sous évalué...

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Mais là ne s'arrête pas la démonstration : après le choc pétrolier, une once d'or
valait un point de Down Jones c'est à dire 850 après, il est vrai, une forte baisse de
ce marché, vous l'imaginez à 8100 $ l'once ?!!... Même en admettant la
vraisemblance d'une forte correction, cela laisse de la marge. A contrario, un
Down Jones à 313 points paraît tout aussi farfelu. Mais en ne retenant qu'une
hypothèse médiane, on mesure le chemin qu'il reste à parcourir.
Un beau jour, (ou était-ce une nuit ??) ON a décrété en très hauts lieux que
l'or n'était plus une valeur refuge : OYEZ brave gens, c'est une matière première
comme une autre... ALLELUIA la messe était dite emballé, c'est pesé... Sans
vouloir gâcher l'optimisme ambiant, la confiance ça se mérite et ça ne se décrète
pas.
Les amateurs d'histoire savent à quel point les hommes sont capables de
comportements frénétiques. La psychologie des masses est bien autre chose que la
somme des psychologies individuelles, il y a une inertie démontrée entre les
conclusions et les actes, entre les causes et les effets mais quand la machine est
lancée elle l'est pour de bon. Ce n'est pas le moindre des mérites que nos hautes
autorités on eu à faire passer le message, il est désormais admit comme une vérité
première, comme s'il n'en avait jamais été autrement, que la vraie richesse ce sont
les images en papier !
Déjà, là, l'observateur dresse l'oreille.
Ainsi, on aurait mis fin à l'hégémonie de l'or par décision, depuis 5 000 ans les
hommes qui sont morts ou qui ont tué pour lui étaient des fétichistes imbéciles et
mainte-nant tout aurait changé, car nous on sait !
On sait quoi ?
L'or est une vulgaire matière première.
Le marché qui sait tout, qui anticipe tout nous le prouve chaque jour, ça fait 17
ans que ça baisse. Bref, ça ne vaut pas tripette.
Ca ne rapporte pas d'intérêts, pas de revenus, c'est très lourdement fiscalisé et
en ajoutant les courtages à tous les coups on perd !...
Si ça avait de la valeur, les Banques Centrales ne le vendraient pas, j'en passe
et des pas tristes...
Pour quiconque s'efforce de réfléchir sur les graphes à long terme une vérité est
admise, les mouvements majeurs commencent contre le consensus. Cette réalité
trouve des relais dans la sagesse populaire et les adages ou proverbes.

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Les arbres ne montent jamais jusqu'au ciel, tant va la cruche à l'eau, à trop
vouloir gagner, on s'expose à tout perdre, etc....
Or, la tendance est l'alliée de l'opérateur et donc tant qu'une tendance majeure
identifiée et validée n'est pas remise en cause, il est très risqué de rentrer à l'achat
comme d'ailleurs à la vente.
En effet, à l'achat on sait que la perte maximale sera de 100 % plus courtage,
c'est déjà peu séduisant comme perspective, mais la réalité et la théorie ne font
heureusement pas toujours bon ménage et pour ce qui est des grandes valeurs
internationales, rares sont les chutes dramatiques qui aboutissent à un retrait de la
cote pure et simple.
A la vente en revanche le danger est total, un titre surévalué peut continuer à
grimper contre toute logique, le vendeur à découvert risque alors de déclencher
des pertes illimitées, il n'est donc pas inutile de prévoir le recours à des stops de
protections bien positionnés (c'est là tout le problème).
Toute chose a un prix, on a vu que l'or est capable d'une volatilité très
impressionnante mais, sans même évoquer les outils à levier (contrats à terme
options, etc...), les titres miniers, et en particulier ceux des mines à fort coût
d'extraction sont de véritables bombes qui doivent à ce titre être manipulés avec
une circonspection d'artificier.
L'amateur de graphes à long terme sait que c'est précisément quand personne
n'en veut que les points bas sont touchés, lorsque les apparences et les faits
militent pour un abandon pur et simple de l'or papier que celui-ci sait réserver des
surprises qui (pour celui qui aura su entrer au bon moment) permettront de scores
de plusieurs centaines de pour-cents en un temps record.
Dès lors, cette réalité étant démontrée on voit que dans un marché aussi volatil,
il peu s'avérer opportun de garder un oeil sur les valeurs oubliées ou dénigrées.
Telle est la loi des marchés la volatilité extrême n'est pas un ennemi de l'opérateur
qui avec une bonne dose de rigueur et une pincée de sagesse peut surfer dans les
deux sens des vagues parfois immenses....
La vocation de ce bulletin sera donc de se concentrer sur les mines côtées à
Paris pour des raisons évidentes de commodités, rien n'empêchera l'opérateur
d'investir sur des penny Gold stocks de Toronto ou d'ailleurs, mais Bre/x etc...
montrent que les sociétés de prospection sont moins aisées à travailler que celles
exploitant des réserves prouvées à des coûts identifiables.
©

G.Sandro Juillet 1997

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LETTRES D’OR N°1 Juillet 1997 / G.Sandro
Dans le sillage de l'once, les mines (qu'elles soient Nord américaines ou Sud
africaines) ont connu des baisses amples et rapides.

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Leur tendance reste clairement à la consolidation ou à la baisse.
Toutefois, ces dégagements massifs semblent ne pas être le seul fait de détenteurs qui
"craquent" et vendent.
Nombre d'opérateurs ont su identifier la tendance et vendent à découvert puis
reportent leur shorts avec un succès remarquable qui les encourage à maintenir les
positions gagnantes.
Mais, les indicateurs techniques atteignent maintenant un niveau de survente extrême
qui permet de penser que les probabilités de voir se poursuivre le massacre en cours
diminuent et qu'un plancher au moins intermédiaire, est en vue.
Notre indicateur fiable ne s'est pas encoure retourné, c'est pourquoi nous conseillons
plus un examen attentif qu'un achat ferme.
Toutefois, selon l'horizon, (court ou long terme) retenu, il ne parait pas déraisonnable
de se placer aux cours actuels sur des sud africaines la position devra rester modeste
pour permettre une éventuelle moyenne en baisse.
L'opérateur à court terme pourra attendre une validation technique avant de se
positionner.
Les abonnés qui disposent du précieux module optimisation pourront utilement
associer un RSI
ou un STOCHASTIQUE voire un MOMENTUM optimisé. Sur le graphe long terme
des mines, ils constateront qu'à chaque fois que le niveau de survente a été aussi extrême
qu'en ce moment, il s'en est suivi une hausse significative voire un envol de plusieurs
centaines de pour-cent. surveillez les divergences !!!!
Pendant des décennies, l'or et les mines ont été appréciés pour leurs vertus de
contracyclicité puis sont nés les contrats futurs SHORT et les puts sur indices. Les
baissiers (ou les haussiers devant se couvrir avec une assurance) ont vite préféré ces
leviers directs à des supports dont la réactivité contraire a été de moins en moins
systématique..
Et effectivement, cette contracyclicité a de plus en plus souvent été démentie à un
point tel que certains opérateurs qui, soucieux de se protéger d'un repli des indices
industriels étaient passés sur des mines, ont eu la très désagréable surprise de voir que
non seulement les mines ne profitaient pas de la déprime des actions classiques mais
qu'elles l'amplifiaient....
Néanmoins, sur une observation en tendances longues, on pourra voir que le dollar et
l'or fluctuent en miroir et que le Down Jones et les mines évoluent (en gros) à contrario.
Ceux qui, comme nous, s'inquiètent du niveau délirant atteint par les indices actions,
ne peuvent pas avoir laissé passer la conjonction existant avec la déprime des gold
shares.

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L'inflation par les prix connaît des tensions que tous minimisent mais l'indice CRB
des matières premières ne cesse pas de monter depuis 5 ans ...! est-ce compatible avec
une inflation durablement maîtrisée ? Assurément pas.

Le dollar se reprend depuis plusieurs mois et les déficits de la balance US ne cessent
de s'accroître est-ce bien raisonnable ? Assurément pas.
La hausse des marchés internationaux crée des richesses et contribue à un
emballement de la masse monétaire, est- ce compatible avec un statu quo sur les taux
courts? Assurément pas.
Le T. BOND se tend quand on évoque des retraits asiatiques (toujours démentis par
la presse) mais combien de temps pourra t'on emprunter du yen à 0,5 % pour aller
l'investir en 30 ans américain à
5,5 % ?
La dette US ne diminue pas, son niveau est sans équivalent historique, seule la
croissance du PIB lui confère la faculté de ne pas être perçue comme une folie pure.
Mais, dans les faits, les Etats Unis continuent à équilibrer leur budget par l'emprunt.
Ce cycle boursier haussier n'a connu qu'un seul précédent, celui de 1917 à 1929, et
encore, il était moindre.
Ce genre d'excès finit toujours par un retour douloureux aux réalités.
Les ménages américains (et les "papys" du Baby Boom en particulier) investissent
toutes leur rentrées sur les fonds mutuels (SICAV) ou des fonds de pension un peu
comme en 1973 en Angleterre.
Dans le même temps leur niveau d'endettement devient surréaliste.
Bref, la folie des Hommes atteint des paroxysmes. Or, si rien n'indique que le retour
de bâton est pour demain, tout semble militer pour oublier (pour cacher ?) qu'en ce bas
mondes tout est cyclique, des saisons aux marées, des lunaisons aux civilisations de
l'inflation à la récession et de l'expansion à la contraction.
Tout est en place pour une correction sévère et la tentation de prendre ses bénéfices
se fera plus grande à chaque nouvelle étape de hausse.
Certes, toute une génération d'opérateurs et d'épargnant "sait" qu'il suffit de profiter
de chaque baisse du Down Jones pour acheter avec "l'assurance" de réaliser des scores
superbes. Mais, aussi certainement que la nuit succède au jour, il surviendra une baisse
qui ne sera pas suivie d'un sommet supérieur au précédent. Le doute s'emparera alors
des experts les plus lucides et que deviendront les monceaux d'outils à levier des
marchés dérivés ?

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Ils risquent bel et bien s'agiter de manière anarchique et de faire mentir des modèles
d'analyse construits et validés sur un historique seulement haussier.
Un bon modèle doit se construire sur une durée qui inclue au moins une forte baisse.
Bref, solder des calls deviendra aussi urgent qu'acheter des puts et gare au sort d'un
marché soudain privé d'acheteurs ...
Dans cette occurrence, le métal fin pourrait bien retrouver un certain attrait et que
croyez-vous qu'il adviendrait dans un contexte ou les porteurs ne voudraient pas le
vendre à ceux de moins en moins rares qui souhaiteraient en acheter ?
Une vague de rachat des ventes forward des producteurs ou les ventes d'options (ou
de contrats) des spéculateurs provoquerait (provoquera) une envolée qui sera une
surprise pour tous (cf. 1993)
A la moindre consolidation, des frileux qui auront raté la vague initiale se jetteront
sur le métal (ou le papier aurifère) et roulez petits bolides...

LARS TWED dans son remarquable ouvrage intitulé "la psychologie des marchés
financiers" Edition SEFI dont nous suggérons une lecture attentive, explique qu'un
phénomène de marché (hausse ou baisse) est d'autant plus spectaculaire qu'il surprend et
qu'a contrario une tendance est fragile lorsqu'elle est évidente pour le grand public.

Qui oserait contester l'évidence de l'insolente santé des indices industriels ?
A bien des égards, elle ressemble à celle qu'affichaient le Down Jones en 1929, le
Footsie en 1973,le Nikkei dans les années 80 les baisses qui suivirent vont de 73 à 82%.
Pour toutes ces raisons, on peut s'inquiéter des progrès du CRB du cuivre, du platine
du palladium ou des titres pétroliers qui, souvent, donnent le LA. Ils reflètent la
demande de biens concrets, tangibles. Assurément la terre et l'immobilier ne valident
pas (dans notre vieille Europe) cette projection mais qu'en est-il aux States ?
Quand l'appétit pour le papier (monnaie ou titre) viendra à se calmer après cette
gigantesque orgie, certains petits malins se souviendront que la totalité de la
capitalisation des mines d'or cotées est inférieur à celle de certains géants du DJ. MC
DONALD, PROTECT ET GAMBLE, IBM de par leur hausse vertigineuse capitalisent
chacun autant (ou plus) que toutes les mines réunies... ils suffirait d'un pourcentage très
faible de report des titres classiques vers l'aurifère pour provoquer une envolée
hystérique des mines.

Des fortunes considérables seraient réalisées par les contrariens qui auraient eu
l'audace de ne pas se laisser bercer par les sirènes d'une presse qui explique toujours
les CRACKS après la chute.

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Eltsine mourant
Mandela...
La Palestine
l'Afrique australe
Les Balkans
autant de motifs d'inquiétude,
La Russie, l'Afrique australe sont parmi les principaux producteurs de métaux
précieux et de diamants au monde.
Une crise qui affecterait leur production ferait s'envoler les cours de ces actifs (et
s'effondrer celui des mines qui s'y trouvent).
La situation en Afrique australe (RWANDA, ZAIRE république (démocratique ?) du
Congo, Congo, Burundi, centre Afrique), les tensions sociales en Afrique du Sud,
militent en faveur d'une prudence sur ces titres qui, en cas d'achat doivent être perçus
pour ce qu'ils sont : hyper volatiles et spéculatifs.
Concluons par une question. Si le pire (que l'on ne peut exclure) arrivait qui en serait
le grand bénéficiaire ? Les mines Américano-canadiennes et les australiennes qui (bien
qu'internationalement diversifiées) bénéficient d'une stabilité politique incomparable.
Les mines africaines sont, on l'a vu, pénalisées par des risques politiques et sociaux
sérieux et par une mauvaise tenue des cours de l'once.
Il faut savoir que la majorité d'entre elles ont un coût d'extraction proche de la zone
des 315/340 $/once c'est dire qu'en ce moment les gains, lorsqu'ils existent, sont
dérisoires et qu'ils ne permettent ni le versement de dividendes ni l'investissement
indispensable au renouvellement des réserves.
Néanmoins, projetons deux exemples pour illustrer les différences de comportement
entre les mines à faible ou à fort coût d'extraction.

© G.Sandro juillet 1997

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LETTRES D’OR : 08/97 . Numéro 2 / G.Sandro

Le consensus:
Ou Les effets pervers de la psychologie des foules.
NEW YORK :
Passent les jours , les semaines et les années , et le DOW JONES monte, monte ,monte ...
On nous explique que des données nouvelles bouleversent les critères d'évaluation ; la mondialisation
,présentée comme une panacée , oblige et obligera toujours à une logique de conquête des parts d'un

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marché mondial qui ne peut que croître , à une recherche éternelle de la compétitivité , à celle, toute
aussi permanente des gains de productivité sans fin , séduisantes perspectives ,...
Et les marchés du monde entier montent ,montent ,montent...
Vous êtes sceptiques ? On nous explique que les progrès présents et futurs de la communication , la
croissance inévitable des échanges avec des pays qui n'en finissent pas d'émerger , la mort de
l'inflation ,seront autant de relais pour des bénéfices toujours plus juteux , dans un monde durablement
stable , devenu un environnement idéal pour des taux d'intérêts qui resteront bas et où , même la
Russie , dispose d'un siège au G 7 + 1 . Et là ,ça va mieux ?
Aux niveaux actuels , on sait tous, de manière plus ou moins diffuse , que ces bonnes nouvelles ,
(ou, plus exactement ,ces vœux pieux) , sont déjà dans les cours , qu'importe , le marché anticipe ,et
,en poussant à peine le raisonnement , puisqu'il monte ,c'est qu'il anticipe un avenir sans nuage alors
,où est le problème ? Saint Greenspan , priez pour nous .
BREF , cette fois , c'est différent...Puisqu'on vous le dit !... Combien d'investisseurs ont entendu
ce refrain rassurant ? rassurant , certes , mais pas moins que l'air à la mode en 29 ,pas moins que le
"tube" de73 ,pas moins que le succès japonais de 90 . Rassurant , certes , il l'est , mais sincère ?,
désintéressé ?...
On ne mord pas la main qui nourrit . Le flux ,(on peut même parler de flot ), de liquidités qui déferle
sur les marchés actions via les fonds de pensions et les opcvm , n'a pas pour effet que d'entretenir une
hausse vertigineuse , il contribue également à la prospérité des officines de courtage, de conseils, à
celle d'une presse spécialisée devenue pléthorique outre Atlantique ...
La hausse appelle la hausse et c'est bon pour le business.
Imaginez le sort d'un courtier ou d'un gérant de portefeuilles qui déclarerait à ses clients :" Mesdames
, Messieurs : les excès sont patents ,gardons nous d'avoir les yeux plus grands que le ventre et sachons
sauter en marche pour sauvegarder les superbes bénéfices réalisés ,on reprendra plus bas."
Il serait vertement rappelé à l'ordre par sa hiérarchie et ,s'il a le malheur d'être écouté, et que les
clôtures de comptes s'amorcent ou qu' une baisse du volume traité devient notable , il sera viré sans
ménagement .A l'héroïsme, nul n'est tenu...
De plus , si le marché poursuit sur sa glorieuse lancée , il se sera trompé , ce qui est grave , mais,
surtout, il se sera singularisé ; ce qui est pire .
Au royaume de Panurge , on ne vous reproche pas tant de vous fourvoyer que de le faire seul .
Et donc , le sachant , il se le tiendra pour dit et s'abstiendra de s'abstenir, pour être là , jusqu'au bout
,avec la masse .Comment lui jeter la pierre l'ors qu'on sait que nombreux seraient les clients à ne pas
comprendre qu'on les protège d'eux mêmes ?Après tout , ils sont de fins renards ,puisqu'ils ont réalisé
de belles performances , ils savent...Ils seraient bien capables de quitter la firme pour son concurrent
,quitte à se faire ruiner quelques jours plus tard; mais ,et ce n'est pas là le moindre des paradoxes , ils
trouveraient presque cela normal ,et se consoleraient en invoquant la glorieuse incertitude des
marchés.
Qui irait reprocher à la majorité de s'être trompée ,puisque c'était imprévisible....
L'éxubérance irrationnelle des marchés a été stigmatisée en décembre dernier par le patron de la
FED dans un discours qui a déclenché , en une seule séance ! une baisse de 5% de l'indice qui cotait
6800 . Après la douche, les acheteurs sont restés plus nombreux que les vendeurs et la hausse a
repris et les 8100 sont cassés . Dans son allocution du 22 juillet , Mr Alan Greenspan s'est montré
rassurant ..! Pensez vous vraiment qu'avec 20% de plus , le marché soit moins éxubérant et plus
rationnel ?

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Il faudrait , pour cela , que les perspectives économiques américaines se soient singulièrement
améliorées , que les pressions inflationnistes, aient diminuées d'un 5ème ,que le taux de chômage
soit repassé à 6%, on est toujours à 5 .
( paradoxalement ,un fort taux de chômage est apprécié des marchés en ce qu'il est perçu comme un facteur modérateur des
revendications salariales qui refont leur apparition chez les ouvriers et les employés , présurés sans relâche par la poursuite de
gains de productivité, qui ont joué le jeu , qui travaillent et produisent toujours plus avec une incontestable humilité liée a une
précarité réelle ,et qui , maintenant que le plein emploi est atteint , prennent conscience de l'inversion d'un rapport de forces qui
leur est clairement devenu favorable .Ils réclament les fruits d'une croissance qui leur doit tout et dont ils n'ont , jusqu'alors ,
guère bénéficié.(cf les grèves du printemps dans l'aéronautique et l'automobile.)

Il faudrait , pour cela , que le taux d'utilisation des capacités industrielles soit retombé aux alentours
de 82% ,or, on est toujours à 86 .
Il faudrait , pour cela , que le déficit la balance commerciale avec le Japon ait décru de+ de 20% ,
or, la hausse du Dollar ne s'y prête guère .
Il faudrait , pour cela , que la hausse des résultats se traduise par une nette amélioration des
dividendes , or, on stagne à 1.7% de rendement. Il n'y a pas que l'indice qui pulvérise les records
historiques , 1.7% c'est le plus bas niveau jamais atteint ,et à titre d'exemple, c'est la moitié du
rendement qu'affichait le Dow Jones à l'automne 1929 .Qui oserait soutenir que le taux de rendement
est un critère neutre sur un marché qui a été multiplié par 10 en 17ans et par 5 en 10 ans ? 1.7%
c'est aussi la moitié de l'inflation annuelle (officielle) aux Etats Unis ...! Si, comme on l'admet partout,
le rendement sert de parachute, la désillusion des détenteurs d'actions américaines confrontés à une
forte baisse, risque de ressembler à celle d'un pilote déjà navré d'avoir eu à actionner son siège
éjectable, qui réaliserait qu'il a sauté avec un sac à dos...!

Les taux:
On a assisté à un coup de semonce en Mars 1997 avec une hausse d'un quart de point des FED
Funds (taux courts) .Cette décision était attendue depuis déjà plusieurs mois, et selon nombre
d'analystes, elle constituait la 1ère salve, ce qui, par définition, augurait une réplique ,à trois ans
d'intervalle, de "la politique des petits pas"qui avait occasionné tant de dégâts sur les bourses
occidentales en 94 / 95:(-27% à paris,-40% sur des fleurons américains cotés à paris ). Force est de
constater que, depuis lors, ce pronostic a été déjoué.
L'attitude de la réserve fédérale, qui minore systématiquement les chiffres mensuels des créations
d'emplois à l'approche des échéances les plus attendues (réunions du FOMC ou parutions du Beige
Book) pour les réévaluer peu de temps après, et parfois très significativement, lorsque l'attention (la
tension) des analystes est retombée ,peut être perçue de deux façons:
Soit, le système d'établissement et de transmission des statistiques est déficient: cette thèse n'a pas
mes faveurs ; Soit , hypothèse plus vraisemblable à mes yeux, la FED sait que les risques de
panique et d'effet dominos sont tels ,qu'un mensonge provisoire est jugé préférable à un cataclysme
mondial ... noble intention , mais, ce faisant, on encourage la poursuite artificielle d'une hausse que
par ailleurs on qualifie d'excessive...
Les autorités monétaires américaines sont, depuis belle lurette, orfèvres en matière de discours
sibyllins, disant une chose et son contraire, sans reconnaître l'avoir dit, tout en se ménageant la
faculté de déclarer "on vous avait prévenus." Toujours est il que l'intérêt à procéder à cette hausse
des taux courts peut confiner au paradoxe , en effet, ce (modeste) changement de cap ne s'explique
que par la reconnaissance implicite de l'existence de pressions inflationnistes que ,par ailleurs, on
minimise dans les déclarations officielles .

L'Or :
Après de vives émotions , l'once a bien rebondit sur la zone des 313 / 315 Dollars et se maintient
sur celle des 323 / 325 $ . Le technicien aura noté la formation de divergences haussières sur ses
indicateurs , validée par l'évolution des oscillateurs types qui semblent décidés à virer positifs; wait
and see ...
on observera toutefois que la hausse des taux courts de 0.25% en mars, qui en d'autres temps
,aurait été interprétée comme une preuve du bien fondé des craintes inflationnistes, n'a pas réveillé
l'once mais a, au contraire, été perçue comme renchérissant le coût de portage du métal ( le manque à
gagner comparé à la rémunération d'un placement court.) .

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Un tempérament lunatique :
Il est frappant de constater combien la psychologie des intervenants est versatile, c'est cette
propension à passer par des états d'esprit opposés, et elle seule, qui permet ces spectaculaires
revirements dans la manière dont sera appréhendé un évènement identique ; selon qu'il
interviendra lorsque le consensus est affligé ou enthousiaste, il sera vécu et, (plus troublant
encore),analysé ,comme signal de vente ou d'achat et ce, au même moment, par des milliers
d'observateurs du monde entier, qui ne se connaissent pas et qui ne communiquent pas, ce sont les
ordres passés qui donnent le ton .Ensuite, la réaction du marché sera commentée par des arguments
plus ou moins fumeux et vérifiés, quand ils ne sont pas interchangeables :il faut bien donner le change
en trouvant quelque chose à dire...
Cela explique que tant d'énergie et de capitaux, soient consacrés à décortiquer l'information pour
tenter de décrypter, de capter pourrait on dire, et ce, le plus instantanément possible, la psychologie
de la majorité.
Mais cette propension à jouer aux devinettes et à donner plus d'impact à l'opinion supposée des
autres qu'à la sienne propre, n'est pas exempte d'effets pernicieux ;elle ouvre la porte à un terrible
danger : le doute ; c'est lui qui, dans les moments critiques, inexplicables par une approche
seulement rationnelle, fera céder, ou pas, une résistance .
Le doute est le compagnon indéfectible de l'investisseur, et plus encore, de l'amateur d'outils à levier.
La plupart du temps, il reste un ange gardien discret qui tempère les ardeurs et limite le degré
d'exposition au risque, ce qui est, somme toute, salutaire (bien que parfois frustrant, comme lorsque
l'on avait raison et que l'on a vendu trop tôt ou acheté trop peu ). Le doute à une particularité ; il aime
la sieste...
Il est toujours oppressant en début de tendance , puis, à mesure qu'elle se dessine, il relâche son
étreinte, graduellement, pour ne plus occuper qu'une place symbolique, puis disparaître, chassé qu'il a
été, par son corollaire, son alter ego :l'euphorie , elle est aussi tapageuse et arrogante qu'il sait être
discret, elle valide les approches les plus optimistes, puis autorise les projections les plus béates et
aboutit à des surévaluations délirantes c'est alors," quant il n'est plus fait de place au doute ",que le
danger oublié peut ressurgir ,c'est rarement immédiat, cela peut même durer au delà de toute logique,
les indicateurs s'essoufflent quelques jours, c'est très caractéristique , il s'est souvent passé quelques
semaines, et parfois plusieurs mois depuis le dernier sommet, et, imperceptiblement, le doute refait
entendre sa petite voix, elle prend de l'ampleur, on ne veut pas l'entendre, on s'efforce d'en faire
abstraction , peu à peu, le stress aidant, le doute ressurgit pour devenir franchement gênant ,on a
déjà perdu quelques plumes et un peu de superbe, et là, plus question de feindre la surdité car il peut
en quelques secondes se muer en un vacarme assourdissant qui occulte toute considération objective
et taraude l'opérateur en déversant des flots d'adrénaline dans un cerveau déjà décontenancé. Ceux
qui avaient réussi à garder la tête froide s'efforcent à nouveau de deviner l'opinion des autres, mais,
déjà ,la baisse est là ,qui ne se dément pas ,et notre apprenti devin cède à son tour à la tentation de
vendre ,et que pourrait -il bien faire d'autre? La peur à supplanté l'avidité, la psychologie du
consensus a tourné, pourtant, officiellement, personne ne s'y attendait, le consensus était presque
total .
Cette situation n'est paradoxale qu'en apparence, car, de fait, quand tout le monde est convaincu de
la force ( faiblesse ) d'un marché, cela induit que tout le monde a déjà acheté ( vendu ). Cela explique
aussi que tous les décideurs deviennent loquaces alors qu'ils étaient si discrets, sinon mystérieux, sur
leurs positions au début de la tendance, ils cherchent à convaincre les rares sceptiques du bien fondé
de leurs options stratégiques, pour amplifier encore leur succès ( on ne s'en lasse pas ) et pour
organiser ce qui fera l'objet d'un bulletin ultérieur : la phase de distribution (accumulation).

Les mines :
Après une réaction violente dépassant parfois 20% ( ce qui n'est pas rien en 10 jours ) , elles
semblent en meilleure forme , pour autant , une pause , qui permettrait aux scalpeurs de prendre
quelques profits, amènerait une configuration propice à un double creux , que personnellement je
préfère à une envolée sans fondation ,(même si elle n'est pas sans fondement) ,et qui plus est minée de gaps
. 97 et 98 seront, à n'en pas douter, des années de bouleversements radicaux dans le paysage minier
Sud Africain :c'est une question de survie car la baisse du prix de l'once amène, aux cours actuels,

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plus de la moitié des mines du pays à produire à perte .Cette situation aura, à mon avis, trois
conséquences majeures :
D'une part, les mines avaient déjà entamé un profond mouvement de restructuration en négociant
avec les syndicats une exploitation 7 jours / 7 .
Il deviendra urgent et inévitable de la concrétiser dans les nombreux puits qui fonctionnaient encore
sur le schéma organisationnel antérieur, elles devront également appliquer une nouvelle pratique
salariale consistant à accorder un bonus aux ouvriers méritants (si tant est qu'il puisse en exister de
non méritants quand on connaît la pénibilité et la dangerosité de leurs conditions de travail et même la
dureté de leur condition tout court).
La productivité individuelle devrait en bénéficier et ce, d'autant plus, que des efforts significatifs en
matière de formation sont prévus . Cette évolution concertée, si elle se concrétise sans heurts,
constituera une amélioration importante pour les perspectives à moyen et long terme du secteur, et
ce, tant en soi, que par la manière constructive et négociée qui aura, (et ça c'est nouveau et
encourageant), présidé à sa mise en oeuvre.
Il conviendra toutefois de se garder d'un optimisme béat, car les problèmes du pays ne se résument
pas seulement à la situation des mines, et les tentions intérieures restent préoccupantes. Sans parler
de la situation catastrophique de ses voisins : Rwanda, EX Zaïre , CONGO, etc..
.
D'autre part, la conjoncture calamiteuse ne peut qu'accentuer et accélérer les velléités de
rapprochements, concentrations, fusions entre des protagonistes conscients qu'à défaut de s'entendre
ils devront fermer.
"quand les gros maigrissent, les maigres meurent."...!
NB: La plupart des mines Sud Africaines cotées à paris sont directement concernées par des
opérations en cours ou prochaines.
Ce sera là une bonne occasion pour des conglomérats puissants d'avancer masqués : sous couvert
de recherche de la taille critique, d'économie d'échelle, et de rationalisation, dont le bien fondé est
incontestable ,ils disposeraient d'un contexte idéal pour rafler, à très bon compte, des réserves en
terre ,( qui, déjà en temps normal, sont grossièrement sous évaluées sur ce continent comparé aux critères retenus en
Australie ou en Amérique ) les prix de l'or sont historiquement très bas et donc attractifs...La cyclicité et la
volatilité du métal fin sont admises, l'opportunité de profiter des basses eaux n'échappera pas à des
experts sensés...Pour preuve, les grandes manœuvres initiées depuis plusieurs mois par les groupes
américains (newmont /santa fé...) .Les OPA pourraient bien se multiplier et ce, sur tous les
continents, c'est souvent le signe des fins de cycles.
La diminution du nombre de sociétés d'extraction cotées qui en résultera aura, à plus long terme, un
autre effet : quand les arbitragistes voudront à nouveau s'intéresser au secteur aurifère (cyclicité
oblige ), ils auront moins de supports d'investissement à leur disposition, cela devrait contribuer à
amplifier encore sa volatilité naturelle .
Enfin : si ,comme envisagé un peu plus haut, la torpeur de l'once conduisait à la fermeture pure et
simple de plusieurs puits ou d'exploitations entières (celles qui n'auraient pas su, ou pas pu, s'insérer
à temps dans un des projets ci-dessus évoqués) , il en découlerait, bien évidement, une diminution
proportionnelle du tonnage extrait par le premier producteur mondial. Cette raréfaction relative aurait
,toutes choses égales par ailleurs, un effet certain sur l'aggravation d'un facteur de poids peu souligné
dans les relais habituels de l'information, et sur lequel portera le prochain bulletin :
Le décalage existant depuis cinq ans entre l'offre extraite et la demande mondiale...
G . SANDRO : 07 / 97 .

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Lettres d'Or

: 97 / 09 Numéro 3

/ G.Sandro

La crise monétaire asiatique :

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Vues d'ici, les turbulences subies par des monnaies étrangères et à fortiori exotiques, gardent pour
ceux qui ne les travaillent pas, un aspect anecdotique; certes, un décrochement de 25% du BATH
TAILANDAIS en quelques jours et un effondrement de 76% du marché des actions restent
spectaculaires, mais ils sont ressentis comme lointains... Sauf par les voisins Philippins, Indonésiens
et Malais qui, eux, ont senti le vent du boulet.
C'est avec un empressement inhabituel et, pour tout dire troublant, que des "solutions" ont été
annoncées dés juillet:
C'est encore ce bon vieux F.M.I. qui va s'y coller (aidé du Japon et de l'Australie), et les
sempiternelles perfusions, accompagnées d'une cure d'orthodoxie budgétaire, sont supposées éviter
la crise de liquidités et surtout la contagion .Il faut dire que ces convulsions se sont répercutées en
temps réel et ne demandaient qu'à se muer en "Sauve qui peut ! " général...
On invoque, à posteriori, une croissance artificielle, excessive et trop peu soucieuse de l'inflation,
un déficit extérieur déraisonnable lié à la présence massive de capitaux étrangers venus surfer et
amplifier une croissance de 7.5% l'an et des envolées boursières qui anticipaient sur la sortie du
nouveau film à succès :" Le retour du dragon" .
On explique que cela n'était pas tenable, que c'était évident. Il est bien temps ! Mais qui vous en a
averti avant ? Après tout, il y a encore quelques semaines, la dithyrambe était de mise ; celui qui
n'avait pas son fond émergent ne commettait il pas l'irréparable imprudence de ne pas "diversifier ses
avoirs sur les nouveaux pôles de croissance "? ...
On fustige, comme c'est désormais la règle en pareil cas, l'irresponsabilité des gérants de fonds, le
cynisme des gestionnaires:( Mr G. Sorros en tête), si rapides à déserter un marché .On a tout fait, et
même davantage, pour les faire venir, on les a appâtés à grands coups de projections euphoriques,
on a médiatisé leur arrivée, petits fours, conférences de presse, etc...
Ils voulaient faire des bénéfices? Qu'à cela ne tienne, ils allaient en faire...et ils en ont faits !
Je ne me lasse pas de savourer le ton, emprunt de surprise et de candeur, qu'adoptent (en public)
les experts de tous poils quand les ventes surviennent.
Comment peut-on (en étant sincère),s'étonner de ce qu'après avoir trouvé ce qu'ils étaient venus
chercher, ils prennent leurs bénéfices à la moindre alerte, et filent, sous d'autres cieux, courtiser une
place, une devise, ou une matière première aux atours plus charmeurs et qui, déjà, leur lance des
oeillades? Ils savent qu'ils seront accueillis à bras ouverts...
L'ère des bons sentiments est révolue, si tant est qu'elle ait jamais existée;
Oui, les marchés sont
sauvages, Oui, ceux qui achètent le font pour revendre, Oui l'arrivée des capitaux étrangers
déclenche ou amplifie la hausse ; Oui, leur départ engendre ou aggrave la baisse ; Oui, la baisse
d'une monnaie renchérit les taux d'intérêts, ce qui entretient la méfiance et ainsi de suite..Oui ,cent
fois Oui ...
Mon propos n'est ici, ni de vous l'apprendre, ni de m'en réjouir ou de le déplorer. Je m'efforce
seulement de souligner le paradoxe qu'il y à a, simultanément, encourager à l'échelle globale, des
transferts de capitaux dotés de la liberté de circuler anarchiquement,( pour des durées qui vont de la
poignée de secondes à quelques mois), et à se plaindre qu'ils fassent usage de leur mobilité.
ces capitaux flottants sont monstrueux par leur importance et par l'avidité qui les anime, leurs
errements ont une influence notoire sur l'économie concrète, à fortiori sur celle des pays
structurellement débiteurs dont ils sont le carburant incontournable. L'endettement comme mode de
vie,expose ceux qui en abusent à devenir des otages de leurs créanciers.
Lorsque le Péso mexicain avait défrayé la chronique, en 1994, tous les regards s'étaient braqués
sur le grand frère américain ,(c'était peu de temps après la retentissante faillite de l'Orange
County),les commentaires allaient bon train, qui criaient au loup à propos des marchés dérivés et des
dangers liés à l'emploi disproportionné des leviers. Cet épisode avait forcé les Etats Unis et le F.M.I. à
voler au secours du malade, sans entrain, mais nécessité fit loi car l'ALENA n'aurait pas survécu à
une défaillance. Cette fois encore, l'intervention d'un prêteur en dernier ressort avait été vitale.

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Il faut observer que, dans ce cas, l'importance des sommes en jeu était telle, qu'elle avait, en
quelque sorte, débouchée sur un paradoxe:Dans la tourmente, c'est le dollar qui dépendait du Péso,
et plus l'inverse ...!
La confiance a fini par revenir et, plutôt que d'en tirer des conclusions, on a sereinement relégué
l'avertissement au rang d'anecdote...
Pourtant, à force de s'enfler grâce à une gestion vouée au culte quasi mystique de l'efficacité pure, la
"HOT MONEY"atteint des volumes inimaginables et sans commune mesure avec la "force de frappe"
( pourtant considérable dans l'absolu),des banques centrales, dont les réserves de change,(et ,plus grave:
d'Or ),deviennent ,en comparaison, insignifiantes, cette capacité d'intervention est de plus en plus dérisoire,
comparée à celle des adversaires potentiels qui sont, en outre, passés maîtres en maniement des
leviers... Il est presque impossible de chiffrer précisément le montant total des transactions
quotidiennes conclues sur les marchés dérivés, mais il y a quelques mois, elles avaient été estimées à
l'équivalent de plus de 52 jours de chiffre d'affaires de l'économie réelle globale ; et encore,,je
crois me souvenir que, dans la définition de cette assiette, le rapporteur intégrait les volumes
échangés sur les marchés financiers classiques:actions et obligations !
Ce constat n'est pas neutre, on a vu dans les exemples asiatiques, mexicains, et même européens,
combien les devises sont interdépendantes. qu'adviendrait-il en cas de panique, dans un monde
financier ou les ordres sont gérés par des centaines de complexes programmes informatiques,( pour
lesquels la vente à découvert de dizaines de milliards est devenue aussi naturelle qu'un banal achat à
terme)? Quelle réaction pourraient y opposer les banques centrales?
Qui serait apte à tenir le rôle de préteur en dernier ressort ?et même si l'on en trouvait un, que
pourrait-il prêter? Des dettes? Déjà, le remboursement des intérêts accapare, partout, des proportions
énormes (et toujours croissantes) du budget des états, et ce, à la plus grande joie des prêteurs
dont cette dépendance renforce le pouvoir et qui exercent, dans les faits, une véritable
dictature.
Au fait, que contiennent les caves de la Banque des Règlements Internationaux, que beaucoup
considèrent, à juste titre, comme la banque centrale des banques centrales ? De l'OR ...! pas du
papier !
Nous aurons l'occasion de traiter dans un futur numéro de cette superbe valeur sous cotée.
L'OR: Depuis sa baisse à 315,5 dollars (313.5 sur le futur comex),l'or se maintient dans un range de
326 à 320 USD;les rumeurs de ventes russes se sont avérées fondées car le chiffre de 31 tonnes
cédées le 02 à été confirmé le 08 septembre. Décidément, vendre du métal est le must de l'été;,je
tiens à souligner, une fois encore, que le marché avait absorbé ce surplus d'offre avant son
officialisation, sans réellement accuser le coup, visiblement, l'annonce à eu une influence plus néfaste
que la vente elle même, le sentiment baissier est à un niveau rarement atteint et ce constat trouve des
relais, tant dans la presse financière que dans les publications à vocation généraliste: Peut être avez
vous pu vous délecter du savoureux article publié( repris) dans LE MONDE du 21/08 :" L'OR A
DURABLEMENT PERDU SON STATUT DE VALEUR REFUGE" Pour ma part, je n'y ai vu qu'une
énumération de poncifs, il n'est pas dans mon intention de défendre à tout prix ma vision des choses
en sacrifiant l'objectivité, mais, sans être un "contrarien" systématique, je suis presque réconforté de
constater que ces analyses se multiplient, je vous renvoie au numéros précédents de LETTRES
D'OR: Lorsque c'est évident pour le grand public...,De là à interpréter cette évidence comme un signal
d'achat, il y a un pas qu'il serait hâtif de franchir sans confirmation technique, mais à tout le moins, j'y
vois une incitation à ne pas relâcher la vigilance.
En revanche, il est des considérations fondamentales qui n'occupent pas les unes de vos
journaux:elles sont réservées à de (plus en plus) rares spécialistes. La demande d'Or dépasse
l'offre extraite depuis 1993, cette demande ,non seulement ne se dément pas, mais elle
augmente;je vous livre les chiffres du dernier rapport du World Gold Council: Après 771 tonnes au
premier trimestre, la demande mondiale d'Or a été de 723 tonnes au second(+11% par rapport à la
même période de 1996),ce qui nous amène à un total record de 1494 tonnes pour le premier
semestre, autrement dit, les achats ont augmenté de plus de 14%par rapport aux 6 premiers mois
de 1996.

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Ces chiffres bruts cachent des disparités géographiques, la consommation des pays industrialisés a
chuté de 5%,pendant que celle des pays dits "en voie de développement" a augmenté de18% c'est
,cette fois encore, l'Inde qui se taille la part du lion, Les USA, avec 74,2 tonnes, réalisent une
augmentation de 1%, l'Europe stagne à 58 tonnes, pendant que le Japon accuse une contraction .
C'est la Chine qui, avec -7%,enregistre la plus forte baisse, compensée par les 15% de hausse
affichés par le Mexique, le Brésil et les pays du Golfe .
Ces (bonnes) nouvelles n'ont pas réveillé les cours, ce qui peut surprendre,
la morosité persistante est donc bien due aux facteurs psychologiques, et il est somme toute
rassurant,(pour ceux qui sont dans la confidence),de vérifier que le déficit s'aggrave et qu'il dépasse
les 725 tonnes / an. Voila un facteur qui, depuis quatre ans, est passé sous silence mais qui ne
manquera pas, un jour ou l'autre, de soutenir l'Once et les actifs aurifères .Sans les ventes massives
de certaines banques centrales(d'autres achètent),il y a belle lurette que cette réalité se serait traduite
par une envolée, pourtant, c'est le contraire qui s'est produit, c'est quand sonnera le moment de vérité
que l'on réalisera combien les soldes actuelles étaient attractives, toutefois, le technicien attendra un
début de validation et pourra constater qu'une fois de plus la forte hausse du dollar a coïncidé avec la
déprime du métal,(il est néanmoins troublant que le récent décrochement de la devise US n'aie pas
initié un rebond de l'Or :anomalie provisoire?) .

© G.Sandro / Septembre 1997.

NDLR : Extrait expurgé de la partie analyse des mines qui ne présente plus d’intérêt 6 ans après.
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Lettres d'Or: Numéro 5 Octobre 97 / G.Sandro
Avis de gros temps...
Depuis un mois, l'Or a amorcé une belle réaction qui a confirmé l'état extrême de
survente évoqué dans les précédents numéros, le Dollar, pour sa part, a semblé
s'essouffler, le mois dernier, je m'étonnais de ce que sa correction n'ait pas été
accompagnée d'un rebond de l'once, et j'évoquais "une anomalie provisoire".Après
cette hésitation, le billet vert semble reprendre, au moins à court terme, quelques
couleurs, du coup, l'Or corrige à son tour...Néanmoins, l'allure des moyennes
mobiles types est nettement moins préoccupante et, si l'Or n'est pas forcément tiré
d'affaire, son réveil semble nous autoriser un certain optimisme. C'est sa force
(faiblesse) dans les jours à venir qui nous permettra, ou non, de valider cette
analyse.
Au dessus de 329 et surtout 335$, il serait fort et ouvrirait un certain potentiel à
court terme.
Sous 315, les supports seraient à 300, puis 285 et, enfin, 212.50 ( 850 : 4 )
Examinons ensemble quelques éléments susceptibles d'influencer sa tenue des
prochaines semaines:
La crise monétaire asiatique, abordée en détails le mois dernier, n'a pas
forcément fini de faire des siennes et le détachement apparent des managers et des
commentateurs occidentaux ne doit pas nous abuser, les milliards évaporés ne sont
plus là, c'est un fait qu'il faudra bien intégrer ; quand cette zone croissait, elle

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constituait un débouché pour les exportations occidentales, japonaises et chinoises,
un manque de liquidités peut, selon toutes vraisemblances, contracter la demande
domestique, différer les projets d'investissements, bref, saper la confiance et geler
les initiatives. Même Hong Kong et son pseudo dollar, relativement épargnés,
jusqu'ici, pourraient accuser le (contre)coup, ne sous-estimons pas les risques de
contagion...Et pas seulement en Asie ...
La confiance sera longue à revenir et ce, tant sur ces monnaies que sur les
titres, gageons que les capitaux étrangers, jusqu'alors avides d'opportunités à moyen
et long terme, ne se bousculerons pas au portillon avant un bon moment...sauf, peut
être, pour surfer un rebond technique, auquel cas, quand ils repartiront, le
soulagement se muera en grosse angoisse.
Les détenteurs d'Or, nombreux dans ces régions, ont pu mesurer en
quelques jours, à quel point il est supérieur au papier dans ces moments si
particuliers, quand personne n'accepte plus votre devise, quand sa valeur d'échange
disparaît, votre pouvoir d'achat (votre survie financière) est sauvegardé(e). Vous
réalisez une petite fortune en monnaie locale pendant que les béats, étranglés par
des emprunts libellés en devise étrangère, ne sont plus solvables, ils doivent céder
des actifs dans le plus grand désarroi, personne ne peut ou n'ose les leur acheter,
une spirale baissière s'amorce, un peu comme au Japon depuis 90, les faillites
peuvent se succéder, une défaillance en entraîne une autre, etc...Les emprunts,
adossés à des terrains surévalués, ne sont plus gagés qu'à hauteur de ce qu'un
intrépide, solvable, voudra bien en offrir, et comme il est seul, il fait la Loi, il fixe le
prix ; son prix.
Aucun gouvernement, aucune banque centrale, ne peut plus se targuer
d'une réelle et durable capacité à endiguer une vague de panique ou de
spéculation. L'Or, lui, souverain, rempli son rôle contre vents et marées, même
lorsqu'il ne monte pas en dollars, il s'envole dans la monnaie attaquée, et pour peu
que la contagion gagne d'autres places...
Certes, le même raisonnement s'applique avec une devise papier réputée forte, et
en plus, on perçoit des intérêts, mais nous avons vu en quelques semaines à quel
point les monnaies sont interdépendantes, demandez donc à un malais s'il est
satisfait d'avoir, par prudence, diversifié ses risques en investissant une partie de son
épargne en obligations Thaïlandaises ou indonésiennes...
L'épisode Sorros, durant l'été 1992, a prouvé que même la Livre de sa très
gracieuse majesté était vulnérable à une attaque. A qui le tour ? A l'heure ou plus de
mille milliards de dollars changent de main quotidiennement, ce rappel n'est pas
forcément vain, gageons que si demain, ou dans six mois, le dollar, ou une monnaie
de référence, connaît les affres du doute, les opérateurs du marché des changes, les
institutionnels porteurs d'emprunts longs et même les quidams, pourront, via des
outils offrant des leviers considérables, compliquer singulièrement la tâche des
autorités monétaires.
Avant, en cas de bourrasque à la bourse, on vendait ce que l'on possédait,
maintenant, on se met short. La différence, c'est qu'il pouvait suffire d'ouvrir les
vannes du crédit, d'injecter des liquidités, comme en 1987, maintenant,(et pour peu

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que la baisse des actions soit accompagnée, ou pire, causée par des troubles
monétaires) il faudrait augmenter les taux courts pour décourager les vendeurs de
devises à découvert, le+ 0.3% du ripo allemand le 08 octobre, a confirmé ;s'il en était
encore besoin, l'effet calamiteux que cela produit sur l'évaluation des valeurs
mobilières.
Toutefois, L'objectivité commande d'évoquer deux aspects négatifs : car si d'un
côté l'Or a, en Asie, conforté son image de refuge, les considérables plus values
relatives, opérées en monnaies locales, vont sembler bonnes à prendre et des
ventes, au moins partielles, sont à craindre. Par ailleurs, les milliards volatilisés ne
feront pas défaut que pour l'économie et la bourse, les très importants achats d'Or de
cette région risquent de se calmer, au moins à court terme et comme le métal est
devenu beaucoup, beaucoup, plus cher, il y aura, dans un tel contexte, moins de
clients susceptibles d'en acquérir...
Etats unis:Pour l'heure, ce sont bien les tensions inflationnistes, dont je vous
parle depuis plusieurs mois, qui réapparaissent, et ce, au moment précis ou, enfin
rassuré par leur prétendue modération, le taux du 30 ans US atteignait les 6.25% ...
Monsieur Alan Greenspan nous a refait, le 09 octobre, un numéro de claquettes dans
la plus pure tradition du style, il s'est inquiété de la capacité du marché actions à
conserver durablement les niveaux irréalistes atteints après trois ans de hausse ( au
fait, cela ne vous rappelle pas quelque chose ? ). Dans la demie heure qui suivait, il
envoyait son adjointe pour dire exactement le contraire et rassurer tout le monde à
grand coups de soft landing...
Le lendemain, le très surveillé PPI: (indice des prix à la production) attendu en
légère augmentation:(+ 0.15 à 0.20),après sa nette baisse de juillet, explosait à +
0.50 ( 3 x plus ! ), le 15 octobre, ce sont les commandes de biens durables (
attendues quasi stables à + 0.1% ) qui sortent à + 0.3% je vois là une validation de
mon scénario, et maintenant, même si le CPI:(indice des prix à la consommation )
est resté sage, il va être délicat pour la FED de ne pas réagir...
Soit on va remonter les taux courts (par exemple le 12 novembre) pour éviter la
surchauffe, et un marché actions aussi suracheté que Wall Street risque de ne pas
trouver cela à son goût, ( mais alors pas du tout...! ) ;
NB: Il convient toutefois de préciser que les graves troubles monétaires
asiatiques et les risques d'effet domino qu'ils induisent vont militer pour un
report du resserrement, car c'est (notamment ) l'incapacité des monnaies
locales à conserver leur parité avec le Dollar US qui a mis le feu aux poudres, il
serait donc très délicat pour la FED d'endosser la responsabilité de renforcer le
billet vert et donc de les fragiliser encore davantage...
Soit, le laxisme monétaire qui arrange tout le monde depuis 1995 continuera,
risquant de tenter les emprunteurs, donc de contribuer à enfler la masse monétaire,
déjà dopée par l'envol de la bourse ... .
Dans ce cas, la difficulté sera de ne pas intervenir trop tard, en effet, quand
l'inflation s'installe, elle s'auto alimente, gare alors au niveaux et au nombre des
relèvements de taux successifs nécessaires à la juguler...ce n'est, pour l'instant, que
pure conjecture, mais en pareil cas l'indice phare deviendrait le DOWN Jones et,
soyons réalistes, tous les marchés lui emboîteraient le ( faux ) pas. Nous n'en

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sommes pas là, mais en sommes nous si loin ? Tout dépendra de son éventuelle
capacité à renouer rapidement avec la hausse et à enfoncer ses sommets afin
d'éviter un double top avant un resserrement monétaire de moins en moins
improbable, même s'il est momentanément différé .
Exercice de style: parce que les marchés sont sauvages et qu'il n'est jamais nuisible de faire fonctionner ses
neurones, parce qu forte baisse, aux niveaux actuels n'est pas forcément un simple cauchemar de Cassandre émotive, je me
permet de vous livrer cet humble exercice de style, ce n'est pas encore une prévision, juste une réflexion, une fiction?...
Souvent, on oppose l'inflation et la récession, c'est assez fondé, mais c'est un peu
simpliste: par exemple, un Dollar baissier renchérit les importations US, c'est bon
pour la balance commerciale, mais très mauvais pour les prix (car générateur d'
inflation importée), donc pour les taux, et si donc, on doit, tardivement, resserrer la
politique monétaire et que la bulle spéculative n'y résiste pas, on corrige sévèrement.
Le sentiment de richesse ( fictif tant qu'on a pas vendu ) causé par la hausse
insolente et qui pousse les familles(et les entreprises) américaines à surconsommer
et à vivre à crédit est sans doute très agréable, mais aussi
très fragile, si une "évaporation", à fortiori brutale, se produit, le désarroi remplace la
confiance, on ne se sent plus riche du tout, même virtuellement, on cesse de
consommer comme un forcené, on cesse même de déverser aveuglément tous les
salaires sur les fonds mutuels, quand on ne les vend pas carrément.
Voilà qui est très récessif et qui ne peut que diminuer les bénéfices, et par voie de
conséquence, les cours... Les ventes continuent, cela pèse sur la monnaie...
Pendant ce temps, les rares qui pourraient acheter les émissions obligataires
exigent une prime de risque, donc, les taux longs s'envolent, ce qui est
catastrophique pour tout le monde, et surtout pour l'équilibre budgétaire car le coût
de la dette explose, ce qui impose des coupes sombres dans les dépenses de l'état,
qui, non seulement ne peut pas relancer, mais contribue par sa rigueur, à ce
freinage...
Ceux des non résidents qui n'ont pas encore totalement déserté, par exemple les
japonais, se sauvent, leurs ventes d'actifs américains font baisser le dollar, ce qui
renforce le phénomène décrit plus haut...mais comment défendre la monnaie? Peut
on augmenter significativement les taux courts quand les actions s'effondrent ? et
surtout, combien de fois ? Un flight to quality en faveur des Fed Funds séduit les
liquidités qui, du coup, manquent ailleurs, les emprunteurs à long terme doivent offrir
des taux étouffants pour en capter et la boucle récessive est bouclée.
Si, pour éviter cela, on ne tente pas de défendre la monnaie , et qu'on la laisse
filer, c'est excellent pour le commerce extérieur, mais, je l'ai dit plus haut, c'est
inflationniste, ce qui se ressent également sur les taux longs, les détenteurs
d'obligations ( à fortiori étrangers pour lesquels l'effet de change s'ajoute à la baisse
intrinsèque ) voient leur actif fondre et s'en vont.
Et s'il ne fallait pas craindre soit l'inflation, soit la récession, mais une terrible
coexistence des deux monstres? ce scénario catastrophe n'est, à dire vrai, pas le
plus vraisemblable pour le moment, et c'est tant mieux pour tout le monde, mais il
n'est pas inepte, des précédents historiques le prouvent ; il porte même un nom:
STAGFLATION.

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Elles semblent former un plancher .
Les mines
Après un envol violent , elles semblent chercher un second souffle, le
comblement rapide de Gaps qui traînent ici et là serait souhaitable et plus sain,
il offrirait même des cours d'entrée à moyen/long terme pour ceux qui
cherchent à se placer en douceur. Il est toutefois encore un peu tôt pour sabler le
champagne.
Les fusions et rapprochements auxquels je faisais allusion dès Juillet 97 (dans
le numéro d'Août) sont engagés; ce sont Elan et Delkraal qui inaugurent la saison
des mariages. Gencor et Golfields confirment également, par leurs épousailles, la
validité du pronostic et donnent naissance à un monstre:( Golco ?) qui devient leader
mondial ...
Les mines capables de maintenir une profitabilité au niveau actuel du Gold sont
rares: Barrick, Driefontein, Newmont et , dans une moindre mesure, Vaal Reefs,
présentent les meilleurs assurances, les mines à fort coût d'extraction gardent
néanmoins un intérêt spéculatif évident .
Les Nord Américaines, fidèles à leur habitude, ont décollé sans réellement
donner sa chance à l'analyste: gaps et attitude des moyennes mobiles types ont
encouragé à attendre une micro-correction qui ne s'est pas produite juste après
l'envol, mais qui semble s'amorcer au moment où j'écris: Barrick et Placer Dome
donneraient donc une opportunité en venant boucher les trous.
Par parenthèse, Placer dome : ( 12934 ) produit aussi beaucoup d'argent ( dont
les stocks sur le LME n'ont cessé de fondre dans l'indifférence générale et sont
arrivés à des plus bas historiques ); C'est donc en toute logique que le silver se
réveille vivement, ce n'est sans doute pas étranger à sa surprenante tenue
récente...confirmera-t-elle la rupture de R2 ? Ce serait un fort signal, surveillez
attentivement tous vos outils. C'est le seul véhicule parisien pour profiter vraiment
d'une forte hausse de l'argent que plusieurs spécialistes respectables annoncent
comme probable, voire imminente...

©

G.Sandro.

10 / 1997

+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
LETTRES D'OR :n° 6 / G.Sandro
Novembre 97
TROUBLANTES COINCIDENCES :
Dans les précédents numéros de Lettres d'Or, j'attirais votre attention sur le haut niveau des marchés
mondiaux, les dangers du consensus haussier, la crise monétaire asiatique, et je concluais par un avis
de gros temps ; Deux jours plus tard, et comme anticipé, HongKong et sa monnaie dévissaient,
contaminant la planète fric en temps réel... En revanche, le report sur l'Or, ne s'est pas produit, c'est
contrariant, mais si , comme le suggèrent des indicateurs devenus baissiers, les marchés actions
mondiaux ne peuvent pas, d'ici la fin 1997, faire mieux qu'une reprise technique, la perception de

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l'environnement risque bien de se modifier...
Attention toutefois aux excès de précipitation, de troublantes coïncidences et des déclarations
rassurantes peuvent encore prolonger provisoirement la fête, et l'évidence est là : l'Or et les mines
restent baissiers, au moins à court terme. Il est de plus en plus probable que cela restera le cas tant
que Wall Street et le Dollar ne manifesteront pas une faiblesse marquée.
Troublante coïncidence : C'est précisément au soir du 24 octobre, (en plein début de krach New
Yorkais) qu'un rapport des autorités helvétiques a été rendu public; il ne préconise rien moins que la
vente de la moitié des réserves d'Or de la banque centrale...soit 1400 tonnes.
Cette annonce n'est pas passée inaperçue même dans un environnement aussi
tourmenté que celui qui régnait juste avant l'effondrement des marchés actions du monde entier ; ainsi
donc, après la Belgique, le Canada , l'Autriche, le Portugal, la Hollande, l'Australie et la Russie, la
Suisse, à son tour, se séparerait,( et dans quelles proportions !) d'une part de ce qui contribue
largement à la force, désormais légendaire, de sa monnaie.
En effet, c'est bien la seule devise qui soit gagée sur l'Or, et même au delà de sa valeur car cette
couverture représente un ratio d'environ 1.4 / 1 au cours actuels et tenez vous bien, après les
fameuses ventes annoncées, (si celles-ci avaient effectivement lieu, ce qui n'est pas acquis), le Franc
Suisse resterait la moins fictive des monnaies, avec une couverture de 70%, contre environ 35% pour
le Franc Français, 23% pour le Dollar US et 6% pour le Yen...
N'est ce pas une troublante coïncidence que ces déclarations émanent précisément de la Suisse ?
J'insiste sur le fait que ce rapport n'est qu' une recommandation gouvernementale et pas une décision
de l'institut d'émission, je précise qu'elle ne pourrait produire ses effets qu'après qu'un recours aux
urnes ait validé une modification de la constitution et je souligne qu'elle semble peu en phase avec la
sagesse habituelle de nos discrets et neutrissimes voisins; admettons toutefois que la rumeur bruissait
depuis plusieurs mois de la création d'un fond humanitaire (mais sur un tiers du chiffre annoncé)
destiné, entre autres nobles desseins, à indemniser les ayants droit des victimes du nazisme, titulaires
de comptes dits pudiquement "en déserrance"...
Un détail ne colle pas dans ce malencontreux hasard calendaire :
Sachant quel effet désastreux l'annonce de la vente en juillet des 167 tonnes d'Or Australien avait
produit sur le prix de l'once, On imagine sans peine que le futur vendeur d'une quantité huit fois
supérieure aurait eu , en toute logique, intérêt à cacher son projet, ou au moins à ne pas lui faire une
telle publicité...
Pourquoi diable annoncer à l'avance que l'offre d'une denrée va augmenter dans des proportions
considérables lorsque l'on est, précisément, le vendeur de la denrée en question? C'est le plus sûr
moyen d'en faire chuter le prix , d'en détourner les éventuels acheteurs,( qui comprennent aussitôt
qu'ils pourront s'en procurer à moindre coût en faisant preuve de patience ). Ce n'est pas une attitude
conforme aux intérêts élémentaires de la nation qui réaliserait son actif dans de moins bonnes
conditions !
Bref, c'est un comportement trop étrange pour ne pas s'expliquer par des motifs autres qu'un soudain
soucis de transparence, des motifs peu avouables ?
A diverses reprises, au cours des 15 dernières années, les amateurs de métal fin ont pu faire les frais
de ces annonces ( des autorités monétaires ou politiques ) qui survenaient, comme un fait exprès, à
des niveaux graphiques déterminants pour l'Or, désamorçant de fait , toute velléité haussière :
Troublantes coïncidences ! Voilà qui n'est pas très libéral pour des défenseurs de l'économie de
marché... Surtout qu'à priori, elles n'ont aucun intérêt à le faire puisque, paraît-il, l'Or est démonétisé
et qu'il est devenu une simple matière première...
Imaginez qu'elles se mettent à contrarier ( à fausser ) l'évolution du marché de l'aluminium, du cuivre,
du caoutchouc, du sucre ou du jus d'abricot, tout le monde serait choqué et arguerait, à juste titre, que

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ce n'est en rien le rôle des banques centrales, très vite se poserait même le problème de la licéité
d'une telle attitude.
Alors, pourquoi vendent elles du métal ?
Parce Qu'elles n'ont rien d'autre à vendre?
Parce Qu'elles sont en rupture de stock de monnaie imprimée et que la photocopieuse est en panne ?
Parce Que cela ne vaut plus tripette ? et quant bien même..., pourquoi dans ce cas, s'acharneraient
elles à dévaloriser encore davantage leurs propres réserves ?
Pourquoi dans ce cas, le récent et houleux débat allemand sur l'éventualité de ventes( destinées à
garantir le respect des critères de convergence européens ) aurait -il tourné court au profit d'une
manœuvre comptable consistant à revaloriser les stocks sans les entamer ?
Et puis surtout, et c'est sans doute la question clef : Pourquoi en gardent elles encore de telles
quantités ? car enfin : soit la thésaurisation est archaïque et vaine, auquel cas il est criminel de geler
de pareilles sommes ( surtout si elles sont vouées à se réduire comme des peaux de chagrin ) quand
dans le même temps la croissance est molle et le chômage à ce point dramatique, il serait , dans cette
logique, aisé d'y remédier en affectant le produit de la vente des stocks à des plans de relance, des
grands travaux, un New Deal bis...
Soit , au contraire, on le garde religieusement pour pallier les effets des crises majeures et la
biodégradabilité naturelle des monnaies papier ,cette logique induirait que l' on sait très bien, en hauts
lieux , que le discours sur la démonétisation de l'Or, si commode soit il, n'est qu'une INTOX , auquel
cas, il serait criminel de s'en séparer, à fortiori en le cédant à un prix d'autant plus vil que tout à été
mis en oeuvre pour l'avilir !....
Non, décidément, tout cela n'est ni très logique, ni très convaincant ...
Cette fois, c'est trop gros : Soyons sérieux, la probabilité pour qu' une telle "maladresse" ait été
commise de manière fortuite par un pays aussi rigoureux (symbole vivant de l'orthodoxie monétaire ),
en pleine crise monétaire et boursière asiatique, au moment précis où la contagion devient mondiale
au point qu'elle menace Sa Majesté Wall Street et le Dollar US, est une probabilité nulle. Une telle
précision ( Suisse ? ) ne peut relever, selon moi, que d'une seule explication...Osée, certes, mais
tellement crédible :
Les gouvernements et les banques centrales du monde industriel cherchent à détourner les
investisseurs de l'Or. Déjà, en seulement sept ans, les stocks d'Or des banques centrales sont
passées de plus d'un tiers à moins d'un quart des réserves... Après tout, une hausse de l'Or, quelque
soit la monnaie dans laquelle elle s'exprime, signifierait aux yeux attentifs de la communauté
financière mondiale que ladite monnaie a perdu un pourcentage équivalent de sa valeur, ce n'est pas
un bilan satisfaisant à présenter à des électeurs ou à des investisseurs ( prêteurs )...
En pleine euphorie, en pleine orgie de papier, une crise de confiance redonnerait aux biens réels et
rares un attrait nouveau et aurait l'effet d'un aimant sur des fonds rendus méfiants par la volatilité des
taux de change et la maturité de plus en plus évidente des marchés financiers.
Il était indispensable de ne pas laisser l'attention des investisseurs inquiets être attirée par une hausse
de l'Or, elle aurait, dans ce contexte, pu prendre des proportions considérables, je vous rappelle
qu'une partie infime de la " hot money " arbitrée en faveur des métaux précieux suffirait à cisailler les
positions shorts sur le futur Comex, ce qui déclencherait des rachats massifs, sans compter les
signaux techniques et graphiques qui seraient captés par tous les opérateurs de la planète, à
commencer par vous...
On ne manquerait pas de se pencher à nouveau sur les fondamentaux prometteurs d'un marché que
l'on ne surveillait plus que d'un oeil depuis des années et où la demande(supérieure à l'offre extraite)
n'est satisfaite que par les ventes, annoncées en fanfare, des banques centrales ...

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Or, il était urgent de rassurer tout le monde , qui de D.S.K à B. CLINTON n' y est pas allé de son
couplet optimiste sur le bon comportement de l'économie ?( comme Hoover en 29)...
Il est incontestable que le risque encouru était (est ? ) considérable de voir la méfiance,
(défiance?),s'en prendre à une monnaie de référence...Les médias ont une fois de plus, souligné avec
un ensemble touchant , le" FLIGHT TO QUALITY "en faveur de la " valeur refuge " que constituaient
les obligations longues US, résultat : les achats de papier obligataire américain se sont multipliés,
faisant du même coup baisser les taux longs, ce qui ( comme le hasard fait bien les choses ! )
constitue un facteur de soutien essentiel à un marché des actions malmené et suspendu deux fois le
lendemain grâce aux artifices des coupes-circuit et en proie à une belle panique ...
L'autre effet à été de soutenir par cette demande d'actifs US soudaine( et fort opportune) un Dollar qui
chancelait, à cause, justement, des ventes étrangères d'actions américaines...
Par pure curiosité intellectuelle, posez vous donc la question de savoir ce qui aurait pu résulter si au
lieu de se ruer sur le papier, les investisseurs s'étaient réfugiés, même très partiellement, sur des
actifs tangibles...
Si éviter à tout prix un tel scénario était bien l'objectif des autorités monétaires mondiales, elles ne
pouvaient pas s'y prendre plus habilement, et qui plus est, sans lâcher une once, puisque dès le
lendemain, des précisions étaient apportées, au terme desquelles ce n'est que sur dix ans, de 1999 à
2009, que serait écoulée cette quantité, qui, pour importante qu'elle soit, devient, sur cette période,
beaucoup moins inabsorbable que le communiqué initial ne le laissait craindre (elle représente moins
de deux années de déficit entre la consommation mondiale d'Or et la quantité extraite annuellement ).
Psychologiquement, c'est un sacré coup de maître qui a été joué là car, du coup, le papier reste perçu
comme un actif refuge, même en cas de crise monétaire, ce qui est un comble... !
Les grands argentiers jouent néanmoins un jeu dangereux : une prise de conscience un tant soit peu
marquée de l'accumulation peu discrète de ce genre de manœuvres ne milite pas en faveur de la
crédibilité que requiert le rôle de banquier central .Or, c'est uniquement sur cette crédibilité que
reposent nos monnaies fiduciaires : Jetons un oeil sur le PETIT LAROUSSE : " fiduciaire : adj. Se dit
de valeurs fictives, fondées sur la confiance accordée à qui les émet . " .
La confiance ça se mérite...
C'est d'arbitres impartiaux, lucides et sereins dont les protagonistes du grand jeu de l'économie
globale ont besoin, pas d'illusionnistes ni de truqueurs...
L'effet de ces manipulations est certes efficace (car effrayés par une telle détermination, les
opérateurs préfèrent ne pas prendre le contre-pied d'autorités qui disposent d'une force de frappe qui,
pour être amoindrie, n'en demeure pas moins imparable pour un spéculateur isolé), mais l' existence
même de ces expédients traduit bel et bien un profond embarras de ceux qui se résolvent à y
recourir...
L' attrait pour le fruit défendu est irrésistible, cela ne date pas d'hier, demandez à EVE !...Le meilleur
moyen d'attirer la spéculation c'est de lui faire comprendre qu'on la redoute...Si les achats d'Or sont
perçus par les investisseurs comme dérangeants pour ceux qui impriment des billets à gogo, cela
prouve qu'il faut vite en acheter et que si tel n'était pas le cas, cela ne dérangerait personne, et surtout
pas une( et à fortiori plusieurs) banques centrales...CQFD .
Quant à l'Or, sa tendance baissière est confirmée, ou, plus exactement, elle reste valide. Combien de
temps durera ce paradoxe ? je suis bien en peine de le prévoir, mais nous surveillerons avec d'autant
plus de vigilance son comportement des prochaines semaines, car il atteint des prix inférieurs aux
coûts d'extraction, la production ne peut que s'en ressentir, car les mines ( dont la vente à perte n'est
pas la vocation ) vont devoir fermer les puits profonds à coûts élevés et surexploiter les filons faciles
d'accès.
Et après ? Les réserves en terre restantes verront mathématiquement leur coût d'extraction moyen
augmenter : la marge de baisse du métal semble donc, par la seule prise en compte de ce facteur

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mécanique, largement entamée . Mais gardons nous d'un optimisme béat, ce n'est pas parce qu' une
anomalie est criante quelle est destinée à cesser très vite, il faut avant cela, que la perception change,
un rebond reste possible et pourrait débuter dans peu de temps, mais c'est de l'éventuelle formation
d'un plancher et d'une vraie confirmation technique que dépendra la stratégie à employer.
Les mines: Depuis la naissance de Lettres d'Or, je vous ai fait part des arguments qui militent en
faveur d'une allocation d'actifs aurifères dans un portefeuille, j'ai également souligné que la tendance
longue restait mal orientée, après quelques faux signaux chartistes et techniques, la baisse s'est
poursuivie et aggravée et aucune mine n'est épargnée, toutes ont subi la baisse et, pour la plupart
d'entre elles, rien hormis l'état manifeste de survente, n'indique à court terme, une perspective de
reprise...
Toutefois, on peut souvent observer que l'accumulation des mauvaises nouvelles,
dans un marché extrêmement baissier, coÏncide avec les plus bas, dans ces cas, le volume est
dérisoire et le consensus affligé, un peu comme en ce moment ; en tout cas, le rebond escompté pour
novembre n'a pas eu lieu, et, plus ennuyeux, des dégâts techniques majeurs ont été enregistrés sur
des seuils importants.
Comment, dans un tel contexte, pouvons nous réagir ?
Je pense que les opérateurs qui ne détiennent pas de mines pourront bientôt commencer à constituer,
après validation technique, de petites positions initiales à travailler, mais traquer les plus bas est un
sport difficile et ingrat, tant que la tendance restera aussi manifeste, s'engager relèvera de la "
séquence frissons ". Toutefois, les niveaux atteints sont déjà tentants sur les plus belles entreprises
qui ont plongées avec les moins saines, il ne faudrait pas, pour ceux qui sont pris dans le marché,
succomber à la tentation de jeter le bébé avec l'eau du bain...Moyenner à la baisse est un exercice
périlleux, mais souvent payant à la double condition que la baisse ait été très forte, et que cette
méthode ne soit appliquée qu'aux entreprises leader sur leur marché.
Les mines sont très volatiles, et il suffit souvent de se lasser et de craquer, pour constater, peu après,
une fluctuation aussi ample qu'inattendue; elle est même, en général, d'autant plus spectaculaire
qu'échaudés par leurs tentatives précédentes, les observateurs n'y croient pas et attendent une
confirmation : (cf 93) ; à vos écrans donc et surveillez autant l'once que le dollar.
Parmi les motifs de satisfaction on relèvera la pertinence des signaux sur RTZ qui s'est comportée
exactement comme prévu, au moment et au prix indiqué ;par ailleurs, les conseils de prudence et de
recours au stop loss qui ont accompagné les recommandations ont épargné tout gros dégât, et ce,
malgré le comportement calamiteux du marché.
Il sera prudent de laisser s'écouler un peu de temps pour y voir plus clair, ceux d'entre vous qui se
sentent l'âme aventurière pourront toutefois se positionner prudemment en vue d'exploiter un rebond
technique que l'état manifeste de survente rend assez probable, certains prix sont, en effet, ridicules,
le gros risque serait un excès de gourmandise, en effet, la volatilité étant ce qu'elle est, il serait
surprenant qu'une éventuelle reprise ne cherche pas une validation, un plancher, dés lors, un peu de
sérénité devrait permettre d'optimiser un achat en laissant vos oscillateurs et vos moyennes mobiles
types se détendre.

© G.SANDRO Nov 1997

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Lettres d'Or: n°7 Décembre 1997 / G.Sandro
.... Madame la marquise...

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Tout va très bien..., en tous cas tout le monde se relaie pour nous en convaincre, la crise du
Sud-Est Asiatique qui a commencé en n'étant que monétaire, est quasi-immédiatement devenue
boursière et elle dégénère maintenant en crise de liquidités qui menace tout le système...
Dès Juillet, je vous ai alerté sur la gravité du phénomène "à la Mexicaine"qui, alors, pouvait n'être
ressenti que comme une simple péripétie, "les risques de contagion et pas seulement en Asie"que
j'évoquais plus tard se sont matérialisés et de nombreuses monnaies, de la zone Asean ou non, ont
été maltraitées ; ce ne sont plus seulement le Bath Thaïlandais, Le Peso Philippin, le Ringgit Malais et
la Roupie indonésienne qui sont accablés .
Les Pesos Mexicain et Colombien, le Réal Brésilien( on a monté les taux à 43% pour lui sauver la
peau ) et même le Won Coréen (-71% contre $ )se joignent au cortège, plus près de nous, sans
s'attarder sur le cas de l'Albanie, la Lire Turque (-42%) ou encore le Drachme Grec et la devise
Hongroise connaissent à leur tour les affres de la dépréciation, même le Rouble russe (qui y est
habitué) et le Dollar Australien (qui l'est moins) sont sous pression et je persiste à insister, comme je
l'ai fait à diverses reprises, sur l'interdépendance et la fragilité croissante des monnaies, déjà des
relents nauséabonds émanent de la situation Polonaise, la Tchéquie n'est guère plus vaillante ...
Dans un passé qui n'est pas si lointain, on n'a pas hésité à qualifier de mondiales des guerres qui
impliquaient moins de pays que cette crise monétaire que l'on continue pourtant à qualifier d'Asiatique,
la globalisation des affaires, c'est aussi la mondialisation des risques de contagion.
Quant au Japon, qui a annoncé le 10/12/97 le déblocage d'une aide d'état de 75 Milliards de
dollars (soit 450 Milliards de francs, ou 3 crédits LYONNAIS); vous savez à quel point est dramatique
la situation de son système financier...Les défaillances d'établissements bancaires petits ou grands se
poursuivent et s'accélèrent au fur et à mesure que s'opère la prise de conscience du caractère
irrécouvrable des colossales créances dont on espérait pudiquement, jusqu'à un passé récent,
qu'elles n'étaient "que"douteuses.
Il faut dire qu'il subsiste effectivement de moins en moins de doutes;
Aux catastrophiques prêts intérieurs consentis à la légère pendant l'euphorie immobilière et
boursière de la fin des années 80 ( et dont le pays du soleil levant ne s'était pas encore totalement
remis ), viennent maintenant s'ajouter ceux, également énormes, consentis aux dragons et autres
tigres
( en Yen ou en Dollars ) .
Ces créances considérables voient leurs perspectives d'être remboursées sérieusement
compromises du fait des dévaluations qui appauvrissent d'autant les emprunteurs ( dont
l'endettement, libellé en devises, explose en monnaie locale ) et dont les revenus (au mieux) stagnent,
quand ils ne baissent pas. L'heure viendra bientôt où il faudra présenter les bilans des groupes
financiers, on essaiera vraisemblablement de les habiller, en rapatriant des actifs investis à
l'étranger ?
Ne sous-estimons pas ce risque majeur qui n'était que théorique et qui devient chaque jour moins
improbable, et surtout, gardons en mémoire l'importance des sommes en cause, les avoirs
obligataires américains détenus par les nippons (qui ont recyclé leurs excédents commerciaux en
finançant les déficits US) représentent, à eux seuls, plus de 320 Milliards de dollars ( non, il n'y a
pas de faute de frappe ! ), et encore, je n'intègre dans ce montant, ni les énormes portefeuilles d'actions US, ni les actifs
investis à l'étranger hors Etats Unis et je me limite au seul Japon, la sagesse commanderait pourtant d'extrapoler
le raisonnement à l'Asean toute entière (car la crise de liquidités concerne tous les pays de cette
zone à part la Chine encore épargnée mais dont le système bancaire est le maillon faible, à titre d'exemple 56 des 58
banques coréennes ont été fermées par le gouvernement au début du mois). Pour la seconde fois
depuis fin octobre, on entend évoquer dans plusieurs pays de la zone des retraits de capitaux par des
petits clients qui se méfient (à juste titre) de leur banque, et quand on connaît les taux d'épargne
pratiqués par ces populations, on ne peut réfréner un frisson d'épouvante en songeant à l'afflux de
papier qui découlerait de retraits massifs...

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Dans l'ensemble, les relais institutionnels ont admirablement fonctionné, personne n'a décliné
l'invitation pour apaiser l'opinion publique, des présidents, des ministres des finances, des dirigeants
et "décideurs" de tous poils, se sont succédés à la tribune pour relativiser les conséquences de ce
cataclysme.

Les 18 chefs d' Etat réunis dans la hâte fin novembre au Canada au Forum
de coopération Asie-Pacifique (APEC) se sont montrés tellement rassurants,
que c'est à se demander pourquoi ils avaient jugé si urgent de se réunir...!
Certaines considérations semblent avoir été minorées (occultées? ) :
En Premier lieu, l'importance économique de la zone Asean ( qui éponge tout de même 17% du
commerce extérieur US et 41% de celui du Japon ) est loin de se résumer (comme l'ont pourtant
claironné nombre de spécialistes) à ses quelques 2.5% du PIB mondial, plus qu'en valeur absolue,
c'est en termes de débouchés pour les produits des pays du G7 que cette importance se mesure; de
fait, une contraction brutale de la demande extérieure aura des conséquences fâcheuses pour les
exportations occidentales et nippones ce qui (nonobstant les effets sur les balances commerciales, donc les grands
équilibres ) est nuisible pour leur activité . Mais plus encore que cette contraction en soi, ce qui est
inquiétant, c'est la contagion de cette crise du Sud Est Asiatique à l'ensemble des devises des
autres pays émergents...
Les économies développées seraient donc aussi confrontées à une diminution des importations
des pays émergents non Asiatiques (dont les ménages et les entreprises voient également leur
pouvoir d'achat de produits importés être torpillé en devise locale). De cela personne ne semble se
soucier, pour le moment ...
Ce risque, qui n'est pas négligeable, n'est toutefois que la partie émergée de l'iceberg... En effet,
ces dévaluations monétaires en chaîne, outre qu'elles produiront une désolvabilisation des acheteurs
potentiels de produits occidentaux, auront également deux autres conséquences: La première, c'est
qu'elles doperont encore davantage la compétitivité des produits exportés par les pays touchés, ce qui
ne manquera pas de renforcer une concurrence des prix déjà féroce sur les propres marchés
intérieurs des grandes puissances.
La seconde, c'est que du fait de la soudaine morosité prévisible des consommateurs des pays à
monnaies faibles, la production locale, devenue excédentaire sur place, va être massivement orientée
vers les marchés développés où elle sera bradée .
L'addition de ces deux phénomènes générera d'authentiques opportunités qui séduiront un grand
nombre des clients sur lesquels comptaient les multinationales phares qui composent les principaux
indices actions.
Une insuffisance de demande pour leurs produits y compris sur leurs grands marchés
traditionnels équivaudrait rigoureusement à une surabondance de l'offre, c'est à dire à une
surproduction... ll n'est pas inutile d'insister sur les effets déflationnistes et les baisses de résultats qui
risquent d'en découler, nous y reviendrons...
A chaque alerte sérieuse, et elle sont de moins en moins exceptionnelles, la banque mondiale,
les puissances dominantes et l'incontournable FMI (qui, à ce rythme là sera bientôt lui même confronté à de
sérieux problèmes) sont désormais systématiquement mis à contribution ; Après le Mexique en 1995 (50
Mds de $), la Russie en 96 (10 Mds de $ et combien en 98 ...? ) puis récemment la Thaïlande (17 Mds
de $), les Philippines( on a évoqué 11Mds de $) et l'Indonésie (39 Mds de $) ..., c'est la Corée du Sud
en faillite virtuelle( et dont le poids économique est autrement conséquent: 11ème puissance
mondiale et sixième exportateur ) qui doit finalement accepter d'y recourir, (on parle de 57 Milliards de
Dollars !). Dans un premier temps, cette enveloppe a été accueillie avec soulagement, mais à peine
une semaine plus tard, on craint déjà qu'elle soit insuffisante en réalisant que la dette problématique
n'est pas de 63, mais de plus de 100 milliards de $...!
Quel bel exemple de cavalerie que de payer ses dettes en contractant... des dettes !
Reculer ( pour mieux sauter ?) donne, certes, un ballon d'oxygène, mais ne diminue en rien (au
contraire) la hauteur du château de cartes !

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Cet afflux de carburant pourra, peut-être, sauver les meubles, car la cure d'austérité (vendue avec
le kit de survie) finira certainement par produire des effets d'assainissement... plus tard, mais, à plus
court terme, la rigueur qui sera de mise aura une influence pesante sur l'activité intérieure de cette
authentique grande puissance.
Quant aux marchés, ils digèrent l'uppercut au foie. Toutes les places ont dévissé plus ou moins
sèchement y compris Tokyo et malgré la récente embellie spectaculaire des cours, la volatilité
observée sur tous les indices démontre combien les opérateurs sont tendus. On a évoqué un
assainissement des prix, un dégonflement de la bulle, pourtant, nous sommes revenus quasiment aux
niveaux d'avant krach, et objectivement, je ne vois pas ce qu'il y a de plus sain, de moins gonflé, dans
les niveaux atteints.
Qu'est-il donc arrivé de si formidable et de si soudain qui justifierait que les cours aient éffacé leur
violent recul ? La crise asiatique n'a fait qu'empirer depuis, or, c'est elle qui avait déclenché la
panique. Il semble que l'on essaie de "refiler le mistigri", il faut afficher de la sérénité pour convaincre
les derniers hésitants d'acheter, au prix fort, ces valeurs devenues des patates chaudes dont on
cherche à se débarrasser... phase de distribution ?
Les superbes prévisions de bénéfices publiées ou escomptées par les multinationales et les
instituts de conjoncture ont été établies sur la base de taux de croissance présents et futurs
mirifiques pour l'Asean et l'Amérique du Sud, dans un contexte de stabilité monétaire, d'atterrissage
en douceur de la machine US et de reprise Européenne... Des prévisions de croissance mirifiques, on
sait désormais qu'elles sont hors d'atteinte, des parités, on sait qu'elles ont été bouleversées et pour
ce qui est de la douceur de l'atterrissage et de la vigueur de la reprise, seuls les discours officiels
peuvent oublier (?) qu'elles dépendent pour une large part des deux autres facteurs...
Notons au passage que les autorités monétaires Américaines évitent grâce à tout cela d'avoir à
remonter les taux courts pour calmer la surchauffe intérieure, qui, pour l'instant, reste une
préoccupation pour Mr Greenspan. En matière de timing, cette douche froide tombe donc à point
nommé pour les maîtres du monde.
Nous sommes entrés dans une zone de turbulences: entre la surchauffe inflationniste et les
pressions déflationnistes, le marché se cherche. Pour l'instant néanmoins, la mauvaise tenue du métal
pourrait être interprétée comme un vote des arbitragistes en faveur du second scénario, cela n'est pas
forcément, pour les indices actions, la bonne nouvelle que l'on veut bien nous commenter... Certes,
les taux resteraient bas, mais les bénéfices ne pourraient que souffrir d'une contraction de l'activité, et
cela, ce n'est pas dans les cours...

L'OR: Le récent rapport du World Gold Council nous délivre des informations importantes dont
(presque) personne ne s'est fait l'écho : La demande de ce métal, de moins en moins considéré
comme précieux, a encore augmenté au troisième trimestre pour atteindre 705 tonnes, soit 2191
tonnes depuis Janvier ! Comme l'an passé, il s'agit d'un record ! Voilà une nouvelle qui aurait dû
soutenir les cours...Cette fois, c'est la consommation de l'Inde, en progrès de 30% qui compense ,et
au delà, la baisse de la demande Asiatique: 141 tonnes (-22% ).
Nous sommes sur la zone de support majeur des 285, 280 $ :si elle tient, un mouvement de
hausse, ou au moins de forte reprise technique, sera probable, dans le cas contraire, Il est probable
que les 270 $ seront touchés, en dessous, on va à la cave...212.5 $ ?
Les ventes des banques centrales se poursuivent ( 600 tonnes en 97 c'est à dire près d'un quart
de la production annuelle mondiale.)... Cette fois, c'est l'Argentine qui cède, pardon, qui a annoncé
avoir cédé 124 tonnes de Janvier à Juillet 97...ce n'est pas rien ! mais c'est passé et il est illogique
que, 5 mois après, on s'en émeuve comme si les ventes allaient intervenir incessamment.
Parallèlement, des pourparlers sont engagés pour déterminer la composition des réserves de
change de la future banque centrale Européenne, après que le gouverneur de la banque d'Angleterre:
Mr Eddie Georges ( dont on peut se demander ce qu'il fichait là, puisque le Royaume Uni ne prendra pas le premier train

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de l'Euro.)

ait déclaré, en substance, que le Gold ne devait pas à y jouer de rôle important... on a fini
par évoquer un pourcentage d'Or de 5%, c'est très faible et, de ce seul fait, la tentation pour les
candidats à l'Euro ( en délicatesse présente ou future avec les fameux critères ) de liquider les
quantités excédentaires ne doit pas être sous-estimée, même si les cours actuels ne semblent pas
propices à des cessions massives.

Vous noterez que les déclarations Suisses, qui ont notoirement limité la portée du discours initial
en l'assortissant des précisions dont je vous faisais part le mois dernier, n'ont absolument pas entrainé
de réaction haussière, même partielle, des cours .Il faut également savoir que la Bundesbank a
reconnu avoir prêté quelques 300 tonnes à des producteurs désireux de couvrir des ventes à terme,
Cela traduit bien (et même explique pour partie) le pessimisme outrancier qui règne sur ce marché
sinistré. Aussi frustrante, et parfois paradoxale, que puisse être cette réalité, nous nous efforcerons de
coller au marché, et plutôt que de s'appesantir sur ce qu'il "devrait faire" nous nous attacherons en
priorité à ce qu'il fait. Et pour l'instant, il baisse.

Les mines: Dans un tel contexte, et conformément à ce que je vous laisse craindre depuis la
naissance de ce bulletin, à part en octobre où j'ai cru ,à tort, déceler un potentiel de reprise qui ne s'est pas concrétisé, la
tendance baissière est restée et reste en cours. La périodicité mensuelle de parution n'est pas idéale
pour définir des objectifs chiffrés, ou des conseils fermes en vue d'opérations à court terme, et c'est
encore plus vrai en ce moment, j'essaierai néanmoins de définir quelques zones d'intervention. Le
terrain est miné. Il m'apparaît toutefois peu probable que 98 ne nous gratifie pas de quelques
surprises et qu'un point bas au moins intermédiaire ne soit en vue; le marché qui sur réagit aux
mauvaises nouvelles, qui mise sur une baisse de la demande de métal, et qui considère que les
banques centrales ne peuvent qu'accroître leurs ventes, semble sous-estimer le fait qu'à 285$,( et à
fortiori en dessous ), les fermetures de puits vont s'enchaîner, des projets de mises en exploitation de
gisements nouveaux vont être retardés, voire reportés .Les campagnes d'exploration, qui sont
coûteuses, subiront le même sort car le scepticisme des investisseurs et l'arnaque BRE-X ne sont pas
de nature à faciliter leur financement. Ce facteur réduira forcément la production ...
De quelque continent qu'elles soient, toutes les mines ont dévissé, et très fort... les conseils de
prudence et de recours aux stops ont, je l'espère, limité les éventuelles pertes, et comme la baisse
s'est ensuite poursuivie et amplifiée, mieux valait, en effet, se couper un doigt en espérant avoir le
courage de se repositionner (beaucoup) plus bas (bientôt?), la descente a été si régulière et si ample
que la survente,( observable par exemple sur un indicateur de long terme non borné type Momentum
à 75 jours ) est à un niveau rare. la situation n'est pas réjouissante mais des excès sont patents,
l'élastique se tend, le temps passe, un rebond peut démarrer n'importe quand, la durée moyenne des
cycles baissiers antérieurs est atteinte, on attendra néanmoins que les moyennes mobiles courtes
(10 à 30) s'incurvent et que les clôtures traversent clairement les moyennes intermédiaires types
(50,70 pondérées à100) selon vos tempéraments et usages respectifs. En tout état de cause, les
niveaux d'engagements resteront raisonnables, (un quart à un tiers des sommes que vous souhaitez
affecter au secteur ) et couverts de Stops par exemple 2% sous la MM 70 pour ne pas encourir de
sortie intempestive, pour l'instant au moins, la validation technique n'est pas présente, donc le risque
demeure...

Merci d'être de plus en plus nombreux à apprécier ce bulletin, bonnes fêtes et meilleurs vœux
à tous.

© G .Sandro: déc. 97

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LETTRES D'OR : Numéro 8 Janvier 1998

/ G.Sandro

LE GRAND PUZZLE SE MET EN PLACE.
Panorama : Les motifs objectifs d'angoisse se multiplient et prennent de la consistance : La
dette Sud-Coréenne n'en finit plus de défrayer la chronique, d'abord estimée à 50, puis 63, puis 100
milliards, c'est de 200 milliards de Dollars, dont on parle maintenant dans la presse...
Curieusement, les chiffres relatifs à l'Indonésie (grand pourvoyeur de matières premières)
semblent avoir été aussi grossièrement sous-estimés et atteindraient, en réalité, des écarts du même
ordre...Cela revient à dire que la communauté financière et ses"experts"se sont, ou ont été (encore)
trompés...
Le nouveau dirigeant Sud Coréen : Mr Kim Dae-Jung, a déclaré en substance, peu après son
élection du 18 Décembre 97, que depuis qu'il avait été informé de la gravité de la situation, il ne
parvenait plus à trouver le sommeil, se demandant si son pays allait être mis en banqueroute le
lendemain ou le surlendemain...
Gageons qu'il aura un emploi du temps chargé : Il s'avère, en effet, que dans un contexte de
profonde humiliation nationale, l'ordonnance du docteur FMI n'a rien d'une médecine douce !
Cortège de liquidations, licenciements par dizaines de milliers, la potion sera amère et elle est réputée
être ingérée sans aucun délai, et d'un seul coup. Le sens du sacrifice sera sollicité dans toutes les
couches de la population. Il n'est pas évident qu'en matière sociale, comme déjà en matière monétaire
ou financière, le "pays du matin calme" mérite longtemps son sobriquet.
En Corée du sud, après 57 milliards de $ de perfusion collégiale, après des reports d'échéances
par la France et la Suisse, une avance nippone in extremis pour régler une fin Décembre plus que
compromise, ce sont 10 milliards de plus qui sont alloués par la Banque Mondiale à grands renforts de
trompettes, et, pour faire bonne mesure,10 autres qui sont avancés par les pays du G 7, via leurs
principales banques privées, plus récemment encore, il a été évoqué un moratoire Suisse et
Allemand ( sans que l'on sache vraiment si ces annonces se cumulent ou si, au contraire, elles constituent des sousparties de la manne initiale )... Visiblement, on cherche, en multipliant les annonces, à créer... un
"effet d'annonce", et cela semble marcher : Les actions coréennes sont en forte reprise...

Comme nous l'observions le mois dernier, les réunions urgentes continuent à succéder aux
sommets improvisés, et, immanquablement, les communiqués de presse qui en résultent sont
rassurants... cherchez l'erreur !
Pendant ce temps, pour les investisseurs basés en dollar, la baisse des marchés actions s'échelonne
de -64% pour la Corée, à -66% pour les philippines, en passant par -77% pour la Thaïlande, ou
encore -81%en Indonésie...Et à part ça ? Ben ça va !
Est-ce vraiment le genre de tous les protagonistes en cause de prendre des mesures aussi
spectaculaires quand les problèmes sont aussi limités que les communiqués de sortie de sommet le
prétendent ? Assurément pas !
Est-ce habituel, pour le Japon, confronté à une situation bancaire intérieure plus que
préoccupante, à un Yen / Dollar au plus bas de 6 ans et à une consommation intérieure atone qui
nécessite des plans de relance successifs (dont le dernier est récent et le prochain imminent), de
jouer le Saint Bernard à grands coups de milliards ? Assurément pas !

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Ainsi, ce géant qui a laissé son propre marché s'effondrer de + de 60 % (depuis son sommet),
sans lever le petit doigt, serait, en l'espace de deux mois, devenu un chevalier blanc prompt à voler au
secours de ses plus redoutables concurrents ...
Une explication semble crédible; le degré d'implication des banques nippones (souvent exsangues)
dans les prêts aux pays de l'Asean est tel, qu'une défaillance du plus emblématique des tigres, du
dragon le plus cité en exemple, aurait des conséquences dramatiques,(en soi, bien sûr, mais aussi en tant
que symbole, pour tous les voisins), qui mettraient à mal toute l'économie Japonaise, et cet effondrement,
cette fois, ne pourrait pas ne pas concerner (contaminer serait plus approprié) tout le système
financier de la planète...C'est cette éventualité, et seulement elle, qui justifie les efforts inédits qui sont
mis en oeuvre. " Propos de Cassandre" ! diront certains, peut être, mais les avertissements
précédents pouvaient aussi être vécus comme tels...
Cependant, le puzzle se met graduellement en place, ( la bourse parisienne semble, depuis
peu, intégrer le fort niveau d'implication des grandes banques françaises...) les importants contrats
signés commencent à être annulés, amputés, ou, au mieux, retardés: Daewoo, TGV, Airbus... et la
baisse des devises s'intensifie, à l'image de celle subie par la Roupie Indonésienne, qui, alors
même qu'elle avait déjà été durement éprouvée,
a perdu, en quelques jours 50% de sa "valeur"(
soit - 73% en un an ) à l'annonce d'un budget national d'austérité jugé insuffisamment austère.
La position gouvernementale, jugée trop réticente à l'égard des mesures drastiques préconisées,
étaient, selon de nombreux observateurs, de nature à remettre en question l'aide de 23 Milliards de
Dollars promise par le FMI...
Le pire étant que, même sans cette remise en cause, la baisse supplémentaire de la Roupie
compromet encore plus les possibilités de respect des objectifs imposés...
Que croyez vous qu'il advint ? Aux dernières nouvelles, ce serait OK pour près de 40 !!! Des
rumeurs dont je n'ai pas eu confirmation évoquent la présence des chars dans les rues de Djakarta et
d'émeutes dans l'Est du pays.
Bien entendu, les autres monnaies ont emboîté le pas à la Roupie Indonésienne, et, à titre
d'exemple, sur 12 mois, le Ringgit Malais, le Peso Philippin et le Won Coréen ont, quant à eux, cédé
42 à 52 %, la situation est telle que des chroniqueurs qui se sont distingués depuis Juillet, en étant
parmi les seuls à ne pas sous-estimer la tourmente, considèrent comme de plus en plus probable une
dévaluation du Yuan. La chine, en résistant plutôt bien aux attaques portées contre le Dollar de
Hong Kong, a fait un tort proportionnel, et donc considérable à sa propre compétitivité comparée à
celle nouvellement affichée par ses turbulents voisins. Avec l'entrée en scène de l'Empire du Milieu et
l'abandon du PEG, la tourmente changerait d'échelle... Il semble bien que la porte ne soit plus
étanche, comme le démontre la faiblesse marquée de Hong Kong depuis le début de l'année...
On en est là, et que les décideurs et autres experts en soient conscients ou pas, ont-ils encore
le choix ? quand bien même le sauraient-ils, ne pas jouer le jeu de la cavalerie en prêtant
toujours plus reviendrait à ne pas être remboursés du tout, cela reviendrait aussi à admettre à la
face du monde que les "armes anti-crises" sont inopérantes (ou, dans le meilleur des cas,
insuffisantes). Alors ils remettent au pot, pour pouvoir continuer à espérer des jours meilleurs."C'est
une évidence, on n'a pas assez d'essence pour faire la route dans l'autre sens, alors on avance..." : A
.Souchon.
Paradoxalement, le fait que les marchés actions occidentaux; et en particulier Américain n'aient
été, jusqu'ici, que peu affectés, n'est pas aussi rassurant qu'il y paraît; en effet, cela traduit surtout que
les capitaux s'y sont réfugiés, ce qui alimente la demande de papier US, le $ est-il donc si attractif à
6.14 Frcs, malgré sa profusion ? Pour ma part, je pense qu' il bénéficie plus du rejet des autres
types d'investissements, que de perspectives intrinsèques réellement séduisantes :
En effet, qu'il s'agisse d'actions US (dont les dividendes sont historiquement dérisoires), ou du
refuge à la mode : l'achat d'obligations longues (historiquement chères), il s'agit toujours de dollars.
Les taux de rémunération à long terme font sourire (pleurer?) : les Etats Unis empruntent à 5.73 %
sur du 30 ans ! c'est à dire 0.23% seulement de plus que sur du dix ans... ou du trois mois ; tout

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le monde semble trouver normal de se contenter, sur une durée aussi longue, et avec toutes les
incertitudes que cela induit, d'un si faible intérêt réel (inflation officielle déduite) . Un bémol toutefois,
la forte chute du rythme d'inflation US (1.8%) reflétée par les très récents chiffres officiels, atténue le paradoxe en le ramenant à
3.9 %contre près de la moitié au premier semestre :Certes, un niveau historiquement bas du taux facial de

l'emprunt long est analysé comme un gage de confiance. Certes, on se réjouit sur l'obligataire de
perspectives déflationnistes d'Asie, supposées compenser les pressions inflationnistes intérieures .
Certes, néanmoins, ce dernier argument confirme que les fondamentaux se dégradent, le scénario
vert pâle d'une croissance éternelle et dénuée d'à-coups majeurs prend chaque jour plus de plomb
dans l'aile, or, les cours semblent presque en faire abstraction.
Bien sûr, les cours des valeurs directement impliquées dans la poudrière asiatique ont sévèrement
corrigé, mais est-il raisonnable que, sous prétexte qu'elles n'y réalisent qu'un faible pourcentage de
leur chiffre d'affaires, les cours de la plupart des Blue chips (qui seraient forcément touchées en cas
de dépression), aient gardé autant de vigueur ? Cette situation vous paraît-elle refléter les terribles
améliorations de compétitivité de nations dont les coûts de production seront désormais, plus encore
qu'hier, calculés (à part pour les matières premières importées dont les prix explosent) en monnaie de singe ?
Comme je vous en ai fait part il y a peu, l'un des multiples grands risques que courent les pays
développés, c'est la concurrence exacerbée que vont leur livrer les " victimes " qu'actuellement, ils
réhydratent à grand renfort de perfusions. Cette concurrence accrue ne peut pas se limiter comme on
le prétend, aux marchés domestiques asiatiques où déjà, les réflexes nationalistes appelent à
privilégier les produits locaux, et, par endroits, carrément à boycotter les marchandises US
auxquelles, pour la population, est associé (à tort?) le dictat du FMI. Elle sera de mise sur l'ensemble
du globe et chez les grandes puissances elles-mêmes, les niveaux actuellement affichés par les
grands indices boursiers n'intègrent pas, ou trop peu, cette perspective qui n'est déjà plus tout à fait
une hypothèse. Si,(quand) les prévisions euphoriques sont (seront) démenties...

Aparté sur la subjectivité de la notion de "vraie monnaie" :
Vous avez sans doute eu vent de la tendance observée depuis quelques temps, et qui consiste à
mettre en place, sur le plan local, des systèmes de troc, le plus célèbre en France, le SEL, qui a
récemment fait l'objet d'une condamnation par la justice, consiste à échanger directement des
services au moyen de ce qu'il convient de considérer comme une monnaie de substitution.
Aux Etats Unis, dans une petite localité de l'état de New York, on irait même jusqu'à émettre des
billets valant du temps de travail, il est question de différentes coupures (billets) d'une à huit heures
de prestation, que les membres s'échangent dans des limites géographiques définies, en fonction de
leurs compétences, talents, et besoins respectifs. Que des différences de tarifs existent, ou, au
contraire, qu'une heure de ménage soit interchangeable à parité avec une heure de mécanique, de
cours de formation, de maçonnerie, ou de consultation, cette tendance traduit bien une sorte de
défiance à l'égard des unités monétaires émises par les banques centrales, et, surtout, un besoin de
pallier les imperfections de la société en retrouvant des réflexes millénaires basés sur une forme
d'entraide plus riche en rapports humains, un désir de s'affranchir des intermédiaires, d'une certaine
complexité, des cotisations et prélèvements de toutes natures, bref, de modifier les fondements
actuels de l'économie et, au delà, le rapport à l'argent.
Sans doute faut-il relativiser le caractère innovant de cette pratique
d' "un prêté pour un
rendu" qui est, depuis toujours, très répandue dans les sociétés agricoles et dans le bassin
méditérranéen. Ces "systèmes" constituent souvent, en France, pour ceux qui les adoptent, (en
général des chômeurs de longue durée), une sorte de planche de salut . Cela contribue à rendre l'idée
sympathique aux yeux de l'opinion qui y voit un moyen "pas bien méchant" de soulager une détresse
évidente. Celle de quelqu'un dont le savoir faire se gâche, comme celle d'un "client" insuffisamment
solvable pour faire appel à une entreprise dont les tarifs lourdement taxés, lui sont inaccessibles, et
qui, à son tour, consacrera du temps à soulager un besoin ailleurs, un autre jour. La légendaire
débrouillardise française, le bon vieux "Système D", n'ont jamais été autant plébiscités qu'en temps de
crise.

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Les conséquences économiques, sociales et philosophiques de cette novation (ou de ce retour à
une certaine tradition) sont difficilement mesurables, faute de recul suffisant, il n'en demeure pas
moins que, quels qu'en soient les avantages, notamment en termes d'absence d'inflation et de
spéculation, ceux-ci ne peuvent, ni ne doivent, éluder le fait que l'on touche là à des questions de fond
.
L'apanage régalien de battre monnaie est l'une des prérogatives fondamentales d'un état
souverain, or, c'est sa remise en question que cette pratique, encore peu répandue, implique
dans son principe même; ( remarquez, dans une certaine mesure, l'Euro de Francfort aussi...).
Si cette solution alternative venait à se développer, il est clair que cela produirait deux effets
principaux: d'une part, des distorsions de concurrence au détriment des professionnels du service
(même si celles-ci sont surtout théoriques dans le cas de chômeurs ou précaires qui, de toutes
façons, n'y recourraient pas, faute de moyens suffisants) et, d'autre part, un manque à gagner évident
pour le système de financement de l'état et des régimes de protection sociale....
Bien évidemment, le recours à la monnaie officielle semble plus délicat à supplanter dans les
échanges de denrées alimentaires et de biens manufacturés.
Néanmoins, c'est bien vers une contraction de l'influence traditionnelle du billet de banque (et
indirectement, de son émetteur) que tendent ces initiatives, ce cher Mr De Lapalisse aurait fait
observer que la cohabitation de plusieurs moyens de paiement, c'est la fin de l'hégémonie de
celui qui régnait seul...
Cette considération pourrait, à une toute autre échelle, imposer sa logique au détriment du dollar
US avec l'avènement imminent de l'Euro .
A contrario, à l'heure des réticences Néerlandaises sur l'admission de l'Italie dans le premier train,
en France, la nouvelle vigueur des revendications sociales va peser sur la politique de rigueur ; le
strict respect du 3 % de déficits publics et le ralentissement prévisible du rythme de croissance ne
sont pas de nature à élargir la marge de manœuvre du gouvernement.
A mesure que l'on s'approche de l'examen de passage, le temps se gâte... Que l'on soit pour ou
contre, il faut imaginer l'ampleur du séisme monétaire qui découlerait d'un avortement de la
monnaie unique.
Aucune alternative de secours ne semble avoir été envisagée, en tous cas, aucune solution de
repli n'a été rendue publique :imprévoyance, discrétion, certitude, ou méthode Coué ?
L'actualité sera passionnante dans les mois à venir...Déjà, les déclarations de certains
parlementaires de la droite classique semblent atténuer l'impérieuse nécessité de s'en tenir au dogme,
ils parlent même de relance de la consommation ...! Les "eurosceptiques" de gauche sont tout à fait
d'accord et le clament en appelant à l'arbitrage par référendum...
Les "Anti-Euro" de toutes tendances, qui avaient été oubliés un peu vite, se réveillent donc à
l'approche de la dernière ligne droite, en martelant dans une rare unité que le "conseil de l'Euro",
dénué de pouvoir concret, est une mascarade.
Parallèlement, un constat s'impose : L'échéance passée, la toute puissante Banque Centrale
Européenne verrouillerait toute velléité d'accommodement, faisant fi par avance du pouvoir dont se
croyaient investis les élus en général, et les gouvernements en particulier. Ceux là mêmes qui vont
vite réaliser (si ce n'est déjà fait), que s'atteler à de la vraie politique, sans disposer d'une voix au
chapitre en matière monétaire, est une tâche ardue...
Les citoyens des pays membres vont-ils devoir élire des pantins, plus ou moins sympathiques, en
fonction de leur charisme médiatique, et sur la base de théories plus ou moins convergentes, qu'en
tout état de cause, ils seraient dans l'incapacité de concrétiser ?

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Le peuple acceptera-t-il de voir ses élus s'agiter, légiférer, ou s'indigner tout leur soûl dans le vide,
pendant que, dans la forteresse de Francfort, les "dogmatiques indépendants" auront les mains libres
pour continuer à traquer la moindre trace d'inflation dont ils nous rabâchent ( quel paradoxe ! ) qu'elle
est terrassée ?... A l'heure ou la FED évoque des risques de déflation, on croît réver !
Les réticents, les dubitatifs, et les adversaires résolus de L'union Européenne n'ont plus le
monopole des critiques acerbes, on entend maintenant monter la voix de tous ceux qui, partisans de
l'Europe, ou, plus exactement: d'une Europe, contestent le bien fondé des choix retenus par leurs élus
d'hier ou d'aujourd'hui...
Ils s'émeuvent, à juste titre, du fait que la priorité ait été donnée à l'Euro, et non à l'Europe .
Mettre en place, dans un espace harmonisé sur les plans normatifs, fiscaux et règlementaires, une
monnaie commune devenue indispensable est certainement, à terme, une option incontournable; soit,
mais, de là à lâcher dans la nature, des banquiers centraux plénipotentiaires, en niant la
représentation populaire, il y a un sacré pas !...
N' existe-t-il pas, sur ce continent, de nombreuses personnes qui estiment que, sans une Europe
politique opérationnelle, le processus en cours revient à " mettre la charrue avant les boeufs ", et
qui, néanmoins, refusent de se laisser enfermer dans la rubrique simpliste, manichéenne et
caricaturale d'Anti-Européens...

L'OR : quant à lui, a continué à baisser et reste mal orienté, et ce, malgré la proximité du
nouvel an chinois, le vif rebond récent a été, une fois de plus, suivi d'un plus bas inférieur (de très
peu) au précédent .
Bien qu'il soit trop tôt pour en jurer, un plancher semble se former aux environs immédiats des
280 Dollars l'once.
Pour expliquer cette rechute du début d'année, il faut dire que la Corée du Sud (immédiatement
imitée par la Thaïlande), a déclenché une importante campagne médiatique pour faire vibrer la fibre
patriotique (ce qui n'est pas un vain mot) du peuple, que les autorités ont exhorté à se défaire de ses
Dollars et autres devises, ainsi bien sûr, que de ses bijoux en Or, pour les échanger contre de la
monnaie locale et, ainsi, la soutenir ; Je ne suis pas convaincu que les "patriotes"en question fassent
une bonne affaire, mais c'est un autre débat... (près de 10 tonnes auraient déjà été ainsi récupérées, refondues et
mises sur le marché pour régler des ardoises urgentes),
Le féroce appétit de ces populations pour l'Or ne date pas d'hier, dans ces deux seuls pays, les
ménages en détiendraient 3000 tonnes...( et doivent s'en féliciter, car, avec leur maison, c'est souvent
tout ce qui leur reste et c'est l'un des seuls avoirs concrets qui ait, en stagnant, réalisé une
performance relative époustouflante, en papier local ! ) . Cet appétit constitue un fort soutien qui, s'il
se démentait, ferait cruellement défaut. Il serait très fâcheux que ces énormes quantités de métal
viennent ainsi grossir les dégagements récents sur un marché déjà déprimé. La prise de conscience
grandissante du risque de déflation ne contribue pas, surtout au début, à orienter des arbitrages sur
l'aurifère.
Cette perspective d'une liquidation massive des avoirs aurifères privés n'est toutefois pas le
scénario le plus probable, car pour convaincre les passagers du navire de lâcher (sans réelle contrepartie),
leur gilet de sauvetage en plein naufrage, ce n'est plus sur du patriotisme, ou de l'orgueil que devrait
s'appuyer l'équipage, mais sur un héroïsme suicidaire et collectif ; n'en déplaise au capitaine, les pays
touchés ne sont pas peuplés de millions de kamikazes. Le pessimisme généralisé se prête souvent à
des achats: les indicateurs courts et longs sont toujours survendus, ce facteur aussi plaide pour un
rebond proche.
Notons à ce propos que le platine, et surtout l'argent se sont nettement raffermis, le palladium, lui,
s'est envolé. Ces métaux ne sont pas concernés par les acrobaties des banques centrales et,
généralement, évoluent selon les mêmes tendances de fond que l'Or . Pour ce qui concerne le cours
des matières premières, si importantes dans la formation des prix, personne ou presque, ne souligne

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que les plus hauts historiques sont très récents, ils ont été observés durant le premier semestre1997
sur les indices composites
( Moody's, Reuter, CRB.), la légère faiblesse actuelle doit-elle être
perçue comme une correction, ou, au contraire, comme une manifestation supplémentaire des risques
de déflation venus d'Asie ?
L'Or, dans cette incertitude, voit son image de rempart contre l'inflation (et rien que contre elle), lui
coller à la peau, c'est oublier qu'il est aussi l'arme absolue en cas de crise monétaire affectant des
devises majeures, en particulier le Dollar, c'est également faire peu de cas de sa propension à
bénéficier des crises de liquidité et des marchés actions découragés. Dès que nous y verrons un peu
plus clair, la question se posera de constituer une position en métal, et pas seulement en Or papier,
c'est un autre type d'investissement qui, pour des particuliers, ne se conçoit que dans une stratégie de
long terme .

Les mines: La succession de Mr Nelson MANDELA semble se profiler plus tranquillement
qu'on aurait pu le craindre, en tout cas sur le plan politique et social . C'est la continuité qui devrait
prévaloir à la tête de l' A.N.C. avec la montée en puissance du dauphin Mr Thabo Mbeki, qui n'est pas
à proprement parler un débutant. Agé de 55 ans, il a su, ces trois dernières années, se rendre
progressivement indispensable en matière économique, sociale, et même en politique étrangère, ce
fils de l'une des figures emblématiques de la résistance, compagnon de geôle pendant 20 ans de
l'actuel président, est donc propulsé au statut de candidat virtuel pour les élections de 1999... Mais le
gouvernement devra d'ici là, rendre les réformes entreprises plus palpables pour la population (qui a
été patiente) . L'espoir né des élections ne pourra pas éternellement se contenter de débuts, fussentils prometteurs.
Les mouvements se précisent, surtout en Afrique Du Sud, il est désormais confirmé que des
alliances, annoncées dès cet été dans Lettres d'Or, vont se réaliser sous peu: on parle du 02 février
pour Goldco qui serait la fusion de Gencor ( St Héléna, Evander, Béatrix, Oryx), avec Gfsa
(Driefontein, Kloof ), on évoque aussi un rapprochement entre Durban Deep (qui a absorbé Blyvoor... )
et Randgold (East rand etc...), il est encore trop tôt pour supposer qu' Avgold ( Haartebeestfontein,
Eastern Transvaal, Loraine ) serait le troisième partenaire.
Il est important de surveiller le maintien des géants en question à la cote Parisienne, en effet,
Goldco pourrait, au moins dans un premier temps, n'être négociable qu'à Johanesbourg et Londres,
cette éventualité, peu plaisante pour ceux qui n'opèrent que sur Paris, ne doit pas être négligée,
surtout pour les porteurs de titres St Hélena, le problème observerez-vous, se pose aussi pour
Driefontein, C'est vrai, mais dans une moindre mesure, car Anglogold (Vaal Reefs, Freegold,
Western Deep, Elandsrand, Delkraal, Ergo, Western Areas, Joel... ) en détient une bonne partie (au
moins 15%), qu'elle n'abandonnera pas facilement, surtout pour faire plaisir à son principal concurrent
(CQFD); de ce postulat, on peut anticiper une bataille boursière...N'oublions pas l'importance des
réserves en terre qui ne sont pas le moindre de ses atouts.
Les possibilités de choix se restreindront, mais cela ne peut que renforcer la volatilité légendaire
des titres qui resteront disponibles, ils ne seront que quelques uns à se partager tout le volume des
transactions,
La validation technique à été donnée dés la parution du numéro précédent, vous pouvez constater
que les moyennes types:( je privilégie l'utilisation de MM pondérées ) s'étaient orientées à la hausse
avec des croisements confirmés, ceci semblait encourageant...
Le fait que le démarrage ait été simultané pour les grandes mines, et ce dans un fort volume,
invitait à considérer que c'était à un regain d'intérêt pour l'ensemble du secteur que nous
assistions. Dans le numéro de novembre ou l'hypothèse d'un rebond à court terme était évoquée, je
vous indiquais que : "le danger serait un excès de gourmandise", je ne croyais pas si bien dire. La
rechute ultérieure a été cinglante et nous a donné de belles émotions début janvier.: double creux ?
C'est évidement une perspective alléchante pour un technicien ...

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Nous sommes toujours en terrain miné, la tendance majeure reste intacte, et donc, baissière. Les
commentaires qui suivent sont donc à interpréter dans ce contexte, c'est en fonction du niveau de
risque que vous acceptez de courir que les stops de protection seront placés, selon votre sentiment
personnel sur la probabilité d'un plancher et le comportement de vos indicateurs courts favoris.

1998: bonne année? Après la publication fin Décembre d'un indice de confiance des
consommateurs US insolent de santé, le Hérald Tribune titre que l'année devrait commencer en
fanfare...Le Financial Times, quant à lui, souligne (comme Lettres d'Or depuis plusieurs semaines) le dilemne
auquel va être confronté Mr A. Greenspan en matière de taux courts...
Alors, bonne ? je vous le souhaite, mais sans un hypothétique cortège de bonnes nouvelles
inattendues, qui permettrait de renouer très rapidement avec les sommets de l'été, (qui "semblent" à
portée de main), les éléments listés plus haut ont de bonnes chances de réveiller l'ours. Tout
bien considéré, à ce stade, être liquide me semble une position adaptée, l'autre alternative
consistant, en cas de faiblesse des marchés ces jours-ci, à placer des ordres stop de protection sur
toutes les valeurs indistrielles qui resteraient en portefeuille, et, surtout, à s'y tenir.

© G. Sandro / Janvier 1998

+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

Lettres d'Or: n° 9 Février 98 / G.Sandro
Qui sème le vent, récolte...
de nouveaux records !

700 milliards de Dollars, c'est à dire 4300 milliards de francs, voila la note du krach
asiatique présentée par Mr A Greenspan le 30/01/98. Il s'efforce de convaincre le congrès, plus que
réticent, d'augmenter les subventions au FMI qui tire la langue et qui serait dans l'impossibilité de
réitérer, en cas d'urgence, ses coûteuses opérations "Restore Crédit" .
Le rythme de croissance US pour 1997est ressorti à 4.3% avec une inflation de seulement 1.8%,
une baisse des prix à la production et une augmentation des revenus personnels de 5.8%, ces
résultats officiels devraient donner à la gestion Clinton une marge de manœuvre importante, pour la
première fois depuis des années, les Etats-Unis disposeraient fin 1998 d'un excédent fiscal et donc,
budgétaire, bref, de quoi s'offrir une toute petite guerre... .
Les maîtres du monde claironnent, (au moment précis d'une adjudication obligataire fédérale de
quelques milliards de Dollars) que l'assainissement des comptes publics américains permet de ne
plus recourir à l'emprunt (CQFD).
L'hypothèse d'un processus de désendettement (très) progressif devient même envisageable... à
compter de l'an prochain." Le bonheur, c'est toujours pour demain": Pierre Perret.
Avec la hausse généralisée des marchés occidentaux qui ont, cette fois encore, franchi leur très
significative résistance supérieure, dégageant ainsi un potentiel haussier supplémentaire, les

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"grincheux", les baissiers et les prudents sont en voie de disparition, ils sont de plus en plus rares à
considérer et surtout à soutenir que le risque systémique n'a jamais été aussi patent...
Le fait que les Etats Unis soient assis sur un monceau de dettes absolument inédit passe
totalement inaperçu. Or, même si cette dette des ménages, des entreprises et de l'état fédéral
s'aggrave moins vite, même si elle cessait de s'aggraver, et même si elle commençait à diminuer
lentement, elle constitue, et constituerait toujours une aberration.
Il faut néanmoins admettre qu'en s'offrant pendant des années une croissance à crédit, les
autorités monétaires américaines ont réalisé un authentique tour de force, elles ont, en prime, grâce
également à un Dollar yo-yo, à la diminution considérable des crédits d'armement depuis la chute du
mur et à un cycle d'une exceptionnelle longévité, verrouillé l'hégémonie globale des multinationales
US, supprimé un déficit public qui paraissait insurmontable et, accessoirement, favorisé
l'enracinement tout aussi mondial d'un modèle économique et "culturel" (?) imposé, et
désormais incontestable. Si l'A.M.I: Accord Multilatéral sur l'Investissement, est signé en l'état, nos
enfants peuvent commencer à sécher les cours de français pour se mettre au base ball.
Mission accomplie ! Le modèle est copié, et même au delà de la raison:
L'endettement
explosif et chronique de ménages, d'entreprises, de nations, et même de continents entiers se
généralise, et pas seulement en Asie...
Le Dollar est LA monnaie de réserve, et, pour ceux qui savent si bien prêcher la rigueur et
l'orthodoxie ailleurs (chez les autres), peu importe que les échanges commerciaux des Etats Unis
soient chroniquement déficitaires, au " faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ! ", ils pourraient
presque ajouter tout bas: "ne dites pas ce que je fais ! "...
Faisons un petit effort de mémoire, en revenant sept mois en arrière :
Quel est, en cet été 1997, l'environnement perçu par le consensus, quelle est l'opinion la plus
généralement admise ?
La croissance américaine est forte et dénuée de pressions inflationnistes, on a souvent lu ou
entendu des commentateurs auto satisfaits se réjouir de la "mort" (état irréversible par définition) de
l'inflation, les perspectives de résultats futurs pour les blues chips sont déjà chèrement capitalisées
par un marché dont l'anticipation est la vocation naturelle, le billet vert est très haussier, les "experts"
sont unanimes.
L'inexistence de tout risque de conflit militaire (ou civil) sérieux est un credo, le gendarme ONU a
fait la preuve de son efficacité, la convalescence programmée de l'ex-CEI et de son dirigeant sont des
facteurs de stabilité bienvenus.
Le "péril jaune et rouge"est mis entre parenthèses, on courtise sans vergogne le potentiel
démographique et économique de la Chine Populaire et de ses voisins :" Eldorado du troisième
millénaire", au mépris des droits de l'Homme les plus fondamentaux, pire, cette cour, aussi indécente
qu'assidue, ne suscite même plus une indignation de principe chez les "gardiens de la liberté et de la
démocratie" qui, convertis de naissance au réalisme économico-commercial, jugent préférable de ne
s'en émouvoir qu'en dehors des négociations de juteux contrats en Dollars.
La stabilité du Moyen Orient est, en ce début d'été, sinon acquise, du moins probable , la solidité et
la crédibilité du FMI ou des autres organismes régulateurs ne font aucun doute, la santé
impressionnante des économies asiatiques, la stabilité monétaire des pays émergents constituent
autant d'assurances de la pérennité des "nouveaux pôles de croissance" qui seront à la fois les
moteurs (du fait de leur consommation de produits importés qui croît exponentiellement), les relais
(par le décalage de leurs cycles économiques individuels, leur relatif sous-équipement et leurs taux
d'épargne record), et les garants (par leur "saine" compétitivité, gage de modération des prix et de
stimulation de la productivité) de l'inéluctable âge d'or mondialisé que l'on nous explique, que
l'on nous vend, que l'on nous vante, bref, heureusement qu'on les a sous le coude, car sans eux,
l'optimisme n'aurait pas autant de fondements... Il n'en fallait pas davantage pour les promouvoir au
rang de modèles à Davos 97.

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Que reste-t-il de nos amours en 98 ? ...
Amusons nous a comparer les unes après les autres les composantes de ce tableau idyllique,
que constatons nous à l'éclairage du temps passé ? sinon une détérioration notable de tous les
critères, (à l'exception, importante toutefois, des pressions inflationnistes, qui restent modérées dans
les grands pays industrialisés, dont les indices d'activité, de prix à la production et à la consommation
restent sages, et ce, en dépit d'un marché du travail américain surtendu et d'une hausse perceptible
des revenus personnels).
En effet, qu'il s'agisse du Dollar qui s'essouffle, des tensions internationales qui s'exacerbent dans
le golfe, (et plus généralement au Moyen Orient avec la mise au rancart officialisée du processus de
paix Israélo-palestinien) ; que l'on regarde l'état de déliquescence des dragons, tigres et autres
monstres désormais édentés (au moins momentanément), que l'on se tourne vers la Chine,
confrontée à de sérieux problèmes tant structurels que conjoncturels (que les déboires de ses voisins
ne risquent pas d'arranger), et déjà, le tableau perd de sa magie.
Qu'inquiets, l'on cherche un peu de réconfort dans les steppes glacées de l'Est, et c'est le grand
bal de la corruption, des trafics en tous genres, des blanchiments et recyclages occultes, qui s'impose
à l'observateur.
La folie furieuse que représentent les quatorze "Tchernobyl" en puissance, n'est plus surveillée
qu'avec une résignation fataliste, qui n'a d'égale que celle affichée en matière de pollution industrielle
et qui atteint des proportions inédites dans la plus grande indifférence.
Le constat est au moins aussi accablant en matière d'arsenal stratégique dont la décrépitude
affecte plus la fiabilité que le potentiel destructeur. Et que penser des monstrueuses quantités de
déchets ultra-radioactifs stockés sans précaution ou abandonnés en mer ? et qui, outre le péril vital
qu'ils représentent intrinsèquement, pourraient susciter des convoitises. Elles seraient d'autant plus
faciles à concrétiser que la misère ambiante, la désespérance et la corruption institutionnalisée ont
toujours constitué un terreau idéal pour des pratiques maffieuses, par définition, peu soucieuses des
conséquences humaines et écologiques, fussent-elles globales .
Mr Eltsine a été momentanément"réparé", mais tel n'est pas le cas des finances du "payscontinent" plus exsangues que jamais, le"Rouble nouveau" est arrivé, mais iriez vous souscrire à des
émissions obligataires russes pour préparer votre retraite? Notons néanmoins (car c'est assez
nouveau dans le paysage financier actuel) que le président Russe a inauguré cette "nouvelle" devise
en insistant sur le fait qu'elle serait adossée aux importantes ressources en matières premières et en
métaux précieux dont regorge le sous-sol national.
J'attire tout particulièrement votre attention sur le fait que, de crise asiatique en déboires politicomédiatico-judiciaires de Mr CLINTON, les projecteurs de l'actualité ont totalement délaissé cette
importante région du monde. Seuls les propos du président Eltsine, fermement hostile à une
intervention militaire américaine en Irak, ont, très momentanément, rappelé la Russie au bon souvenir
des chroniqueurs. Ils ont à peine masqué le mépris que leur inspirent ces "menaces pathétiques de
troisième guerre mondiale", considérant, non sans une certaine arrogance, que les dés sont jetés, et
qu'avec ou sans l'accord de la Russie, l'implacable PAX AMERICANA sera réaffirmée sous peu,
même si la belle unanimité des "coalisés" de la guerre (propre) du Golfe N°1 n'est plus de mise...
Hormis le Koweït qui prête son sol, seuls le Royaume Uni et l'Australie, sont partants pour en
découdre aux côtés du turbulent saxophoniste qui, lui, semble voir dans ce show une bonne occasion
de faire oublier qu'il ne ménage pas son instrument. c'est donc, cette fois, à une frappe purement
Anglo-Saxonne que les communiqués de la maison blanche nous préparent en précisant que cette
fois, on ne fera même pas semblant de rester "propre".
Si l'on se souvient des propos alarmistes de ceux qui, il y a sept ans pile, soutenaient que
"l'alliance" serait confrontée à la "quatrième armée du monde", on pourrait presque être éffrayés par
leur discrétion. On dit que l'Irak, exsangue, ne disposerait plus que de deux missiles...C'est sans
doute pour cela que l'opération en cours ne mobilise "que" quelques milliers de soldats d'élite
suréquipés...

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Sans doute avez vous eu vent du spectaculaire attentat auquel a échappé le président géorgien,
Mr Edouard Chevardnadze le 10 Février .
C'est la seconde tentative en moins de trois ans... Et alors ?
Alors, la Géorgie est un carrefour caucasien stratégique en matière d'hydrocarbures en
provenance de la mer Caspienne et destinés à alimenter les ports de la mer Noire, le problème n'est
ni simple, ni nouveau, ni bénin, (on se souvient également de la crise relative a l'annexion par la
Géorgie de la flotte militaire ex-soviétique) .
Des intérêts majeurs (Russes notamment) sont en jeu, la concurrence est vive. C'est donc tout
naturellement vers le nord que se tournent les soupçons.
Mais comme rien n'est simple, et que des activistes pourraient trouver leur compte dans un
embrasement, il faut garder en mémoire le contexte régional ; Même sans parler de la Tchétchènie
très proche, la tendance est depuis plusieurs années, à l'émergence de velléités nationalistes dans
tous les pays voisins, le Kazakhstan, l'Arménie, l'Azerbaïdjan... Jusqu'ici, le gouvernement Géorgien
est à peu près parvenu à maintenir une certaine forme de calme, non sans avoir dû se résoudre à
laisser les (très résolus) indépendantistes Abkhaze faire sécession dans le sang voici 5 ans .
C'est donc dans un environnement agité que le président est aiguillonné par la majorité
parlementaire nationaliste, qui préconise, rien moins que le "blocage" des bases militaires Russes
par l'armée Géorgienne ... Dire que la tension monte entre Moscou et Tbilissi n'a donc rien d'excessif
. Il est trop tôt pour en tirer des conclusions, mais nous devrons garder un oeil sur les éventuels
développements de cette affaire, au moment où le monde prend conscience de l'importance
stratégique des oléoducs appelés à traverser l' Afghanistan sous le joug des talibans, dont l'antiaméricanisme est mis en veilleuse à grand renfort de pots de vin. Les exigences de l'Irak ne sont pas
forcément les seules considérations qui ont été examinées par le Pentagone avant de mobiliser la
septième flotte.
Aux yeux des populations d'Asie du Sud-Est, les organismes de régulation ont perdu tout crédit en
imposant des plans de "sauvetage" drastiques, complètement étouffants, qui, sur le terrain, sont vécus
avec amertume par les millions de salariés qui n'ont pas (ou peu) bénéficié des années de vaches
grasses, et qui se voient, du jour au lendemain, chargés de consentir d'immenses sacrifices pour,
justement, rendre possible le soutien accordé aux responsables de leurs maux, ceux là même qui les
ont, au grand profit de leur intérêt personnel, conduits avec une légèreté criminelle dans cette galère,
et qui, en fin de compte, s'en tireraient plutôt bien... Et ils ne sont pas contents les gens, mais alors,
pas contents du tout !
Les succès, souvent spectaculaires, ont toujours été individuels, et l'échec, lui, devrait être
partagé ?
L'histoire et l'expérience nous apprennent, qu'à la bourse comme au restaurant, cette vocation
soudaine pour la solidarité et le partage de l'addition entre les convives est toujours une idée de ceux
qui ont le plus et le mieux mangé ...
Si cette curieuse conception du risque est systématiquement de mise lors des grandes
catastrophes financières, elle n'est, en revanche, jamais à l'ordre du jour quand les marchés
s'envolent, quand ils atteignent des niveaux surréalistes. On encense alors l'initiative et l'adresse, on
légitime la juste récompense de ceux qui "osent prendre des risques".
Surtout, ne vous méprenez pas sur la portée de ces propos, loin de moi l'idée que le talent et le
travail ne doivent pas être encouragés et gratifiés, des inventeurs, des chercheurs et des vendeurs
sont vitaux pour l'intérêt bien compris de tous, et le meilleur moyen de susciter ces précieuses et
saines vocations ou ambitions n'est pas de les charger de culpabilité et encore moins de honte, mais
encore faudrait-il identifier et préciser une bonne fois pour toutes, ce que l'on englobe dans cette
notion de risque : Risquer, c'est bien, mais assumer soit même les risques encourus, c'est mieux.
On s'étonnera certainement, cette fois encore, et avec une sorte de regret ou de candeur affectée,
que le développement économique de ces régions ait contribué à un éveil culturel et politique de leurs

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peuples. Instruire la masse pour lui faire atteindre, en un temps si bref, un niveau technologique aussi
élevé, n'est pas compatible avec une attitude durablement arrogante ou cynique des dirigeants,
L'homme instruit est moins aisé à manipuler. Il répugne à être pris pour un imbécile, il peut même,
comble de l'horreur, réaliser à quel point l'union fait la force...
Le mois dernier, je vous faisais part de mes craintes concernant la paix sociale en Corée du Sud,
et j'évoquais des émeutes en Indonésie : Bingo !
Ce phénomène de rejet et de révolte se manifeste différemment chez ces deux "crackers" : Au
"pays du matin calme", les syndicats, confédérés dans la KCTU, qui avaient obtenu des avancées en
droit du travail et un accord de principe sur la création d'un régime d'assurance chômage en
contrepartie de dizaines de milliers de licenciements, estiment que le patronat , les conglomérats
industriels et financiers et le nouveau gouvernement, ne font pas assez d'efforts, et imposent une
austérité bonne pour le peuple, mais qu'ils rechignent à s'infliger à eux même. Ils reviennent donc sur
cet accord et menacent de déclencher une formidable grève générale. Ils font des émules chez leurs
voisins et c'est sur ces positions radicales que les leaders des syndicats d'Asie du Sud-Est se sont
quittés après leur rencontre du 10 février à Singapour...
En Indonésie, ou la hausse du prix des denrées alimentaires de base est vertigineuse, la situation
est encore plus incontrôlable, les émeutes se multiplient, sporadiques, dispersées, elles se répandent
dans tout l'archipel.
Le mécontentement populaire se focalise sur la minorité chinoise qui représente à peine plus de
2% de la population et qui détient près de 70% de l'économie. Son hégémonie s'exerce en particulier
sur les commerces alimentaires...Le vieux dictateur Suharto, qui n'est pas tombé de la dernière
averse, sait mieux que personne ce que son régime corrompu doit à cette minorité chinoise qui
bénéficie de ses largesses et qui, donc, le soutient .
Néanmoins, le régime est menacé, le despote est fragilisé. Il était déjà dans le collimateur des
occidentaux, qui voient d'un mauvais oeil ses déclarations fracassantes et populistes.
Sa dernière lubie en date : La fixation d'une parité avec le Dollar, a été interprétée comme un
crime de lèse majesté, et, du coup, le FMI menace Djakarta de suspendre son aide de 43 milliards de
Dollars, et de différer la mise en oeuvre du futur "fonds de stabilisation de la Roupie Indonésienne" qui
sera débattue à partir du 21 février au G7 de Londres, et qui devrait être doté de 15 Mds $ destinés à
permettre aux entreprises surendettées en Dollars d'en acheter à moitié prix pour régler leurs
échéances. L'idée émane parait-il de la" BAD" (un nom pareil, ça ne s'invente pas...) : Banque
asiatique de développement.
Quoi qu'il en soit, dans cette situation très délicate, le pouvoir ne pouvait rêver bouc émissaire plus
adapté que cette communauté chinoise de 5 millions d'âmes qui tombe à pic pour servir de contre-feu
à la vindicte populaire .
La Roupie Indonésienne, de son côté, poursuit sa descente aux enfers en abandonnant encore
24% supplémentaires qui viennent s'ajouter aux 73% déjà concédés et qui l'amènent à une
dépréciation de quelques 81% contre Dollar...! Il n'est donc pas tout à fait surprenant que le
gouverneur de la banque centrale se soit vu renvoyé dans ses pénates, même si tout le monde sait
qu'il a été confronté à un cataclysme dont il ne saurait être tenu pour seul responsable et qui reflète
surtout une incurie collective, sinon générale, et dont la richissime famille Suharto a longtemps
bénéficié.
Mais rassurez vous: La crise asiatique, c'est du passé ! Il n'est qu'à examiner la santé des
bourses occidentales et la sérénité affichée par les grands argentiers s'en convaincre...

L'OR : Avec la clôture des comptes annuels, on dispose d'éléments qui permettent de prendre
un peu de recul :
Les ventes d'Or des banques centrales ont été encore plus importantes en 1997 que les chiffres
de fin d'année ne le laissaient craindre: 825 tonnes, excusez du peu ! Elles s'y sont mises à quatorze

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pour atteindre cette quantité considérable, nous avons vu ensemble que ces ventes ont été
annoncées en fanfare et abondamment commentées ...
Pendant ce temps, et avec une discrétion inversement proportionnelle, mais tout aussi frappante,
Dix Neuf autres banques centrales en auraient acheté 432 tonnes...
Il y aurait donc d'un côté quatorze pays dirigés par des gens intelligents, qui "savent" vendre quand
les prix sont au plus bas de 18 ans, et en face, dix neuf pays dirigés par des imbéciles, ignorants de
surcroît, qui profitent des soldes pour acheter ! (?) Comment les arguments et motivations des uns
(les vendeurs), auraient-ils pu échapper aux autres ? Y aurait-il plusieurs évidences, plusieurs
logiques ?
En tout état de cause, le différentiel atteint 393 tonnes que l'on appellera"ventes nettes" et qui
sont venues peser sur le marché, cela a eu pour effet de relativiser de moitié le déficit entre l'offre et la
demande mondiale.
Le 03 février, nous avons eu droit à un nouvel épisode du feuilleton : Des rumeurs ont fait état
de ventes d'Or de la banque centrale Sud Coréenne
( tiens, elle en a encore ? ) pour "arbitrer en
faveur d'investissements plus performants" et Dieu sait qu'au pays du Won, on est expert en
matière de performance...! Pourtant, en monnaie (?) locale, l'Or a été un placement fantastique;
comme quoi, la performance est une notion toute relative !
En fait, il semble que les appels réitérés à "la conscience patriotique", dont je vous faisais part le
mois dernier, aient trouvé de réels échos dans la population, le réflexe national a été doublé d'un
sursaut d'orgueil et ce sont selon la radio, près de 5 tonnes d'Or qui, sous forme d'alliances et de
bijoux divers, seraient apportés chaque jour à la banque centrale qui s'empresse de les vendre. Si
les chiffres officiellement communiqués sont exacts, ce qui reste du domaine de l'hypothèse, ce sont
des quantités considérables qui sont ainsi déversées.
Vous noterez qu' hormis le jour même de cette annonce, où l'once à New York passait de 305 à
297.2 $, le cours du métal a, ensuite, semblé ne plus en pâtir. De même, si les mines ont
immédiatement accusé le coup, cela ne les a pas empêchées de poursuivre leur rallye.
Outre-Atlantique, la thèse d'un mensonge présidentiel a fait vaciller un Dollar qui s'est ensuite bien
repris, avant de rechuter lourdement pour rebondir aussitôt: retour à la volatilité pour "l'étalon vert".
L'Or qui n'attendait que ça, a regagné une altitude qu'il n'a pas reperdue lors de la reprise du billet
vert, c'est assez rare, surtout ces derniers mois, pour mériter d'être souligné, car ces deux supports
sont, le plus souvent, "contra cycliques" en tendances longues...
Il semble que le fort mouvement haussier récent soit barré à hauteur des 305 / 308 $ l'once,
tout franchissement libérerait un potentiel important, à l'inverse, des soutiens importants se
trouvent aux niveaux successifs de 297 puis 287 et surtout 275 / 280 $, tout nouveau recul de deux
clôtures consécutives en dessous traduirait une poursuite de la baisse qui pourrait même s'accentuer,
comme à chaque fois que des espoirs ont été déçus, mais nous n'en sommes pas là.
Dés le numéro d'Octobre 1997, je vous signalais que les stocks de Silver étaient à un plus
bas historique et que plusieurs spécialistes respectables considéraient la hausse du Silver
comme probable, sinon imminente. L'argent métal a plus que confirmé ses très bonnes
dispositions, sa hausse a même été impressionnante...On attribue à Mr Warren Buffet , (qui est
l'un des investisseurs américains les plus célèbres), la responsabilité de cette envolée dans un
marché déprimé qu'il aurait tout simplement asséché, un peu à la manière des frères Hunt il y a 18
ans jour pour jour, souhaitons lui une fin moins dramatique que celle de ses prédécesseurs, car la
crise de panique qui suivit l'échec des intrépides texans fit sombrer l'ensemble des métaux précieux.
Je ne crois pas aux coïncidences, un aussi spectaculaire "corner" ne peut réussir, (aussi
immenses que puissent être le talent et les moyens du chef d'orchestre), que si plusieurs musiciens
connaissent la partition et consentent à la jouer. Comme je vous l'ai déjà signalé, les métaux précieux
évoluent généralement selon une tendance majeure commune...

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Les Mines : Elles sont nombreuses à avoir littéralement "explosé" à la hausse, vous avez
disposé des signaux d'achat . Je ne peux pas vous garantir que je parviendrai à faire régulièrement
aussi bien à l'avenir mais vous pouvez compter sur moi pour faire de mon mieux.
Normalement, et si vous avez ( en entendant les bruits de bottes), pris le parti de ne pas attendre
le renversement de la tendance baissière de fond (longue), vous avez dû réaliser un carton...
En tout cas, que vous soyez montés en marche, ou que vous soyez sagement resté sur le quai en
attendant une consolidation, ce phénomène spectaculaire est rassurant pour l'ensemble du secteur
car il semble confirmer que notre raisonnement "archaïque"n'est pas si fantaisiste que l'écrasante
majorité le prétend (le craint)... Et c'est bien la confirmation qu'il se passe souvent quelque chose de
positif au moment précis où même les plus fervents commencent à se poser de sérieuses questions
sur la pertinence de leurs anticipations.
Dans ce cas de figure, et sans toutefois vendre la peau de l'ours..., le potentiel à venir resterait
colossal.
A plus court terme, on observera que dans la majorité des cas, c'est dans la zone d'influence de
la très importante MM 325 pondérée (qui identifie remarquablement les tendances majeures) que les
cours se sont mis à latéraliser, de même, les indicateurs optimisés sont un peu tendus, ce n'est pas,
en soi, un signal de vente, (car dans les marchés très vigoureux, c'est toujours le cas, ils
accompagnent souvent la hausse en restant collés au plafond ). En revanche, lorsqu'ils divergent en
adoptant une allure moins conquérante que les cours, ou qu'ils quittent leur zone de tension, il est
temps de placer des stops proches, ou (et) de se fier à un oscillateur de moyennes mobiles que vous
aurez pris soin de paramétrer selon vos préférences, mais qui devra avoir été testé sur le secteur
aurifère.
Les oscillateurs "classiques" (20/50 ou 50/200), éprouvés sur les marchés"classiques", sont
inopérants, voire dangereux sur les mines, en ce qu'ils retardent beaucoup trop pour nos bombes
préférées.
Une méthode parmi bien d'autres, consiste à marier un oscillateur court et un plus long, le premier
permettant d'optimiser des allers-retours sur une moitié de chaque ligne, et l'autre, de laisser courir la
tendance moyenne tant qu'elle reste intacte, sans trop s'exposer toutefois à un retournement majeur
ni multiplier les signaux, ce qui est éprouvant, coûteux et frustrant, qu'y a-t-il de plus décevant que de
se faire cueillir par un stop et de voire, une fois out, qu'il fallait rester ?
Le secteur des mines est un spécialiste de ces "coups de Trafalgar", l'oublier serait funeste. C'est
pourquoi, en présence de divergences baissières, comme celles qui semblent se former en ce
moment, il ne faut pas hésiter à concrétiser ses gains par une prise de bénéfice partielle dés
que votre oscillateur court devient négatif, l'usage d'une moyenne mobile plus longue (par ex MM
quadratique 65 jrs, PH / PB sur 2 ) est recommandable pour décider de conserver ou d'abandonner,
par sécurité, le solde de la ligne. On observe en cette mi-février une formation qui ressemble à un
sommet, prudence donc, des allègements très bénéficiaires, au moins partiels, sont tentants pour
espérer racheter plus bas. On peut aussi, sans qu'il y ait paradoxe, laisser trainer des rachats stop au
dessus du plus haut récent.
Malheureusement, le bouclage de ce numéro intervient en pleine zone d'incertitude dans le
concert des nations, l'issue de la tentative de médiation"ultime" de l'ONU d'ici 5 jours sera
donc déterminante pour les mines. Je n'aime pas vous asséner des formules bateau du type: "Si
ça ne monte pas, ça va descendre" En l'occurrence, c'est pourtant tout à fait, à ce stade, ce que l'on
peut logiquement pronostiquer .
Si, comme on peut le souhaiter aux populations civiles, le leader Irakien cédait, (ce qui
n'est pas vraiment le genre de la maison), et que le bombardement était évité, une réaction
épidermique des mines serait probable, vous aurez donc à cœur de suivre les négociations de
près.

© G. Sandro /

Février 1998

41

Hardinvestor /

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++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
LETTRES D'OR N° 10 MARS 98 / G.Sandro
ZONE ROUGE CERISE :
La cerise est un fruit sublime mais délicat .
La plus belle cerise est toujours sur la branche la plus haute (fine) !
Le cerisier est connu pour être un bois cassant qui ne prévient pas .
Il existe une variété de cerises amères .
C'est le dessert du merle moqueur.
Cette espèce est idéalement associée au grisant alcool .
L'excès de cerises déclenche coliques et diarrhées .
La zone rouge ne sert pas qu'à décorer le compte-tours .

Panorama: La performance de "Bagdad Koffi"a permis d'éviter, au moins pour cette fois,
une frappe Anglo-Saxonne en Irak. Il a offert une porte de sortie digne pour chacun des protagonistes
: D'une part, le président américain et son état major ressortent confortés par cette démonstration de
force et de détermination, et d'autre part, Saddam Hussein reste en place, ce qui n'était pas acquis s'il
s'était entêté, et impose à l'opinion mondiale un débat sur l'assouplissement d'un embargo dont la
levée n'était plus à l'ordre du jour.
A défaut de médicaments et de nourriture, cette perspective, et plus immédiatement, l'absence de
bombardement, constituent les premières bonnes nouvelles, pour ce peuple martyr, depuis l'armistice
avec l'Iran.
La population est doublement victime: utilisée comme bouclier humain par un régime dictatorial,
elle souffre bien plus de l'embargo que l'entourage du tyran moustachu. L'explosion de la mortalité
infantile est telle, que certains vont jusqu'à parler de génocide à propos de l'intransigeance
Américaine, infligeant une sérieuse claque à l'image de "principal défenseur du droit
international" dont se targuent les Etats Unis qui, parallèlement, ne poussent pas le sens du
devoir jusqu'à régler leur ardoise à l'Onu...
Tel Zorro, Benetton arrive à la rescousse pour boucler les fins de mois (ne riez pas, ce n'est pas
encore un poisson d'avril) .
Au moment précis où le monde se félicite de cette issue qui ne coulait pas de source, et veut y voir
un gage renouvelé de l'efficience de la concertation internationale, un nouveau foyer de tensions
apparaît au Kosovo.
Ces évènements dont vous avez forcément eu vent, rappellent trop exactement la Bosnie pour
être traités par dessus la jambe, depuis 10 ans, cette province Serbe peuplée à 90% d'Albanais est
considérée comme une poudrière ethnique, mais les similitudes s'arrêtent là, les risques de contagion
sont présentés comme assez sérieux par des professionnels des relations internationales, pour
l'heure, l'exode s'organise et le bilan des affrontements s'alourdit, ce qui est préoccupant.
Tâchons de dresser un rapide constat des principales différences :
En premier lieu, la communauté internationale avait une légitimité pour intervenir en Bosnie
Herzégovine, dont elle avait reconnu le droit à l'autodétermination, ce n'est pas le cas du Kosovo, ce
qui rend le problème plus épineux en l'absence d'agresseur extérieur.
En outre, tout le monde sait combien étaient artificielles les frontières de la Yougoslavie
communiste. Les boiteux accords de Dayton se sont bien gardés d'aborder le cas de la population

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Hardinvestor /

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Albanaise de Serbie (encore la méthode Coué ?), pourtant, l'Albanie dont l'armée est en alerte à la
frontière, a déjà clairement manifesté son intention de ne pas laisser une purification ethnique
s'accomplir contre ceux qu'elle considère comme ses ressortissants, fussent-ils émigrés.
La troisième complication est la manière dont les populations du sud des Balkans interprètent la
problématique ainsi posée; Je n'y ai pas d'informateur, mais la tentation de craindre qu'elles voient
dans cette répression une cristallisation des antagonismes séculaires entre orthodoxes et
musulmans est grande. La Macédoine voisine ne connaît déjà, depuis quelques années, qu'une paix
intérieure très relative, le Monténégro (destination de nombreux réfugiés) n'est pas un modèle de
stabilité, la Grèce fronce les sourcils et, du coup, la Turquie hausse le ton ...Pas bon tout ça.
L' attitude de la Serbie à l'égard des élections générales prévues pour le 22 mars 98 sera donc à
suivre de près. En effet, ce scrutin a été auto-décrété par le LDK d'Ibrahim Rugova, (qui est déjà
virtuellement considéré comme président par 1800.000 Albanais sur les deux millions d'habitants que
compte cette province) et qui cherche à officialiser sa légitimité aux yeux de la communauté
internationale. Je ne vous surprendrai pas en indiquant que ces élections ne sont évidemment pas
reconnues par Belgrade. Slobodan Milosevic laissera-t-il cette consultation se dérouler sans recourir à
de nouvelles "opérations de police" comme il a appelé l'engagement de chars et d'escouades
militaires chargées d'assiéger les villages rebelles ? Malgré les pressions occidentales, ce n'est pas
acquis.
La cerise sur le gâteau, c'est l'embarras évident de la Russie. D'un côté, faire bonne figure aux
yeux des puissances occidentales dont elle sait avoir besoin pour pouvoir prétendre à un éventuel
redressement économique reste un souci justifié; de l'autre, elle ne peut se résoudre à renier son lien
historique avec le petit frère Serbe dont elle réaffirme qu'il se limite, dans le cadre du droit
international, à garantir par une "opération de police intérieure"
son autorité politique et son intégrité fédérale.
C'est la mort dans l'âme qu'elle avait, au nom du même droit
international, accepté, en fin de comptes, de s'associer aux efforts de l'ONU
en Bosnie. Cette fois, elle condamne, par avance et avec fermeté, toute velléité d'intervention
occidentale, et dénie même à l'ONU le droit d'instaurer des sanctions économiques contre Belgrade
ou de prononcer un embargo sur les ventes d'armes .
Il n'échappe à aucun observateur que cette position a également une autre origine, aussi, sinon
plus importante encore: admettre une ingérence au Kosovo, ce serait légitimer par avance le même
processus en cas de détérioration du climat dans les républiques du sud qu'elle considère encore
comme parties intégrantes de"son" empire (cf la Tchétchénie).
L'Europe, quant à elle, parle d'une seule voix, celle de la vigilance et de la fermeté, c'est important
car il s'agit bel et bien d'un test grandeur nature de sa capacité à rester crédible dans le concert
des nations (en tant qu'entité concrète). J'ai, dans cette lettre, déjà déploré que l'Europe monétaire
ait été décrétée avant la naissance d'une Europe politique digne de ce nom, ce conflit est
potentiellement contagieux, et il est à ses portes...
De sa capacité à relever le double défi de ne pas se limiter à des positions de principe ou à
des mesures de pure forme, et à se faire respecter une seconde fois (après l'Irak) comme autre
chose qu'un vassal des Etats unis dont les décisions étaient, jusqu'alors, simplement
enregistrées et avalisées, dépendra son crédit international pour les mois et les années à venir.
L'archipel Indonésien et sa roupie continuent à sombrer et, pour faire bonne mesure, Suharto est
"réélu" comme d'habitude depuis 32 ans, par l'assemblée qu'il a lui-même désigné, lassé de ses
déclarations fracassantes et de son peu d'entrain à respecter les conditions draconiennes imposées,
le FMI bloque l'envoi du parachute. La population s'impatiente et, malgré une répression sans faille,
l'opposition (terme sacrilège jusqu'ici) s'organise .
Dans toute la zone Asean, en dépit de rebonds parfois spectaculaires de certains marchés, la
situation concrète se détériore de jour en jour; avec les millions de licenciements en cours, la

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population se désolvabilise, ce qui ne peut qu'accroître le désarroi des pme et la paralysie évolutive
d'économies déjà quasi-tétanisées.
Le Japon, sur lequel tout le monde compte pour décrisper la contracture,
s'avère encore incapable de retrouver, chez lui, un rythme de croissance digne de ce nom. Pire, les
dernières statistiques font état d'une prudence encore accrue des ménages Nippons qui redoutent, (à
juste titre) une hausse du chômage.
Comme je vous l'avais laissé entendre il y à quelques semaines, le X ième "plan de relance" est à
peine en route, qu'on en annonce déjà un Y ième, mais la consommation intérieure baisse quand
même.
Pourtant, la planète boursière persiste à croire (rêver) que ce richissime malade va la sortir de
l'ornière... Méthode Coué !
Pour ce qui concerne les monnaies, on notera la dévaluation de 14%, ce week-end, de la
Drachme Grecque, qui, du coup, intègre le SME... De mieux en mieux !!!
En décembre 97, je soulignais, à propos de la fragilité des monnaies, un début de dépréciation de
cette devise. Qui d'autre vous a tenu ce langage ?
Piqure de rappel préventive : S'il est, dans l'évolution erratique des marchés, une vérité qui soit
admise, c'est bien la corrélation existant entre la tendance des taux longs et la santé des indices
actions. Elles sont antagonistes et quasiment symétriques.
Certes, le niveau des taux courts est important aussi, et ce, tant en termes psychologiques, que
purement mathématiques, mais le niveau des taux "administrés"(courts), s'il constitue un indice
précoce fort utile pour qui cherche à anticiper, reste moins déterminant, pour les actions, que celui des
échéances lointaines qui reflètent la confiance dans l'avenir. Ce niveau ne se décrète pas en petit
comité, il résulte de la simple et brutale confrontation de l'offre et de la demande de papier obligataire.
Si les entreprises financent l'essentiel de leurs investissements par l'émission d'obligations
longues, cela est encore plus évident pour ce qui concerne les déficits des Etats.
En outre, le placement concurrent des actions en période troublée est, pour toute une génération
d'épargnants, d'investisseurs, et même de spéculateurs, l'achat d'obligations, jugées (parfois à tort)
plus aptes à traverser les orages en limitant la casse.
C'est pourquoi, en voyant il y a quelques semaines, un emprunt à 30 ans à 5.73% aux Etats Unis,
je vous faisais part de mes réserves sur l'attrait de ces émissions obligataires, entre-temps, une nette
tension s'est emparée des taux longs qui, début mars, sont (momentanément il est vrai) repassés au
dessus des 6.07%. Si elle ne suffit pas à valider un renversement de tendance longue, cette
évolution démontre qu'en dépit des commentaires enfiévrés, de nombreux autres protagonistes
hésitent aussi...
N'oublions pas que cette descente spectaculaire des taux, qui a fait le bonheur de détenteurs
de dette américaine, est surtout le résultat des transferts massifs de capitaux en provenance (en
fuite) d'Asie, qui ont dopé la demande pour les emprunts d'Etat à 30 ans, ces "refuges"qui ont
été présentés comme seul havre de sérénité... Le gros du transfert s'est produit avec l'arrivée des
retardataires qui n'ont, pour la plupart, pas ou peu bénéficié du mouvement et qui se sentaient du bon
côté en allant, mais un peu tard, investir sur de la dette US dont la rémunération était (et reste)
historiquement basse pour de telles durées.
Or, si l'on se reporte à la motivation initiale de ces transferts massifs, on peut imaginer que l'idée
de retourner sur les places désertées (où parait-il certains cours malmenés constituent désormais des opportunités de
long terme) doit en titiller plus d'un, une inversion du flux, qui n'est pas à l'ordre du jour, ne peut donc
pas être exclue d'emblée, on imagine sans peine l'effet qu'elle produirait...

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Hardinvestor /

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Sauf anticipation d'une panne sérieuse de l'économie américaine, pour cause de contagion
débridée (rires) qui justifierait une poursuite de la hausse des obligations, si l'on se penche sur le
potentiel de baisse supplémentaire des taux longs américains, qui semble très faible, force est en
effet de reconnaître à l'éclairage des statistiques relatives aux ventes de détail :
(+ 0.5% en
février, soit + 6% en rythme annuel : 0.5 X 12 ) ou au chômage, à un nouveau plus bas, que les motifs
de la hausse récente des obligations (à fortiori longues) ont de bonnes chances d'avoir vécu, j'aurai
déjà bouclé cette lettre lorsque tomberont les statistiques prévues pour le 19 mars, mais le CPI devra
être surveillé .
Parallèlement, Mr A.Greenspan, toujours aussi expert en "Ni Oui-Ni Non" et autres réponses de
"Normand" a une fois encore affiché en début de mois, une certaine prudence, ne sachant pas encore
clairement si c'est à la hausse, pour calmer la surchauffe intérieure, ou à la baisse, pour amortir le
choc en retour asiatique, que la FED agirait sur les taux courts.
En n'écartant aucune éventualité en matière de politique monétaire, elle confirme son embarras
quant à la direction à privilégier dans la nappe de brouillard où elle entre, et dont personne ne connaît
l'étendue. Un statu-quo sur les taux courts, en attendant d'y voir plus clair, est donc le scénario le plus
prévisible pour sa prochaine cession prévue pour la dernière semaine de mars.
Le marché, pour sa part, voit en toutes choses matière à festoyer :
les signes de vigueur excessive de l'économie US, et les risques d'inflation qu'ils induisent n'inquiètent
plus personne (à part peut être la Fed), les pré-annonces de révisions en baisse des bénéfices qui
sont communiquées par les fleurons technologiques du Nasdaq, sont, bien sûr, sanctionnés, mais on
cherche à y voir une saine transparence, on ne veut baisser ni sur le SP 500 ni sur le Dow Jones;
l'inertie positive est importante, galvanisés, ivres de plus-values théoriques, les opérateurs persistent
à ne retenir que ce qui réjouit, ils passent à la trappe les motifs objectifs d'inquiétude et on les
surprend carrément à se féliciter de la débandade asiatique dans laquelle ils ne voient (et ne
veulent voir) que la pression baissière qu'elle exerce sur les taux longs...
La prudence, est plus que jamais, pour les jeunes traders de Wall Street, assimilée à un
comportement de "Loser", alors, mimétiques, les caméléons "winners"de tous âges gardent leurs
lunettes roses et restent habillés de vert.
Ils spéculent à la marge, "comme les vrais" ce qui, en bon français, signifie qu'ils s'endettent
copieusement pour continuer à acheter, malgré la hausse frénétique, toujours davantage d'actions
en bénéficiant d'un fort levier (un peu comme sur notre RM, mais sans les effets modérateurs des
liquidations mensuelles ) et encore, je ne parle ici ni des options, ni des autres outils à levier, contrats
futurs, options sur des options etc... .
Tant que les tendances sont intactes, les comptes sont créditeurs et les courtiers bienveillants,
cela leur est donc très profitable, mais que survienne un grain de sable dans l'engrenage spéculatif, et
les caméléons, confrontés à un appel de marge, risquent de changer de couleur : pour le coup, "être
vert" pourrait bien retrouver sa signification habituelle et s'appliquer idéalement à leur teint déconfit.
Notez bien cette information qui en dit long sur l'ampleur du phénomène: Si l'on se penche sur le
patrimoine moyen du ménage américain, on y trouve plus de 29% d'actions. C'est évidemment
historiquement élevé et s'explique en partie par la "multiplication des petits pains" due à ce marché
haussier phénoménal, inédit.
Beaucoup d'entre vous doivent commencer à me prendre pour un sacré rabat-joie, grincheux par
conviction, sinon par nature, surtout lorsque comme en ce moment, les indices restent techniquement
très haussiers.
Et pourtant, en dépit du fait qu' inquiet des excès généralisés, j'ai sous-estimé le potentiel de
ce"monstre" dont la santé ne se dément pas, et qui reste, répétons-le car c'est important,
techniquement haussier, je ne puis m'empêcher de poser que plus il s'accélère, plus ce très important
mouvement présente les caractéristiques classiques de la frénésie annonciatrice des mégasommets...

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Hardinvestor /

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Je ne suis pas né baissier et ne le suis pas devenu par principe ou par souci d'originalité, je
préfère seulement, dans une optique d'investissement, surveiller les basses eaux que les sommets
Himalayens...
Malheureusement, les même causes produisent les mêmes effets...! A l'heure où la place
tenue par l'Histoire dans les programmes scolaires est réduite à la portion congrue, n'oublions pas de
réviser les récits qui traitent de la "mania" des tulipes dans la Hollande de 1836, de la frénésie des
actions de chemins de fer pendant les second et troisième quarts du 19è siècle, des délires de la
toute fin des années 20, ou, plus près de nous, de la fin des années 70, puis des sommets sur les
métaux précieux en 1980; ou encore des projections sur le Japon fin 1989, sans s'attarder à nouveau
sur le sort récent des monnaies et des titres asiatiques... à chaque fois ceux qui sont sortis un peu
trop tôt sont d'abord passés pour des pessimistes, avant que grâce leur soit rendue.
Les exemples pullulent qui démontrent qu'un marché n'est jamais aussi attirant que lorsqu'il
n'est plus attractif, même Goliath, colosse arrogant et respecté s'il en fut, quelques secondes avant
sa mort... était encore plein de vie.
Si au début de ce chapitre, j'ai évoqué la corrélation existant entre la tendance des taux longs et
le comportement des indices actions, ce n'est pas pour enfoncer une porte ouverte en écrivant ce que
tout le monde sait, c'est, bien au contraire, pour insister sur le fait que la tendance est plus
importante que le niveau des taux en soi, ainsi on a, dans le passé, déjà vu des actions monter
alors même que les taux d'intérêts étaient relativement élevés, mais stables, ou orientés à la baisse.
En revanche, même lorsqu' ils sont très bas, ce qui est le cas présentement, s'ils s'orientent à la
hausse pendant quelques semaines, les marchés actions décrochent toujours. De nombreux
indicateurs comme le délai de recouvrement (DR) ou la prime de risque découlent d'une évaluation
théorique des actions au regard, justement, du niveau de ces taux, son évolution prévisible est donc
essentielle. Autrement dit, il n'y a pas le feu, mais cet aspect ne devra en aucun cas être perdu de
vue.
Transition idéale, l'Or, lui, évolue généralement dans le même sens que les taux longs
américains, c'est à dire à contrario des obligations à 10 et surtout 30 ans...

L'Or: Si la tendance longue n'a pas encore été invalidée au sens technique du terme, plus le
temps passe, et plus la thèse d'un plancher atteint le 09 janvier 98 par l'once à 378 $ prend de la
consistance, à ce stade, il est encore très délicat de l'affirmer, et plus encore de l'écrire, et ce d'autant
plus que les cours reperdent du terrain. En effet, ce cher Monsieur de La Palisse, que nous avions
quelque peu délaissé le mois dernier, et auquel il est parfois sain de se référer, nous rappellerait fort à
propos, qu'une tendance longue baissière ne peut être considérée comme s'étant inversée que
lorsque des points bas ascendants forment, à leur tour, une tendance nouvelle qui, elle, sera
haussière.
A diverses reprises, je vous ai répété que généralement, les métaux précieux évoluaient selon des
tendances longues communes. Nous avons vu ensemble au fil des derniers mois que le palladium, le
platine et l'argent se sont d'abord ressaisis, puis littéralement envolés, le comportement très vigoureux
du palladium ce mois-çi (même s'il a été attribué à des retards de livraisons Russes) confirme la
déconnections de plus en plus nette entre les métaux précieux et les matières premières, qui, elles,
souffrent beaucoup, à l'image du pétrole qui pourrait même, dit-on chez les pros, casser les 13 $.
Pour l'heure, cette réjouissante allure de ces trois métaux précieux ne s'est pas réellement
démentie, et on commence même à lire des commentaires favorables au Silver...
Peut-être avez vous trouvé dans la presse de ce mois ci, la confirmation du remarquable
"corner"que Mr Warren Buffet tente, avec un brio consommé, d'organiser sur le marché du Silver et
dont je faisais état le mois dernier ; Si tel n'est pas le cas, je vous propose un petit résumé:
Cet investisseur auquel le monde financier reconnaît assez unanimement, et depuis de longues
années, un talent exceptionnel, a déclaré avoir fait l'acquisition début février, d'une quantité énorme

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Hardinvestor /

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d'argent métal : 129 millions d'onces, ce qui fait plus de 4000 tonnes ! C'est bien évidemment
considérable...
Pour fixer un ordre d'idée, cela représente, peu ou prou, un bon cinquième de la production
annuelle mondiale !
Point n'est besoin d'être grand clerc pour deviner que, sitôt connue cette nouvelle, les cours se
sont envolés, en effet, tant la quantité en cause que la personnalité de l'acheteur ont encouragé les
opérateurs à prendre le train en marche. Les industriels qui ont besoin de métal ont certainement
réagi en achetant aussi pour se couvrir dans l'hypothèse où la hausse se prolongerait, tout cela ne
peut qu'alimenter ce regain d'intérêt .
Il faut rappeler que le déficit important entre la demande mondiale et l'offre extraite, et qui était
connu depuis 1990, ne s'était pas démenti au fil des ans et que, de pléthoriques il y a huit ans, les
stocks de métal étaient peu à peu tombés à un niveau historiquement faible dans une indifférence
quasi-générale. Ce rappel permet d' intégrer le fait que, depuis cette raréfaction brutale du début 98,
on se trouve en situation de pénurie .
Parallèlement, la demande industrielle ne se calme pas, elle est par exemple, encore incontournable
en photographie, malgré les espoirs placés dans la technologie numérique, la pellicule n'est pas
égalée, et ne le sera sans doute pas avant plusieurs années, ou en tout cas, pas pour le grand public
qui n'a pas forcément les moyens ou l'intention de s'équiper du jour au lendemain en numérique (qui
reste coûteux) et qui nécessite un matériel informatique moderne et puissant, donc pas donné. Cela
est particulièrement vrai des consommateurs des pays qui ne font pas partie des grandes puissances
industrialisées et pour qui, souvent, l'achat d'un appareil photo classique n'est encore qu'un rêve ou,
au mieux, un projet. On peut en déduire que la pellicule argent a encore de beaux jours devant elle.
Mais, désormais, il n'y a plus d'argent... Mr Buffet semble donc, en ne cachant pas ses achats, qui
ont été annoncés et abondamment commentés, avoir fait preuve d'une grande finesse. C'est
apparemment en toute légalité que cette gigantesque manipulation s'opère au vu et au su de chacun.
Il n'empêche, transparence ou pas, on se demande bien comment la demande pourrait être
satisfaite sans une poursuite de la hausse...
Certes, après un tel envol, ce marché risque de consolider, mais même dans cette hypothèse,
plus on se penche sur le fondamental de ce métal, plus les perspectives semblent attractives, sans
compter que ce coup de tonnerre dans le petit monde des analystes a laissé des frustrations chez
nombre d'opérateurs surpris qui risquent de tenter d'entrer à la moindre correction un tant soit peu
marquée...On a donc tous les ingrédients d'un nouveau marché haussier de long terme .
Je ne vous surprendrai pas en précisant que, dans un contexte déjà haussier pour les deux autres
métaux précieux (palladium et platine), une telle entrée en scène du troisième mousquetaire est à
mon avis du meilleur augure pour l'Or.
N'oublions surtout pas, mais je vous le répète sans arrêt, qu'un déficit croissant existe entre
l'offre d'Or nouvellement extrait et la demande mondiale depuis près de six ans... Le parallèle
avec le silver est donc tentant.
Certes, on pourra objecter que les stocks d'Or détenus par les banques centrales et les institutions
financières de régulation ( FMI, banque mondiale et autres fonds d'intervention) sont colossaux, (leur
quantité exacte est un secret d'Etat, mais des chiffres allant de 32000 à 40000 tonnes circulent parmi les spécialistes.
On pourra s'étonner de l'ampleur de cette fourchette, mais s'agissant d'un actif stratégique, détenu par des professionnels de
l'intoxe, prétendre avoir connaissance du chiffre exact serait un manque de respect envers les abonnés.) et qu'elles sont

promptes à en vendre, ce qui fait une différence notable.
Admettons, mais envisager qu'elles se séparent complètement de toutes leurs réserves et
qu'elles renoncent, (bien imprudemment), à détenir un actif de dernier ressort, avouant à la face du
monde qu'elles ne possèdent plus que des photocopies imprimées par leurs homologues de tous les

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pays, n'est pas très réaliste. On constatera, pour la bonne bouche, que les plus importantes
banques centrales, celles qui ont en charge les monnaies majeures, ne diminuent pas leurs
stocks.
Une fois ce postulat posé, on réalise que la marge effective de manœuvre, si elle reste
impressionnante, n'est pas si ample que l'on nous le ressasse. De plus, on a vu que des ventes,
même massives, si elles déclenchent une forte baisse de l'once (qui par parenthèse dévalorise
d'autant les stocks restants), finissent toujours par être absorbées par un marché qui sent bien
qu'avec une production mondiale que l'on attend en chute libre du fait des fermetures de mines en
cours ou à venir, le déficit n'est pas en voie de résorption... L'étau se resserre !
Décidément, le puzzle se complète, et il plaide pour un commencement de rééquilibrage des actifs
papiers en faveur des actifs tangibles.
Pendant ce temps, comme on l'a vu plus haut, les marchés financiers guidés par Wall Street,
restent insolents de vigueur et atteignent, dans l'allégresse générale, des altitudes astronomiques
qui saluent les résultats passés. On observera, à titre subsidiaire, que cette fois, l'envolée globale
du papier ne s'accompagne pas vraiment de la validation traditionnelle que constitue d'habitude la
baisse corollaire de l'Or... Un rattrapage a toujours lieu à un moment ou à un autre, quel vous paraît
être l'option la moins risquée aux niveaux actuels, une poursuite de la forte baisse de l'Or, ou une
correction sur les actions?
Outre le CPI évoqué plus haut, L'autre élément statistique à observer de très près sera le
chiffre du déficit commercial US (notamment à l'égard du Japon et de la zone Asean) qui est
chronique, en croissance rapide, et qui semble ne plus préoccuper que les grincheux.
Une aggravation qui trouverait son origine dans une baisse des exportations, ce qui ne me
surprendrait pas outre mesure, apporterait une pièce de plus au "grand puzzle"...
Si ce chiffre est mauvais, il risque de peser sur le Dollar... De plus, il confirmerait que les vrais
conséquences du tourbillon asiatique restent à venir... S'il est bon, la hausse continuera certainement.
Remarquez, dans le contexte euphorique actuel, on en vient à se demander si même la (très)
mauvaise nouvelle que constituerait une détérioration supplémentaire, à fortiori importante, de la
balance commerciale américaine, serait interprétée comme négative par ce marché en transe.
Le plus inquiétant serait que, dans cette occurrence, les actions ne corrigent pas, cela
corroborerait l'existence d'une bulle spéculative d'une taille inédite ...

Les Mines:

Comme anticipé, nous avons assisté, dès la parution du numéro précédent, à une
correction assez brutale des titres suivis. Le signal d'allègements au moins partiels, destiné aux
amateurs de tendances courtes vous est parvenu à temps pour ne pas pâtir de ce que j'avais
présenté comme "une formation qui ressemble à un sommet". Avec le graphe matérialisant le recul
devant le nez, cela paraît maintenant évident, mais réduire la voilure pouvait alors paraître saugrenu.
La faiblesse prévue ne semble pas encore terminée au jour où j'écris, mais elle a été raisonnable pour
l'instant et si cette relative résistance n'est pas clairement et rapidement démentie par un fort repli, la
fin mars devrait constituer un moment opportun pour revenir plus significativement après les
allègements de février.
Une configuration en double creux pourrait admirablement s'y prêter, mais comme en l'absence
d'une validation technique, il ne s'agit pour l'instant que d'une conjecture de ma part, le comportement
de vos indicateurs optimisés et des oscillateurs devra être surveillé avec une vigilance toute
particulière début avril.

© G. Sandro / Mars 98.

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