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LES FOCUS
TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR

DRONES INDUSTRIELS
PEUVENT-ILS FAIRE
REDÉCOLLER L'ÉCONOMIE
FRANÇAISE ?

janvier / 2017

RE

AI

M

M
SO
SOMMAIRE

2

INTRODUCTION

3

QUELS DRONES POUR QUELS SECTEURS INDUSTRIELS ?

4

• LES DRONES VONT-ILS RÉVOLUTIONNER L’AGRICULTURE ?

4

• LES DRONES, AU SERVICE DU BTP, DES MINES ET DES CARRIÈRES

7

• LES DRONES, UN ATOUT POUR L’ÉNERGIE ET LES ÉNERGIES RENOUVELABLES

9

• DES DRONES POUR SURVEILLER LES RÉSEAUX

11

QUELS OBSTACLES À LA GÉNÉRALISATION DES DRONES INDUSTRIELS ?

14

• “AVEC LES DRONES, L’INDUSTRIE ENTRE DANS UNE NOUVELLE ÈRE”

14

• DRONES PROFESSIONNELS : FAUT-IL REVOIR LA RÉGLEMENTATION ?

17

INTRODUCTION
La "dronisation" de tous les pans de l'industrie française est récente, mais connaît une croissance
forte. Assez forte pour relancer certains secteurs en crise ?

LES FOCUS
TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR

QUELS DRONES POUR QUELS SECTEURS
INDUSTRIELS ?

LES DRONES VONT-ILS
RÉVOLUTIONNER L’AGRICULTURE ?

Les drones, avenir de l’agriculture ? Le potentiel
des multirotors semble quasiment illimité. Et les
agriculteurs ne s’y trompent pas, en utilisant de plus
en plus ces robots volants pour mieux gérer leurs
exploitations.
Selon un rapport du cabinet d’audit PwC, le marché potentiel pour les drones agricoles avoisine les 30,5 milliards
d’euros. Pour Bank of America Merrill Lynch, l’agriculture
pourrait représenter 80 % du marché des drones commerciaux dans un futur proche, jusqu’à générer 82 milliards de
dollars d’activité économique aux Etats-Unis, entre 2015
et 2025.
Les “agridrones” sont devenus la spécialité de certains
fabricants, comme AeroVironment, d’opérateurs comme
Airinov, qui propose un service de cartographie des parcelles agricoles, ou de concepteurs d’appareils de préci-

sion, comme Raven Industries.
Et pour cause : les drones agricoles possèdent un potentiel
colossal. Par exemple, le RX60 d’AgEagle et Raven, permet de prendre des photos aériennes d’une exploitation, et
d’identifier des zones nécessitant d’être traitées, avec une
grande précision - une aide précieuse à la décision, pour
les agriculteurs, désireux de pulvériser leur engrais et leurs
produits chimiques uniquement là où ils en ont besoin.
Une agriculture de haute précision
Pour les agriculteurs, qui sont confrontés à un climat de
plus en plus détraqué (PwC parle de “phénomènes météorologiques extrêmes à la hausse”), mais qui conservent la
mission de nourrir une population toujours plus nombreuse
(9 milliards d’individus d’ici 2050), les drones agricoles
constituent un outil permettant d’évaluer très vite l’état
d’une récolte, d’estimer les rendements, de collecter des
données et de les analyser bien plus vite et bien plus effi-

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DRONES INDUSTRIELS : PEUVENT-ILS FAIRE REDÉCOLLER L'ÉCONOMIE FRANÇAISE ?

cacement qu’autrefois.
Les drones permettent d’analyser les sols en produisant
des cartographies en 3D, ainsi que des données pour améliorer la gestion des niveaux d’engrais azotés, ou encore la
planification des semences. Munis de scanners lasers, ils
permettent de réaliser des mesures à distance via la “télédétection par laser” (lidar), afin de mieux pulvériser des
produits chimiques. “Les experts estiment que la pulvérisation aérienne peut être rendue 5 fois plus rapide avec des
drones”, indique PwC.

Selon Nesta, fondation britannique spécialiste en innovation, le suivi des récoltes est rendu bien plus efficace grâce
aux drones agricoles qui, munis de caméras embarquées
et pilotés par l’agriculteur, peuvent “prendre des images
dans une résolution supérieure à l’imagerie par satellite”, et
peuvent couvrir 400 hectares en une heure.
Des logiciels de traitement d’image permettent notamment
de créer une carte des zones agricoles, et de détecter les
zones où il est nécessaire, soit d’envoyer de l’engrais, soit
de retirer des mauvaises herbes. Par exemple, en combinant des photographies en une “orthomosaïque”, et en
appliquant les algorithmes de l'indice de végétation par
différence normalisé NDVI (Normalized Difference Vegetation Index), il est possible de créer une carte de réflectance d’une zone agricole. Tout cela, “sans les coûts et les
lourdes procédures engendrées par des services de vols
habités”, indique SenseFly, la division de “drones professionnels” de Parrot.
Equipés de capteurs thermiques ou de systèmes d’imagerie hyperspectrale, les multirotors peuvent aussi  identifier
les zones sèches d’un champ, afin d’aider à une meilleure
irrigation. Enfin, grâce à des capteurs infrarouges, les aéronefs sans pilotes (UAV) permettent de connaître “l’état de
santé” de chaques plantes, au moyen d’images multispectrales, et de repérer le début de propagation d’une maladie
dans une parcelle.
Cette agriculture de précision permise par les drones per-

mettrait à l’agriculteur, selon les experts, de diminuer le coût
des intrants et d’optimiser les rendements - de 2 à 5% dans
le cas du blé. D’après Nesta, les revenus d’une exploitation
moyenne pourrait ainsi être augmentés de “près de 20%”.

Les agriculteurs français, fans des drones
Les drones semblent avoir largement séduit les agriculteurs, notamment en France. Depuis 2014, la Chambre
d’agriculture de la Somme propose ainsi aux agriculteurs
du département, un drone conçu par Sensefly et dédié à la
cartographie, le “eBee”. Présenté comme autonome (il n’a
pas besoin d’être piloté, puisqu’il suffit de définir la zone
à cartographier sur une carte numérique, pour qu’il gère
seul son “plan de vol”), ce multirotor testé avec succès
dans les champs samariens, permet de mesurer le stress
hydrique et la présence de maladies dans les cultures, de
réaliser une analyse spectrale de la végétation, de calculer
le volume de bois dans une forêt, ou encore de prendre
des photos pour déterminer l’apport d’azote déjà reçu
par les cultures. “Le drone se révèle plus précis que des
mesures par satellite telles qu'il en existe déjà. Il est aussi
plus flexible dans son utilisation, à la demande, et moins
sensible à la météo”, selon Le Monde.
Depuis 2014, le viticulteur Bernard Magrez utilise des
drones pour “identifier l’hétérogénéité au sein d’une parcelle, afin d’avoir des traitements différenciés” : les drones
permettent de détecter des pieds malades ou en situation de stress hydrique. Le groupe bordelais espère pou-

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TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR

voir bientôt les utiliser pour détecter plus rapidement les
attaques de mildiou.
[embed]http://www.youtube.com/embed/WFj6MObk82A[/
embed]
De leur côté, les “agridrones” d’Airinov, là encore autonomes (ils suivent des plans de vol, programmés en fonction de la parcelle à survoler et à analyser) sont utilisés par
de nombreux agriculteurs, du nord de la France à l’Eure-etLoire, en passant par la Nouvelle-Aquitaine avec la coopérative Océalia - pour cartographier les champs, mesurer la
lumière absorbée ou réfléchie par les plantes, et ainsi améliorer la fertilisation des sols, détecter des maladies, repérer les zones à désherber ou les besoins en engrais d’une
exploitation. Pour Jean-Baptiste Bruggeman, agriculteur et
pilote de drone, c’est clair : “d’ici 2018, la majorité des surfaces agricoles en France et la majorité des agriculteurs
utiliseront des drones”. Selon Océalia, dont les agriculteurs
utilisent les drones d’Airinov pour “optimiser leurs récoltes”,
les rendements auraient augmenté de 10% en un an.
Les drones peuvent même être utilisés dans le cadre de la
lutte biologique : un groupe de fabricants et d’opérateurs
(Agenium, Drones and Co, Drotek, Droniris) ont ainsi conçu
le Damios, un drone capable de larguer, au plus près de
zones à traiter, une “charge utile”, le Maïs Top - en fait, des
capsules contenant des larves de trichogrammes, prédatrices du pyrale, insecte connu pour ravager les champs de
maïs. Ce qui permet, indique Paul Guermonprez, ingénieur
innovation chez Intel, “un traitement de précision”. A terme,
le Damios devrait être “totalement autonome dans l’observation, l’analyse et le traitement des besoins.”
Par Fabien Soyez

25/01/2017

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LES DRONES, AU SERVICE DU BTP,
DES MINES ET DES CARRIÈRES

S’ils sont encore difficiles à utiliser en ville
(notamment pour le bâtiment), les drones présentent
un grand potentiel dans le domaine des grands
chantiers, des mines et des carrières.
Selon SenseFly, le bâtiment, les mines et les carrières sont
“le secteur le plus porteur” pour les drones. Idem selon
Emmanuel de Maistre, CEO de Redbird, l’un des principaux opérateurs de drones civils en France, qui estime
que “c’est dans la construction et l’industrie minérale que
les solutions existantes sont les plus abouties”, soulignant
“l’énorme valeur ajoutée” des drones pour les gestionnaires
de chantiers.
Les drones vont-ils révolutionner le BTP, les mines et les
carrières, tout comme ils semblent être en train de transformer le visage de l’agriculture ? Rodolphe Jobard, fondateur-directeur de Dronea, société de prestation de services
de drones pour l’industrie, décline une liste intéressante
d’avantages à utiliser les drones. “Ils permettent de vérifier
l’état d’une installation industrielle, de prendre des mesures
plus rapidement qu’en ayant recours à un géomètre ou
un topographe (et dans des endroits difficilement acces-

sibles)”, indique-t-il.
Une utilisation encore “marginale” en ville
Les drones permettent en outre de mesurer l’efficience
énergétique des bâtiments (via, notamment, une inspection thermique, lorsque les appareils sont munis de capteurs), d’inspecter leurs toits, de les cartographier et de les
modéliser.  “Les drones captent aussi des données très
précises et utiles pour les études de terrain, les relevés
topographiques et la cartographie. Ainsi, ils améliorent les
rendements et font gagner un temps considérable à ceux
qui gèrent des chantiers”, indique Rodolphe Jobard.
Mais si SenseFly et Redbird semblent aussi confiants dans
la capacité des drones à investir le secteur du BTP, des
mines et des carrières en raison de leur fort potentiel, il
n’en reste pas moins que leur utilisation demeure” assez
marginale” en ce qui concerne précisément le domaine du
bâtiment, selon le directeur de Dronea.
“Les mines et les carrières n’ont pas vraiment de problème, car cela se déroule dans des zones peu peuplées...
Mais le BTP se passe surtout en ville, où la réglementation actuelle restreint grandement l’utilisation des drones”,

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indique Rodolphe Jobard, qui n’estime qu’à 10% l’application industrielle actuelle des drones dans le domaine du
bâtiment.

Les drones pour améliorer la gestion des grands chantiers
Dans le domaine des grands chantiers, en revanche, les
drones s’avèrent de plus en plus utilisés. Ainsi le groupe
de travaux publics Monnoyeur utilise-t-il depuis 2014, les
drones de Redbird pour inspecter des chantiers de Lignes
Grande Vitesse (LGV), et améliorer leur gestion en modélisant en 2D ou en 3D les stocks de matière, ainsi que les
volumes excavés. Un moyen, notamment, de réduire l’utilisation des engins de chantier, et donc d’économiser du
carburant.
Pour “améliorer leur productivité”, Caterpillar fournit une
flotte de drones (ainsi que le support de son partenaire
Redbird) aux exploitants de grands chantiers. Ils leur permettent de suivre, en temps réel, l’avancement des travaux
et les stocks de matériaux.

égalisées radiométriquement) géoréférencées des terrains,
ainsi que des modèles numériques d’élévation (MNE). Ils
fournissent aussi des données précieuses en hydrologie
(détection thermique des entrées d’eau souterraine).
Sachant qu’il s’agit de terrains souvent difficiles d’accès
pour les professionnels, “les drones civils constituent un
gain de temps et  d’argent pour la réalisation rapide et efficace des données topographiques et de la modélisation
des stocks - tout en préservant la sécurité des humains”,
indique BM Drone, société de service spécialisée en
acquisition de données géoréférencées par drone. Si ces
engins volants ne révolutionnent pas encore totalement le
domaine du BTP et des mines et carrières, ils en prennent
clairement le chemin.
Par Fabien Soyez

25/01/2017

Idem chez Bouygues Construction et Colas, sa filiale de
travaux publics, ou encore chez Lafarge, qui utilisent des
drones pour cartographier et quantifier les réserves de
matériaux lors de la construction d’infrastructures routières,
ou de minerais extraits lors de l’exploitation de carrières
- un travail long pour un géomètre (en raison notamment
des risques d’éboulement, cela peut durer plusieurs jours),
quand un drone peut survoler tout un site en à peine une
heure.
[embed]http://www.youtube.com/embed/GGW28UnPLAQ[/
embed]

Un gain de temps et d’argent pour la réalisation de
topographies
Pour les exploitants de mines et carrières, les drones permettent de concevoir très facilement des orthophographies
(images aériennes du sol rectifiées géométriquement et
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LES DRONES, UN ATOUT POUR
L’ÉNERGIE ET LES ÉNERGIES
RENOUVELABLES
Les UAV s’avèrent très utiles dans le secteur
de l’énergie et des énergies renouvelables. Ils
permettent à des entreprises comme EDF, Véolia
ou Bouygues, d’inspecter des panneaux solaires ou
des barrages, mais aussi d’approcher au plus près
des zones dangereuses, comme des plateformes
offshores, des centrales nucléaires et des éoliennes.
“Les drones ont un avenir prometteur dans le secteur de
l’énergie et des énergies renouvelables”, si l’on en croit le
cabinet de conseil SIA Partners. Leur potentiel s’avère en
effet vaste, au point qu’ils représentent un véritable atout,
permettant une inspection technique en zones à risque
(plateformes offshore, méthaniers, centrales nucléaires,
éoliennes), un examen des barrages, ou encore la maintenance des panneaux solaires.

mettent même de les nettoyer”, ajoute-t-il, citant les drones
d’Ecoppia, fabriquant israélien.

Avec les drones, la mise en place des inspections et des
évaluations des entreprises du secteur de l’énergie à des
fins de maintenance prédictive et d’optimisation sont accélérées - en particulier dans des zones dangereuses. “Dans
le nucléaire, par exemple, il est plus facile et moins cher
d’utiliser des UAV, que d’envoyer des techniciens humains”,
note Paul Guermonprez, ingénieur innovation chez Intel.

Dans le cadre de la maintenance et de la supervision de
ses générateurs solaires, EDF Énergies Nouvelles (ENR)
utilise de son côté des drones thermographiques : déployés
autour des centrales photovoltaïques, ils analysent les toitures, analysant de possibles anomalies, mesurant la température des panneaux, et repérant d’éventuels “points
chauds”.

Entretenir les centrales solaires ou nucléaires

EDF utilise aussi des drones pour inspecter la structure
extérieure des installations de ses centrales nucléaires ce qui permet d’éviter de mettre en oeuvre de trop importants moyens humains et matériels. Là encore grâce à des
caméras thermiques haute résolution, le drone détecte des
défauts invisibles à l’oeil nu. Les images collectées peuvent
être utilisées par EDF ENR pour déclencher, si besoin, des
opérations de maintenance ciblées et rapides. Bouygues
Energies et Services s’est également équipée de drones,
afin d’inspecter les panneaux photovoltaïques de ses cen-

Dans le secteur des panneaux solaires, les drones constituent des outils révolutionnaires, qui permettent de détecter
des défauts. “Les fermes solaires représentent une énorme
surface. Les drones vont pouvoir prendre des photos, très
bien cadrées, de tous les panneaux. Ces photos seront
toujours analysées par des humains, mais cela permet de
gagner beaucoup de temps”, explique Paul Guermonprez.
“S’il y a de la poussière sur les panneaux, des drones per-

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trales solaires. Là aussi, grâce à des caméras thermiques,
les cellules photovoltaïques défectueuses sont détectées
très rapidement, et d’une manière très précise.

Inspecter les pales des éoliennes, au plus près
Enfin, EDF ENR utilise des drones pour inspecter les pales
des éoliennes (en particulier ceux situés en mer) - une activité traditionnellement coûteuse et surtout très périlleuse
pour les techniciens humains, qui évaluent visuellement
l’état des pales en étant tractés par des cordes.
“Les inspections par prise de vues suppriment ces inconvénients et permettent l’utilisation de capteurs en dehors
du spectre visuel (inspection thermique à l’infrarouge, en
profondeur avec des ondes sonores…). Elles permettent
aussi d’automatiser certains traitements d’images (reconnaissance automatique de défauts) et de conserver un historique pour chaque pale”, indique André Moura, CEO de la
startup Pro-Drone. Mais le plus grand intérêt du drone reste
de pouvoir s’approcher très près des pales, afin d’offrir une
très grande résolution, de l’ordre du millimètre, tout en faisant des économies. “L’inspection humaine coûte environ
1500 $. Avec un drone, cela coûte deux fois moins cher”,
selon SkySpecs, startup qui fournit des inspections par
drones pour les gestionnaires d’infrastructure.

A noter que Veolia a également recours aux drones pour
l’observation et la maintenance des barrages - difficilement
accessibles pour des humains. La SARP, filiale de Veolia
spécialisée dans l’assainissement, utilise ainsi des “octocoptères” de Drone Volt, les “Drone Spray”, pour inspecter et nettoyer des ouvrages pouvant atteindre jusqu’à 40
mètres de haut.
[embed]http://www.youtube.com/embed/bXSSK3PNhPM[/
embed]
Par Fabien Soyez

25/01/2017
Détecter des hydrocarbures, inspecter les barrages
Pour protéger l’environnement, mais aussi les techniciens
humains, Total utilise des drones pour détecter la présence
de fuites de gaz ou d’hydrocarbures sur ses plateformes
pétrolières. Le drone “Helper” est ainsi capable de repérer
une fuite d’huile, et de l’analyser. Il peut aussi déposer une
“balise” géolocalisée, qui permettra ensuite de suivre les
déplacements de la nappe de pétrole, en temps réel, afin
d’optimiser les opérations de dépollution.
Helper est aussi un “sauveteur” en mer, et est capable de
localiser une personne tombée à l’eau, ainsi que de lui
envoyer une bouée géolocalisée et autogonflable.

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DES DRONES POUR SURVEILLER LES
RÉSEAUX
Les drones, au service des réseaux, qu’ils soient
électriques ou ferrés ? Pour les opérateurs de
réseaux, les UAV permettent d’inspecter des milliers
de kilomètres de câbles électriques, de lignes
de trains ou de gazoducs, à moindre frais, plus
efficacement et en toute sécurité.
Le gros de l’utilisation actuelle des drones dans l’industrie a
lieu dans le cadre d’activités risquées et coûteuses, comme
l’inspection de lignes à hautes tension et de réseaux électriques. Automatisés, les UAV permettent aux grands opérateurs français de réseaux d’inspecter des milliers de kilomètres d’installations sans arrêter leur exploitation, tout en
réduisant les risques d’accidents, ainsi que le coût de leurs
opérations de surveillance.
En embarquant une caméra et des capteurs, les drones
permettent de capturer de nombreuses données, et de
prendre des clichés haute résolution, afin de réaliser des
cartographies ou des modélisations 3D - en toute sécurité.
“Travailler sur un pylône haute-tension, c’est dangereux.
Utiliser des drones, cela signifie une sécurité améliorée, en
plus de pouvoir voler en permanence et d’analyser rapidement des milliers de kilomètres de câbles électriques”,
indique Paul Guermonprez, ingénieur innovation chez Intel.
Jusqu’ici, pour inspecter les lignes électriques d’une installation industrielle ou des réseaux de lignes à haute tension,
“il fallait avoir recours à des hélicoptères, qui coûtaient
chers, avec le risque d’un accident”, ajoute-t-il.
Inspecter… ou poser des câbles haute tension
Chez ERDF comme chez Bouygues Energies et Services,
des drones permettent ainsi d’inspecter les pylônes ou
lignes à haute tension à des fins de maintenance - plutôt
que des avions ou des hélicoptères, qui coûtent cher. Idem
chez EDF Énergies Nouvelles (ENR), qui utilise des aéronefs non habités pour surveiller des postes de transforma-

tion et contrôler les isolateurs défectueux.
Des drones peuvent même être utilisés, non plus pour
simplement analyser, mais aussi pour poser des câbles
haute-tension. “Au lieu d’utiliser un hélicoptère, qui coûte
là encore très cher et qui pollue, on a recours à un drone,
simple à utiliser, moins coûteux et avec un impact écologique moindre”, indique Paul Guermonprez. Ainsi, Bouygues Energies et Services, tout comme Engie IneoRHT,
utilisent des drones pour dérouler des câbles en haut des
pylônes haute tension.
Concernant l’analyse des milliers de kilomètres de câbles
électriques, Rodolphe Jobard, directeur de l’opérateur Dronea, constate : “il y a un potentiel colossal, mais pour l’instant, la réglementation ne permet pas d’utiliser des drones
de façon vraiment régulière, car ils ne peuvent voler en
hors-vue pour des raisons de sécurité”. En outre, pour lui,
les constructeurs d’hélicoptère, concurrencés, risque de
contre-attaquer. “Mais peut-être se mettront ils eux-mêmes
aux drones pour l’industrie, pourquoi pas ? ”, questionnet-il.

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Des drones pour l’observation des voies ferrées et du
trafic autoroutier
Depuis 2015, la SNCF a aussi recours aux drones (achetés ou construits sur mesure, et supervisés par un “pôle”
dédié), pour inspecter les installations de son réseau ferré
(rails, maintenance végétation, parois rocheuses menaçant de s’ébouler le long des voies, toitures de train ou de
gares), effectuer des relevés topographiques pour le renouvellement des voies, et détecter des actes de malveillance
(notamment le vol de câbles) - en soutien des équipes au
sol. La compagnie ferroviaire envisage en outre d’utiliser
des UAV pour les inventaires de ses entrepôts.

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Par Fabien Soyez

25/01/2017

A noter que pour surveiller son réseau de voies ferrées
et réaliser des cartographies, la SNCF bénéficie, contrairement à ERDF, d’une dérogation unique de la DGAC
(direction générale de l'aviation civile), qui lui permet de
faire voler certains drones (conçus par Delair-Tech) hors de
portée de vue du pilote, jusqu’à 100 kilomètres. Il est ainsi
possible de faire réaliser aux drones de longues missions,
et ainsi de réaliser des inspections moins coûteuses, plus
rapides et plus efficaces.
Les drones sont aussi utilisés pour surveiller un autre type
de réseau : le trafic autoroutier. Ainsi, Vinci Autoroutes, qui
gère plus de 4000 kilomètres d'autoroutes en France, a-t-il
recours (pour le moment, ponctuellement) aux drones pour
informer les usagers des conditions de circulation - via des
prises de vues à visualiser “en direct et en continu”. Nom
du service : “Drones Info Trafic”.
[embed]http://www.youtube.com/embed/XLtDZAPlOGk[/
embed]
Observer les réseaux de gazoducs
Reste les réseaux de transport de gaz. Depuis 2014,
GRTgaz, filiale d’Engie (ex-GDF Suez), expérimente l’utilisation de drones fabriqués par Delair-Tech, pour surveiller ses 30.000 kilomètres de gazoducs et de pipelines. Là
encore, comme pour la SNCF, il s’agit de drones bénéficiant
d’une dérogation, qui leur permet de survoler les réseaux
en hors-vue.

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QUELS OBSTACLES À LA
GÉNÉRALISATION DES DRONES
INDUSTRIELS ?

“AVEC LES DRONES, L’INDUSTRIE
ENTRE DANS UNE NOUVELLE ÈRE”
Rodolphe Jobard, auteur de “Drones, la nouvelle
révolution”, est le fondateur-directeur de Dronea, une
société de prestation de services de drones pour
l’industrie. Il a travaillé pour EDF, où il a expérimenté
l’usage des drones pour les chantiers.
Paul Guermonprez, ingénieur innovation chez Intel, travaille avec les universités et les entreprises, autour de
l’usage scientifique et industriel des drones. Il est l’auteur
du livre “Les drones débarquent”.

Pour les deux spécialistes, le potentiel des drones pour
l’industrie est colossal. Encore faut-il l’exploiter.
Techniques de l'ingénieur : Que viennent changer les
drones dans l’industrie ?
Paul Guermonprez : "Avec les robots, et les drones en
particulier, l’industrie entre dans une nouvelle ère. Le marché des drones professionnels représente déjà en France,
5000 emplois, 2300 opérateurs, 4200 appareils, et plusieurs de dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaires.
Les drones sont avant tout un atout considérable dans les
domaines de la maintenance des infrastructures et de l’expertise industrielle. Ils permettent d’accéder plus facilement
à des zones difficiles ou dangereuses (barrages, câbles
électriques, cavités, éoliennes, infrastructures situées en
montagne ou en mer…) afin de détecter des défauts potentiels. En cela, les drones représentent un gain de temps,
d’argent et d’efficacité.

façon très précise, des parcelles de champs. Les agriculteurs, qui ont déjà modernisé leur équipement, ajoutent des
drones pour optimiser leur travail, utiliser moins d’engrais,
au bon moment et au bon endroit. Ainsi, ils obtiennent de
meilleurs rendements, tout en polluant moins.
De leur côté, les mines et carrières utilisent déjà beaucoup
de drones : des scanners lasers analysent par exemple en
temps réel l’état d’une mine, afin d’étudier l’origine d’un
éboulement, ou pour connaître la quantité de minerais
extraits à un endroit précis.
Enfin, le potentiel est grand dans le BTP, pour suivre l’avancement d’un chantier par exemple."

Il s’agit d’un changement de mentalité, d’une manière de
travailler différente : on passe d’une inspection ponctuelle
réalisée par un humain à une analyse permanente, qui permet de détecter des choses plus tôt, et mieux.

Rodolphe Jobard : "Le bâtiment, l’énergie et l’agriculture sont les trois secteurs qui ont le plus de potentiel. Et
c’est surtout en ville que ce potentiel est grand, en ce qui
concerne les bâtiments, la construction, la voirie, l’inspection d’ouvrages et l’analyse du déroulement des chantiers.

Les drones constituent aussi un outil précieux pour l’agriculture, où ils permettent d’analyser et de traiter, d’une

Pour autant, il ne s’agit pas pour le moment d’une révolution : les drones viennent juste compléter des méthodes

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DRONES INDUSTRIELS : PEUVENT-ILS FAIRE REDÉCOLLER L'ÉCONOMIE FRANÇAISE ?

d’analyse déjà existantes (par exemple, les prises de
mesures au sol réalisées par les géomètres et les topographes), sans les remplacer. Il y a du potentiel, mais il
n’a pas encore été consommé entièrement : pour l’instant,
les drones, encore au stade de l’expérimentation, sont loin
d’être plus compétitifs que les méthodes traditionnelles, en
particulier dans le cas d’une utilisation en ville."

Techniques de l'ingénieur :  Quels sont les obstacles à
une utilisation généralisée des drones en ville ?
RJ : "Les freins sont d’abord techniques et commerciaux.
D’un point de vue technique, le problème, c’est l’interprétation des données. Celles fournies par les drones sont trop
nombreuses, en particulier pour la construction de bâtiments. Il faudrait pouvoir les trier, afin de rendre les fichiers
plus légers, et plus facilement exploitables par le client. Les
géomètres conçoivent des fichiers très légers, car ils font
leurs propres interprétations de ce qu’ils voient sur le terrain, mais un drone prend tout ce qui passe et numérise
tout en surface ! Il reste donc des logiciels à créer, ainsi que
des équipes d’ingénieurs spécialisés et de data scientists à
former, afin de simplifier l’usage des données collectées, et
in fine, d’automatiser le process.
Il faut aussi noter que les drones restent chers, car encore
peu utilisés, et que se pose la question, pour les entreprises,
de faire appel à des opérateurs (qui assurent le pilotage
des drones, la collecte des données et la restitution avec
des logiciels) - dans ce cas, ce sont des donneurs d’ordres
et ils se tournent alors vers des opérateurs qui sont surtout
des TPE exerçant leur activité en parallèle d’autres et qui
sont encore dans le flou -, ou d’opter pour un service en
interne. Des sociétés, comme la SNCF, commencent à utiliser leurs propres drones, sur leurs propres installations,
mais elles sont encore rares."

rurales, contre 100 en zones urbaines), par rapport au
télépilote. En utilisant des drones qui leur permettent
d’augmenter la précision de leurs actions, les agriculteurs
espèrent faire 7% de gains en engrais et en rendement.
Mais cela n’est théoriquement possible que parce qu’il
s’agit de zones peu peuplées. Les autorisations de vol sont
donc plus faciles à obtenir.
En ville, par contre, la réglementation est très contraignante, car il est interdit de survoler des individus. Quand
on la respecte stricto sensus, on se retrouve à n’utiliser de
drones que sur de petits sites, quelques bâtiments, en bloquant la rue, sans pouvoir survoler de véhicules, d’animaux
ou de personnes…
De son côté, l’administration met peu de moyens en face.
La DGAC n’a pas assez de personnel pour répondre rapidement aux demandes de dérogation. Si vous voulez par
exemple voler la nuit, vous pouvez attente parfois plusieurs
semaines avant d’obtenir l’autorisation.
Depuis 5 ans, nous poussons, au sein de la Fédération Professionnelle du Drone Civil (FPDC), pour obtenir la reconnaissance, dans un arrêté, du métier de télépilote - avec
une vraie formation, un vrai examen et un vrai diplôme."

Techniques de l'ingénieur : Les freins sont aussi réglementaires...

Techniques de l'ingénieur :  

RJ : "L’agriculture n’a pas ce problème, car les drones
peuvent voler plus loin qu’en ville (200 mètres en zones

PG : "L’enjeu principal sera demain de concevoir des
drones véritablement autonomes. Les industriels rêvent
en effet d’un système automatisé, avec des drones auto-

15

LES FOCUS
TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR

nomes, qui n’auraient pas besoin de pilotes humains. Le
recours à des drones pilotés de manière manuelle est un
progrès par rapport à une inspection “classique”, mais cela
mobilise quand même un pilote humain, et la précision ne
sera jamais aussi grande qu’avec un drone autonome.
L’offre commence à s'étoffer et des centaines de startups,
à travers le monde, essaient depuis deux ans de concevoir
des drones autonomes. A terme, l’on pourrait imaginer que
les pilotes de drones finiront par disparaître. Ce genre de
système automatique fonctionne déjà bien pour surveiller
des lignes électriques, pour analyser les avions d’Airbus
sur le tarmac des aéroports, ou encore pour effectuer des
traitements de précision dans les champs. Mais si à la
vue des tests, cela semble techniquement réalisable, les
startups qui vendent les drones ne sont pas encore assez
matures ou organisées pour offrir tout un service clé en
main."
RJ : "Avant que la révolution des drones se diffuse, il faudra attendre un certain temps. Mais les investissements
tendront à les rendre plus intelligents, et à développer leur
usage dans l’industrie. Des logiciels sont en ce moment
même conçus pour mieux trier les informations récoltées. Des fabricants comme Parrot et DJI conçoivent des
antennes qui devraient permettre une liaison de données
plus vaste, et donc un contrôle à distance des drones plus
important. Tout un travail est aussi en cours autour de
l’identification des multirotors (grâce à des puces, afin de
dissocier les drones des industriels des drones de particuliers) et d’un système de geofencing (limitation dans l’espace), afin de s’assurer qu’un appareil ne puisse pas accéder à des endroits interdits ou définis par le client. Tous ces
travaux, qui devraient aboutir d’ici 2020, pourront peut-être
débloquer la réglementation, et permettre d’augmenter les
distances de vol ainsi que la taille du marché des drones
pour l’industrie."
Propos recueillis par Fabien Soyez

25/01/2017

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DRONES INDUSTRIELS : PEUVENT-ILS FAIRE REDÉCOLLER L'ÉCONOMIE FRANÇAISE ?

DRONES PROFESSIONNELS : FAUT-IL
REVOIR LA RÉGLEMENTATION ?
Faut-il revoir la réglementation pour permettre un
usage plus grand des drones dans l’industrie ? Si
la France a simplifié les procédures en 2016, les
restrictions freinent encore trop l’usage des UAV en
ville, mais aussi dans les zones non-peuplées, quand
il s’agit du “hors-vue”.
Nombreux sont les opérateurs et les industriels à rêver
d’une révision de la réglementation établie par la DGAC
(Direction générale de l'aviation civile), afin de faire voler
leurs drones sur de plus longues distances, si possible
hors-vue (hors de la vue du télépilote), avec des charges
plus lourdes.
La France fait partie des 63 pays ayant déjà adopté une
réglementation sur les drones, et fait figure de pionnière
en la matière. Aujourd’hui, l’on dénombre dans l’hexagone
quelque 2300 opérateurs, pour 4200 drones professionnels. A des fins de sécurité, une réglementation a été mise
en place en 2012. “Elle instaurait une certaine lourdeur
administrative, car il fallait déclarer les vols de drones aux
aéroports, à la DGAC et aux entités de la défense. C’était
très lourd”, se souvient François Legrand, chargé de la
réglementation aérienne pour Airinov, premier opérateur
français des drones agricoles.

mais possible de voler de nuit, avec un plafond de vol limité à 200 mètres d’éloignement du pilote, au lieu de 100
mètres avant 2016. Le vol peut être hors-vue : il s’agit du
scénario de vol S2, dans lequel le drone peut évoluer dans
un rayon de 1 kilomètre autour du télépilote, à une altitude
inférieure à 150 mètres. “Dans le cas des drones agricoles,
c’est amplement suffisant pour couvrir les parcelles d’exploitations allant de 30 à 40 hectares. La réglementation
est donc favorable aux drones pour l’agriculture”, indique
François Legrand.

Des scénarios de vol favorables aux drones agricoles
Plusieurs arrêtés ont considérablement allégé ces “lourdeurs” en 2015 et 2016. Désormais, les drones civils professionnels sont identifiés et leur utilisation est distinguée
de celles des drones de loisirs. “Les procédures auprès des
préfectures ont été simplifiées, et les délais des demandes
d’autorisations de vols ont été raccourcis”, précise Stéphane Morelli, président de la Fédération professionnelle
du drone civil (FPDC).
En zones non peuplées (scénario de vol S1), il est désor-

Un usage des drones professionnels en ville limité
En revanche, les vols S3, qui concernent le survol (à vue)
de zones de population, restent très contrôlés, pour des raisons de sécurité. Comme en 2012, les drones ne peuvent
s’éloigner plus de 100 mètres du télépilote. Il faut aussi
faire une déclaration à la préfecture afin d’obtenir une autorisation, et déclarer les plans de vol à la DGAC. Dans le
cas des drones agricoles, amenés parfois à survoler des
villages ou des champs situés à côté d’aéroports ou d’aérodromes ( la réglementation interdit de survoler et de voler à

17

LES FOCUS
TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR

proximité de ces lieux), les opérateurs passent des accords
avec les aéroports et les aérodromes,. “Autrefois, il fallait
passer par la préfecture ou la DGAC lorsqu’il s’agissait de
voler au dessus d’exploitations agricoles proches de ces
‘no fly zones’ : désormais, c’est beaucoup plus simple”, précise le chargé de la réglementation d’Airinov.
Dans le cas des vols de drones professionnels utilisés
pleinement en ville, par exemple dans le secteur (porteur)
du bâtiment, “la réglementation reste très contraignante et
limite clairement leur usage, quand ces appareils gagnent
chaque année en durée de vol, en précision et en fiabilité”,
regrette Rodolphe Jobard, directeur de l’opérateur Dronea, spécialisé dans le BTP. En ville, il réalise des cartographies, des modélisations et des inspections thermiques
de bâtiments. “Mais la réglementation confine les drones
sur des distances bien trop courtes. On peut monter à la
verticale, prendre des photos et redescendre, mais si l’on
veut faire de la photogrammétrie, il faut survoler ce que l’on
veut scanner, et l’interdiction de survol de personnes et la
limitation de distance à 100 mètres du pilote rendent cela
très difficile”, ajoute-t-il. Résultat  : “certaines entreprises
trichent et volent plus loin que permis, pour distancer la
concurrence, il ne faut pas le cacher”.
Rodolphe Jobard ne cache pas sa déception, car pour lui,
c’est dans le survol des chantiers et des bâtiments en ville
que le potentiel économique des drones est le plus grand.
“Mais si vous voulez scanner une ville entière, afin de repérer les bâtiments mal isolés, vous ne pourrez pas parce que
cela sera légalement impossible avec des drones. Survoler de grandes étendues reste l’apanage des avions, qui
peuvent voler et scanner des dizaines de km2”, note-t-il.

Le hors-vue en zones non-peuplées encore trop restreint ?
Dans le cas du survol de lignes électriques, le hors-vue
n’est pas permis. Ce qui n’est pas le cas pour l’inspection
des gazoducs, ou des voies ferrées, la SNCF et GRTgaz
pouvant utiliser des drones certifiés S4. Ce scénario de
vol concerne les vols longue distance, dans des zones

non peuplées, qui peuvent se dérouler sans pilotes. “Mais
même là, les drones ne peuvent pas voler plus loin que 1
kilomètre, alors qu’il s’agit de centaines de kilomètres d’installations. Résultat, il faut morceler son vol en plusieurs
étapes... C’est la raison pour laquelle les drones ont encore
du mal à s’imposer face aux hélicoptères pilotés par des
humains, qui peuvent voler sur des centaines de kilomètres
en une journée. Economiquement, ce n’est pas encore très
rentable…”, estime Rodolphe Jobard.
Prendre exemple sur la simplification américaine
En attendant une révision de la réglementation, et pourquoi pas une harmonisation européenne des réglementations, les USA ont adopté durant l’été 2016, des règles qui
encadrent l’utilisation des drones civils commerciaux. “De
quoi faire exploser le marché américain qui devrait très vite
se hisser au premier rang mondial”, selon Emmanuel de
Maistre, co-fondateur de l’opérateur Redbird.
Parmi les mesures phares de la Federal Aviation Association (FAA) : la simplification des procédures à suivre pour
faire voler un drone dans le cadre d’une activité commerciale, et la réduction des délais d’attente (qui pouvaient
atteindre jusqu’à 6 mois auparavant) pour recevoir les
autorisations de vol correspondantes. Selon Emmanuel de
Maistre, la France, qui reste en “tête de file du secteur” des
drones civils, risque de perdre du terrain si sa réglementation n’évolue pas et ne prend pas exemple sur la simplification américaine.
Pour le fondateur de Redbird, “des flous subsistent sur la
définition des zones peuplées”, et le scénario S4 “n’est pas
significativement modifié, alors qu’il représente une opportunité économique majeure” - en particulier pour les secteurs de la construction, des mines et des carrières.
Par Fabien Soyez

25/01/2017

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